Auteur - Club Cœur et Santé de Saint-Dié

Histoire du Club Cœur et Santé de St-Dié. Chapitre 4 : les années 1994-1995

Le dépliant sur l’arrêt cardiaque en 1994

Fédération Française de Cardiologie

L’année 1994 est une année importante pour la FFC.

Elle lance en effet son son action sur les gestes qui sauvent et la prise en charge de l’arrêt cardiaque. Il s’agit d’un sujet majeur en terme de santé publique. Cette première campagne sera poursuivie jusqu’à nos jours.

Le numéro de la revue Cœur et Santé consacré à l’urgence cardiaque en 1994

La campagne culmine avec la Journée nationale de l’arrêt cardiaque organisée le 8 octobre 1994 dans plus de 1500 communes de France dont 23 dans les Vosges.

Le thème de la semaine du Cœur 1995 est la prévention des maladies cardiovasculaires en milieu de travail avec édition du dépliant sur « La santé au travail« .

La prévention des maladies cardiovasculaires en milieu de travail, thème de la campagne 1995

En 1995, le Pr Jacques Delaye (Lyon) succède au Pr Pierre Bernardet (Toulouse) à la tête de la FFC.

Association de Cardiologie de Lorraine

En 1994, création des clubs de Saint-Dizier, Sarrebourg et Forbach-Merlebach.

Lors de l’assemblée générale de l’ACL du 17 juin 1994, Guy Délétang, le trésorier du club, s’est vu remette la médaille de la FFC.

Les réunions interclubs ont lieu à Saint-Dié en 1994 et le 2 avril 1995 à Thionville.

Club Cœur et Santé

Ces année est marquée par quelques « premières » pour le club : intervention n réadaptation cardiaque à l’hôpital, participation à la Journée sportive de l’ADAPEI, lancement des formations aux gestes qui sauvent.

Intervention du club en réadaptation cardiaque à l’hôpital : 1994

Cette action a été décidée lors de la réunion du club le 22 septembre 1993. Les contacts ont été pris par Jean-Marie Hocquaux. Suite à une convention avec l’hôpital, des membres du bureau du club se rendent toutes les 6 ou 7 semaines dans l’établissement pour y rencontrer les personnes en réadaptation cardiaque. Ils présentent leur vécu de cardiaques et expliquent les activités que le club leur propose pour qu’à la suite de leur séjour hospitalier ils puissent continuer à mettre en pratique les préconisations de l’équipe de réadaptation.

Journée sportive de l’ADAPEI : juin 1994

La première participation du club à encadrement de la journée sportive de l’Adapei en juin 1994

Des bénévoles du club participent depuis 1994 à l’encadrement de la Journée de l’ADAPEI au parc omnisports et/ou à la salle omnisports au début du mois de juin. Un partenariat initié par Danielle Bossert membre du club et secrétaire de l’ADAPEI.

Une dizaine de membres du club participe à cette première édition.

5 juin 1994 : réunion régionale des clubs Cœur et Santé à Saint-Dié

Cette deuxième réunion régionale organisée par le club de Saint-Dié rassemble 250 participants.

Regroupement des participants à l’Espace Mitterrand

Après leur accueil à l’Espace Mitterrand, les participants effectuent une visite de la ville puis se retrouvent pour les discours et l’apéritif.

Ils se rendent ensuite à Étival Clairefontaine pour leur repas. La journée se termine par une marche dans les environs.

des plaques et des coupelle « Cœur et Santé » ont été réalisées pour la réunion du 5 juin 1994

Urgence cardiaque : octobre 1994

Avec le Parcours du Cœur scolaire, Il s’agit de la deuxième innovation importante du club.

Journée nationale de l’urgence cardiaque du 8 octobre 1994 (Est Républicain du 10 octobre)

Après les conférences du 5 octobre 1994 à Anould (Drs Marie-Françoise Bragard et Thomas Drawin) et du 6 octobre à Saint-Dié (Pr Jean-Marie Gilgenkrantz), le club a organisé la Journée de l’urgence cardiaque du 8 octobre avec démonstration sur les gestes qui sauvent par la Croix Rouge, la Protection Civile et les Pompiers dans différents lieux de la ville (place du marché, centre social Saint-Roch, Halle de Kellermann et centres commerciaux).

