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AVC : facteurs de risque, prévention et prise en charge

Affiche sur les 3 principaux signes d'un AVC : déformation de la bouche, faiblesse d'un mebre et troubles de la parole

Affiche sur les 3 principaux signes d’un AVC

 

Les facteurs de risque des AVC

Dix facteurs de risques déterminés par le mode de vie (et donc potentiellement modifiables) sont associés à la survenue de 90% des AVC :

  • L’antécédent d’hypertension artérielle, qui contribue à 40% au risque d’AVC (risque multiplié par 2, et par 5 chez les moins de 55 ans) ;
  • Le tabagisme, qui triple le risque d’AVC ;
  • L’obésité abdominale, évaluée par le rapport du tour de taille/tour de hanche, qui contribue à hauteur de 36% à l’AVC ;
  • Une alimentation non équilibréecontribue à hauteur de 33% au risque d’AVC ;
  • Le manque d’activité physique ;
  • La consommation d’alcool ;
  • La fibrillation atriale, qui est le premier facteur de risque d’origine cardiaque, avec un risque multiplié par 4 ;
  • Les facteurs psychosociaux(stress, dépression, isolement social…) ;
  • Un diabète, pour l’AVC ischémique ;
  • Une concentration trop élevée d’un ou plusieurs lipides présents dans le sang (cholestérol, triglycérides…).

 

Comment éviter les AVC

Pour chacun, prévenir l’AVC, c’est d’abord aller vers des habitudes de vie qui réduisent les risques liés au mode de vie :

  • adopter une alimentation équilibrée, consommer des fruits et légumes, réduire sa consommation de sel ;
  • Pratiquer régulièrement une activité physique : au moins 30 mn par jour, 5 jours ou plus par semaine ;
  • Perdre du poids en cas de surpoids ;
  • Éviter de fumer. Pour arrêter de fumer, une aide est possible au 3989 et sur https://www.tabac-info-service.fr/) ;
  • Limiter sa consommation d’alcool ;
  • Réduire son stress ;
  • Préserver son sommeil.

Prévenir l’AVC, c’est aussi :

  • Surveiller, maîtriser une hypertension artérielle, une hypercholesterolémie, un diabète;
  • Suivre un traitement préventif de récidive d’AVC, ou pour prévenir le risque de complication vasculaire cérébrale d’une maladie cardiaque comme la fibrillation atriale.

Pour agir, le gouvernement déploie de nombreuses initiatives et mesures afin de limiter les risques d’AVC et améliorer sa prise en charge. De plus, localement, les agences régionales de santé élaborent et mettent en œuvre les stratégies adaptées à leurs territoires et prenant en compte les déterminants régionaux des maladies cérébro-cardio vasculaires.

Quelques mesures phares :

  • Pour lutter contre le tabagisme, de nombreuses mesures, inclues pour la plupart dans le programme national de réduction du tabagisme (https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_annuel_pnrt_2017.pdf) ont été mises en place pour inciter les personnes à arrêter de fumer : augmentation du prix du paquet, paquet neutre, campagnes de sensibilisation… ;
  • Pour inciter à une alimentation équilibrée, la loi Santé a introduit l’étiquetage nutritionnel des aliments. Par ailleurs, le Plan National Nutrition Santé (ou PNNS) vise à prévenir les risques de diabète et de pathologies cardio-neuro-vasculaires du futur adulte en luttant contre l’obésité chez l’enfant (http://www.mangerbouger.fr/PNNS);
  • La prescription médicale de l’activité physique (« sport sur ordonnance ») vise à développer la pratique sportive pour les personnes atteintes d’une affection de longue durée – ALD (une activité physique régulière diminue d’un tiers le risque d’AVC);
  • La rémunération sur objectifs de santé publique des médecins traitants (convention médicale 2016-2021) vise à mobiliser davantage les généralistes en fixant des objectifs de prévention des maladies cardio-neurovasculaires ;
  • Pour améliorer la prise en charge, 135 filières de soins d’urgence spécialisés pour l’AVC (les unités neuro-vasculaires – UNV), ainsi que des structures d’urgence associées à cette prise en charge appuyée sur la télémédecine accueillent les patients 24h/24 et 7j/7 avec un personnel pluri-professionnel adapté.

