Avec 300 km dans les mollets (voire plus pour celles et ceux qui ont démarré de Fraize ou Anould) la vingtaine de cyclos du Club Coeur et Santé qui étaient partis lundi ont rejoint la Déodatie ce jeudi 20 juin en fin d’après-midi.
Ces 4 journées passées dans le calme de la campagne lorraine ont permis à chacune et chacun de faire une pause au milieu de l’opération Déo Défib’ dédiée à l’apprentissage par le public de la prise en charge de l’arrêt cardiaque. En effet, après une première semaine de juin très chargée, et qui avait été encadrée par une vaste opération de tractage, et avant la seconde phase qui va s’échelonner du 25 juin au 6 août, cette pause s’avérait nécessaire.
Une randonnée en quatre étapes
Premier jour : Saint-Dié – Bures
Les premières personnes sont parties à 7 heures du premier lieu de RV situé à la sortie d’Anould. Une seconde halte a lieu à Saint-Léonard puis le gros de la troupe se retrouve à Saint-Dié. Il ne reste plus qu’à rejoindre les derniers participants à l’entrée de La Voivre, à la Hollande, puis au Rabodeau et enfin à la mairie de Raon l’Étape.
Ce petit peloton se dirige vers Baccarat avant de prendre la route qui monte vers Gélacourt puis Hablainville. Le trajet est ensuite sans difficulté jusqu’à Fréménil où a lieu une pause pour un goûter. Le groupe rencontre la maire du village, Nicole Milbach, qui fait alors office de jardinière sur la place où va se tenir dans quelques jours la Fête de la musique et qui le matin a dû faire face à une fuite d’eau dans des logements communaux. Tout ceci illustre les contraintes et événements imprévus qui ponctuent la vie des élus des petites communes.
Sur la place du village, il y a une fresque murale qui rappelle qu’il y a eu une gare, située sur la ligne LBB – Lunéville – Badonviller – Blamont. Cette ligne a fonctionné entre le 29 juin 1911 et 14 septembre 1942 avec une utilisation exclusive par l’armée entre le 2 août 1914 et le 1er février 1919.
Le trajet passe ensuite à côté de vestiges de la première guerre mondiale. D’abord l’ancien hôpital militaire souterrain de Domjevin, puis le fort de Manonviller situé en haut de la deuxième difficulté de la journée.
Après avoir croisé la RN 4 puis la voie ferrée Strasbourg – Paris, les cyclistes rejoignent à Laneuveville-aux-Bois située à 15 km de l’arrivée. Il leur reste à traverser la forêt de Parroy et ils arrivent sur la vélo route qui longe le canal de la Marne au Rhin au niveau de l’écluse N°15 à Mouacourt, situé à mi-chemin entre Nancy et Sarrebourg. Quelques kilomètres les séparent de celle de Bures avant la montée finale vers la base nautique où ils seront hébergés et où ils arrivent vers 13 heures.
Ils découvrent alors le cadre idyllique qui va être le leur pour quelques jours.
Quelques personnes les ont précédés en voiture avec les bagages et l’intendance et la table est déjà dressée pour le repas du midi !
Deuxième jour : Bures – Héming
Le mardi a lieu la première sortie le long du canal de la Marne au Rhin, un trajet sans difficulté, mais où il faut toujours pédaler : il n’y a pas de descente, sauf après chaque écluse sur le trajet retour. Avantage de ce trajet : il n’y a pas de voitures sur la voie verte et tout est calme. On ne croise que des bateaux, d’ailleurs assez nombreux.
Parmi les découvertes, il y a la grande écluse de Réchicourt-le-Château, la plus haute de France pour les péniches de gabarit Freycinet. Construite à partir de 1960, elle remplace une succession de 6 écluses et permet le passage des bateaux en 30 min contre 6 h auparavant. Elle a été inaugurée en 1965. Le bief fait 16 m de haut.
Le repas est pris à Héming, non loin de Sarrebourg.
Au retour, le groupe fait un petit détour à Bataville, cité ouvrière qui a compté jusqu’à 2 400 habitants et a été créée en 1931 par le tchèque Thomas Bata à coté de son usine de chaussures qui a employé jusqu’à 2730 personnes.
