Archive - mai 2020

Histoire du Club Cœur et Santé de St-Dié. Chapitre 5 : les années 1996 et 1997

Jamais la première : concours de clip vidéo 1997

La Fédération Française de Cardiologie

Le thème de la campagne 1996 est « Le Cœur après 50 ans ».

1997 est consacrée au tabac « Jamais la 1ère cigarette ».

Elle « vise » les écoliers et, pour la première fois, les collégiens.

Pour ces derniers, il s’agit de proposer un scénario pour un clip vidéo. Celui reconnu le meilleur au niveau national sera ensuite réalisé par des professionnels.

Pour les élèves de cours moyen, il s’agit toujours d’un concours de dessin régional, les meilleurs dessins sont ensuite regroupés par la FFC. En 1996, c’est un élève de l’école de La Neuveville à Raon l’Etape, Mickaël Magron, qui gagne le concours régional ce qui lui vaut d’être invité à Paris par la FFC comme les gagnants des autres régions. En 2002, c’est Mathilde Doussot, une élève de la même école (classe de M. Fombaron), qui remportera ce premier prix régional.

La santé des jeunes est aussi abordée pour la première fois avec le dépliant « Mon cœur de 15 ans, c’est pour la vie, j’y tiens ! ».

Première campagne en direction des jeunes en 1996

En 1996, les associations des régions prennent leur nom actuel. Auparavant, elles s’appelaient toutes « Association Régionale de Cardiologie« , soit en abrégé ARC. Mais suite au scandale de l’Association de Recherche contre le Cancer et pour éviter toute confusion, la FFC a décidé de modifier leur dénomination. C’est ainsi qu’est « née » l’Association de Cardiologie de Lorraine ou ACL.

L’ Association régionale change de nom en 1996

L’Association de Cardiologie de Lorraine

Le  13 décembre 1996, le Pr Etienne Aliot succède au Pr Jean-Marie Gilgenkrantz qui présidait l’ACL depuis 12 ans.

L’association compte alors 14 clubs : Amnéville, Bar le Duc, Chaumont, Épinal, Langres, Longwy, Lunéville, Metz, Nancy, Pont-à-Mousson, Saint-Dié, Saint-Dizier, Thionville et Verdun (ils sont 21 en 2020).

Michèle Richoux qui assurait le travail de secrétariat cède sa place à Colette Conreaux.

En 1997, l’ACL compte 14 clubs Cœur et Santé

Le 5 mai 1996, la réunion régionale des clubs a lieu à Nancy avec 275 participants. En 1997, c’est à Amnéville.

Le 21 juin 1996, Charles Gandola et Jean-Marie Hocquaux reçoivent la médaille de la FFC.

Le 30 mai 1997, ce sera au tour de Xavier Virion d’être honoré.

Charles Gandola et Jean-Marie Hocquaux on reçu la médaille de la FFC lors de l’assemblée générale de l’ACL. (Est Républicain du 5 juillet)

Le club Cœur et Santé

Les Parcours du Cœur grand public et scolaire

Ils sont organisés tous les ans. Pour les scolaires, pendant plusieurs années, deux parcours sont organisés : l’un pour les primaires l’autre pour les collégiens.

Parcours du Cœur scolaire 1996. Poste de contrôle tenu par Albert et Geneviève Claude. (Est Républicain du 12 mai)

Ainsi en 1996, le parcours ouvert à tous les élèves de cours moyens de la ville a lieu pour la première fois dans le cadre des deux journées nationales de la FFC. Il se tient le samedi 11 mai, soit la veille du parcours grand public, alors que celui pour les collégiens de déroule le 24 juin.

Les parcours sont les mêmes avec circuit dans l’Ormont au départ du Préventorium Abel Ferry.

Le Parcours du Cœur 1997 avec Guilaine Bédel et sa famille (Est Républicain du 5 mai).

Urgence cardiaque 

Chaque année, le club poursuit ses journées de formation auprès de 880 à 900 élèves de CM1 et de 6ème.

Durant plusieurs années, un diplôme imprimé par la ville est remis aux élèves ayant participé à la formation aux gestes qui sauvent.

Le diplôme des gestes d’urgence 1997

Le 30 avril 1996, une formation est également organisée à l’intention d’une centaine de responsables de clubs sportifs.