Un défilé des secouristes, pompiers et ambulanciers, parti de la mairie, a circulé dans la ville et a même fait croire à certains qu’il y avait eu une catastrophe sur la voie rapide.

Près de 15 000 dépliants de la FFC ont été distribués à cette occasion en Déodatie (mairies, pharmacies, commerces, entreprises…).

L’objectif était d’abord d’interpeller le public et de l’inciter à agir, car à cette époque, face à un arrêt cardiaque, 90 % des témoins ne faisaient rien. Ou très tardivement, avec un délai d’appel des secours de 5 minutes !

Carte postale éditée par la FFC pour sa première campagne sur l’urgence cardiaque

L’exposition de la Fédération Française de Cardiologie sur ce thème a été présentée à Saint-Dié (hôpital, gare, Espace Sadoul, MJC de l’Orme et centres sociaux) ainsi que dans six autres communes (Anould, Ban de Laveline, Corcieux, Fraize, Moyenmoutier et Sainte Marguerite), puis, a circulé jusque début 1995, dans 10 établissements scolaires de la Déodatie.

Au printemps 1995, a lieu la formation des scolaires auprès de 17 classes des écoles de Saint-Dié grâce aux bénévoles de la Croix Rouge et de la Protection Civile et aux sapeurs-pompiers déodatiens.

Un concours de dessin a également été organisé et c’est Ercan Oral, un élève de l’école Jacques Prévert, qui a gagné le concours régional, ce qui lui a valu d’aller en juin 1995 à Paris avec son enseignante, Mme Ferretti, à l’invitation de la FFC.

Les premières formations aux gestes qui sauvent ont eu lieu au printemps 1995 et ont été couplées à un concours de dessin de la FFC

En novembre 1995, la formation est ouverte aux collégiens et a lieu en grande partie à l’Espace Mitterrand (1050 élèves).

Le bilan étant positif pour les différents partenaires, cette action renouvelée et l’encadrement est assuré par des bénévoles (Croix Rouge, Protection civile, SNR, Sauvetage déodatien, Ufolep, CFSPC 88, médecins et infirmières de l’hôpital…) et des sapeurs-pompiers.

Les encadrants de la formation de novembre 1995

Ces dernières années seuls les élèves du cours moyen 1ère année de Saint-Dié et des communes environnantes sont concernés, les collégiens bénéficiant maintenant de formations dans leurs établissements.

Depuis 1995, ce sont près de 20 000 élèves qui ont été formés.

Les Parcours du Cœur grand public et scolaire

Parcours du Cœur scolaire pour des élèves du collège Vautrin Lud le 27 juin 1994 au col de la Crénée (Article de la Liberté de l’Est)

Ils sont organisés tous les ans tant pour le grand public que pour les écolier et les collégiens. En 1995, hasard du calendrier, le Tour du Kemberg a lieu à sa date habituelle du 1er mai, soit quelques jours avant le Parcours du Cœur grand public du 4 mai qui lui se déroule dans l’Ormont avec un départ du Préventorium.

Circuit du Parcours du Cœur 1994

Conférences

Outre celles sur l’urgence cardiaque, elles portent  sur les thèmes suivants :

  • 8 janvier 1994 : Cœur de Femme à Fraize par le Dr Jean-Louis Bourdon
  • 11 avril 1994 : Don d’organe, avec M. Didier, président de l’ADOT 88 (Association pour le Don d’Organes et de Tissus humains des Vosges) et le Dr Francine Jacob du service de chirurgie cardiaque de Brabois.

40 ans de progrès en cardiologie. Chapitre 3 : maladies des valves, hypertension artérielle et stimulateur

Anatomie du cœur avec les quatre valves (source : Fédération Française de Cardiologie)

Les valves cardiaques sont au nombre de 4 : deux valves auriculo-ventriculaires (entre les oreillettes et les ventricules, valve tricuspide à droite et valve mitrale à gauche) et deux valves à la sortie des ventricules (pulmonaire à la sortie du ventricule droit et aortique à la sortie du gauche).