Autour des bâtiments industriels, il y avait des logements, des commerces et une ferme appartenant à l’entreprise, des écoles et un collège, des équipements sportifs (stade avec piste d’athlétisme, gymnase, piscine), une église, un centre de formation, un internat, un cinéma… Le tout est bâti au milieu de la nature.
L’usine a fermé en janvier 2002 et elle employait encore 840 personnes. Deux bâtiments (cantine et bâtiment d’usine) sont inscrits comme monuments historiques en 2014 et l’ensemble de l’ancienne cité est labellisé comme Patrimoine remarquable du XXe siècle. Le périmètre de protection des monuments historiques a été adapté de manière à embrasser l’ensemble de la cité.
Troisième jour : Bures – Nancy
Si les deux premières journées ont bénéficié d’un temps ensoleillé, ce mercredi matin, il pleut à grosses gouttes et il faut sortir les pélerines. Mais cela n’arrête pas les cyclos qui vont emprunter la voie verte dans l’autre sens, en direction de Nancy.
Le trajet suit la vallée du Sânon et le bassin salifère avec ses sites industriels en rapport avec le sel : salines à Einville et Dombasle (et anciennes salines à Maixe et Sommerviller), mine de sel à Varangéville (dernière mine en activité en France) et usines chimiques à Dombasle et La Madeleine (commune de Laneuveville-devant-Nancy). Au passage, on aperçoit aussi la basilique gothique de Saint-Nicolas-de-Port, puis à Jarville l’église Bonsecours où sont inhumés le roi Stanislas et son épouse.
Entre temps, les Déodatiens ont été rejoints à Einville par des membres du club Coeur et Santé de Lunéville, puis à la Madeleine par un groupe de celui de Nancy qui a préparé un goûter fort apprécié.
A cet endroit nous rencontrons trois cyclotouristes partis la veille de Wissembourg et qui ont dormi à Gondrexange où nous sommes passé le mardi. Ils se rendent à Hendaye où ils comptent arriver le 30 juin, soit pas moins de 1300 km à parcourir en 12 jours !
Ensuite, les Nancéiens vont conduire un peloton fort de 30 personnes vers Nancy et lui faire visiter la place Stanislas (avec une photo de groupe) puis la vieille ville (passage dans la Grand rue avec le palais ducal et la porte de la Craffe puis petite visite à l’église des Cordeliers).
Après le repas pris au bord du canal, il reste à « remonter » vers Bures (seulement 60 m de dénivelé !), accompagnés par le groupe des Lunévillois jusqu’au port d’Einville. Mais, contrairement au trajet aller, il n’y a pas de pluie.
Quatrième jour : Bures – Saint-Dié
Le jeudi, c’est le retour en Déodatie avec un trajet inverse de celui du lundi.
La pause repas a lieu à Gélacourt dans une salle mise à notre disposition par le maire, Alain Thiery, que nous remercions pour son accueil. La particularité de la commune c’est d’être sur la voie de la 2ème DB qui part de Saint-Martin-de-Varreville dans le département de la Manche. Cette commune située dans le secteur d’Utah Beach à 982 km de Gélacourt, comme le rappelle une borne située au entre du village entre la mairie et l’église, est le lieu de débarquement du général Leclerc et de ses hommes le .
Nous rejoignons ensuite à Baccarat et la vallée de la Meurthe que chacun remonte jusqu’à son domicile, avec les mêmes arrêts qu’à l’aller.
En attendant l’édition 2025 des quatre jours cyclistes, les participants vont reprendre dès lundi leurs activités habituelles au sein du club, participer à partir de mardi 25 à la deuxième phase de Déo Défib’ et se retrouver le jeudi 27 pour leur traditionnel repas de fin d’année en l’honneur des bénévoles. Des bénévoles qui ont, plus que les autres années, donné beaucoup de leur temps pour la mise en place des différentes activités du club (encadrement activités physiques adaptées, Semaine du Coeur, apprentissage des gestes qui sauvent et Parcours du Coeur notamment).