Histoire du Club Cœur et Santé de St-Dié. Chapitre 8 : les années 2003, 2004 et 2005

Carte de vœux 2003 de la FFC

La Fédération Française de Cardiologie

En 2003, le Pr Alec Vahanian (Paris) succède au Pr Daniel Thomas (Paris) à la tête de la FFC.

La carte de vœux 2003 de la FFC est illustrée par le dessin de Julie Maroleau gagnante du concours sur le tabac en 2002.

En 2003, la FFC compte 172 clubs. Ses actions sur le tabac se poursuivent avec le 14ème concours de dessin des élèves de cours moyens et le 6ème concours de clips vidéo des collégiens.

Jamais la première, année 2005

La FFC continue d’informer les élus nationaux avec des rencontres et sa lettre « Au cœur de l’hémicycle », initiée suite à l’arrêt cardiaque à l’Assemblée nationale de Michel Crépeau, maire de la Rochelle, le 23 mars 1999.

Dans le numéro de juin 2003 de « Au cœur de l’hémicycle », il est question de l’arrêt cardiaque et des gestes qui sauvent

En 2004, la FFC a 40 ans. Elle organise du 17 au 19 septembre les « 40 heures pour le cœur ».

Lors de la Semaine du Cœur 2005, dans sa « Lettre aux parents qui refusent que leurs enfants devient les cardiaques de demain« , pour la première fois, la FFC interpelle les parents sur les habitudes alimentaires, la baisse d’activité physique, l’obésité…

Lettre aux parents qui refusent que leurs enfants devient les cardiaques de demain

Communication de la FFC

En 2003, la mascotte du Parcours du Cœur laisse sa place à une nouvelle présentation.

En 2003, la mascotte du Parcours du Cœur laisse la place à une nouvelle communication en 2003

En 2004, la FFC propose un CD pour présenter les Parcours du Cœur.

Pochette du CD de la FFC sur les Parcours du Cœur 2004

En octobre 2004, lors de son 6ème congrès à Montpellier, la FFC présente ses nouvelles brochures qui passent au format A5 et dont le contenu s’étoffe. Elles conservent ce format en 2020, même si la présentation a changé.

Les nouvelles brochures FFC au format A5 apparaissent en 2005

L’Association de Cardiologie de Lorraine

L’assemblée générale du 4 juin 2004 procède à la modification des statuts de l’ACL. Statuts ACL-AG du 4 juin 2004

En 2003, à lieu une modification des statuts.

Annie Thirion reçoit la médaille régionale de la FFC lors de l’Assemblée générale du 22 mai 2003.

Les médaillées de l’ACL 2003, dont Annie Thirion, entourées par les Prs Aliot et Gilgenkrantz et de la déléguée régionale, Colette Conraux (à droite)

En 2004, ce sera au tour de trois encadrants des séances de gymnastique : Dominique Gaudel, directrice de l’école d’infirmières et membre du club depuis 1986 et Rosa Matten, infirmière, présente depuis 1989 et Jean-Paul Wagner, professeur d’EPS, présent depuis l’année 1985-1986.

Les Déodatiens à l’assemblée générale de juin 2004. Au premier rang, les médaillés de l’ACL : Dominique Gaudel, Rosa Matten et Jean-Paul Wagner avec Annie Thirion et Mimi Wohlgemuth

Le 20 mai 2005, les récipiendaires sont Guilaine Bédel et Marie-Reine Kosniewski.

Guilaine Bédel et Marie-Reine Kosniewski avec Annie Thirion, Mimi Wohlgemuth, Hubert Surmely, Jacqueline Virion et Jean-Louis Bourdon le 21 mai 2005 (photo : Michel Hadet)

En 2003, la réunion régionale des clubs se tient à Saint-Dié le 19 septembre. C’est l’année de la canicule qui fait 19 000 morts en France. La conférence du Dr Jean-Marc Dollet porte sur le thème « Nutrition Santé ».

Réunion des clubs à Saint-Dié le 13 septembre 2013 : l’équipe d’accueil (photo : Michel Hadet)

En 2005, la réunion des clubs est organisée par Amnéville.

Réunion des clubs à Amnéville en 2005

Le club Cœur et Santé

Deux nouveautés : la « Marche du Cœur » de septembre et la création de l’association « Cœur en Marche ».

Exposition sur le tabac

Elle circule dans 5 écoles et 3 collèges du 17 mars au 22 juin 2003.

Les Parcours du Cœur grand public et scolaire

En 2003, celui du grand public a de nouveau lieu depuis la MJC de l’Orme.

 

Circuit du Parcours du Cœur 2003

Parcours du Cœur 2003-Liberté de l’Est du 31 mars

306 scolaires s’élancent le 11 avril 2003 du lycée Baumont vers la Tête de Saint-Roch où il est à nouveau possible de circuler plus de deux ans après la tempête.

Parcours du Cœur scolaire 2003-Liberté de l’Est du 12 avril

Le 13 avril 2004, c’est sur le circuit du Bois de Gratin appelé « Parcours du Cœur » qu’est organisé pour la première fois le parcours scolaire avec départ de l’IFSI (école d’infirmières). Ce circuit a été réouvert le 26 avril 2003 suite aux travaux engagés par le Club Vosgien après la tempête de 1999.

