Le point d’orgue de la quarantième année du club Cœur et Santé de Saint-Dié sera constitué le 15 juin prochain par la réception de la plupart des autres clubs de l’Association de Cardiologie de Lorraine (ACL) présidée par le Professeur Etienne Aliot.
Près de 200 personnes sont attendues pour cet événement venant des quatre départements lorrains et de la Haute-Marne.
Les bénévoles sont prêts pour accueillir les clubs Cœur et Santé membres de l’Association de Cardiologie de Lorraine.
Le 3 juin, la quarantaine de bénévoles chargés de l’organisation et de l’accueil des participants s’est retrouvée pour une dernière réunion.
Chacun est prêt pour que tout se déroule dans les meilleurs conditions.
Le programme prévoit l’accueil à partir de 9 heures au musée Pierre Noël avec un premier temps convivial avec un petit déjeuner, car pour beaucoup la route a déjà été longue.
La matinée se poursuivra par une conférence « cardio-littéraire » par le Professeur Jean-Marie Gilgenkrantz précédent président de l’ACL et intitulée « Boris Vian, ses rendez-vous manqués avec la Cardiologie ».
Ensuite les participants visiteront au choix le musée ou la cathédrale.
Peu après midi, il feront une marche-découverte dans la ville qui les conduira jusqu’à l’Espace Mitterrand où, après quelques prises de parole, ils prendront leur repas.
Des animations musicales sont prévues avec le groupe « L’Air de rien » et « Les Myrtilles ».
Les participants pourront également voir l’exposition de Loïc Trujillo « Femmes de cœur et cœurs de femmes » et celle consacrée aux 40 années du club.
Un petit marché artisanal et un stand de l’office de tourisme sont également prévus.
La journée s’annonce ensoleillée malgré un vent de nord qui rafraîchit l’atmosphère.
Mercredi 15 mai, la trentaine de participants inscrits à cette sortie découverte se sont regroupés à 10 h sur le parking du haut du barrage de Pierre-Percée à proximité du pavillon d’observation pour une visite guidée et commentée de l’aménagement hydroélectrique de Vieux Pré.
Scindés en deux groupes, les participants ont, parallèlement aux visites du barrage prévues en matinée et l’après-midi, effectué une marche qui a eu lieu sur un circuit sans difficulté autour du Lac de la Plaine pour un groupe et un parcours longeant le Lac de Pierre-Percée pour l’autre.
Distribution de la tenue de sécurité et contrôle des identités
Accueilli au pied du belvédère, M.Lenoir, notre guide, responsable sécurité du site et de sa sécurisation, nous a munis de casques de chantier et de gilets haute visibilité avant de nous faire une présentation théorique pour appréhender le contexte hydraulique de Vieux-Pré et de pénétrer dans l’enceinte sécurisée pour atteindre le pied du barrage par la voie de service serpentant sur le flanc de celui-ci avant d’entrer dans ses entrailles.
Le groupe de la matinée en tenue sécurisée à l’écoute du guide
Le cheminement, ponctué d’arrêts commentés, nous a permis d’apprécier ce mastodonte d’une hauteur de 69 mètres, d’une longueur de 330 mètres et d’une base de 320 mètres de type « poids », en remblai avec un noyau central en argile de Pexonne avec des recharges amont et aval en Grès Vosgien, le tout recouvert par du Trapp de Raon l’Etape.
Sous le barrage, c’est jusqu’au local des vannes, en empruntant les galeries sur plus d’un kilomètre que nous avons été surpris par l’eau qui circule partout, « drainée pour que l’ouvrage ne soit pas sous pression ».
Le groupe de la matinée au pied du barrage après la visite intérieure avant de repartir à son sommet photo de M. Lenoir
Sorti de ce contexte, nous sommes remontés jusqu’à la crête du barrage, où un commentaire a été fait sur la « tulipe », l’ouvrage évacuateur de crue, et le « local vigie », le second poste de commande du site surplombant le barrage.
La fin de matinée attendue par tous, les deux groupes se sont retrouvés pour un moment de convivialité au restaurant avant de poursuivre la journée suivant le programme établi.
Ce fut aussi, pour les visiteurs de l’après-midi l’occasion d’avoir des informations et des appréciations sur la visite.
Le 2ème groupe prêt à reprendre la remontée du barrage après leur visite photo de M. Lenoir
Sous la conduite de Michel Antoine, les participants du circuit du lac de la Plaine ont pu apprécier cet endroit calme et dépaysant pour une belle promenade.
Au lac de la Plaine, promenade ensoleillée mais vent de nord toujours aussi persistant
En charge du circuit longeant le lac de Pierre-Percée, Joseph Louis a conduit son groupe entre plage et forêt jusqu’au village de Pierre-Percée pour revenir par le chemin de crête.
Les abords du lac présentent par endroits un paysage assez lunaire et fantastique du fait de son déficit en eau. Moins quatorze mètres. L’eau s’est retirée loin et laisse place à une large plage de sable rose. On voit même les troncs squelettiques de l’ancienne forêt noyée sous le lac.
