La lutte contre l’arrêt cardiaque (50 000 victimes par an, dont la majorité se produit au domicile de la personne) repose sur la mise en oeuvre rapide des gestes qui sauvent : appeler les secours, pratiquer un massage cardiaque et utiliser un défibrillateur.
Cela nécessite une information et une formation de la population et la mise à disposition de Défibrillateurs Automatisés Externes (DAE) accessibles au public 24 heures sur 24. Les études l’on montré : ce n’est qu’en installant davantage de DAE et en formant d’avantage le public que l’ont pourra sauver des milliers de vies supplémentaires : ainsi grâce à une politique exemplaire, la ville de Seattle est parvenue à un taux de survie de 60% alors qu’en France il n’est que de 5 %.
C’est pour cela que, à la suite du décret du 4 mai 2007, le Club Cœur et Santé de Saint-Dié a lancé en 2007 le projet Défidéo. Il y 10 ans (début 2008) le Pays de la Déodatie devenait le porteur institutionnel de ce projet.
Les 10 ans du décret sur l’utilisation des défibrillateurs par le public et du projet DÉFIDÉO
Défidéo, porté par le Pays de la Déodatie, a permis d’installer depuis 2010 plus de 80 défibrillateurs lors de ses 4 premières tranches. Une quatrième est prévue en 2018.
Mais, seulement la moitié des communes du territoire déodatien est équipée. Et, parmi elles, un grand nombre ne dispose que d’un DAE ce qui est nettement insuffisant pour permettre sont accès dans 3 à 4 premières minutes qui suivent l’arrêt cardiaque.
Pour améliorer la situation, il faut arriver à convaincre les élus du bien fondé de la démarche.
Quels sont les freins à ce retard de déploiement de ces appareils ?
Le premier porte sur l’utilité des DAE en accès public
- « Il n’y en en déjà un à la caserne des pompiers » : d’accord, mais en dehors des grosses communes, cette caserne n’est pas ouverte 24 h sur 24.
- « Il y en a un à la salle des sports, à la salle polyvalente » : oui ces locaux ne sont pas ouverts 24 h sur 24.
- « Il y a le SAMU ou l’hôpital pas très loin » : OK, mais en moyenne les secours mettent 12 minutes à arriver sur les lieux et chaque minute qui passe c’est 10% de survie en moins.
- « Les gens ne sauront pas s’en servir » (argument avancé même par certains médecins) : les études ont montré que des personnes n’ayant jamais utilisé un DAE sont capables de le faire fonctionner avec succès. Et il faut faire des formations régulières.
- « Le DAE va être vandalisé ou volé » : cela peut arriver, mais cela est très rare. Et si l’on prend l’exemple des extincteurs, ce n’est parce que certains ont été détournés de leur utilisation qu’il ne faut pas en installer.
Le deuxième est d’ordre technique
- « Est-on est certain que l’on peut pas faire d’erreurs? » (délivrer un choc électrique à quelqu’un qui n’est pas en arrêt cardiaque… ) : il s’agit de matériel particulièrement fiable et qui ne délivrera un choc que si la personne est en fibrillation ventriculaire, cause principal des arrêts cardiaques.
- « L’installation et la maintenance sont au-dessus des compétences des élus ou du personnel communal » : il n’y a rien de très compliqué et l’appareil possède des dispositifs d’alerte (voyant lumineux, alarme sonore) pour prévenir d’une usure de la batterie ou d’un dysfonctionnement. Dans le cadre du projet Défidéo, une notice a été rédigée par Mme Nathalie Vinot, ingénieur biomédical à l’hôpital de Saint-Dié pour fournir toutes les informations au personnes chargées de la surveillance des DAE.
Le troisième est d’ordre financier
- « Le coût d’acquisition est élevé » : il faut compter autour de 2500 € pour installer en extérieur un DAE dans son boitier chauffant. Grace à la participation financière de mécènes, le Pays de la Déodatie a permis aux communes de n’avoir à leur charge que la moitié du coût.
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