Ce sont des « clapets » qui empêchent le sang de revenir en arrière. Ainsi, la valve aortique empêche le sang éjecté dans l’artère aorte de retourner dans le ventricule gauche.

Une valve malade peut soit avoir une fuite (on parle alors d’insuffisance valvulaire), soit mal s’ouvrir (on parle de rétrécissement). Ces anomalies peuvent concerner toutes les valves. Mais actuellement on observe essentiellement des insuffisances mitrales et des rétrécissements aortiques.

Ces maladies ont longtemps été dues au rhumatisme articulaire aigu (RAA) comme ce fut le cas pour Boris Vian. Elles étaient la conséquence d’une angine bactérienne à streptocoque. Voir notre article récent sur Boris Vian : https://coeuretsante.deodatie.fr/2020/04/24/centenaire-de-la-naissance-de-boris-vian/

Grâce au traitement antibiotique, le RAA a quasiment disparu, mais on observe toujours des atteintes valvulaires.

Les principales sont :

  • celles d’origine « congénitale » : concernent toutes les valves, mais sont rares,
  • les atteintes « dystrophiques » (anomalies du tissu valvulaire qui « vieilli mal ») : surtout la valve mitrale et à un degré moindre la valve aortique (dans ce cas, il y a souvent une dilatation de la partie initiale de l’aorte qu’on appelle anévrisme),
  • celles d’origine « ischémiques » : donnent une insuffisance mitrale à la suite d’un infarctus, moins fréquentes actuellement,
  • celles liées à une infection des valves (endocardite),
  • et surtout les atteintes dégénératives : essentiellement rétrécissement aortique par calcification due au vieillissement ; ce sera l’exemple décrit dans cet article.

Comme dans l’article sur l’infarctus, la présentation s’appuiera sur la lettre médicale d’un malade fictif, rédigée selon les préconisations actuelles et qui permettra de montrer les progrès réalisés depuis 1978.

Voici donc l’histoire de M. X

Elle est résumée dans sa lettre de sortie de l’hôpital. Les gestes médicaux et les traitements ont été mis en gras.

 

TAVI : implantation d’une endoprothèse aortique par voie fémorale

« M. X âgé de 85 ans vient de terminer sa réadaptation cardiaque à l’issue de son remplacement valvulaire aortique par TAVI, pour rétrécissement aortique calcifié serré, diagnostiqué par écho-doppler cardiaque.

En préopératoire l’écho-doppler vasculaire n’avait pas montré d’atteinte des carotides et l’angiographie ne retrouvait pas de lésion des coronaires.

Des troubles de la conduction auriculo-ventriculaire, ont conduit à l’implantation d’un stimulateur cardiaque double chambre à fréquence asservie.

Il présente par ailleurs une hypertension artérielle.

Son traitement de sortie comporte :

  • Préviscan 1/2 comprimé un jour sur deux et 3/4 le lendemain avec un INR ce jour à 2,65. Ce traitement est à poursuivre jusqu’au troisième mois post-opératoire puis à relayer par Kardégic),
  • Lisinopril 20,
  • Aténolol 50,
  • Lercanidipine 10« .

Quelle aurait été la prise en charge de M. X en 1978 ?

A l’époque, il n’ aurait pas eu de prothèse valvulaire : son l’âge, contre indiquait alors la chirurgie à cœur ouvert.

Il aurait eu un stimulateur cardiaque avec deux sondes (oreillette et ventricule droits) mais non « asservi » à l’effort.

Son traitement pour hypertension artérielle aurait comporté : Avlocardyl, Aldomet.

De quels progrès M. X a-t’il bénéficié?

Les progrès de la chirurgie cardiaque

  • la dilatation de la valve par ballonnet inventée en 1985 par le Pr Alain Cribier de Rouen, mais son bénéfice n’était que temporaire,
  • le TAVI qui l’a remplacé (en anglais : Trans Aortic Valve Implantation ou mise en place d’une endo-prothése aortique), également inventé par Alain Cribier en 2002.

Ces techniques ont permis des interventions à plus de 80 ans.

