Des participants attentifs et posant des questions lors du diaporama
Chaque année en France 40 à 50 000 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque. La majorité de ces arrêts surviennent à domicile (pour plus d’informations, vous pouvez regarder le diaporama en cliquant sur le lien ci dessous).
La lutte contre l’arrêt cardiaque repose sur :
l’installation des défibrillateurs accessibles au public 24 heures sur 24 et que chacun peut utiliser depuis le 4 mai 2007,
la formation d’un maximum de personnes aux gestes qui sauvent, ce à quoi contribue le Club Club Coeur et Santé de Saint-Dié, membre de la Fédération Française de Cardiologie.
Pour le club cela passe par l’organisation chaque année de deux journées de formation pour les élèves de CM2 en novembre et par deux sessions pour les adultes, l’une en novembre et l’autre en mai.
La dernière a eu lieu le 19 mai à l’Espace François Mitterrand pour trente trois personnes.
Après un autotest permettant aux participants d’évaluer leurs connaissances sur l’arrêt cardiaque et les gestes qui sauvent, cette formation s’est déroulée en trois parties :
présentation par le cardiologue du club d’un diaporama sur le cœur et son fonctionnement, les mécanismes de l’arrêt cardiaque et les gestes qui sauvent, Arrêt cardiaque-Saint-Dié-19-05-2022
démonstration de ces gestes par des membres du club Coeur et Santé,
apprentissage des gestes avec les mannequins Mini Anne.
L’apprentissage du massage cardiaque avec les mannequins Mini Anne
Comme lors de chacune de ses séances, le club recommande aux participants de compléter leur connaissance en passant la formation validante du PSC1 (« brevet de secourisme ») auprès d’un des organismes de formation habilités (Croix Rouge, Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme, Protection Civile, Sauvetage Natation Secourisme, Ufolep…).
Pendant la présentation du diaporama lors de la première partie de la formation le 26 novembre 2021
Une session de formation gratuite aux gestes qui sauvent pour le grand public aura lieu le jeudi 19 mai à 18 h 15, à la salle Mélusine de l’Espace François Mitterrand, avec un nombre de places limité à 50.
Règles sanitaires pour cette formation : elles seront adaptées en fonction de l’évolution de la réglementation.
Pour des raisons d’organisation, l’inscription est obligatoire.
Il s’agit d’une formation non diplômante centrée sur la prise en charge de l’arrêt cardiaque.
Pour s’inscrire : utiliser le formulaire de contact ci dessous.
On peut commencer très tôt à apprendre les gestes qui sauvent
La Semaine du Cœur 2021 de la Fédération Française de Cardiologie qui se déroulera du 20 au 29 septembreaura pour thème les Gestes qui sauvent.
Dans ce cadre, le club Cœur et Santé organise le mardi 21 septembre à 20h uneconférence à la salle Carbonnar sur la « Prise en charge de l’arrêt cardiaque, du témoin à l’hôpital » faite par notre cardiologue, le Dr Jean-Louis Bourdon.
Massage cardiaque et mise en place du défibrillateur
L’arrêt cardiaque inopiné touche chaque année en France plus de 50 000 personnes et il est responsable d’un décès sur 8. La survie après un tel événement a en effet longtemps été de 2 à 3 %.
Fort heureusement, des progrès ont été réalisés qui ont permis d’améliorer le pronostic.
Quelques chiffres
actuellement, 5% de survie, mais des chances de survie multipliées par 3 si les témoins pratiquent une réanimation cardiopulmonaire avec une défibrillation.
Chaque minute qui passe, c’est 10 % de survie en moins.
75 % des arrêts se produisent devant un témoin.
1 personne sur 20 sera témoin d’un arrêt cardiaque.
Même s’il concerne surtout les adultes après 40 ans, il peut arriver à tout âge.
Article de Vosges Matin du 13 septembre 2016
Où surviennent les arrêts cardiaques?
Plus de 3 sur 4 surviennent à domicile, d’où la nécessité d’avoir des défibrillateurs près des lieux d’habitation (voir à l’intérieurs des immeubles).
Les autres surviennent dans différents lieux publics.
1% surviennent chez des sportifs, mais ce sont les plus médiatisés, faisant faussement croire qu’ils ne concernent pas les autres personnes.
Parmi les causes principales, on retrouve la maladie coronarienne, et en particulier l’infarctus à la phase aiguë, et les cardiomyopathies (atteintes du muscle cardique). Plus rarement, ce sont des anomalies congénitales ou génétiques responsables de troubles du rythme cardiaque naissant dans les ventricules (*).
