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Le tabagisme dans la Région Grand Est : données globales

La cigarette, ça brise le cœur : un message de Santé Canada avec un cœur victime d'un infarctus

La cigarette, ça brise le cœur ! Un message de Santé Canada

Les dernières données du tabagisme des 18 à 75 ans, datant de 2017, ont publiées le 29 janvier 2019 dans le Bulletin de Santé Public Grand Est (BSP). Elles montrent que la population de notre région figure parmi celles où l’on fume le plus.

On trouve aussi dans le BSP des informations sur les jeunes de 17 ans et les femmes enceintes ainsi que des statistiques sur les principales maladies liées au tabac : cancer du poumon, bronchite chronique et maladies cardiovasculaires.

Dans ce premier article nous présentons les données globales sur le tabagisme.

La région Grand est l’une de celles ont l’on fume le plus

En 2017, notre région comptait 1,2 millions de fumeurs quotidiens âgés de 18 à 75 ans (soit 30,1 % de fumeurs quotidiens). C’est un peu moins qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur (32,2 %), Hauts-de-France (30,5 %) et Occitanie (30,3 %), mais nettement plus qu’en Île de France (21,3%).

Carte du tabagisme en France selon les régions

Carte du tabagisme en France selon les régions

Près des trois-quarts (74,7 %) des fumeurs quotidiens du Grand Est consomment plus de 10 cigarettes/jour), contre les deux-tiers au niveau national (66,8 %).

Conséquence de ces habitudes, le Grand Est présente une incidence et une mortalité élevées pour le cancer du poumon, la broncho-pneumopathie chronique obstructive et les cardiopathies ischémiques) avec de fortes disparités entre les départements ; la Moselle, la Meurthe-et-Moselle et les Ardennes présentant les situations les plus préoccupantes.

Evolution entre 2000 et 2017

Les variations ne sont pas les mêmes chez les hommes et chez les femmes. Pour ces dernières, après une baisse nette en 2016 (6,5 % de fumeuses en moins) on constate une hausse de 5,2 % en 2017 avec le même pourcentage de fumeuses qu’en 2000. Chez les hommes. les tendances sont inverses ces dernières années, mais on constat une baisse des fumeurs depuis 2000.

Le tabagisme des jeunes de 17 ans dans le Grand Est : des données encourageantes à première vue

En 2017, on comptait 25,1 % de fumeurs chez les jeunes Français de 17 ans avec des taux variant de 18,9 % en île-de-France à 31,0 % en Bretagne. Le chiffre pour le Grand Est est de 23,5 %.

Pourcentage de fumeurs quotidiens à 17 ans : carte des régions

Pourcentage de fumeurs quotidiens à 17 ans

Mais les jeunes de 17 ans du Grand Est sont de « gros » fumeurs

Chez les jeunes de 17 ans, l’usage intensif du tabac (au moins 10 cigarettes par jour durant les 30 derniers jours) variait de 3,3 % à 11,0 % selon les régions (figure 4) et la moyenne nationale était de 5,2 %. La prévalence la plus faible était enregistrée en Île-de-France (3,3 %). A l’inverse, les régions Corse (11,0 %), Normandie (7,5 %), Hauts-de-France (6,7 %), Bourgogne-Franche-Comté (6,4 %) et Grand Est (6,3 %) se distinguaient par une prévalence statistiquement plus élevée par
rapport aux autres régions. La prévalence de l’usage intensif du tabac à 17 ans était significativement plus faible aux Antilles et en Guyane, tandis que La Réunion (5,0 %) affichait une prévalence similaire à celle de la France métropolitaine.

carte des régions avec le pourcentage de gros fumeurs quotidiens à 17 ans

Pourcentage de gros fumeurs quotidiens à 17 ans

La quantité de tabac fumé est plus importante dans le notre région

En 2017, les fumeurs quotidiens fumaient en moyenne 15,3 cigarettes (ou équivalent) par jour, les hommes (15,5) comme les femmes (15,0).

Parmi les fumeurs quotidiens de la région Grand Est, 74,7 % fumaient de façon intensive (plus de 10 cigarettes par jour), (74,8 % des hommes et 74,5 % des femmes), proportion supérieure à celle de la France métropolitaine qui était de 66,8 %.

La cigarette électronique

Un Français sur trois a déjà expérimenté la cigarette électronique (36,0 % en 2017 pour la région Grand Est) avec un taux de 39,1 % chez les hommes et 33 % chez les femmes.