 

La filière de soin dans le Grand Est

  • une filière d’urgence pré-hospitalière permettant aux patients victimes d’un AVC d’être acheminés vers la structure de prise en charge la plus proche.
  • des Unités Neuro-Vasculaires (UNV) : 3 sur le territoire alsacien (Strasbourg, Colmar et Mulhouse), 2 sur le territoire champardennais (Reims et Troyes) et 5 sur le territoire lorrain (Nancy, Metz, Forbach, Épinal-Remiremont et Bar-le-Duc – Verdun).

Une UNV est une unité dédiée à la prise en charge des AVC, fonctionnant avec une équipe spécialisée et pluridisciplinaire associant neurologues, infirmières, aides-soignantes, orthophonistes, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, neuropsychologues, assistantes sociales.

  • la mise en place d’un dispositif de Télé-AVC dans certains établissements hospitaliers: les CH de Verdun, Bar-le-Duc, Neufchâteau, Saint Dié et Mont-St-Martin en lien avec l’UNV du CHRU de Nancy ; le CH de Charleville-Mézières en lien avec l’UNV du CHU de Reims ; et le CH de Langres en lien avec l’UNV du CHU de Dijon).

La téléAVC permet au professionnel de santé, en charge du patient suspect ou victime d’un AVC, de solliciter à distance l’avis d’un expert, neurologue ou radiologue, travaillant dans une UNV du territoire. Le neurologue décide de la réalisation d’un examen d’imagerie (IRM cérébrale de haute qualité) et de l’opportunité de réaliser un acte de thrombolyse (injection d’un traitement au patient qui permet de dissoudre le caillot responsable de l’AVC)

  • des services de soins de suite et de réadaptation permettant une rééducation adaptée aux besoins et aux capacités des patients : 29 bénéficient d’une mention spécialisée système nerveux,
  • des consultations pluridisciplinaires pour améliorer le suivi post-AVC.

 

Source : Agence Régionale de Santé du Grand Est

Pour en savoir plus sur les AVC :

La prévention des maladies cardiovasculaires, ça marche

L’exemple finlandais

Vue aérienne du Parc Naturel de Koli en Karélie du Nord (forêts et lacs)

Source : Parc Naturel de Koli en Karélie du Nord.

Le constat

La Finlande était, à la fin des années 1960, le pays où l’on mourrait le plus de coronaropathie et autres maladies cardio-vasculaires. Pour enrayer l’épidémie, les autorités ont lancé en 1972 le programme North Karelia Project agissant sur les 3 principaux facteurs de risques connu à l’époque : le tabac, l’hypertension,  l’hypercholestérolémie.

L’objectif

Changer les comportements à travers des interventions communautaires, un dépistage systématique des personnes à risques et une prise en charge médicamenteuse.

Les résultats

En 40 ans, la mortalité par coronaropathie a diminué de 82 % chez les hommes entre 35 et 64 ans et de 84 % chez les femmes !

Par ailleurs, la Finlande a adopté dès 1976 des lois anti-tabac. Aujourd’hui, elle est l’un des pays d’Europe où le tabagisme est le plus faible.

Cette expérience finlandaise prouve l’efficacité des programmes de prévention auprès du grand public.

D’après un communiqué de la Fédération Française de Cardiologie d’après une étude de P. Jouhsilahti et collaborateurs publiée en 2016 dans British Médical Journal.

Une étude française

Vue de la Place du Capitole à Toulouse

Le Capitole de Toulouse. Source : Office de Tourisme de Toulouse

Publiée en août 2017, démontre que des mesures de prévention simples permettent d’assurer une espérance de vie plus grande et un meilleur pronostic cardio-vasculaire.

Les facteurs de risque de l’infarctus du myocarde sont parfaitement identifiés. Certains sont liés à des comportements comme le tabagisme, la nutrition, l’exercice physique, la consommation exagérée d’alcool ou l’obésité. D’autres facteurs de risque ont des déterminismes complexes comme la pression artérielle, le mauvais cholestérol LDL, le bon cholestérol HDL et le diabète. Les facteurs qualitatifs nutritionnels sont importants pour lutter contre l’athérosclérose. Il s’agit de la consommation des graisses saturées, mono-insaturées, poly-insaturées, de la consommation de sucre, de sel, de fibres, de fruits, de légumes, et de poissons.