Le 13 novembre 1996, ce sont 41 enseignants qui sont formés, puis 800 élèves les 14 et 15. On utilise une cassette vidéo qui va ensuite tourner dans les écoles.

Enfin, une autre formation aura lieu début mai 1997 pour une centaine de personnels communaux.

Jean-Marie Stoltz de la Croix Rouge (photo du haut) a été en 1994 l’un des artisan de cette action (article de la Liberté de l’Est du 22 novembre 1997)

L’action du club auprès des scolaires est saluée par Fédération Française de Cardiologie qui, dans son bulletin Info Clubs de juillet-août 1998, consacre une page à la session de novembre 1997.

Info Club de juillet -août 1998 sur la formation de novembre 1997 mise en place par le Club Cœur et Santé (avec Jean-François Martinak sur une des photos de gauche)

Des expositions

1997 : Sur le thème « Le Cœur après 50 ans » elle est présentée à Saint-Dié (à la gare, dans les deux centres sociaux, à la MJC de l’Orme) et à Sainte-Marguerite, Moyenmoutier, Anould, Étival, Corcieux et Plainfaing.

L’exposition sur « Le Cœur après 50 ans » est installée à Anould (Est Républicain du 29 mai 1997

Une conférence

En 1997, celle sur la réadaptation cardiaque faite par le Dr Marie-Françoise Bragard a attiré 180 personnes dans la salle du musée municipal.

Des marches

Il y a toujours une marche par mois le dimanche.

Pose sur les bords de la Meurthe fin février 1997

La lettre de la Fédération Française de Cardiologie du mois de mai

Le Pr Alain Furber, Président de la Fédération Française de Cardiologie

Voici la lettre du président de la FFC du mardi 26 mai.

« Chers amis de notre fédération,

Tout d’abord, nous vous espérons en bonne santé ainsi que vos proches.

Avec le recul confirmé du nombre de personnes atteintes du coronavirus depuis plusieurs semaines, le déconfinement progressif a débuté le 11 mai.

Ces premiers signes de liberté retrouvée ne doivent pas nous faire oublier que le virus circule toujours et que les personnes fragiles doivent être particulièrement vigilantes et se protéger.

Je vous invite à redoubler d’attention, en respectant scrupuleusement les gestes barrières que sont la distanciation physique, le lavage des mains et le port du masque.

Par ailleurs, il est recommandé de toujours limiter vos sorties aux besoins essentiels : achats de première nécessité et activité physique.

Les chercheurs sont plus que jamais mobilisés sur les différents traitements et les vaccins à même de soigner et vaincre le virus.

L’espoir est là.

En attendant ces nouvelles avancées, retrouvez le programme de ce mois-ci :

  • une recette de saison : la salade de quinoa à la roquette, au concombre, à la menthe et au fromage de chèvre frais
  • déconfinement des personnes à risque : prudence
  • sport : les bienfaits sur la longévité.

Bonne lecture,
Et surtout, prenez soin de vous,

Pr Alain Furber
Président de la Fédération Française de Cardiologie
Cardiologue et Chef de service au CHU d’Angers »

 

Voici les liens des différents articles :

La recette de la salade : https://s3s-main.net/l2/7HdZktaVx2/216/145176234.html?

Le déconfinement : https://www.fedecardio.org/La-Federation-Francaise-de-Cardiologie/Actualites/personnes-a-risque-prudence-malgre-le-deconfinement?utm_source=news-com-mai&utm_medium=Email&utm_campaign=Newsletteer-Mars-2020

Les bienfaits du sport : https://s3s-main.net/l2/7HdZktaVx4/216/145176234.html?

 

Histoire du Club Cœur et Santé de St-Dié. Chapitre 4 : les années 1994-1995

Le dépliant sur l’arrêt cardiaque en 1994

Fédération Française de Cardiologie

L’année 1994 est une année importante pour la FFC.

Elle lance en effet son son action sur les gestes qui sauvent et la prise en charge de l’arrêt cardiaque. Il s’agit d’un sujet majeur en terme de santé publique. Cette première campagne sera poursuivie jusqu’à nos jours.

Le numéro de la revue Cœur et Santé consacré à l’urgence cardiaque en 1994

La campagne culmine avec la Journée nationale de l’arrêt cardiaque organisée le 8 octobre 1994 dans plus de 1500 communes de France dont 23 dans les Vosges.