Voici donc l’histoire de Mme Z.
Elle est résumée dans sa lettre de sortie. Dans cette lettre les gestes médicaux et les traitements ont été mis en gras.
Mme Z, 58 ans, a présenté le 5 septembre un arrêt cardiaque sur la voie publique pris en charge rapidement par un témoin qui a pratiqué un massage cardiaque et pu rétablir un rythme normal grâce à l’utilisation du DAE (défibrillateur automatique externe) situé sur le mur de la mairie de son village.
Explications sur le fonctionnement d’un DAE (extrait du diaporama utilisé lors des formations)
Le SAMU l’a conduite à Brabois où elle a eu en urgence une coronarographie qui s’est avérée normale. L’échographie, montree une cardiomyopathie dilatée avec FE base à 25% et il existait des signe d’insuffisance cardiaque.Elle a bénéficié d’un défibrillateur automatique implantable triple chambre.
Son traitement comporte : Furosémide, Bisoprolol, Ramipril, Spironolactone.
Que ce serait-il passé en 1978 ?
1 – Version optimiste : elle aurait pu être sauvée et serait ressortie de l’hôpital avec la lettre suivante :
Mme Z, 58 ans, a présenté le 5 septembre un arrêt cardiaque sur la voie publique, pris en charge rapidement par les secours qui ont pratiqué un massage cardiaque. A son arrivée aux urgences un choc électrique a rétabli un rythme normal.
Il a été mis en évidence une cardiomyopathie dilatée avec fraction d’éjection basse à 25% et il existait des signe d’insuffisance cardiaque.
Son traitement comporte : Lasilix, Risordan, Amiodarone.
2 -Version pessimiste : les témoins n’auraient pas appelé les secours ou l’auraient fait tardivement, et madame Z n’aurait pu être réanimée.
De quels progrès Mme Z a-t’elle bénéficié ?
Les progrès dans la prise en charge des urgences
Les secours (15, 18 ou 112) sont de plus en plus souvent et plus précocement appelés en cas d’arrêt cardiaque ou d’infarctus (ce qui va limiter le nombre d’arrêt cardiaques et permettre si nécessaire leur prise en charge immédiate par le SAMU s’ils surviennent dans l’ambulance).
De plus en plus de personnes savent faire un massage cardiaque et utiliser un DAE.
Les véhicules de secours disposent de défibrillateurs et sont médicalisés.
Appeler, puis masser et défibriller : les trois piliers de la prise en charge de l’arrêt cardiaque
Les progrès thérapeutiques.
Les défibrillateurs (*)
1947 : première défibrillation à thorax ouvert au cours d’une intervention (Claude Beck, USA).
1956 : première défibrillation externe chez l’homme (Paul Zoll, USA).
1967 : première défibrillation externe extra-hospitalière.
1980 : premier défibrillateur implantable (Michel Mirowski, USA) avec des sondes épicardiques (fixées à la surface du cœur lors d’une intervention).
1994 : premier défibrillateur externe semi automatique (DSA)
1994 : sondes intracardiaques pour les défibrillateurs implantables (comme pour les stimulateurs cardiaques).
1995 : premier défibrillateur-stimulateur.
1996 : premier défibrillateur portable (gilet Lifevest, société Lifecor-Zoll, USA).
2002 : premier défibrillateur-stimulateur triple chambre.
2004 : premier défibrillateur automatique externe (DAE) utilisable par le public (Cardiac Science).
2008 : premier défibrillateur sans sonde.
Défibrillateur-stimulateur triple chambre avec les électrodes de défibrillation (flèches jaunes) et les électrodes de stimulation (flèches rouges)
L’utilisation des défibrillateurs par des « non-médecins »
1989 : avis favorable du Comité d’Éthique et de l’Ordre des Médecins pour l’utilisation d’un défibrillateur par des « non-médecins ».
1993 : autorisation Ministère de la Santé pour expérimentations à Lille et Paris.
1993 : la Fédération Française de Cardiologie (FFC) fait de l’urgence cardiaque une de ses priorités.
1994 : Journée nationale de l’urgence cardiaque organisée par la FFC le 8 octobre 1994 (*).
1995 : le club Cœur et Santé de Saint-Dié organise ses premières journées de formation aux gestes d’urgence auprès des scolaires avec de nombreux partenaires, puis forme des responsables sportifs, des salariés de la ville…
1996 : avis favorable de l’Académie Nationale de Médecine pour l’utilisation d’un DSA par des « non-médecins ».