Le TAVI est réalisé classiquement selon deux voie d’abord :

  • en passant par l’artère fémorale avec une technique rappelant celle de la mise en place des stents dans les coronaires;
  • ou lors d’une chirurgie à thorax fermé avec un abord de la pointe du cœur par une incision thoracique sous le sein gauche (voie apicale).

Plus récemment d’autres voies d’abord ont été proposées :

  • la voie sous-clavière qui nécessite un abord chirurgical;
  • la voie carotidienne qui se fait par la carotide primitive gauche, après une courte incision cervicale (Lille, 2010);
  • la voie aortique qui est faite par un chirurgien cardiaque, sous anesthésie générale et qui nécessite une mini-thoracotomie;
  • la voie transcavale qui consiste à passer par la veine fémorale droite, à monter un cathéter dans la veine cave inférieure et à ponctionner sous scopie la veine cave et l’aorte abdominale dans une zone repérée par un scanner réalisé avant la procédure.

Voir notre article de 2018 : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/09/27/la-soit-disant-operation-a-coeur-ouvert-sous-hypnose/

Les progrès de la stimulation cardiaque

Un stimulateur cardiaque (1ère implantation en 1958) est indiqué lorsque l’influx électrique qui permet la contraction du cœur ne se transmet plus (ou mal) des oreillettes vers les ventricules. Les premiers avaient à une fréquence fixe à 70/min. Ils étaient reliés à une seule sonde implantée dans le ventricule droit (boitier dit « simple chambre », le mot chambre désignant une cavité cardiaque). En 1963, sont apparus les stimulateurs « double chambre », avec une deuxième sonde dans l’oreillette droite.

Schéma d’une stimulation cardiaque avec une seule sonde dans le ventricule droit (source : brochure de la Fédération Française de Cardiologie, 2001)

En 1985, sont apparus des boîtiers avec « asservissement », c’est à dire accélérant le cœur à l’effort grâce à un capteur d’activité. Actuellement on se sert aussi d’un deuxième capteur analysant la respiration, pour adapter la fréquence cardiaque à l’effort.

Enfin en 1993 apparaissent les stimulateurs triple chambre indiqués dans certaines situations d’insuffisance cardiaque (Serge Cazeau et Jean-Claude Daubert, Rennes).

La stimulation triple chambre permet de « resynchroniser » les deux ventricules (source : revue Cœur et Santé N°157 de septembre-octobre 2006)

Les progrès de l’échographie

Les progrès de l’imagerie bidimensionnelle et du doppler permettent une étude précise des valves et on peut se passer du cathétérisme cardiaque qui consistait à monter des sondes dans le cœur pour y mesurer les pressions.

Dans le cas de M. X, grâce au doppler, on a pu préciser la sévérité du rétrécissement aortique en mesurant la différence de pression entre le ventricule gauche et l’aorte. Plus elle est importante, plus l’atteinte est sévère. Dans l’image ci-dessous, le gradient est mesuré à 61 mm de mercure. Il faut remplacer la valve s’il dépasse 50 mm.

Mesure de la sévérité du rétrécissement aortique par un doppler continu au cours d’une échographie cardiaque

En préopératoire, l’écho-doppler artériel permet de bien visualiser les carotides et si nécessaire de proposer une chirurgie artérielle avant la mise en place de la prothèse valvulaire.

Les médicaments

En 1978, le traitement de sortie aurait comporté : Avlocardyl (un béta-bloquant) et Aldomet (un hypotenseur central) qui ne sont plus utilisés actuellement, sauf pour l’Aldomet (dans l’hypertension de la femme enceinte).

Le traitement actuel de l’hypertension fait d’abord appel à des inhibiteurs calciques (dont le nom se termine par « dipine », plus le diltiazem et le vérapamil) ou à des IEC (Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion dont le nom se termine en « pril ») ou à des sartans (dont le nom se termine par « sartan ». Tous ces médicaments n’existaient pas en 1978.

La prise en charge a été améliorée grâce

  • au progrès de l’échodoppler cardiaque et vasculaire,
  • au remplacement valvulaire par TAVI,
  • au progrès de la stimulation cardiaque,
  • au traitement médicamenteux de l’hypertension artérielle,
  • et la réadaptation, avec le ré-entrainement à l’effort et l’éducation thérapeutique.