Parcours du Cœur scolaire 2004 (Liberté de l’Est du 14-3-2004)

Sur le circuit, aux postes de contrôle, les élèves doivent répondre à des questions sur la santé et la nature. Dans l’amphithéâtre, le cardiologue du club présente l’appareil cardiovasculaire et les dangers qui le guettent et les réponses aux questions du circuit. Cette organisation est conservée jusqu’en 2010 avant d’aller au parc Jean Mansuy.

 

Parcours du Cœur grand public 2004 (Liberté de l’Est du 15-3-2004)

Le 14 avril, le circuit grand public part également de l’école d’infirmières vers Nayemont.

Parcours du Cœur 2004. Poste de Dijon. André Mélique, responsable des marches, Jacqueline Batot, Hubert Surmely, trésorier et Albert Schwebel, vice-président

En 2005, le départ est toujours donné de l’école d’infirmières pour les scolaires.

Il en est de même pour le grand public avec des circuits différents dans l’Ormont.

Parcours du Cœur 2005 (Est Républicain du 4 avril)

Urgence cardiaque 

Chaque année, le club poursuit sa formation auprès des élèves de CM1 et de 6ème. Ils sont 975 en 2003, 799 en 2004 et 855 en 2005.

Gestes d’urgence-Est Républicain 21 novembre 2003

La formation est appréciée par les enseignants et les élèves comme en témoigne ce courrier de 2003.

Lettre des élèves de Mme Pissot-Marchal de l’école Gaston Colnat-21 novembre 2003

Gestes d’urgence 2003 : les encadrants

Lancement de la marche du Cœur en 2004

Le club s’associe au 40ème anniversaire de la FFC en organisant le 17 septembre 2004 sa première Marche du Cœur.

Première Marche du Cœur en 2004 vers Saint-Roch et le lycée Jules Ferry

Depuis elle fait partie chaque année des manifestions mises en place lors de la Semaine du Cœur.

Marche du Cœur pluvieuse en septembre 2005

Autres activités

Marches du dimanche : celle du 9 janvier 2005 a lieu sur le circuit du Géoparc en construction.

Marche sur le circuit automobile du Géoparc le 9 janvier 2005

Rencontre et marche avec le club de Bar-le-Duc le 26 février 2005 et avec celui de Plombières le 19 juin dans le secteur de Liezey.

Marche avec Bar-le-Duc au Vic le 26 février 2005

La marche de février 2005 organisée par le club à lieu dans le secteur de Lusse.

Marche en février 2005 dans le secteur de Lusse

Gymnastique

Les séances de gymnastique ont lieu à la MJC Louise Michel.

Une séance de gymnastique à la MJC de l’Orme, dirigée par Jean Caurier en mai 2004

Elles se font à l’école élémentaire Baldensperger à partir de septembre 2005.

Reprise Gymnastique à l’école Baldensperger en septembre 2005 (Est Républicain du 23 septembre)

Journée Michel Plinguier

Le club continue d’apporter son concours à la journée sportive de l’ADAPEI.

Journée de l’ADAPEI du 22 juin 2004 (Est Républicain du 27 juin)

Conférence

Lors de l’assemblée générale du club du 23 janvier 2003, conférence sur l’équilibre par Francis Cazaux, kinésithérapeute.

Forum Santé Seniors

Il a lieu les 3, 4 et 5 juin 2003 à l’Espace Robert Schumann, le club y tient un stand.

Création de l’association « Cœur en Marche » en 2005

Depuis 1999, à la demande du Pr Etienne Aliot, les activités conviviales n’apparaissent plus dans les comptes de Cœur et Santé, même si jusque là l’argent ne faisait que « transiter » par le club. Il avait été décidé que les participants à des sorties paieraient directement les prestataires. Cependant cette situation n’était pas forcément la plus simple. Une association a donc été créé dans ce but : « Cœur en marche« , son nom reprenant celui de la circulaire d’information. Après validation des statuts au niveau de l’ACL, l’assemblée constitutive a eu lieu le 30 juin avec déclaration en sous-préfecture le 20 juillet.

Déclaration Cœur en Marche le 20 juillet 2005 (extrait du Journal Officiel)

Convivialité

Marche et repas tiré du sac le 1er juin 2003 à Aubure.

Marche et repas de fin d’année le 24 juin 2003.

Histoire du Club Cœur et Santé de St-Dié. Chapitre 7 : le début des années 2000

Affiche de l’exposition 30 ans de progrès en cardiologie présentée en Déodatie en 2000

La Fédération Française de Cardiologie

En 2000, la FFC compte 151 clubs Cœur et Santé et 4 500 membres (1000 en Lorraine et 80 à Saint-Dié).

Le thème de la campagne 2000 est à nouveau l’urgence cardiaque et la FFC propose aux Français 50 000 formations gratuites aux gestes qui sauvent.

Lettre de remerciement aux moniteurs avec des dessins des élèves de Mme Mireille Gaspard (Ecole Jacques Prévert) à la suite de la formation de 2000.

En 2001, la Journée nationale des clubs a lieu à Neuilly le 10 mars. Celle de 2002 a lieu le 23 mars et Annie Thirion y participe.

En 2001-2002, plusieurs classes du secteur participent au concours de dessin sur le tabac (4 à Raon l’Etape, 2 à Paul Elbel, 1 à Bertrimoutier et à Senones). C’est Mathilde Doussot de Raon l’Etape qui gagne le concours régional.

Mathilde Doussot, premier prix du concours de dessin sur le tabac (Liberté de l’Est 24 mai 2002)

Pour les collégiens, c’est un concours de « story-board » qui est proposé. Enfin, une enquête sur le tabac est menée auprès des élèves.