Des plages sont apparues au bord du lac et avec elles arbres et racines.
La « tulipe », l’ouvrage évacuateur de crue entièrement apparent
Une très belle journée qui en appelle d’autres à venir.
Comme l’an dernier, pour la marche dominicale du 19 mai le club Cœur et Santé a participé au Parcours du Cœur d’Anould.
Le rendez-vous était fixé en début d’après-midi et une vingtaine de personnes étaient présentes, tandis qu’une dizaine d’autres ont effectué le parcours en individuel à un autre moment de la journée.
Anould et la vallée de la Meurthe avec les genêts en fleurs
Deux circuits étaient proposés : l’un de 5 km et un autre d’un peu plus de 10 km.
Les participants ont pu apprécier ces circuit tracés sur les hauteurs d’Anould au dessus du Col du Plafond avec de beaux points de vue sur la vallée de la Meurthe.
Une allée de thuyas avec un tracé riche en courbes en pleine forêt
Le grand circuit avait été légèrement allongé par rapport à l’an dernier avec une boucle menant à une surprenante allée de thuyas située en pleine forêt avant d’arriver au carrefour des 7 chemins. Une allée où certains ont même cru apercevoir un darou !
Une pause bien agréable avec un accueil des plus sympathique au carrefour des 7 chemins
Peu avant l’arrivée le sentier faisait un petit détour menant à la Vierge de Henefête située sur la commune de Corcieux.
Encore une belle après-midi, commencée sous un ciel nuageux mais se déroulant sans une goutte d’eau et avec même des belles éclaircies en fin de parcours, venant contredire des prévissions météorologiques qui prévoyaient plutôt de la pluie.
Comme il le fait depuis de nombreuses années (*), le jeudi 16 mai le club Cœur et Santé a organisé à l’Espace François Mitterrand une nouvelle soirée de formation aux gestes à pratiquer d’urgence lorsque l’on se trouve en présence d’une personne victime d’un arrêt cardiaque.
Une quarantaine de personnes (**) de tous âges (il y avait plusieurs enfants et adolescents) y ont participé, encadrées par 6 membres du club.
On peut commencer très tôt à apprendre les gestes qui sauvent : exemple d’un massage cardiaque par un enfant sur un mannequin Mini Anne
La première partie de la formation a été consacrée à un diaporama sur l’état des lieux en France et à l’étranger concernant l’arrêt cardiaque.
Il existe d’importantes variations dans les chances de survie après un arrêt cardiaque inopiné selon l’endroit où l’on se trouve. Alors qu’elles sont passés en France en une dizaine d’années de 3% à 5-8 %, le retard reste important par rapport à d’autres pays et en particulier à la Grande Bretagne (près de 30% de survie).
Mais il est des lieux où ces chances sont encore plus élevées : ce sont ceux qui sont équipés de Défibrillateurs Automatique Externes (DAE) où il y a beaucoup de monde et donc forcément un témoin pour faire les trois gestes qui sauvent (appeler les secours, pratiquer un massage cardiaque et utiliser dès les premières minutes un DAE). Ces endroits « idéaux » sont les aéroports (Chicago, Paris Charles de Gaulle, Madrid, Amsterdam) et, mieux encore, les casinos de Las Vegas aux Etats Unis où la survie dépasse les 70% (voir la figure ci-dessous).
Taux de survie après un arrêt cardiaque selon le lieu de sa survenue (source : présentation du médecin de la Croix Rouge au séminaire ARLoD en 2018).
Le diaporama a ensuite permis de préciser le fonctionnement du cœur et les causes de l’arrêt cardiaque. Puis les participants ont reçu des explications sur les 3 gestes qui sauvent : comment appeler les secours, comment masser et comment utiliser un DAE (et où en trouver un en accès public).
La seconde partie a été consacrée à la formation pratique avec une vidéo et les mannequins Mini Anne.
Apprentissage du massage cardiaque
En complément de cette initiation, il est conseillé de passer le PSC1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1), diplôme qu’en langage populaire on appelle le « brevet de secourisme ».
En Déodatie, cette formation diplômante d’une durée de deux demi-journées est délivrée par les organismes suivants :
Les prochaines formations actuellement prévues à Saint-Dié auront lieu à l’Espace François Mitterrand les 21 et 22 novembre 2019 pour les élèves de CM2 de Saint-Dié (28ème édition) et le 21 novembre à 19 heures pour le grand public. La participation se fait sur inscription.
