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Les boisons-plaisir : le thé

L’empereur Shennong (source : Wikipédia)

Le précédent article a été consacré à la présentation générale des trois boissons-plaisir que sont le thé, le café et le chocolat. Nous présentons ici l’histoire du thé.

Le plus consommé dans le monde après l’eau, serait la plus ancienne des boissons et s’identifie à l’Asie mais sa légende varie selon les différentes civilisations.

En Chine, la découverte fut attribuée à l’empereur Shennong (2737 avant J.-C.) un des trois Augustes, héros civilisateur de la mythologie chinoise qui, soucieux du bien-être de son peuple, recommandait pour les boissons l’usage d’eau chaude quand une feuille de thé tombée fortuitement dans sa préparation, lui donna une saveur exceptionnelle et contribua au succès de cette boisson aux vertus médicinales.

Le poète taoïste Lu-Vu (époque Tang, 8e siècle ap. J.-C.) rédigea le premier traité technique et philosophique : l’art classique du thé. L’infusion s’étendit à tout l’empire chinois sous les Ming générant un rite empreint de beauté et de spiritualité. Les maisons de thé se multiplient à partir du 12e siècle comme des lieux à la fois populaires mais aussi de réflexions politiques jusqu’à la révolution de Shanghai en 1911.

La présentation du thé (briques, feuilles battues ou séchées) évolue avec les dynasties chinoises successives (Tang, Song, Ming  en même temps que s’ébauche un cérémonial précis autour d’accessoires  indispensable, des bols en bois puis en céramique jusqu’à l’apparition de la théière.

La culture du thé se développa dans l’empire des Indes et à Ceylan amputant le commerce chinois.

L’Inde voisine propose une autre version de la découverte du thé ; le cartactère sacré se renforce par le fait que les feuilles du thé reproduisent les paupières du Bohdi Dharma, prince devenu moine bouddhiste pour expier ses fautes, qui se rendit coupable de s’être endormi, négligeant da prière ; il se coupa les paupières, les enterra. Elles donnèrent naissance au théier.

Thé vert sencha du Japon

Au Japon, à partir de l’époque Nara (8e siècle), le thé s’inscrit dans la tradition au quotidien. La cérémonie du thé, reposant sur les quatre principes shintoïstes : harmonie, respect, pureté, sérénité, apparue en 12000, rapportée par Okakura Kakuso dans l’incontournable « Livre du thé », lui confère son importance tant culturelle que morale et sociétale.

Théière anglaise

Le thé, connu en Europe, à travers les récits des voyages de Marco Polo (le Livre des merveilles rédigé en Français !), débarqua pour la première fois à Amsterdam en 1606 depuis le comptoir portugais de Macao ; le dynamisme des marchands hollandais à travers l’organisation de la compagnie des Indes supplanta vite les Portugais. Il gagna ensuite l’Angleterre où sa popularité ne s’est jamais démentie en dépit des taxes lourdes imposées par Cromwell qui suscitèrent un fructueux trafic de contrebande. Il se répandit sur l’empire victorien « où le soleil ne se couche jamais » » d’abord auprès des privilégiés puis très vite dans les couches populaires où sa consommation devient vite quotidienne. Ce commerce anglais assura la fortune et le développement de Canton. A partir du premier tea-house de Thomas Garraway (1640) il s’imposa comme une réalité sociale en Angleterre avec une consommation dès le matin jusque qu’au populaire five o’clock tea accompagné selon les heures du porridge ou de muffins.

En France, c’est le relais de personnalités (telles Mazarin, Racine, Madame de la Sablière…) qui participe à sa diffusion avec au départ un rôle médicinal progressivement estompé au bénéfice du plaisir. Il fut considéré longtemps comme un privilège de classe réservé aux oisifs contrastant avec la popularité du café. Louis XVI en fut un consommateur quotidien.

Dès 1618, la Russie intégra le thé noir de Chine dans  sa culture avec l’usage du samovar et l’apport de sucre variant selon la hiérarchie sociale.