Première page du questionnaire sur le tabac en 2001

L’Association de Cardiologie de Lorraine

En 2000, Colette Conraux qui a succédé à Michèle Richoux comme secrétaire de l’ACL, est nommée déléguée régionale (au sein de la FFC, elle est la 6ème personne à occuper un tel poste).

C’est à Bar-le-Duc qu’a lieu la réunion régionale des clubs le 14 mai 2000.

Une partie de l’invitation de la réunion à Bar-le-Duc en 2000

Lors de l’assemblée générale du 15 juin 2001, Albert Claude, reçoit la médaille de la FFC. Il a assure depuis de nombreuses années l’installation des expositions du club, tant à Saint-Dié que dans les autres communes, et participe au balisage et à l’encadrement des Parcours du Cœur.

Remise de la médaille de la FFC à Albert Claude. A la tribune : Prs Jean-Marie Gilgenkrantz et Etienne Aliot, Colette Conraux, déléguée régionale et Etienne Schroeder, trésorier (photo : Michel Hadet)

En 2001, la réunion des clubs lorrains a lieu à Faulquemont le 13 mai.

Affichette sur la réunion des clubs à Faulquemont du 13 mai 2001

Le 14 avril 2002, nous sommes reçus par le club de Pont-à-Mousson.

Lors de l’Assemblée générale du 24 mai 2002, ce sera au tour d’une autre déodatienne, Simone Noël, d’être honorée par l’ACL. Participant aux activités du club depuis les années 80, elle est une fidèle bénévole des Parcours du Cœur.

Le club Cœur et Santé

Le décès de Bernard Thirion

Il nous quitte quelques heures seulement après le Parcours du Cœur du 20 mai 2001.

Mimi Wohlgemuth va assurer l’intérim, jusqu’au 18 octobre, date à quelle se tient l’assemblée générale au cours de laquelle Annie Thirion est élue à l’unanimité par les adhérents. Elle sera ensuite élue au conseil d’administration de l’ACL. Depuis 2001, elle a poursuivi les activités existantes et participé à la mise place de nouvelles activités. Sous son impulsion, de 85 membres en 2001, le club est passé à 170 en 2020.

Le rapport moral présenté le 18 octobre par Jean-Louis Bourdon, rappelle l’enthousiasme communicatif de Bernard Thirion. Il souligne l’ambiance amicale régnant au sein du club et l’action de tous les bénévoles et rappelle l’importance de la convivialité. Des éléments qui sont toujours d’actualité en 2020. Club Cœur et Santé de Saint-Dié-Rapport moral 2000-2001

Bernard Thirion au milieu des bénévoles après le Parcours du Cœur du 20 mai 2001,

Les séances de gymnastique

Elles se déroulent le mardi à la MJC de l’Orme. Les kinés et professeurs sont Stéphanie Caillot, Jean Caurier, Francis Cazaux, Géraldine Clavelin, Bruno Fréchard, Raphaël Masson et Jean-Paul Wagner.

Séance de gymnastique à la MJC de l’Orme sous la direction de Francis Cazaux en septembre 2001

Les Parcours du Cœur grand public et scolaires

Le parcours grand public 2000 a lieu le 21 mai au départ de Marzelay.

L’équipe d’accueil pour le Parcours du Cœur 2000 à Marzelay : Thérèse et Claude Couval, Annie et Bernard Thirion, Simone Noël, Gilbert et Mimi Wohlgemuth et Jean-Louis Bourdon

En 2001, on se dirige vers Robache. Les circuits sont réduits car les forêts ne sont toujours pas accessibles, suite à la tempête du 26 décembre 1999.

Conséquence de la tempête de fin 1999, le Parcours du Cœur 2001 évite les forêts

Parcours du Cœur 2000. Poste de contrôle en bas du Chemin de la Fraze

Pour les scolaires, les parcours sont également perturbés en raison de la tempête. Ils retrouvent en 2002 la Tête de Saint-Roch.

Parcours du Cœur scolaire sur la Tête de Saint-Roch (Est Républicain du 25 mai 2002)

En 2001, le départ pour le grand public se fait de la MJC de l’Orme et les circuits évitent toujours les forêts en se dirigeant vers Robache.

Urgence cardiaque 

Chaque année, le club poursuit ses journées de formation auprès de 800 à 1000 élèves de CM1 et de sixième.

En 2000, la Croix-Rouge et le club Cœur et Santé tiennent un stand à la braderie avec démonstration des gestes qui sauvent le 16 septembre, à l’occasion de la Journée Européenne des premiers secours, puis début octobre lors du Festival de géographie.

Démonstration des Gestes qui sauvent avec la Croix Rouge le 16 septembre 2000

Le dépliant de la FFC est joint au bulletin de salaire des personnels de l’hôpital en octobre 2000.

Les journées de formation des scolaires de novembre 2002 sont reportées au mois de janvier 2003, suite à une indisponibilité de l’Espace Mitterrand.

De son côté le club forme ses adhérents à l’occasion de son assemblée générale le 20 janvier 2000.

Des expositions

De mars à juin 2000, le club met en place l’exposition de la FFC « L’aventure du Cœur 1970-2000 ».