(*) : les premières formations ont lieu au printemps puis en novembre 1994 pour les scolaires et en 1995 pour les adultes (responsables des clubs sportifs puis employés municipaux l’année suivante). Depuis, ce sont plus 21 000 enfants et adultes qui ont bénéficié d’une formation en partenariat avec les organismes de secourismes (Croix Rouge, Protection Civile, FFSS, SNR, Ufolep…) et les sapeurs-pompiers,
Appeler, puis masser et défibriller : les trois piliers de la prise en charge de l’arrêt cardiaque
La prise en charge d’un arrêt cardiaque inopiné
Elle dépend de plusieurs facteurs, en dehors de l’action des services spécialisés dans le secours aux victimes et les professionnels de santé hospitaliers :
le nombre de personnes formées aux gestes qui sauvent au sein de la population
le temps d’accès à la défibrillation qui est lié au nombre a et la disponibilité des DAE.
De ces éléments dépend le taux de survie à un arrêt cardiaque. Celui-ci varie beaucoup d’un pays à l’autre, d’un territoire à l’autre. Et, s’il existe des taux de survie très importants comme dans les casinos de Las Végas (75 %), les aéroports (65 %) ou même en Grande Bretagne (près de 30%), on est loin de ces chiffres en France (moins de 10%) malgré les progrès observés ces dix dernières années.
Le taux de survie est très variable
La législation
Le décret du 4 mai 2007
Publié au Journal Officiel le 5 mai, il a ouvert la porte à une meilleure prise en charge de l’arrêt cardiaque en permettant à chacun, et non plus aux seuls professionnels de santé et secouristes d’utiliser un défibrillateur automatique externe (DAE).
En voici les articles essentiels :
« Art. R. 6311-14. – Les défibrillateurs automatisés externes, […] sont un dispositif médical dont la mise sur le marché est autorisée suivant les dispositions du titre Ier du livre II de la partie V du présent code et permettant d’effectuer : 1° L’analyse automatique de l’activité électrique du myocarde d’une personne victime d’un arrêt circulatoire afin de déceler une fibrillation ventriculaire ou certaines tachycardies ventriculaires ; 2° Le chargement automatique de l’appareil lorsque l’analyse mentionnée ci-dessus est positive et la délivrance de chocs électriques externes transthoraciques, d’intensité appropriée, dans le but de parvenir à restaurer une activité circulatoire. Chaque choc est déclenché soit par l’opérateur en cas d’utilisation du défibrillateur semi-automatique, soit automatiquement en cas d’utilisation du défibrillateur entièrement automatique ; […] « Art. R. 6311-15. – Toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe […].»
Le décret de 2007 a été complété par d’autres textes. Les derniers ont été publiés en 2018. Ils concernent l’implantation et la maintenance des DAE et ont fait l’objet d’articles sur notre site :
D’autres appareils ont été installés dans des enceintes sportives, maisons de retraites, maisons de quartier, entreprises, commerces, pharmacies… Mais ils ne sont pas accessibles au public 24 h sur 24 ce qui limite leur utilisation. Et toutes les communes sont pas encore équipées ou, en particulier pour les plus importantes, ne le sont qu’insuffisamment.
La formation aux gestes qui sauvent
Si un Français sur deux dit avoir déjà bénéficié d’une formation, seul un sur deux déclare être tout à fait apte à réagir face à un arrêt cardiaque (sondage Croix Rouge-IFOP publié en décembre 2016).
Dans le sondage Croix Rouge-IFOP publié en décembre 2016 seul un Français sur 2 déclare être tout à fait apte à réagir face à un arrêt cardiaque
En ce qui concerne la Déodatie, le Club Cœur et Santé de Saint-Dié, a poursuivi ses actions de formation aux gestes qui sauvent pour le grand public dans de nombreuses communes, en lien avec les mairies et avec ses partenaires (sapeurs-pompiers, organismes de formation au secourisme). A Saint-Dié la prochaine réunion aura lieu le jeudi 16 mai à l’Espace François Mitterrand. Plus d’information et formulaire inscription sur ce lien : https://coeuretsante.deodatie.fr/2019/04/06/formation-gratuite-a-la-prise-en-charge-de-larret-cardiaque-le-jeudi-16-mai/
Des formations lieu également pour les scolaires (chaque année en novembre à Saint-Dié pour les élèves de cours moyen).
En septembre 2018 a été annoncé un plan de formation de tous les collégiens des classes de troisième d’ici 2020 ce qui complétera celle faite en primaires et celle déjà en place dans certains établissements. L’objectif global est de former aux premiers secours 80% de la population française.
En conclusion
Si des progrès importants ont été réalisés, il reste beaucoup à faire pour sauver davantage de personnes victimes d’un arrêt cardiaque. Et comme on pourrait l’écrire sur un bulletin de notes : « en progrès, mais doit mieux faire. »
Et, dans ce combat pour sauver des vies, chacun doit se sentir concerné.
Car les progrès dépendent à la fois du public et des élus.
Le public doit se former davantage, en sachant que, comme pour tout apprentissage, pour rester performant, la formation doit être renouvelée à intervalle régulier.
Les élus ont aussi la responsabilité d’implanter davantage de DAE accessibles 24 sur 24, car le temps d’accès est un élément essentiel dans la prise en charge de l’arrêt cardiaque. Et il ne devrait pas dépasser les 3 à 5 minutes.