1998 : décret du 27 mars qui fixe les catégories de personnes « non-médecins » habilitées à utiliser un DSA.
2007 : décret du 7 mai permettant à chacun d’utiliser un DSA ou un DAE
2018 : décret du 21 décembre qui précise les établissements devant s’équiper d’un DAE, les modalités de maintenance et l’emplacement de l’appareil qui doit être visible du public et en permanence d’accès facile.
2020 : 1er janvier, les établissements recevant plus de 300 personnes (personnel compris) doivent être équipés d’un DAE. Les autres devront l’être dans les années qui viennent.
2020 : adoption le 12 février 2020 d’un projet de loi sur le statut de citoyen sauveteur, collaborateur occasionnel du service public (*).
La Journée de l’urgence cardiaque a lieu le 8 octobre 1994
L’implantation des DAE publics et le projet Défidéo (*)
2005 : premiers DAE publics à Montbard (Côte d’Or).
2006 : premiers DAE publics à Issy les Moulineaux.
4 mai 2007 : décret autorisant l’utilisation des DSA et DAE par tous
juin 2007 : Congrès régional des clubs Cœur et Santé, conférence sur la mort subite du Pr E. Aliot, président de l’Association de Cardiologie de Lorraine et vice président de la FFC.
juin 2007 : lancement de Défidéo par le club Cœur et Santé de Saint-Dié.
3 décembre 2007 : première réunion publique sur Défidéo organisée par le club.
Février 2008 : Défidéo porté officiellement par le Pays de la Déodatie.
Septembre 2008 : premières formations du public dans les communes, renouvelées chaque année, en particulier lors de l’installation des DAE.
Octobre 2008 : le club Cœur et Santé reçoit de la FFC son premier DAE.
2010 : 31 premiers DAE publics installés en Déodatie (101 maintenant, sans compter les établissements de santé, maisons de retraites, entreprises, supermarchés, enceintes sportives, maisons de quartiers, collèges et lycées…).
Présentation du « kit Défidéo » par Nathalie Vinot, ingénieur bio-médical au centre hospitalier de Saint-Dié
Les traitements médicamenteux
Cela concerne surtout les bêtabloquants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les anti-aldostérone (*).
L’évolution de la prise en charge des arrêts cardiaques depuis 1978
Elle a été améliorée grâce à
de nouveaux outils thérapeutiques (défibrillateur-stimulateur, médicaments),
une évolution de la législation,
plus de public formé,
plus de DAE en accès public 24 h sur 24.
Mais il reste encore beaucoup à faire.
Une des formations organisée par le club Cœur et Santé
(*)Pour en savoir plus nous vous conseillons de lire (ou relire) les articles précédents :
Un défibrillateur, son boitier chauffant et le panneau explicatif (kit du projet Défidéo lancé par le Club Cœur et Santé de St-Dié et mis en oeuvre par le Pays de la Déodatie)
Depuis le 1er janvier 2020, les établissements recevant du public (ERP) de catégories 1 à 3, c’est-à-dire ceux recevant plus de 300 personnes, leur personnel devant être compris dans le calcul, doivent être équipés d’un défibrillateur automatisé externe (DAE).
Ceci résulte de la mise en oeuvre du décret du 21 décembre 2018 pris en application de la loi n°2018-527 du 28 juin 2018. Ce décret précise les établissements devant s’équiper d’un DAE, les modalités de maintenance ainsi que l’emplacement de l’appareil qui doit être « visible du public et en permanence d’accès facile« .
Elle émane conjointement des Directions Générales de la Santé, de l’Offre de Soins, de la cohésion sociale, de la sécurité civile et de la gestion des crises et de celle des collectivités locales
Elle fait le point sur :
les établissements soumis à l’obligation d’installer des DAE,
les modalités d’installation et de signalisation des DAE,
les modalités de maintenance des DAE,
les modalités de déclaration du DAE par l’exploitant.