Nutrition : la fraise

Un peu d’histoire

Les Romains utilisaient les fraises des bois comme masque de beauté. Ce n’est qu’à la renaissance que la culture de ces fruits a réellement commencé. Les jardiniers les ont longtemps négligés parce qu’ils les considéraient comme un fruit tout juste bon à occuper les femmes et les enfants.

La culture de la fraise s’est généralisée en France au 19ème siècle et donna naissance à plus de 600 variétés.

L’intérêt nutritionnel

La fraise fait partie de fruits les plus riches en vitamine C, largement au niveau des agrumes. Elle est également riche en calcium et potassium.

C’est aussi un fruit peu énergétique (35 kilocalories pour 100 grammes) du fait de sa richesse en eau et de sa faible teneur en glucides comparée à celle des autres fruits (5 à 9 grammes pour 100 grammes contre 10 à 14 grammes).

Idées de recettes

La fraise prend un réel plaisir (et nos papilles aussi) à être roulée dans le sucre, ou à être nappée de sirop d’érable, de chocolat fondu ou de crème fouettée, avec modération tout de même !

Il y a aussi les fameux coulis et les savoureuses confitures et compotes de fraises à déguster l’hiver sur du fromage blanc ou des fruits pochés.

Sources : Calendrier 2000 et Agenda 2002 de la Fédération Française de Cardiologie 

Histoire du Club Cœur et Santé de St-Dié. Chapitre 3 : le début des années 1990

En 1993-94, l’exposition Cœur de Femme va circuler pendant 6 mois sur 18 sites de la Déodatie

La Fédération Française de Cardiologie 

En 1991 a lieu le première Journée nationale des Clubs Cœur et Santé. Les réunions suivantes auront lieu en 1993, puis 1996. Actuellement ces réunions sont annuelles et depuis 2018 elles se déroulent sur deux jours.

En 1992, la FFC participe à la Journée mondiale de la santé du 7 avril dont le thème est « La santé au rythme du cœur ». Des actions ont lieu à Saint-Dié avec la participation du club Cœur et Santé :

  • Tour de la Liberté : conférence du Pr Jean-Marie Gilgenkrantz le 6 et exposition sur les maladies cardiovasculaires, démonstration de tests d’effort et information sur le don d’organe
  • Parc Jean Mansuy : circuit pédestre et bar sans alcool.

Programme de la Journée Mondiale de la Santé 1992

Le thème de la semaine du Cœur 1992 est « Cœur et sport ».

En 1993, première campagne sur « Cœur de femme ». Le slogan est « Nous sommes protégées, sachons le rester« . Près de 30 ans plus tard, le message de l’époque n’est plus d’actualité au vu de la modification pendant cette période des facteurs de risques cardiovasculaires chez les femmes.

En 1992, la vente de la Carte du Cœur, source de financement de la FFC, est associée à celle d’un pin’s.

L’Association de Cardiologie de lorraine

La première réunion régionale des clubs est organisée par celui de Saint-Dié le 6 septembre 1992.

Le 18 avril 1993, elle a lieu à Chaumont.

Le club Cœur et Santé

Le Parcours du Cœur scolaire est créé en 1990

La première édition du Parcours du Cœur scolaire a lieu sur le Parcours Vita Vittel de la Tête de Saint-Roch le 18 juin 1990. Il regroupe des élèves des deux écoles du quartier de Saint-Roch et du collège Vautrin Lud.

Le premier Parcours du Cœur scolaire a lieu dans le cadre de la Fête de la Santé en juin 1990

Il est alors organisé en partenariat avec l’Inspection de l’Education nationale, les enseignants des écoles de Saint-Roch et du collège Vautrin Lud et le service de médecine scolaire. Cette première édition a lieu dans le cadre de la Fête de la Santé initiée par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie des Vosges. Par la suite, le projet va être porté par le club en partenariat avec les enseignants.

Des questionnaires sur la santé, la nature ou la géographie des lieux sont réalisés avec la participation des professeurs de sciences et de géographie du collège. Un goûter diététique et de l’eau sont offerts aux participants.