Le vapotage concerne plus les fumeurs quotidiens ou occasionnels (75,9 %) que les ex-fumeurs et décroit  avec l’âge. Les utilisateurs quotidiens sont plus nombreux chez les 31-45 ans (3,0 %), suivis des 46-60 ans (2,5 %) et des 18-30 ans (2,4 %)

Il est nettement moins fréquent chez les personnes n’ayant jamais fumé de tabac que parmi les fumeurs et ex-fumeurs (7% sur l’ensemble de la France métropolitaine), et le vapotage quotidien ne concerne que 0,1 % d’entre elles.

carte des régions avec le pourcentage d'Expérimentation et usage quotidien de la cigarette électronique

Expérimentation et usage quotidien de la cigarette électronique

Les tentatives d’arrêt

Un majorité de fumeurs quotidiens ont envie d’arrêter de fumer. Pour le Grand Est le chiffre est de 55,3 %, dont 25,3 % avec un projet d’arrêt dans les 6 mois. Cela concerne davantage les femmes que les hommes : 60,5 % contre 50,8 % et surtout les 46-60 ans (68,4 % chez les femmes et 59,9 % chez les hommes).
Parmi les fumeurs quotidiens, 25,1 % avaient fait une tentative d’arrêt d’au moins une semaine au cours des 12 derniers mois avec un pourcentage comparable dans les deux sexes : 25,8 % parmi les hommes et 24,2 % parmi les femmes. Les 18-30 ans étaient les plus nombreux à avoir fait une tentative d’arrêt du tabagisme.

carte régionale des Tentatives d’arrêt dans l’année et envies d’arrêter de fumer

Tentatives d’arrêt dans l’année et envie d’arrêter de fumer

La France doit mieux faire

Comme le soulignent dans le BSP Grand Est le Directeur de l’Agence Régionale de Santé Grand Est, Christophe Lannelongue, et le Président de Grand Est Sans Tabac, le Pr Yves Martinet, « des pays comme le Royaume Uni et la Norvège, ont montré qu’il était possible d’éviter les maladies et les morts liées au tabac comme l’ont fait d’autres pays tels le Royaume-Uni ou la Norvège. »
« L’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est, dans son Programme Régional de Lutte contre le Tabac (PRLT), a inscrit la lutte contre le tabagisme comme une de ses grandes priorités en retenant trois axes.

  • Le premier, intitulé « protéger les jeunes et éviter l’entrée dans le tabac », repose sur le développement des compétences psycho-sociales associé à des mesures de réduction de l’offre et de dénormalisation de la consommation de tabac.
  • Le second axe vise à aider les fumeurs à arrêter de fumer, ce qui est le souhait de deux fumeurs sur trois. Face à une des drogues les plus dures sur les marchés des produits licites et illicites, il est possible d’aider les fumeurs à franchir le pas en développant leur motivation, collectivement ou individuellement. Ceci nécessite l’implication active des différents professionnels de santé et donc une formation rigoureuse (initiale et continue) afin que la prise en charge des fumeurs devienne systématique, à chaque consultation (quel qu’en soit le motif), et à chaque hospitalisation. 
  • Enfin, le troisième et dernier axe qui consiste à créer un environnement favorable, vise à la dénormalisation du tabac. Il convient de casser l’image encore positive de la consommation de tabac dans la société française en démontrant que le tabac n’est pas un produit banal puisque sa consommation tue ses usagers. Parallèlement, il est souhaitable d’étendre les lieux non-fumeurs, par exemple, aux universités, mairies, ARS, parcs publics (*), lieux de pratique d’activité physique…, notamment dans le cadre des contrats locaux de santé. »

(*) : Le conseil municipal de Strasbourg qui avait a voté en 2014 l’interdiction de fumer dans ses aires de jeux, l’a étendue le 24 juin 2018 à tous ses espaces verts avec mise en application dès le 1er juillet. Un exemple à suivre.

Panneau d'interdiction de fumer

Réunion régionale des Clubs Cœur et Santé à Saint-Dié le 15 juin 2019

Photo des participants dans l'amphithéâtre de la Faculté de médecine

Une partie des participants à l’Assemblée Générale 2018 de l’Association de Cardiologie de Lorraine

Dans le cadre des manifestations organisées tout au long  de l’année 2018-2019 à l’occasion de son quarantième année, le Club Cœur et Santé de Saint-Dié invite ses homologues de l’Association de Cardiologie de Lorraine le samedi 15 juin 2019 à l’Espace François Mitterrand.

Lors de sa réunion du 11 juin, le bureau a arrêté le programme suivant :

9 h 30 : accueil avec petit déjeuner – Musée Pierre Noël.

10 h 00 : Conférence : « Boris Vian : ses rendez-vous manqués avec la Cardiologie » par le Pr Jean-Marie Gilgenkrantz, Président honoraire de l’Association de Cardiologie de Lorraine.

10 h 45 : Visite du Musée (collections Jules Ferry, collection militaire, Claire et Yvan Goll, Jean Prouvé, Projet Le Corbusier…) ou de l’ensemble cathédral (XII-XVIIIe siècle).

12 h : déplacement à pied dans la ville du XXe siècle : Usine Le Corbusier (Patrimoine de l’UNESCO), rue Thiers (Patrimoine architectural du XXe siècle) et Tour de la Liberté (construite à Paris à l’occasion du bicentenaire de la Révolution Française en 1989 puis installée à Saint-Dié).

12 h 45 : repas à l’Espace François Mitterrand.