Le thème de la semaine du Cœur 1995 est la prévention des maladies cardiovasculaires en milieu de travail avec édition du dépliant sur « La santé au travail« .

La prévention des maladies cardiovasculaires en milieu de travail, thème de la campagne 1995

En 1995, le Pr Jacques Delaye (Lyon) succède au Pr Pierre Bernardet (Toulouse) à la tête de la FFC.

Association de Cardiologie de Lorraine

En 1994, création des clubs de Saint-Dizier, Sarrebourg et Forbach-Merlebach.

Lors de l’assemblée générale de l’ACL du 17 juin 1994, Guy Délétang, le trésorier du club, s’est vu remette la médaille de la FFC.

Les réunions interclubs ont lieu à Saint-Dié en 1994 et le 2 avril 1995 à Thionville.

Club Cœur et Santé

Ces année est marquée par quelques « premières » pour le club : intervention n réadaptation cardiaque à l’hôpital, participation à la Journée sportive de l’ADAPEI, lancement des formations aux gestes qui sauvent.

Intervention du club en réadaptation cardiaque à l’hôpital : 1994

Cette action a été décidée lors de la réunion du club le 22 septembre 1993. Les contacts ont été pris par Jean-Marie Hocquaux. Suite à une convention avec l’hôpital, des membres du bureau du club se rendent toutes les 6 ou 7 semaines dans l’établissement pour y rencontrer les personnes en réadaptation cardiaque. Ils présentent leur vécu de cardiaques et expliquent les activités que le club leur propose pour qu’à la suite de leur séjour hospitalier ils puissent continuer à mettre en pratique les préconisations de l’équipe de réadaptation.

Journée sportive de l’ADAPEI : juin 1994

La première participation du club à encadrement de la journée sportive de l’Adapei en juin 1994

Des bénévoles du club participent depuis 1994 à l’encadrement de la Journée de l’ADAPEI au parc omnisports et/ou à la salle omnisports au début du mois de juin. Un partenariat initié par Danielle Bossert membre du club et secrétaire de l’ADAPEI.

Une dizaine de membres du club participe à cette première édition.

5 juin 1994 : réunion régionale des clubs Cœur et Santé à Saint-Dié

Cette deuxième réunion régionale organisée par le club de Saint-Dié rassemble 250 participants.

Regroupement des participants à l’Espace Mitterrand

Après leur accueil à l’Espace Mitterrand, les participants effectuent une visite de la ville puis se retrouvent pour les discours et l’apéritif.

Ils se rendent ensuite à Étival Clairefontaine pour leur repas. La journée se termine par une marche dans les environs.

des plaques et des coupelle « Cœur et Santé » ont été réalisées pour la réunion du 5 juin 1994

Urgence cardiaque : octobre 1994

Avec le Parcours du Cœur scolaire, Il s’agit de la deuxième innovation importante du club.

Journée nationale de l’urgence cardiaque du 8 octobre 1994 (Est Républicain du 10 octobre)

Après les conférences du 5 octobre 1994 à Anould (Drs Marie-Françoise Bragard et Thomas Drawin) et du 6 octobre à Saint-Dié (Pr Jean-Marie Gilgenkrantz), le club a organisé la Journée de l’urgence cardiaque du 8 octobre avec démonstration sur les gestes qui sauvent par la Croix Rouge, la Protection Civile et les Pompiers dans différents lieux de la ville (place du marché, centre social Saint-Roch, Halle de Kellermann et centres commerciaux).

Un défilé des secouristes, pompiers et ambulanciers, parti de la mairie, a circulé dans la ville et a même fait croire à certains qu’il y avait eu une catastrophe sur la voie rapide.

Près de 15 000 dépliants de la FFC ont été distribués à cette occasion en Déodatie (mairies, pharmacies, commerces, entreprises…).

L’objectif était d’abord d’interpeller le public et de l’inciter à agir, car à cette époque, face à un arrêt cardiaque, 90 % des témoins ne faisaient rien. Ou très tardivement, avec un délai d’appel des secours de 5 minutes !