Le Parcours du Cœur scolaire a été initié en 1990 avec les écoles Baldensperger et Prévert et le collège Vautrin Lud, puis étendu aux autres établissements (article de la Liberté de l’Est du 26 juin 1992)

Il est ensuite élargi aux autres écoles et collèges de la ville et organisé par le club Cœur et Santé en partenariat avec l’Education nationale.

Outre la Tête de Saint Roch, il a eu lieu dans les massifs de la Bure, du Kemberg et de l’Ormont puis dans le Bois de Gratin. Depuis 2011, il se déroule dans le parc Jean Mansuy, toujours en partenariat avec l’Inspection de l’Education nationale et avec l’USEP.

Le Parcours du Cœur grand public

Parcours du Cœur 1993 dans le Kemberg avec une course pour les non cardiaques

Il est organisé chaque année en différents sites. Celui de 1993 a lieu dans le Kemberg, avec un départ des Trois Fauteuils, en partenariat avec le Comité local de lutte contre l’alcoolisme présidé par le Dr Yves Etienne qui n’avait pas proposé la classique date du 1er mai en raison des vacances scolaires. Cinq circuits sont proposés de 2 à 13,6 km. Il s’agissait de la vingtième édition du Tour du Kemberg et de la dix-septième édition du Parcours du Cœur à Saint-Dié. Il y a eu 598 participants.

L’un des postes de contrôle lors du parcours 1993. Le Parcours du Cœur est aussi un moment convivial pour les membres du club.

Les marches se poursuivent

Organisées les dimanches comme actuellement, elles ont lieu sur une demi journée, en général la matinée. Une fois par trimestre, l’activité est étalée sur la journée avec une partie conviviale sous forme d’un repas au restaurant comme ce fut le cas en octobre 1990. Elles sont organisées par Charles Gandola et Jean-Marie Hocquaux.

Marche en octobre 1990 (Article de La Liberté de l’Est du 23 octobre 1990)

Le 18 janvier 1991, le club d’Épinal nous invite à une sortie de marche ou de ski de fond à Balveurche au dessus de Gérardmer. A l’époque, les raquettes n’étaient pas encore à la mode dans la massif vosgien.

Activités à la piscine 

Tous les mardis à 18 h 30 un groupe d’adhérents se retrouve à la piscine pour une séance d’aquagym.

Les expositions

Elles ont d’abord pour thèmes « Les bourreaux du cœur » en 1990 et « Les maladies cardiovasculaires » en 1992 qui sont mises en place à Saint-Dié par différents bénévoles du club.

Exposition à la Tour de la Liberté en 1992

Puis, entre octobre 1993 et avril 1994, viendra « Cœur de Femmes« . Cette  dernière, utilisant des panneaux édités par la Fédération Française de Cardiologie sera installée sur 18 sites de la Déodatie, à Ban de Laveline, Corcieux, Fraize, Raon l’Etape, Sainte Marguerite, Saint-Dié (centres sociaux, Espace Georges Sadoul, CEDIF) et Senones.

Conférence

Le 6 novembre 1990 : Don d’organe avec France-Transplant, les Prs Kessler, néphrologue et Villemot, chirurgien cardiaque de Nancy et le Pr Wolf, chirurgien digestif de Strasbourg.

Le 10 février 1993, lors de l’assemblée générale du club, la conférence cardiologique est consacrée aux nouveaux traitements en cardiologie; Une autre conférence a lieu le 24 novembre, consacrée aux stimulateurs cardiaque.

Vélo et Convivialité

24 h cyclistes en mai 1991

Une équipe du club est présente en mai 1991 aux 24 heures cyclistes de Saint-Dié. C’est un moment qui allie la festivité à l’activité physique.

Il en est de même pour le groupe qui se rend en vélo au pique nique de fin d’année à Anould.

Le groupe de cyclistes en route pour Anould en juin 1990

40 ans de progrès en cardiologie. Chapitre 2 : l’infarctus

Infarctus. Dépliant de la FFC datant de 2004

L’infarctus manifestation la plus grave de la maladie coronarienne est lié à une obstruction d’une des coronaires, artères qui revascularisent le cœur. Il atteint 120 000 personnes par en France. Cette urgence doit être prise en charge le plus vite possible en appelant le 15. https://www.fedecardio.org/Les-maladies-cardio-vasculaires/Les-pathologies-cardio-vasculaires/linfarctus-du-myocarde

La maladie était beaucoup plus rare chez les femmes jeunes en 1978.