Remarque importante :

La capacité de la salle de conférence du musée est de 250 places. En cas d’inscriptions plus nombreuses, les personnes suivantes feront d’abord la visite du musée ou de l’ensemble cathédral puis assisteront à une conférence intitulée « 40 ans de progrès en cardiologie : l’exemple de l’infarctus » par le Dr J-L Bourdon, cardiologue du club de Saint-Dié. Les inscriptions se feront dans l’ordre d’arrivée.

 

Photo du Programme de la Réunion régionale des Clubs Cœur et Santé-15-6-2019

Retrouvez le programme illustré et le formulaire d’inscription au format PDF : Réunion régionale des Clubs Cœur et Santé-15-6-2019

Lutte contre la sédentarité : le Pr François Carré demande une prise en charge financière du « Sport sur ordonnance » et une sensibilisation des parents

Photo des participants

Une séance de gymnastique avec le Club Cœur et Santé de Saint-Dié, sous la direction d’un professeur d’éducation physique et sportive

Le « Sport sur ordonnance » a été mis en place par un décret du 30 décembre 2016, à l’intention des personnes souffrant d’une pathologie chronique : https://coeuretsante.deodatie.fr/2017/01/04/activite-physique-adaptee-sur-ordonnance-decret-du-30-decembre-2016/.

Mais cette activité peine à se développer en particulier pour des raison financières : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/03/06/sport-sur-ordonnance-etat-des-lieux-un-an-apres-le-decret-du-30-decembre-2016/.

Dans une interview de la journaliste Sandrine Cabut publiée ce mercredi 30 janvier 2019 sur le site du journal Le Monde, le Professeur François Carré, vice-président de la Fédération Française de Cardiologie (FFC) et enseignant à la faculté de médecine de Rennes, demande des moyens pour « Le sport sur ordonnance [qui] ne décollera pas sans prise en charge financière« .

A l’occasion du Forum « Sport & Santé » qui a lieu demain 31 janvier à Balaruc-les-Bains, dans l’Hérault, le Pr Carré indique qu’en matière de sédentarité, on en est « malheureusement au même stade que sur celui du tabagisme il y a cinquante ans. Il n’y a pas de réelle prise de conscience des dangers par la population. Il est prouvé que la sédentarité (ces moments d’éveil avec une très faible dépense énergétique, par exemple regarder la télévision ou travailler assis devant un ordinateur) est délétère pour la santé. Cela favorise les maladies cardio-vasculaires, le diabète, l’obésité, les cancers, les troubles anxieux et dépressifs. Mais 72 % des Européens sous-estiment ces risques, comme l’a montré une enquête de 2018, menée dans huit pays par l’association Attitude Prévention. En France, où on passe en moyenne plus de sept heures par jour assis, la proportion est de 67 %« .

Il précise également que « les parents n’ont pas conscience des dangers de la sédentarité pour leurs enfants« , même s’ils reconnaissent les dangers de l’addictions aux écrans.

Pour sensibiliser les parents, la FFC a d’ailleurs mis en ligne l’an dernier une vidéo sur ce sujet :

Pour le cardiologue, il faut que les médecins « s’emparent de ce problème et que la question de l’activité physique devrait systématiquement être abordée en consultation, au même titre que celle de la consommation de tabac et d’alcool » .

Il rappelle également le rôle de l’école et l’initiative de la FFC avec les Parcours du cœur. « En 2018, plus de 415 000 élèves issus de 2 600 établissements y ont participé. » A Saint-Dié, où il est organisé depuis 1989 par le Club Cœur et Santé, l’édition 2019 aura lieu le jeudi 4 avril dans le Parc Jean Mansuy : https://coeuretsante.deodatie.fr/evenement/parcours-du-coeur-scolaire-2019-jeudi-4-avril/.

Photo d'un groupe avec un parachute

Activité autour d’un parachute lors du Parcours du Coeur Scolaire 2018

Par contre, François Carré regrette « l’absence de formation des médecins concernant les bienfaits de l’activité physique et les modalités de la prescription de celle-ci est effectivement l’un des principaux freins au développement du « sport sur ordonnance », avec la non-prise en charge par l’Assurance-maladie« . C’est dans ce cadre que la Haute Autorité de Santé a publié fin 2019 un guide pratique dont le club Cœur et Santé s’est fait l’écho : https://coeuretsante.deodatie.fr/2019/01/09/le-guide-daide-a-la-prescription-des-activites-physique-et-sportives-de-la-haute-autorite-de-sante/.

A côté des médecins, d’autres professionnels comme les APA et les pharmaciens ont un rôle important, et dans cette optique une formation de 20 heures a été mise en place à l’intention de ces derniers à Rennes.

 

Retrouvez l’interview du Pr Carré dans son intégralité : https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/01/30/le-sport-sur-ordonnance-ne-decollera-pas-sans-prise-en-charge-financiere_5416521_1651302.html?xtmc=sport_sur_ordonnance&xtcr=1.