Carte postale éditée par la FFC pour sa première campagne sur l’urgence cardiaque

L’exposition de la Fédération Française de Cardiologie sur ce thème a été présentée à Saint-Dié (hôpital, gare, Espace Sadoul, MJC de l’Orme et centres sociaux) ainsi que dans six autres communes (Anould, Ban de Laveline, Corcieux, Fraize, Moyenmoutier et Sainte Marguerite), puis, a circulé jusque début 1995, dans 10 établissements scolaires de la Déodatie.

Au printemps 1995, a lieu la formation des scolaires auprès de 17 classes des écoles de Saint-Dié grâce aux bénévoles de la Croix Rouge et de la Protection Civile et aux sapeurs-pompiers déodatiens.

Un concours de dessin a également été organisé et c’est Ercan Oral, un élève de l’école Jacques Prévert, qui a gagné le concours régional, ce qui lui a valu d’aller en juin 1995 à Paris avec son enseignante, Mme Ferretti, à l’invitation de la FFC.

Les premières formations aux gestes qui sauvent ont eu lieu au printemps 1995 et ont été couplées à un concours de dessin de la FFC

En novembre 1995, la formation est ouverte aux collégiens et a lieu en grande partie à l’Espace Mitterrand (1050 élèves).

Le bilan étant positif pour les différents partenaires, cette action renouvelée et l’encadrement est assuré par des bénévoles (Croix Rouge, Protection civile, SNR, Sauvetage déodatien, Ufolep, CFSPC 88, médecins et infirmières de l’hôpital…) et des sapeurs-pompiers.

Les encadrants de la formation de novembre 1995

Ces dernières années seuls les élèves du cours moyen 1ère année de Saint-Dié et des communes environnantes sont concernés, les collégiens bénéficiant maintenant de formations dans leurs établissements.

Depuis 1995, ce sont près de 20 000 élèves qui ont été formés.

Les Parcours du Cœur grand public et scolaire

Parcours du Cœur scolaire pour des élèves du collège Vautrin Lud le 27 juin 1994 au col de la Crénée (Article de la Liberté de l’Est)

Ils sont organisés tous les ans tant pour le grand public que pour les écolier et les collégiens. En 1995, hasard du calendrier, le Tour du Kemberg a lieu à sa date habituelle du 1er mai, soit quelques jours avant le Parcours du Cœur grand public du 4 mai qui lui se déroule dans l’Ormont avec un départ du Préventorium.

Circuit du Parcours du Cœur 1994

Conférences

Outre celles sur l’urgence cardiaque, elles portent  sur les thèmes suivants :

  • 8 janvier 1994 : Cœur de Femme à Fraize par le Dr Jean-Louis Bourdon
  • 11 avril 1994 : Don d’organe, avec M. Didier, président de l’ADOT 88 (Association pour le Don d’Organes et de Tissus humains des Vosges) et le Dr Francine Jacob du service de chirurgie cardiaque de Brabois.

40 ans de progrès en cardiologie. Chapitre 3 : maladies des valves, hypertension artérielle et stimulateur

Anatomie du cœur avec les quatre valves (source : Fédération Française de Cardiologie)

Les valves cardiaques sont au nombre de 4 : deux valves auriculo-ventriculaires (entre les oreillettes et les ventricules, valve tricuspide à droite et valve mitrale à gauche) et deux valves à la sortie des ventricules (pulmonaire à la sortie du ventricule droit et aortique à la sortie du gauche).

Ce sont des « clapets » qui empêchent le sang de revenir en arrière. Ainsi, la valve aortique empêche le sang éjecté dans l’artère aorte de retourner dans le ventricule gauche.

Une valve malade peut soit avoir une fuite (on parle alors d’insuffisance valvulaire), soit mal s’ouvrir (on parle de rétrécissement). Ces anomalies peuvent concerner toutes les valves. Mais actuellement on observe essentiellement des insuffisances mitrales et des rétrécissements aortiques.

Ces maladies ont longtemps été dues au rhumatisme articulaire aigu (RAA) comme ce fut le cas pour Boris Vian. Elles étaient la conséquence d’une angine bactérienne à streptocoque. Voir notre article récent sur Boris Vian : https://coeuretsante.deodatie.fr/2020/04/24/centenaire-de-la-naissance-de-boris-vian/

Grâce au traitement antibiotique, le RAA a quasiment disparu, mais on observe toujours des atteintes valvulaires.

