La prévention des maladies cardiovasculaires, ça marche

L’exemple finlandais

Vue aérienne du Parc Naturel de Koli en Karélie du Nord (forêts et lacs)

Source : Parc Naturel de Koli en Karélie du Nord.

Le constat

La Finlande était, à la fin des années 1960, le pays où l’on mourrait le plus de coronaropathie et autres maladies cardio-vasculaires. Pour enrayer l’épidémie, les autorités ont lancé en 1972 le programme North Karelia Project agissant sur les 3 principaux facteurs de risques connu à l’époque : le tabac, l’hypertension,  l’hypercholestérolémie.

L’objectif

Changer les comportements à travers des interventions communautaires, un dépistage systématique des personnes à risques et une prise en charge médicamenteuse.

Les résultats

En 40 ans, la mortalité par coronaropathie a diminué de 82 % chez les hommes entre 35 et 64 ans et de 84 % chez les femmes !

Par ailleurs, la Finlande a adopté dès 1976 des lois anti-tabac. Aujourd’hui, elle est l’un des pays d’Europe où le tabagisme est le plus faible.

Cette expérience finlandaise prouve l’efficacité des programmes de prévention auprès du grand public.

D’après un communiqué de la Fédération Française de Cardiologie d’après une étude de P. Jouhsilahti et collaborateurs publiée en 2016 dans British Médical Journal.

Une étude française

Vue de la Place du Capitole à Toulouse

Le Capitole de Toulouse. Source : Office de Tourisme de Toulouse

Publiée en août 2017, démontre que des mesures de prévention simples permettent d’assurer une espérance de vie plus grande et un meilleur pronostic cardio-vasculaire.

Les facteurs de risque de l’infarctus du myocarde sont parfaitement identifiés. Certains sont liés à des comportements comme le tabagisme, la nutrition, l’exercice physique, la consommation exagérée d’alcool ou l’obésité. D’autres facteurs de risque ont des déterminismes complexes comme la pression artérielle, le mauvais cholestérol LDL, le bon cholestérol HDL et le diabète. Les facteurs qualitatifs nutritionnels sont importants pour lutter contre l’athérosclérose. Il s’agit de la consommation des graisses saturées, mono-insaturées, poly-insaturées, de la consommation de sucre, de sel, de fibres, de fruits, de légumes, et de poissons.

Comment s’est déroulée l’étude ?

À partir d’une cohorte de 3 402 sujets âgés de 35 à 64 ans, l’équipe du Pr Jean Ferrières, Président de l’association de cardiologie Midi-Pyrénées et cardiologue au CHU de Toulouse a sélectionné 1 046 sujets qui avaient rempli un questionnaire nutritionnel quantitatif et qualitatif détaillé. Tous ces sujets ont été suivis pendant en moyenne 18 ans à la recherche des complications. 186 décès ont été enregistrés, dont 93 décès par cancer, 41 décès par maladies cardio-vasculaires et 52 décès d’autres causes.

Les résultats :

Plusieurs facteurs sont associées à une plus grande mortalité totale et cardio-vasculaire : l’âge, le sexe masculin, habiter dans le Nord de la France, le tabagisme, l’hypertension artérielle, la glycémie élevée, une faible consommation d’acides gras poly-insaturés.

De manière symétrique, un faible niveau d’éducation, une consommation exagérée d’alcool, une sédentarité importante, une obésité marquée et des taux bas de bon cholestérol HDL sont associés à une augmentation de la mortalité totale.

Dans un modèle qui tient compte de l’ensemble des paramètres enregistrés, les sujets qui sont les moins adhérents aux mesures préventives ont 3 fois plus de risque de décéder de maladie cardio-vasculaire et 2 fois plus de risque de mourir.

L’équipe a extrapolé les résultats à la population française : si les sujets ayant un comportement de prévention non approprié venaient à changer de mode de vie et à se traiter si nécessaire, on éviterait 90 702 décès cardio-vasculaires et 419 020 décès toutes causes sur une période de 18 ans. En effet, les mesures préventives cardio-vasculaires permettent d’éviter un nombre très important de décès par cancer car certains facteurs de risque comme le tabagisme, la sédentarité et l’obésité sont communs aux deux maladies.

D’après un communiqué de la FFC d’après une étude de l’équipe du Professeur Jean Ferrière (Toulouse) récemment publiée dans le Canadian Journal of Cardiology.

 

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