Exposition sur 30 ans de progrès en cardiologie à l’hôpital. A gauche : Albert Claude (Est Républicain du 4 mai 2000)

Préparée par Albert Claude et Gilbert Wohlgemuth qui ont collé les affiches de la FFC sur du carton plume, elle est mise en place sur 9 sites de la Déodatie : à Saint-Dié (hôpital et centres sociaux), Moyenmoutier, Senones, Raon l’Etape, Fraize, Corcieux et Anould.

L’exposition « 30 ans de progrès en cardiologie » au Centre Social de Kellermann (Liberté de L’Est du 23-4-2000)

En février 2002, l’exposition sur l’urgence cardiaque est à nouveau installée à la gare et à l’hôpital.

En octobre, celle sur la santé au travail est présentée à l’hôpital.

Des conférences

Le 25 janvier 2000, lors de l’assemblée générale du club le thème proposé par le cardiologue du club est « La prévention des maladies cardiovasculaires » En 2002, ce sera l’hypertension.

Le 7 octobre, dans le cadre du festival de géographie, le Pr Christian de Chillou vient parler de l’arrêt cardiaque. La conférence est suivie d’une démonstration par la Croix Rouge.

Conférence du Pr Christian de Chillou lors du FIG 2000 (article de la Liberté de l’Est du 8 octobre)

Concert

Le 4 octobre 2000 : concert de la chorale Célia.

La chorale Célia donnera régulièrement des concerts dans les années 2000 au profit de la FFC

Convivialité

La réunion de fin d’année pour 2000. a lieu le 27 juin.

Le repas de fin d'année. Au premier plan Guilaine Bedel, infirmière bénévole de la gymnastique.

Le repas de fin d’année du 27 juin 2000. Au premier plan à gauche Guilaine Bedel, infirmière bénévole de la gymnastique.

En 2002, le bureau du 29 avril décide pour gérer la convivialité de créer une nouvelle association : « Cœur en Marche ». Les Statuts seront soumis à l’ACL. Elle verra le jour en 2005.

Le 11 novembre, nouvelle sortie Théâtre à Saâles.

Première sortie théâtre à Saâles le 11 novembre 2002

Des voyages sont également organisés (bien entendu, toujours aux frais des participants et hors des finances du club).

Repas à Granges lors de la sortie de la journée du 3 novembre 2002

40 ans de progrès en cardiologie. Chapitre 5 : les arythmies cardiaques

Le système électrique du cœur (source de l’image : Wikipédia)

Le cœur est un muscle qui possède son propre système nerveux, le tissu nodal, qui génère automatiquement et de façon cyclique des influx électriques qui vont stimuler les oreillettes puis les ventricules.

L’influx naît au niveau de la partie haute de oreillette droite. Il est transmis aux oreillettes qu’il fait se contracter, puis arrive dans une zone située entre les oreillettes et les ventricules et appelée nœud auriculo-ventriculaire. De là, le signal électrique est relayé aux ventricules par l’intermédiaire d’un « câblage » : le faisceau de His qui se divise en deux branches allant dans le ventricule droit et le ventricule gauche, permettant leur contraction simultanée. La branche gauche se divise elle-même en deux.

Des arythmies cardiaques (anomalies du rythme) peuvent naître soit dans les oreillettes, soit dans les ventricules, soit à la jonction entre les oreillettes et les ventricules.

Les principales arythmies sont :

  • au niveau auriculaire : les extrasystoles, habituellement bénignes, et la fibrillation auriculaire et le flutter qui peuvent se compliquer d’insuffisance cardiaque ou d’embolies notamment cérébrales,
  • au niveau ventriculaire : les extrasystoles, le plus souvent bénignes, et des troubles graves : la tachycardie ventriculaire et la fibrillation ventriculaire (cette dernière étant la principale cause d’arrêt cardiaque),
  • au niveau auriculo-ventriculaire : la maladie de Bouveret, plus ou moins bien supportée, et le syndrome de Wolf-Parkinson-White (WPW) dont certaines formes peuvent donner des complications graves.

La présentation s’appuie sur une lettre médicale d’une malade fictive rédigée selon les préconisations actuelles, permettant de montrer les progrès réalisés depuis 1978. Ils concernent surtout les traitements et l’éducation thérapeutique.

Voici donc l’histoire de M. Y

Elle est résumée dans sa lettre de sortie. Dans cette lettre les gestes médicaux et les traitements ont été mis en gras.

M. Y, 46 ans, été admis en urgence le 3 septembre pour des palpitations avec à l’électrocardiogramme un flutter auriculaire 2/1 à 150/min que nous avons pu ralentir en flutter 4/1 à 75/min. Le bilan thyroïdien est normal.

Dans le flutter auriculaire 4 sur 1, les oreillettes battent à 300/min et les ventricules à 75/min

L’échographie montre une fonction ventriculaire gauche normale et une oreillette gauche non dilatée.

Un RV d’ablation du flutter est prévu à Nancy le 18 septembre.

Le traitement comporte Atenolol.

Quelle aurait été la prise en charge de M. Y en 1978 ?

En reprenant la lettre précédente, voici ce qui se serait passé en 1978.

Le diagnostic à l’échographie aurait été moins précis : uniquement échographie dite « TM ».

Il aurait reçu un traitement anticoagulant prolongé par un anti-vitamine K (Préviscan, Sintrom ou Coumadine), associé à un anti-arythmique comme l’amiodarone ou de la digoxine.

Un choc électrique aurait ensuite envisagé après un contrôle prévu au bout d’un mois.

Il n’y aurait pas eu de procédure d’ablation par radiofréquence.