Comment s’est déroulée l’étude ?

À partir d’une cohorte de 3 402 sujets âgés de 35 à 64 ans, l’équipe du Pr Jean Ferrières, Président de l’association de cardiologie Midi-Pyrénées et cardiologue au CHU de Toulouse a sélectionné 1 046 sujets qui avaient rempli un questionnaire nutritionnel quantitatif et qualitatif détaillé. Tous ces sujets ont été suivis pendant en moyenne 18 ans à la recherche des complications. 186 décès ont été enregistrés, dont 93 décès par cancer, 41 décès par maladies cardio-vasculaires et 52 décès d’autres causes.

Les résultats :

Plusieurs facteurs sont associées à une plus grande mortalité totale et cardio-vasculaire : l’âge, le sexe masculin, habiter dans le Nord de la France, le tabagisme, l’hypertension artérielle, la glycémie élevée, une faible consommation d’acides gras poly-insaturés.

De manière symétrique, un faible niveau d’éducation, une consommation exagérée d’alcool, une sédentarité importante, une obésité marquée et des taux bas de bon cholestérol HDL sont associés à une augmentation de la mortalité totale.

Dans un modèle qui tient compte de l’ensemble des paramètres enregistrés, les sujets qui sont les moins adhérents aux mesures préventives ont 3 fois plus de risque de décéder de maladie cardio-vasculaire et 2 fois plus de risque de mourir.

L’équipe a extrapolé les résultats à la population française : si les sujets ayant un comportement de prévention non approprié venaient à changer de mode de vie et à se traiter si nécessaire, on éviterait 90 702 décès cardio-vasculaires et 419 020 décès toutes causes sur une période de 18 ans. En effet, les mesures préventives cardio-vasculaires permettent d’éviter un nombre très important de décès par cancer car certains facteurs de risque comme le tabagisme, la sédentarité et l’obésité sont communs aux deux maladies.

D’après un communiqué de la FFC d’après une étude de l’équipe du Professeur Jean Ferrière (Toulouse) récemment publiée dans le Canadian Journal of Cardiology.

 

Maladies cardiovasculaires et cancer du sein chez la femme : même combat

Photo d'activité physique sur vélo avec Octobre rose

Activité physique avec Octobre rose

Fin septembre, la Fédération Française de Cardiologie lançait à l’occasion de la Journée mondiale du cœur une campagne alertant les femmes sur des symptômes pouvant révéler un infarctus. Méconnus, ils sont en effet souvent différents de ceux ressentis par les hommes : sensation d’épuisement, essoufflement à l’effort et nausées, et près de la moitié des femmes de moins de 60 ans victimes d’un infarctus du myocarde ne présentent pas les symptômes classiques chez les hommes, et en particulier la douleur dans la poitrine irradiant le bras gauche et la mâchoire.

De son côté, la Ligue contre le cancer, a lancé depuis quelques années Octobre Rose sa campagne de sensibilisation sur le cancer du sein. Ce cancer touche également la femme jeune.

A première vue, ces deux maladies ne paraissent pas avoir de point commun. Et pourtant, elles en ont un : elles partagent une « arme » de prévention efficace, l’exercice dont la pratique régulière a fait ses preuves dans ces deux pathologies… Avec une même recommandation : mesdames, pratiquez chaque jour au moins 30 minutes d’activité soutenue. Une activité également bénéfique dans la prévention d’autres cancers. Et ce samedi de nombreuses femmes, mais aussi quelques hommes, ont mis cette recommandation en application en pédalant sur les vélos installés sur la place de la cathédrale.

Photo d'activité sur vélo place de la cathédrale

Par ailleurs, d’autres liens existent entre le cancer du sein et l’infarctus de la femme puisque que ce dernier est favorisé par certains traitements comme la radiothérapie thoracique.

Deux bonnes raisons de faire de l’exercice régulièrement.