Théière marocaine

Dans le monde arabe, parallèlement au café, l’offrande de thé parfumé à la menthe servi dans des verres, symbolisa l’hospitalité du chef de famille.

Le thé est à l’origine des premières courses transatlantiques dotées du prestigieux « ruban bleu » (les clippers) mais aussi de guerres commerciales féroces entre chinois, anglais et américains du fait de ses taxations dont le symbole s’exprime dans la Boston Tea Party le 16 décembre 1773 qui préfigure la guerre d’indépendance des Etats Unis.

Merci au Dr Jacques Gauthier, cardiologue à Cannes, qui nous a autorisé à reprendre ce texte paru dans le numéro de février 2020 de la revue de cardiologie Cordiam. 

L’histoire du thé, du café et du chocolat : introduction

Hernando Cortès qui a rapporté le chocolat en Europe en 1519

Cet article est le premier d’une série de 4 consacrés aux trois boissons-plaisir que sont le thé, le café et le chocolat.

Celles-ci montrent que la mondialisation, dont on déplore actuellement les effets sanitaires désastreux avec l’épidémie du Covid-19, a eu des conséquences positives pour nos papilles.

Ces quatre articles sont repris de celui qu’a écrit le Dr Jacques Gauthier, cardiologue à Cannes, dans le numéro de février 2020 de la revue de cardiologie Cordiam. Nous remercions bien vivement l’auteur et la revue pour leur autorisation à reprendre cet article.

A la suite de cet article d’introduction, seront évoquées dans les trois suivants chacune de ces trois boissons.

Qualifiées de boissons universelles par leur diffusion dans le monde entier, le thé, le café et le chocolat sont apparus à des dates sensiblement voisines en Europe mais se distinguent par leurs territoires d’origine tout en conservant en commun un lien sacré.

Leurs premières notifications, couplées à des intérêts médicinaux, sont datées selon les écrits de l’époque : chocolat (1528), thé 1606), café (1615).

C’est au XVIIe siècle à la faveur d’une volonté de modernité ou de tocades à la cour que louanges et critiques abondèrent tour à tour.

Les finances royales ne manquèrent pas de trouver des sources de revenus dans ces boissons voluptueuses initiés par des voyages de navigateurs portugais et espagnols témoignant de la mondialisation après la Renaissance.

A noter que parallèlement cheminait la consommation du tabac recommandée à la reine Catherine de Médicis (1560) par notre ambassadeurs à Lisbonne, Jean Nicot, pour soigner les migraines de  son fils.

Les urgences cardiovasculaires continuent à être prises en charge

En cas de douleur thoracique durant plus de 20 minutes, il faut appeler le 15 (image de la FFC)

Les urgentistes et les cardiologues ont constaté depuis plusieurs semaines une diminution du nombre de personnes hospitalisées pour des urgences cardiovasculaires. Ce constat, également fait à Saint-Dié, inquiète les professionnels car ils estiment qu’un certain nombre de patients n’alertent pas les secours. D’où un retard à la prise en charge avec les conséquences qui en découlent dans des pathologies où le temps compte comme les AVC et les infarctus.

Il y a quelques jours, le Pr Alain Furber, Président de la Fédération Française de Cardiologie (FFC) alertait sur « L’infarctus du myocarde, une urgence vitale« .

Il tenait à « rappeler que, malgré la situation, toutes les structures de prise en charge des urgences cardiaques, et de l’infarctus du myocarde en particulier, sont à même d’accueillir et de gérer en urgence les patients présentant des symptômes cardiaques.

Les symptômes d’une crise cardiaque justifient toujours une prise en charge dans les délais les plus courts possibles.

Aussi, en cas de douleur thoracique prolongée de plus de 20 minutes, appelez le 15 (Samu).

Retarder la prise en charge de l’infarctus du myocarde pourrait avoir des conséquences graves.

Hier, après la FFC, la Société Française de Cardiologie et la Société Française Neuro-Vasculaire ont publié à leur tour un communiqué commun que vous trouverez avec le lien suivant : 2020-04-06-Communique-grand_public-appelez_15

En voici l’essentiel.