De quels progrès M. Y a-t’elle bénéficié?

Les progrès thérapeutiques.

Les méthodes de stimulation : elles consistent à monter un sonde dans l’oreillette droite en ponctionnant la veine fémorale droite et à stimuler l’oreillette droite de façon très rapide, ce qui permet de de « casser » le flutter, mais ce la ne marche pas dans tous les cas et n’empêche pas le récidive.

Les méthodes d’ablations, elles sont curatives. Dans le flutter auriculaire, ce progrès majeur consiste à ablater l’isthme cavo-tricuspide (zone située dans l’oreillette droite entre l’abouchement de la veine cave inférieure et la valve tricuspide). Une sonde est montée dans le cœur jusqu’à la zone à l’origine de l’arythmie. En appliquant un courant électrique au bout de cette sonde, on détruit cette zone. On a d’abord utilisé la fulguration (Michel Chauvin, Strasbourg et Nadir Saoudi, Rouen en 1989, puis la radiofréquence (Grégory Feld, San Diego, USA en 1992). On a aussi un moment utilisé une technique de cryo-ablation (ablation par du froid produit à l’extrémité de la sonde).

Actuellement seule la radiofréquence est utilisée.

Cette technique est aussi appliquée dans d’autres cas : fibrillation auriculaire, maladie de Bouveret, WPW, tachycardie ventriculaire…

Anatomie du cœur. La zone d’ablation du flutter se situe à la partie inférieure de l’oreillette droite, près de la valve tricuspide (source : FFC)

Les médicaments

  • Le traitement anticoagulant :
    • ses indications ont été affinées,
    • aujourd’hui dans le cas de M. Y qui est jeune et a un cœur normal, on ne prescrit plus d’anticoagulant,
    • si ce traitement est indiqué (du fait de l’âge, d’une anomalie cardiaque, d’une hypertension, d’un antécédent d’AVC …), on utilise de nouveaux anticoagulants apparus depuis (Pradaxa, 2008, Xarelto 2008 et Eliquis, 2014), sauf en cas d’anomalie ou de prothèse valvulaire où l’on doit continuer à prescrire les anti-vitamine K.
  • Les antiarythmiques :
    • en cas du flutter : béta-bloquants (dont le nom se termine en « olol »),
    • pour la fibrillation auriculaire : Flécaine ou Propafenone qui n’existaient pas en 1978 ;
    • pour les arythmies ventriculaires : béta-bloquants,
    • pour le Bouveret ou le WPW : Vérapamil, Flécaine ou Propafenone.
    • l’Amiodarone, efficace à tous les  niveaux, existait déjà en 1978, mais elle peut entraîner des troubles thyroïdiens.

Extrasystoles ventriculaires

L’éducation thérapeutique

Elle est apparue au début des années 2000 pour le traitement anticoagulant, essentiellement pour les personnes sous anti-vitamine K (Préviscan, Sintrom et Coumadine). Elle s’applique aussi aux autres anticoagulants.

Elles apprennent à adapter leur dose de médicament en fonction de leur taux de coagulation (INR).

Actuellement, il existe des appareils qui permettent des auto-mesures de l’INR au doigt (Coagucheck), comme les diabétiques le font pour contrôler leur glycémie. Cependant, cette auto-mesure n’est remboursée que dans une indication bien précise : la surveillance du traitement anticoagulant des prothèses valvulaires mécaniques, mais pas dans les arythmies auriculaires.

Autres progrès

  • Certains modèles de stimulateurs cardiaques peuvent être pilotés de l’extérieur grâce à un appareil appelé programmateur externe avec lequel on peut pratiquer une stimulation auriculaire rapide pour traiter un épisode de flutter auriculaire.

Défibrillateur-stimulateur triple chambre avec les électrodes de défibrillation (flèches jaunes) et les électrodes de stimulation (flèches rouges)

  • Le défibrillateur implantable (Michel Mirowski, USA, 1980), associé à un stimulateur, est utilisé pour traiter les troubles du rythme ventriculaires graves (tachycardie ventriculaires) et éviter un arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire,
  • Dans certaines formes de fibrillation auriculaire avec une fréquence cardiaque qui reste trop rapide malgré les médicaments, on peut être amené à réaliser une ablation du faisceau de His (zone de transmission des influx auriculaires aux ventricules), après avoir implanté un stimulateur cardiaque simple chambre.

Un défibrillateur automatique implantable permet de traiter une tachycardie ventriculaire et de supprimer une fibrillation ventriculaire

L’évolution de la prise en charge des arythmies entre 1978 et nos jours

La prise en charge a été améliorée grâce à

  • de nouveaux traitements (ablation, défibrillateur-stimulateur, antiarythmiques, nouveaux anticoagulants),
  • l’éducation thérapeutique,
  • l’auto-mesure de l’INR.
Merci au Dr Marie-Françoise Bragard pour la relecture de cet article

Histoire du Club Cœur et Santé de St-Dié. Chapitre 6 : 1998-1999

L’affiche de la campagne de 1998 sur l’hypertension artérielle

La Fédération Française de Cardiologie

En 1999, le Pr Daniel Thomas (Paris) succède au Pr Jacques Delaye (Lyon) à la tête de la FFC.

L’hypertension artérielle constitue le thème de celle de 1998 avec l’édition de brochures et la réalisation d’une exposition proposée aux clubs Cœur et Santé.