La présentation s’appuie sur une lettre médicale d’une malade fictive rédigée selon les préconisations actuelles, permettant de montrer les progrès réalisés depuis 1978. Pour ne pas allonger le texte, la lettre de 1978 est en annexe : Mme X, lettre du 1er février 1978 Mme X, lettre du 1er février 1978.

Voici donc l’histoire de Mme X

Elle est résumée dans sa lettre de sortie. Dans cette lettre les gestes médicaux et les traitements ont été mis en gras.

« Mme X née le 26 mars 1975 a été hospitalisée du 1er au 6 février 2020 pour un infarctus avec une douleur thoracique ayant débuté à 3 h du matin.

Prise en charge à 3 h 30 par le SMUR de Saint-Dié, elle a bénéficié pendant son transfert immédiat vers une salle de coronarographie à Nancy d’une injection d’aspirine et d’une prise de Brilique.

La coronarographie faite par voie radiale 2 h 30 après le début des symptômes a montré une obstruction de l’inter-ventriculaire antérieure moyenne [artère principale du cœur] traitée par angioplastie [= dilatation] et mise en place d’un stent actif. […].

Le traitement plaquettaire a été poursuivi, associé à un béta bloquant (Aténolol), à une statine (Simvastatine) et à un Inhibiteur de l’Enzyme de Conversion (Ramipril).

Elle a été levée dès le premier jour.

Elle est revenue au CH de Saint-Dié le 4 février.

L’échographie bidimensionnelle montre une légère hypokinésie [= diminution de la contractilité] de la paroi antérieure.

Le Holter rythmique est normal.

Le traitement comporte : Kardégic, Brilique 2/j, Simvastatine 20 mg, Ramipril 5 mg et Aténolol 100 mg.

La réadaptation de phase 2 débutera le 7 février en ambulatoire. »

La coronarographie est l’examen clé de la prise en charge de l’infarctus. Elle permet de désobstruer l’artère responsable

Quelle aurait été la prise en charge de Mme X en 1978 ?

En reprenant la lettre précédente, voici ce qui se serait passé en 1978.

Au lieu d’appeler rapidement le 15, Mme X aurait attendu le matin pour contacter son médecin. Dans les années 1980, la Fédération Française de Cardiologie a fait campagne pour inciter les personnes à appeler le 15 en cas de douleur thoracique prolongée. Les heures ainsi gagnées ont permis limiter la taille de l’infarctus et de sauver des vies (une part importante de la mortalité était due à des arrêt cardiaques par fibrillation ventriculaire, traités grâce aux défibrillateurs des véhicules de secours ou prévenus par l’utilisation précoce des béta-bloquants (Atenolol).

Madame X n’aurait pas eu de traitement anti-plaquettaire (Aspirine et Brilique). Elle aurait été hospitalisée en soins intensifs à Saint-Dié où elle aurait reçu de l’héparine (anticoagulant), de la Xylocaine (anesthésique ayant des propriétés antiarythmiques).

Elle n’aurait pas eu de désobstruction précoce de sa coronaire (ni de stent). De ce fait, elle aurait eu une atteinte importante de la contraction du ventricule gauche avec des complications possibles : fibrillation ventriculaire et œdème pulmonaire, traité par Lasilix (les génériques n’existaient pas encore) et trinitrine.

Dilatation suivie de la mise en place d’un stent sur la coronaire droite

Après un lever au 4-5ème jour, elle serait sortie des soins intensifs vers le 6. La coronarographie aurait eu lieu vers le 15.

Mme X serait rentrée à son domicile trois semaines après l’infarctus. Elle n’aurait eu aucun des traitements prescrits de nos jours :

  • L’aspirine (Kardégic) et l’Aténolol (bétabloquant) n’étaient pas encore utilisés dans cette indication.
  • Quant aux autres, ils n’existaient pas (Brilique, Simvastatine, Ramipril).
  • Du fait de l’insuffisance cardiaque, elle aurait reçu un diurétique et un dérivé de la trinitrine.