Les établissements de santé et l’ensemble des professionnels se sont organisés pour prendre en charge les patients, en cas d’urgence, dans les mêmes conditions que d’habitude.

Ce texte rappelle 6 informations importantes :

  • Ne négligez pas les symptômes cardio-vasculaires et neuro-vasculaires évocateurs,
  • N’interrompez pas de votre propre gré les traitements,
  • Les professionnels de cardiologie et de neurologie restent entièrement mobilisés à votre service,
  • Contactez votre médecin généraliste et spécialiste ou appeler le 15 en cas de symptôme,
  • Respectez les mesures barrière,
  • Votre vigilance de tous les instants vous protège.

Covid 19, fumeurs et vapoteurs il est urgent d’arrêter pour vous et vos proches

 

Le Club Cœur et Santé publie ci-dessous un récent communiqué du Comité National Contre le Tabagisme (CNCT) qui souligne risque accru pour les fumeurs d’être infecté par la Covid-19 et de le transmettre à leur entourage.

L’épidémie actuelle due au coronavirus, conduit à des atteintes respiratoires qui peuvent être sévères voire fatales (Covid 19).Il est maintenant clairement démontré que les fumeurs présentent un risque majoré de contracter cette maladie et de développer une forme grave. Cela est dû au fait que, d’une part, fumer altère les défenses immunitaires et les capacités pulmonaires, et que, d’autre part, les fumeurs portent régulièrement leurs doigts potentiellement porteurs de virus à la bouche, porte d’entrée fréquente du virus.

De plus, les fumeurs infectés par le coronavirus sont des contaminateurs potentiellement majeurs de leur entourage par tabagisme passif, du fait de leur toux fréquente et de la présence dans la fumée de tabac de particules sur lesquelles se fixent les virus qui peuvent alors être inhalées par l’entourage. Enfin, ces particules potentiellement contagieuses se déposent sur les meubles, tapis, vêtements …  et sont à l’origine du tabagisme ultra-passif, par inhalation suite à leur relargage  dans l’air et par ingestion, en particulier pour les petits enfants qui se lèchent les doigts.

Concernant les vapoteurs, même si les conséquences respiratoires de cette dépendance sont moins importantes que celles liées au tabagisme, il existe des données scientifiques qui prouvent son retentissement sur la fonction respiratoire des vapoteurs. Il est trop tôt pour dire s’ils sont plus souvent atteints et/ou présentent des formes plus sévères que les non-fumeurs non-vapoteurs.

En revanche, ce qui est certain, c’est que les particules présentes dans la vapeur exhalée par les vapoteurs infectés par le coronavirus sont potentiellement porteuses du virus et peuvent être à l’origine de contaminations par vapotages passif et ultra-passif au même titre que pour le tabagisme.

Concernant à la fois le tabagisme et le vapotage passifs à l’extérieur, les nuages de fumée et de vape produits sont détectés jusqu’à 10 mètres autour de l’usager. Dès lors que ces nuages sont potentiellement contagieux, une telle distance de sécurité doit être respectée.

 

Dans cette perspective, le Pr Yves Martinet, président du Comité National Contre le Tabagisme lance cet appel :

« Fumeurs, vapoteurs, pour vous et votre entourage, arrêtez le plus vite possible. Sinon, ne fumez pas et ne vapotez pas au domicile. Si vous sortez, sortez seul et à distance minimale de 10 mètres de toute personne et de toute habitation.

Arrêter de fumer n’est pas facile. Pour vous faire aider, appelez Tabac-Info-Service au 3989 ou contactez votre médecin, votre pharmacien ou un addictologue ».

Source : https://cnct.fr/

Traitement du Covid 19 : les études en cours le 6 avril

Avertissement

Tout ce qui brille n’est pas or.
Beaucoup de fausses informations circulent sur Internet au sujet de la maladie Covid-19.
Il faut se fier uniquement aux sites surs (sociétés savantes médicales, OMS, sites officiels…) et recouper les informations.

La nécessité d’études fiables

L’article de ce jour vise à faire le point sur les nombreuses études encours. Des études dont les premiers résultats devraient être connus dans les semaines qui viennent.