En 1999 le thème choisi par la FFC est « L’aventure du Cœur 1970-2000 » ou « 30 ans de progrès en cardiologie ». L’exposition sera mise en place par le club de mars à juin 2000.

Une carte de l’urgence cardiaque est proposée au public en 1998 par la FFC.

Publipostage de la FFC sur la carte de l’urgence

La fin de la Carte du Cœur

Pour son financement, la FFC va continuer de proposer la Carte du Cœur. Cependant, cette dernière sera arrêtée en 1999 car les coûts pour la fédération devenaient plus importants que les recettes.

Cette vente permettait aux clubs d’aller au devant du public et de faire connaître la FFC. A Saint-Dié, des ventes étaient organisées dans les grandes surfaces.

En 1996-97, 6500 cartes avaient été vendues en Lorraine dont 565 par le club de Saint-Dié, troisième meilleur vendeur, mais loin derrière Épinal (3084) et Thionville (1347).

Une partie du prix de vente (20 francs) restait au club (3 francs). Pour Saint-Dié, en 1997, cela représentait 1695 francs, soit le tiers du budget de fonctionnement.

La dernière carte du Cœur a été vendue en 1997-98

Réunion nationale des clubs

La 5ème édition prévue le 18 mars 2000 est préparée durant l’année 1999 par des réunions dans les régions.

Une série de thèmes est proposée aux responsables des clubs et aux cardiologues-parrains. Il leur est demandé de prioriser ces thèmes au moyen d’un questionnaire publié dans le bulletin « Info Club » de Mai-Juin 1999.

Le thème préparé par notre inter-région nord-est (Lorraine, Alsace et Franche-Comté) est l’Urgence cardiaque.

En 1999, des réunions interrégionales sont prévues pour préparer la cinquième Journée nationale des clubs prévue en 2000

L’Association de Cardiologie de Lorraine 

Le 19 avril 1998, la réunion régionale des clubs a lieu à Metz et celle de 1999 à Langres.

Les médaillés de l’année 1998 sont Thérèse Couval, Émilienne Wohlgemuth, et André Mélicque, membres du bureau du club et au maire, Christian Pierret. En 1999, ce sera Claude Couval.

Pour permettre aux clubs de se faire connaître et de présenter leurs activités, l’ACL édite un dépliant de 4 pages pour chacun d’entre eux.

Les pages 1 et 4 du dépliant du Club Cœur et Santé de Saint-Dié, édité par l’ACL

Le club de Faulquemont est créé en 1999.

Le club Cœur et Santé

Pour 1998 le bureau comprend Bernard Thirion, président, Jean-Louis Bourdon, cardiologue, Mimi Wohlgemuth, vice-présidente, Xavier Virion, secrétaire, Thérèse Couval secrétaire adjointe, Hubert Surmely, trésorier, Jacqueline Virion trésorière-adjointe, André Mélicque, animateur des marches.

1998, le Club a 20 ans 

Remise de médailles et exposition sur les 20 ans du Club à l’hôtel de ville le 24 octobre 1998

Pour marquer ses 20 ans, le club a préparé une exposition qui est présentée en mairie le 24 octobre à l’occasion d’une cérémonie organisée pour la remise par le Pr Étienne Aliot de la médaille de la Fédération Française de Cardiologie à trois membres du club (Thérèse Couval, Emilienne Wohlgemuth et André Mélicque) et à Christian Pierret.

Les gestes d’urgence

Chaque année, le club poursuit ses journées de formation auprès des CM1 et des sixièmes : 700 élèves en 1998 et 931 en 1999.

Les encadrants des journée de formations aux Gestes d’urgence 1998

La carte de l’urgence cardiaque

5 000 cartes de l’urgence cardiaque spécialement éditées par la FFC avec le logo de la ville sont distribuées à Saint-Dié

En novembre 1999, 5 000 cartes l’Urgence Cardiaque sont distribuées sur la ville, en particulier à l’hôpital, à la mairie, à la Poste, à la gare et chez les médecins et les pharmaciens. Il s’agit d’une édition spéciale avec le logo de la ville.

Carte de l’Urgence cardiaque de 1999, spécialement éditée pour Saint-Dié

Les Parcours du Cœur 

Pour les scolaires, deux parcours sont organisés : l’un pour les primaires, l’autre pour les collégiens.

Le Parcours du Cœur 1997, avec à droite Guilaine Bedel et sa famille (Est Républicain du 5 mai).

En 1998, le parcours scolaire accueille 420 élèves le 16 mai et 337 personnes font parcours grand public le 17 dans l’Ormont au départ du Préventorium Abel Ferry. En 1999, il y a 375 élèves avec 40 accompagnants et 16 membres du club.

Et le parcours pour le grand public va rester fidèle à ce massif pendant de nombreuses années.

Le départ du Parcours du Cœur 1998 a lieu au Préventorium Abel Ferry dont les bâtiments sont maintenant détruits

En 1999, le 29 mars au matin, alors que le parcours des écoliers s’est déroulé normalement la veille, le club doit annuler celui pour le grand public : il fait un temps à ne pas faire tenir un poste de contrôle par un cardiaque : il a neigé dans l’Ormont et la température frôle 0°C.

Le Parcours du Cœur du 28 mars 1999 a été annulé le matin

Cela n’empêche pas les membres du club se retrouver comme prévu pour partager leur repas du soir à la maison de quartier de Foucharupt.