De quels progrès Mme X a-t’elle bénéficié?

Les médicaments

Les béta-bloquants (Aténolol et autres produits dont le nom se termine en « olol ») ont été préconisés à la phase aiguë à la suite de l’étude ISIS 1 publiée en 1986.

L’aspirine a montré son efficacité dans l’étude ISIS 2 en 1988.

La désobstruction de l’artère bouchée par un ballonnet avait été précédée par l’utilisation de médicaments thrombolytiques (qui dissolvent le caillot responsable) à la suite de cette même étude ISIS 2.

Dans ce dépliant sur l’infarctus datant de 1988, la FFC explique le traitement thrombolytique

L’association à un autre anti-plaquetteaire date de 1986 avec le Ticlid. D’autres produits sont ensuite été utilisés : Plavix (Clopidogrel) puis Efient et Brilique.

Les statines ont montré leur intérêt dans la maladie coronarienne depuis l’étude 4 S (avec la simvastatine) publiée en 1994.

Les IEC (Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion, dont le nom se termine en « pril ») ont montré le leur en 1992 (étude SAVE avec le Captopril).

Ceci a conduit à l’acronyme BASIC qui permet de mémoriser les médicaments à prescrire à une personne venant de faire un infarctus : Béta-bloquant, Anti-plaquettaire, Statine, Inhibiteur de l’enzyme de conversion et Correction des facteurs de risque associée à la réadaptation.

Les progrès de la coronarographie

La coronarographie mise au point à la fin des années 1960 était pratiquée jusque dans les années 1980, 10 à 15 jours après un infarctus.

L’angioplastie mise au point en 1977 par Andréas Grüntzig (Zurich). En France, les premières dilatations ont réalisées à Paris, Toulouse et Nancy-Brabois (Pr François Cherrier).

La première mise en place de stent chez l’homme a été faite par Jacques Puel à Toulouse le 23 mars 1986. Sa réalisation à la phase aiguë de l’infarctus associée date de juin 1986 (Ulrich Sigwart à Lausanne).

Viendront ensuite les stents actifs (Eduardo Sousa à Sao Paulo en décembre 1999).

A l’époque la voie d’abord était l’artère fémorale qui était ponctionnée au niveau de l’aine, ce qui nécessitait après l’examen une immobilisation de 24 heures. Actuellement, elle se fait essentiellement par ponction de l’artère radiale au niveau du poignet, permettant un lever précoce.

Les progrès de l’échographie

Utilisant les ultrasons, elle permet de réaliser différentes coupes du cœur afin de visualiser les cavités, le mouvement et l’épaisseur de leurs parois, les valves, les flux sanguins et de mesurer la pression dans l’artère pulmonaire ou la différence de pression entre les oreillettes et les ventricules et entre les ventricules et les artères qui en sortent (pulmonaire pour le ventricule droit et aorte pour le ventricule gauche).

Les différents types d’échographies

Les différents types d’examens par ultrasons :

  • En 1978, démocratisation de l’écho TM et apparition des premiers échographes bidimensionnels,
  • Doppler continu, Doppler pulsé et le Doppler couleur : permettent l’étude des flux sanguins dans le cœur et des mesures de pressions,
  • Echographie trans-œsophagienne,
  • Echographie tridimensionnelle.

Images de Doppler cardiaque

L’évolution de l’infarctus entre 1978 et nos jours

En 1978

  • Durée d’hospitalisation : 3 semaines.
  • Mortalité hospitalière : 20 %.

En 2020

  • Durée d’hospitalisation : en général inférieure 1 semaine.
  • Mortalité hospitalière : 3-5 %.

La prise en charge a été améliorée grâce à

  • un délai de prise en charge diminué par un appel rapide du 15,
  • l’arrivée du SMUR qui a été médicalisé,
  • un défibrillateur dans les ambulances,
  • une coronarographie précoce qui permet de désobstruer l’artère des les premières heures de l’infarctus,
  • un traitement médicamenteux et la réadaptation, avec le ré-entrainement à l’effort et l’éducation thérapeutique.

La réadaptation cardiaque au Centre hospitalier de Saint-Dié