Les principales sont :

  • celles d’origine « congénitale » : concernent toutes les valves, mais sont rares,
  • les atteintes « dystrophiques » (anomalies du tissu valvulaire qui « vieilli mal ») : surtout la valve mitrale et à un degré moindre la valve aortique (dans ce cas, il y a souvent une dilatation de la partie initiale de l’aorte qu’on appelle anévrisme),
  • celles d’origine « ischémiques » : donnent une insuffisance mitrale à la suite d’un infarctus, moins fréquentes actuellement,
  • celles liées à une infection des valves (endocardite),
  • et surtout les atteintes dégénératives : essentiellement rétrécissement aortique par calcification due au vieillissement ; ce sera l’exemple décrit dans cet article.

Comme dans l’article sur l’infarctus, la présentation s’appuiera sur la lettre médicale d’un malade fictif, rédigée selon les préconisations actuelles et qui permettra de montrer les progrès réalisés depuis 1978.

Voici donc l’histoire de M. X

Elle est résumée dans sa lettre de sortie de l’hôpital. Les gestes médicaux et les traitements ont été mis en gras.

 

TAVI : implantation d’une endoprothèse aortique par voie fémorale

« M. X âgé de 85 ans vient de terminer sa réadaptation cardiaque à l’issue de son remplacement valvulaire aortique par TAVI, pour rétrécissement aortique calcifié serré, diagnostiqué par écho-doppler cardiaque.

En préopératoire l’écho-doppler vasculaire n’avait pas montré d’atteinte des carotides et l’angiographie ne retrouvait pas de lésion des coronaires.

Des troubles de la conduction auriculo-ventriculaire, ont conduit à l’implantation d’un stimulateur cardiaque double chambre à fréquence asservie.

Il présente par ailleurs une hypertension artérielle.

Son traitement de sortie comporte :

  • Préviscan 1/2 comprimé un jour sur deux et 3/4 le lendemain avec un INR ce jour à 2,65. Ce traitement est à poursuivre jusqu’au troisième mois post-opératoire puis à relayer par Kardégic),
  • Lisinopril 20,
  • Aténolol 50,
  • Lercanidipine 10« .

Quelle aurait été la prise en charge de M. X en 1978 ?

A l’époque, il n’ aurait pas eu de prothèse valvulaire : son l’âge, contre indiquait alors la chirurgie à cœur ouvert.

Il aurait eu un stimulateur cardiaque avec deux sondes (oreillette et ventricule droits) mais non « asservi » à l’effort.

Son traitement pour hypertension artérielle aurait comporté : Avlocardyl, Aldomet.

De quels progrès M. X a-t’il bénéficié?

Les progrès de la chirurgie cardiaque

  • la dilatation de la valve par ballonnet inventée en 1985 par le Pr Alain Cribier de Rouen, mais son bénéfice n’était que temporaire,
  • le TAVI qui l’a remplacé (en anglais : Trans Aortic Valve Implantation ou mise en place d’une endo-prothése aortique), également inventé par Alain Cribier en 2002.

Ces techniques ont permis des interventions à plus de 80 ans.

Le TAVI est réalisé classiquement selon deux voie d’abord :

  • en passant par l’artère fémorale avec une technique rappelant celle de la mise en place des stents dans les coronaires;
  • ou lors d’une chirurgie à thorax fermé avec un abord de la pointe du cœur par une incision thoracique sous le sein gauche (voie apicale).

Plus récemment d’autres voies d’abord ont été proposées :

  • la voie sous-clavière qui nécessite un abord chirurgical;
  • la voie carotidienne qui se fait par la carotide primitive gauche, après une courte incision cervicale (Lille, 2010);
  • la voie aortique qui est faite par un chirurgien cardiaque, sous anesthésie générale et qui nécessite une mini-thoracotomie;
  • la voie transcavale qui consiste à passer par la veine fémorale droite, à monter un cathéter dans la veine cave inférieure et à ponctionner sous scopie la veine cave et l’aorte abdominale dans une zone repérée par un scanner réalisé avant la procédure.

Voir notre article de 2018 : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/09/27/la-soit-disant-operation-a-coeur-ouvert-sous-hypnose/

Les progrès de la stimulation cardiaque

Un stimulateur cardiaque (1ère implantation en 1958) est indiqué lorsque l’influx électrique qui permet la contraction du cœur ne se transmet plus (ou mal) des oreillettes vers les ventricules. Les premiers avaient à une fréquence fixe à 70/min. Ils étaient reliés à une seule sonde implantée dans le ventricule droit (boitier dit « simple chambre », le mot chambre désignant une cavité cardiaque). En 1963, sont apparus les stimulateurs « double chambre », avec une deuxième sonde dans l’oreillette droite.