Repas du 28 mars 1999 au soir à Foucharupt

Des expositions

En 1997, celle sur le thème « Le Cœur après 50 ans » est présentée à Saint-Dié (gare, centres sociaux, MJC de l’Orme) et à Sainte-Marguerite, Moyenmoutier, Anould, Étival, Corcieux et Plainfaing.

L’exposition sur « Le Cœur après 50 ans » est installée à Anould (Est Républicain du 29 mai 1997)

En 1999, celle sur l’hypertension artérielle sera également présentée à Saint-Dié, Sainte Marguerite, Anould et Senones.

L’exposition sur l’hypertension à l’hôpital en mars 1999 (article de l’Est Républicain)

Des conférences

Le 26 novembre 1998, nouvelle conférence sur le don d’organes à Saint-Dié.

Le 19 mai 1999, conférence sur l’hypertension à Anould.

Participation au salon Santé Retraite à l’Espace Schumann les 8 et 9 septembre 1998.

La convivialité

Repas des membres du club le soir du Parcours du Cœur 1998 au Préventorium

Elle a toujours été importante au club. On sait d’ailleurs que cela est bon pour le cœur, à condition ne pas faire d’excès alimentaire bien sûr !

Trois temps « forts » marquent ainsi l’année : l’assemblée générale, le repas du soir du Parcours du Cœur et celui de fin d’année qui permet de remercier les bénévoles qui animent les activités.

Pour les années 1997-98-99, les kinés, professeurs et infirmières bénévoles des séances de gymnastique sont Guilaine Bedel, Jean Caurier, Violaine et Francis Cazaux, Martine Claude, Nadia Coss, Bruno Fréchard, Dominique Gaudel, Claire Hennequin, Marie-Reine Kosniewski, Rosa Matten, Gilbert Storq et Jean-Paul Wagner.

En 1999, la fin fin d’année est particulière : elle se déroule sur deux jours, les 19 et 20 juin, dans le chalet du Chitelet. L’activité physique n’est négligée et André Mélique organise une marche le samedi après-midi et le dimanche matin. On y a même vu d’étranges animaux roder autour du chalet.

Toutes ces activités restent bien entendu entièrement à la charge des participants.

Animaux étranges au Chitelet en juin 1999

Enfin, pour la première fois, les membres du club se rendent au théâtre à Saâles le 21 octobre 1999.

40 ans de progrès en cardiologie. Chapitre 4 : insuffisance cardiaque

Parmi ces médicaments, un seul était utilisé en 1978 : le Furosémide.

L’insuffisance cardiaque est définie comme l’incapacité du cœur à fournir un débit suffisant pour couvrir les besoins de l’organisme au repos ou à l’effort. Elle résulte d’anomalies de la contraction ou du remplissage du ventricule gauche, mais aussi de nombreuses interactions neuro-hormonales impliquant notamment le rein et les glandes surrénales.

Elle concerne un million de personnes en France, en augmentation constante, et c’est l’une des principales causes d’hospitalisation. Son incidence augmente avec l’âge. Elle concerne près d’une personne sur 4 après 85 ans.

Elle se traduit par un essoufflement, des œdèmes des membres inférieur, une prise de poids et une fatigabilité.

Parmi ses causes : l’infarctus, l’hypertension, une atteinte valvulaire et les atteintes du muscle cardiaque (cardiomyopathie hypertrophique avec parois épaissies et contractilité normale ou cardiomyopathie dilatée avec diminution de la contractilité).

Elle évolue par poussées, nécessitant des hospitalisations, déclenchées par des événements médicaux (poussée hypertensive, passage en arythmie, insuffisance coronarienne, infection pulmonaire…) ou non-médicaux (apports excessif en sel et en boissons, prise irrégulière du traitement ou automédication par anti-inflammatoire…).

La présentation s’appuie sur une lettre médicale d’une malade fictive rédigée selon les préconisations actuelles, permettant de montrer les progrès réalisés depuis 1978. Ils concernent surtout les traitement et l’éducation thérapeutique.

Voici donc l’histoire de Mme Y

Elle est résumée dans sa lettre de sortie. Dans cette lettre les gestes médicaux et les traitements ont été mis en gras.

Mme… 62 ans, a été hospitalisée du 2 au 10 septembre pour une décompensation cardiaque, favorisée par un passage en fibrillation auriculaire sur une cardiomyopathie dilatée avec à l’échographie une fraction d’éjection à 20% (normale supérieure à 55-60) avec une pression artérielle pulmonaire estimée à 44 mm Hg (la normale est à 25-30). Le BNP d’entrée était à 850 (c’est le peptide natriurétique), il doit être inférieur à 100).

Échographies de cardiomyopathies. En haut cœur normal, en bas une cardiomyopathie hypertrophique avec des parois très épaissies mais qui se contractent bien et une cardiomyopathie dilatée avec un ventricule gauche très dilaté et des parois peu épaisses qui ne se contractent plus beaucoup

Le bilan étiologique sera complété par une coronarographie.

Elle quitte le service avec un traitement par Furosémide, Xarelto, Ramipril, Bisoprolol et Spironolactone.

Elle a reçu les recommandations suivantes : limitation des apports hydriques à 1,5 litre et des apports sodés à 6 g par jour, surveillance du poids 3 fois par semaine (68 kg à la sortie). Elle sera revue pour des ateliers d’éducation thérapeutique.

Une consultation est prévue dans un mois pour discuter de la mise sous Amiodraone.