En introduction, il est rappelé que
« l’utilisation d’un défibrillateur automatisé externe (DAE) n’est réalisée que dans 6,1% des cas d’arrêt cardiaque (source : registre Réac : http://www.registreac.org/). Chaque minute perdue diminue de 10% le taux de survie de la victime« ;
« tout témoin d’un arrêt cardiaque » doit initier « la chaîne de survie pour procurer aux victimes les meilleures chances de survie ». Cette chaîne « est formée de 4 maillons :
Appel rapide aux services de secours et d’aide médicale d’urgence (15, 18 ou 112) ;
Massage cardiaque rapidement entrepris ;
Défibrillation précoce en utilisant un DAE ;
Prise en charge médicale rapide avec mise en œuvre de soins d’urgence et de réanimation »;
la mise en oeuvre des dispositions réglementaires répond à « un enjeu majeur de santé publique. »
Les établissements soumis à l’obligation d’installer des DAE
Comme mentionné en début d’article l’obligation de s’équiper d’un DAE dépend de la catégorie des établissements.
Si la date est fixée au 1er janvier de cette année pour ceux de catégories 1 à 3, pour ceux de catégorie 4 la date est fixée 1er janvier 2021 et pour les ERP de catégorie 5 au 1er janvier 2022. On retrouve dans cette dernière catégorie des établissements de soins, des établissements sportifs et toute salle pouvant accueillir, même temporairement, des activités ou manifestations sportives.
Les modalités d’installation et de signalisation des DAE
Le DAE doit être « installé dans un emplacement visible du public et en permanence facile d’accès »
« Dans la mesure du possible, pour garantir l’accès au DAE en dehors des heures d’ouverture de l’établissement, son installation à l’extérieur est recommandée« .
Une « signalétique est destinée à indiquer la présence d’un DAE » doit être mise en place.
Les modalités de maintenance des DAE
Encore trop souvent des appareils ne sont pas fonctionnels. Il peut s’agir notamment d’électrodes périmées (elles sont à changer tous les 2,5 à 3 ans) ou de batterie arrivée en fin de vie.
Une base de données nationale a été créée et il incombe à l’exploitant de l’établissement de renseigner dans la base quatre familles de données :
Les données relatives à l’identification et à la localisation des DAE ;
Les données relatives aux modalités d’accès du DAE ;
Les données relatives aux caractéristiques techniques du DAE ;
Les données relatives à l’exploitant.
Rendre le DAE obligatoire dans les établissements et immeubles au même titre que les extincteurs
En conclusion
Si ces éléments constituent un progrès indéniable, il ne s’agit que d’une nouvelle étape dans la prise en charge des arrêts cardiaques puisque dans 3 cas sur 4 ces accidents surviennent à domicile. D’où la nécessité d’implanter des DAE dans les zones d’habitation pour en améliorer le pronostic qui reste actuellement catastrophique, et ce malgré le progrès réalisés, avec plus de 90% de mortalité.
Dans le Registre RéAC, 3 arrêts cardiaques sur 4 ont lieu à domicile
Pour y parvenir, il faudrait d’autres textes rendant obligatoire l’installation de DAE dans les immeubles d’habitation, au même titre que les extincteurs. Avec d’autres, nous militons pour une telle démarche qui permettrait de sauver chaque années milliers de personnes.
D’autre part, il faut continuer à informer et à former le public à la prise en charge de l’arrêt cardiaque. Car, au sein d’une population, les deux facteurs essentiels qui contribuent à la survie d’une victime sont le nombre de personnes formées et le nombre de DAE disponibles.
Apprentissage de l’utilisation d’un défibrillateur lors des journées de formations des élèves en novembre 2019
Le registre RéAC (http://www.registreac.org/)
Depuis le 1er juillet 2011, 112 841 arrêts Cardiaques survenus en France ont été recensés.
Le taux de survie à 1 mois est de 6 jours.
Dans 64% des cas un témoin était présent. Dans 53%, une réanimation cardiopulmonaire a été réalisée.
Les textes de référence
Note d’information DGS/VSS/DGOS/DGCS/DGSCGC/DS/2019/ du 12 décembre 2019 relative aux défibrillateurs automatisés externes ;
Loi n° 2018-527 du 28 juin 2018 relative au défibrillateur cardiaque ;
Décret n° 2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l’utilisation des DAE par des personnes non médecins ;
Décret n° 2018-1186 du 19 décembre 2018 relatif aux défibrillateurs automatisés externes ;
Décret n° 2018-1259 du 27 décembre 2018 relatif à la base de données nationale des défibrillateurs automatisés externes ;
Arrêté du 29 octobre 2019 relatif aux défibrillateurs automatisés externes et à leurs modalités de signalisation dans les lieux publics et les établissements recevant du public ;
Arrêté du 29 octobre 2019 relatif au fonctionnement de la base de données nationale relative aux défibrillateurs automatisés externes (DAE).