Schéma d’une stimulation cardiaque avec une seule sonde dans le ventricule droit (source : brochure de la Fédération Française de Cardiologie, 2001)

En 1985, sont apparus des boîtiers avec « asservissement », c’est à dire accélérant le cœur à l’effort grâce à un capteur d’activité. Actuellement on se sert aussi d’un deuxième capteur analysant la respiration, pour adapter la fréquence cardiaque à l’effort.

Enfin en 1993 apparaissent les stimulateurs triple chambre indiqués dans certaines situations d’insuffisance cardiaque (Serge Cazeau et Jean-Claude Daubert, Rennes).

La stimulation triple chambre permet de « resynchroniser » les deux ventricules (source : revue Cœur et Santé N°157 de septembre-octobre 2006)

Les progrès de l’échographie

Les progrès de l’imagerie bidimensionnelle et du doppler permettent une étude précise des valves et on peut se passer du cathétérisme cardiaque qui consistait à monter des sondes dans le cœur pour y mesurer les pressions.

Dans le cas de M. X, grâce au doppler, on a pu préciser la sévérité du rétrécissement aortique en mesurant la différence de pression entre le ventricule gauche et l’aorte. Plus elle est importante, plus l’atteinte est sévère. Dans l’image ci-dessous, le gradient est mesuré à 61 mm de mercure. Il faut remplacer la valve s’il dépasse 50 mm.

Mesure de la sévérité du rétrécissement aortique par un doppler continu au cours d’une échographie cardiaque

En préopératoire, l’écho-doppler artériel permet de bien visualiser les carotides et si nécessaire de proposer une chirurgie artérielle avant la mise en place de la prothèse valvulaire.

Les médicaments

En 1978, le traitement de sortie aurait comporté : Avlocardyl (un béta-bloquant) et Aldomet (un hypotenseur central) qui ne sont plus utilisés actuellement, sauf pour l’Aldomet (dans l’hypertension de la femme enceinte).

Le traitement actuel de l’hypertension fait d’abord appel à des inhibiteurs calciques (dont le nom se termine par « dipine », plus le diltiazem et le vérapamil) ou à des IEC (Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion dont le nom se termine en « pril ») ou à des sartans (dont le nom se termine par « sartan ». Tous ces médicaments n’existaient pas en 1978.

La prise en charge a été améliorée grâce

  • au progrès de l’échodoppler cardiaque et vasculaire,
  • au remplacement valvulaire par TAVI,
  • au progrès de la stimulation cardiaque,
  • au traitement médicamenteux de l’hypertension artérielle,
  • et la réadaptation, avec le ré-entrainement à l’effort et l’éducation thérapeutique.

Nutrition : la fraise

Un peu d’histoire

Les Romains utilisaient les fraises des bois comme masque de beauté. Ce n’est qu’à la renaissance que la culture de ces fruits a réellement commencé. Les jardiniers les ont longtemps négligés parce qu’ils les considéraient comme un fruit tout juste bon à occuper les femmes et les enfants.

La culture de la fraise s’est généralisée en France au 19ème siècle et donna naissance à plus de 600 variétés.

L’intérêt nutritionnel

La fraise fait partie de fruits les plus riches en vitamine C, largement au niveau des agrumes. Elle est également riche en calcium et potassium.

C’est aussi un fruit peu énergétique (35 kilocalories pour 100 grammes) du fait de sa richesse en eau et de sa faible teneur en glucides comparée à celle des autres fruits (5 à 9 grammes pour 100 grammes contre 10 à 14 grammes).

Idées de recettes

La fraise prend un réel plaisir (et nos papilles aussi) à être roulée dans le sucre, ou à être nappée de sirop d’érable, de chocolat fondu ou de crème fouettée, avec modération tout de même !

Il y a aussi les fameux coulis et les savoureuses confitures et compotes de fraises à déguster l’hiver sur du fromage blanc ou des fruits pochés.

Sources : Calendrier 2000 et Agenda 2002 de la Fédération Française de Cardiologie