Selon l’évolution, il conviendra de se poser la question d’un choc électrique pour tenter de régulariser l’arythmie auriculaire, voire de l’éventuelle implantation d’un défibrillateur, de la mise en place d’une assistance ventriculaire ou la réalisation d’une transplantation cardiaque.

Quelle aurait été la prise en charge de Mme Y en 1978 ?

En reprenant la lettre précédente, voici ce qui se serait passé en 1978.

Il n’y aurait pas eu de dosage du BNP.

Le diagnostic à l’échographie aurait été moins précis : uniquement échographie dite « TM » et pas de doppler pour évaluer finement le fonctionnement valvulaire et les pressions, en particulier dans l’artère pulmonaire.

Le traitement médicamenteux aurait été limité à un diurétique et un dérivé de la trinitrine.

Le traitement anticoagulant aurait fait appel au Préviscan.

De quels progrès Mme Y a-t’elle bénéficié?

Les progrès dans la compréhension de la maladie

Ils concernent le rôle de différents systèmes hormonaux et expliquent les progrès thérapeutiques (voir paragraphe ci dessous) :

  • le système rénine-angiotensine-aldostérone qui implique notamment le rein et les glandes surrénales, à l’origine des traitements par les Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion (IEC, dont le nom se termine en « pril »), par les sartans et les anti-aldostérone,
  • le système sympathique avec l’adrénaline et les autres hormones de la même famille secrétés par les glandes surrénales, ayant conduit à l’utilisation des béta-bloquants (produits dont le nom se termine en « olol »),
  • le BNP, qui est secrété en cas d’insuffisance cardiaque, a un effet diurétique et vasodilatateur et diminue l’activité du système rénine-angiotensine-aldostérone avec des conséquences sur le diagnostic (son dosage et celui du NT-proBNP) et aussi le traitement avec le Sacubitril qui empêche sa dégradation trop rapide et améliore ainsi le fonctionnement cardiaque.

Les progrès diagnostiques

Deux examens essentiels sont apparus depuis 1978.

  • Le BNP : découvert en 1981, il est possible de le doser en 1999. S’il est normal (inférieur à 100), cela élimine une insuffisance cardiaque. Élevé (supérieur à 400), il permet de la confirmer. Son taux diminue lorsque l’état clinique s’améliore. On utilise aussi le ProBNP avec des normes différentes et qui varient avec l’âge. Il
  • L’échographie bidimensionnelle couplée au doppler qui permet de préciser la cause et le mécanisme de l’insuffisance cardiaque (voir dans l’article sur l’infarctus).

Les médicaments

Les diurétiques sont un traitement symptomatique déjà utilisés en 1978 : ils traitent l’œdème, mais ne modifient pas le cours de la maladie. Les béta-bloquants et la spironolactone existaient déjà en 1978, mais n’étaient pas utilisés dans l’insuffisance cardiaque.

Voici les produits qui ont amélioré le pronostic de la maladie depuis les années 1980.

  • Les Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion : suite à l’étude Consensus avec l’Enalapril (1987).
  • Les béta-bloquants : suite à l’étude MDC avec le Métoprolol (1993), puis le Carvédilol, le Bisoprolol…
  • Les anti-aldostérone : Spironolactone après l’étude Rales (1995) et Éplérenone après l’étude Ephesus (2003).
  • Les Sartans : étude Elite avec le Losartan (1997), puis Candésartan, Valsartan.
  • Sacubitril associé au Valsartan (Entresto) : étude Paradigm-HF (2016).

En 1978, le traitement anticoagulant aurait été du Préviscan qui présente des interactions avec des médicaments et l’alimentation et demande des contrôles réguliers de la coagulation. Des examens qui ne sont pas nécessaires avec les nouveaux anticoagulants qui sont sont apparus depuis (Pradaxa, 2008, Xarelto 2008 et Eliquis, 2014), mais pour qui il faut surveiller le fonctionnement rénal.

L’éducation thérapeutique

Elle été mise en place à Saint-Dié en 2002 auprès des personnes en insuffisance cardiaque et, comme le traitement médicamenteux, elle améliore l’état fonctionnel et le pronostic des insuffisants cardiaques et diminue le nombre des hospitalisations.

Exemples d’aliments riches en sels

Les personnes apprennent :

  • à connaître leur maladie (symptômes, causes, facteurs de décompensation…),
  • leurs traitements (en particulier les médicaments),
  • à modifier leur alimentation avec
    • une réduction des apports hydriques à 1,5 litre par jour, voire moins,
    • une baisse du sel à 6 grammes par jour, ce qui au début passe notamment par la lecture attentive des étiquettes, mais aussi par des moyens de substitution du sel avec des épices, des herbes aromatiques ou encore du jus de citron,
  • et à adapter leur activité physique, qui ne doit surtout pas être arrêtée.

Autres progrès

Défibrillateur-stimulateur triple chambre avec les électrodes de défibrillation (flèches jaunes) et les électrodes de stimulation (flèches rouges)

Appareil d’assistance ventriculaire gauche

L’évolution de la prise en charge de l’insuffisance cardiaque entre 1978 et nos jours

La prise en charge a été améliorée grâce à

  • un meilleur diagnostic (BNP, échographie),
  • de nouveaux traitements (médicaments, stimulateur triple chambre, défibrillateur),
  • le ré-entrainement à l’effort,
  • l’éducation thérapeutique.

Séance d’éducation thérapeutique au centre hospitalier de Saint-Dié : atelier diététique