« Primum non nocere » (d’abord ne pas nuire), un des principes de la médecine énoncé par Hippocrate (Tableau de Girodet de 1792 : Hippocrate refusant les présents d’Artaxerxès, Ecole de médecine de Paris)

« Primum non nocere », d’abord ne pas nuire (Hippocrate),
Si les études démontrent que les produits testés apportent un bénéfice thérapeutique, alors ils pourront être prescrits. Par contre s’ils n’apportent pas bénéfice, ou pire s’ils s’avèrent dangereux (s’ils entraînent des complications graves, voire des décès), alors il ne faudra plus les prescrire.

Des études randomisées sont nécessaires, car on ne peut pas s’appuyer sur des convictions pour proposer des médicaments qui ne sont pas sans risques.

A ce sujet les cardiologues rappellent volontiers l’étude CAST (Cardiac Arrythmia Suppression Trial) qui, à la fin des années 1980, visait à réduire la mortalité après un infarctus. Il avait été montré qu’elle survenait chez des patients présentant des extrasystoles ventriculaires fréquentes.

Les cardiologues avaient alors « l’intime conviction » que supprimer les extrasystoles ventriculaires avec des médicaments antiarythmiques entraînerait automatiquement une amélioration du pronostic. D’où l’idée de prescrire de tels traitements. Mais, après une période de dix mois, le comité de suivi de l’étude recommanda le 16 Avril 1989 de l’arrêter chez les patients traités par deux des produits car la mortalité y était significativement supérieure à celle du placebo.

Fort heureusement pour les patients, on a démontré depuis l’effet bénéfique des bêtabloquants après un infarctus.

Pour en savoir plus sur les essais de médicaments : http://www.academie-medecine.fr/lessai-clinique-controle-randomise/

Les principaux traitements testés

Les antiviraux

  • L’association Ritonavir/lopinavir (Kaletra), qui est indiquée contre le VIH, est testée dans les études Dicovery et Solidarity.
  • Le Remdesivir, utilisé contre différents virus (Ebola, Marburg et les premiers coronavirus dont le SARS-Cov1), est testé dans les études Dicovery et Solidarity.
  • le Favipiravir, qui a été employé avec succès pour lutter contre Ebola, est l’objet d’une étude en Italie.

Le Kalétra qui n’a pour l’instant pas fait la preuve de son efficacité, est l’objet de plusieurs études

L’hydroxyquinidine (*)

Elle fait partie des « bras » des études Discovery et Solidarity.

Elle est l’objet de l’étude Hycovid lancée le 1er avril par le CHU d’Angers dans une trentaine d’hôpitaux dont celui de Colmar. Elle comportera 1300 patients dont la moitié recevront un placebo. Les auteurs ont indiqué que, si lors de la surveillance « on constate accidents cardiaques, on arrête l’étude« .

L’interféron bêta

Son administration vise à améliorer la réponse immunitaire des patients afin qu’ils luttent mieux contre le virus. Il est testé dans les études Dicovery et Solidarity.

Le plasma de convalescents : l’objectif est de fournir – à partir de don de plasma de personnes guéries depuis au moins 14 jours – des anticorps aux patients malades pour leur permettre de lutter contre le virus. Une étude débute ce lundi 6 avril dans les hôpitaux parisiens.

Le BCG : le vaccin antituberculeux mis au point il y a cent ans à l’institut Pasteur de Lille, favoriserait le fonctionnement du système immunitaire et une étude est en cours sur 1000 patients aux Pays-Bas.

Autres pistes de recherche

  • Transporteurs d’oxygène et hémoglobines artificielles,
  • Immunothérapie,
  • Thérapie cellulaire avec des cellules mésenchymateuses pulmonaires
  • Médicaments pour lutter contres les réactions inflammatoires.

(*) Utilisation de l’hydroxychloroquine

L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) a publié le 30 mars une « fiche d’information pour les patients » sur l’utilisation de ce médicament « dans le traitement de la maladie Covid-19 à l’hôpital à titre exceptionnel« . Fiche_patient plaquenil-ANSM_30_mars_2020