Étiquette - maladies cardiovasculaires

Cœur et stress, une nouvelle brochure de la FFC

la Fédération Française de Cardiologie (FFC) a publié fin 2018 dans le cadre de son Observatoire du cœur des Français une brochure sur « Cœur et stress ».

Qu’est-ce que le stress ?

C’est une réaction physiologique qui peut se révéler à la longue souvent toxique. Outre son impact sur l’hygiène de vie : insomnie, tabagisme, mauvaise alimentation, sédentarité ou encore prise de poids, le stress représente un facteur de risque cardiovasculaire.

Les trois phases du stress : alarme, résistance et épuisement

Les différents types de stress et leurs conséquences sur le cœur

Il existe deux types de stress qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur la santé : le stress aigu (une émotion intense et brutale) et le stress chronique (une exposition dans la durée).

Le premier type de stress a un effet direct sur le fonctionnement du cœur en provoquant une augmentation des besoins en sang et, parallèlement, une diminution des apports et un risque de formation de caillots. Ce qui peut conduire à un infarctus du myocarde et, par conséquent, à l’arrêt cardiaque.

les symptômes du stress aigu : crampes, tremblements, essoufflement, sueurs, palpitations, angoisse et sensation de panique

Le deuxième type de stress a non seulement une incidence sur la sante psychique (difficulté a contrôler les émotions, anxiété, agressivité…) mais il a également un effet néfaste sur les facteurs de risque cardiovasculaire.

Il peut favoriser voire aggraver l’hypertension artérielle, provoquer des modifications lipidiques qui augmentent le mauvais cholestérol et diminuent le bon, favoriser la prise de poids en particulier chez les personnes en situation de surpoids et accentuer la sédentarité de certaines personnes, celle-ci aggravant à son tour les effets du stress.

Mécanismes du stress sur le cœur : action du stress sur le cerveau au niveau de l’hypophyse puis stimulation de la production de globules blancs ;, initiation de la plaque d'athérome dans les artères et risque d'obstruction artérielle

Mécanismes du stress sur le cœur

Par ailleurs, celui-ci n’épargne pas les femmes bien au contraire. Sur le plan physiologique, leurs artères coronaires sont plus petites, ce qui les rend plus vulnérables aux spasmes déclenchés par le stress. Concrètement, il peut resserrer les petits vaisseaux sanguins qui nourrissent le cœur, et provoquer un mécanisme d’inflammation plus fort chez la femme. il y a un risque majoré de 40% face aux maladies cardiovasculaires pour celles qui déclarent éprouver un stress au travail.

Comment réduire l’impact du stress sur le cœur?

Si le stress est déclenché par des facteurs extérieurs difficiles à maîtriser (maladie d’un proche, travail…), il faut agir sur les autres facteurs de risque cardiovasculaire que sont le tabac, la sédentarité, l’abus d’alcool et une alimentation peu équilibrée. Par ailleurs, il est possible d’apprendre à gérer son stress. Enfin, il faut pratiquer une activité physique d’au moins 30 minutes par jour pour se changer les idées, sans oublier des moments de détente : lire, écouter de la musique, se promener en plein air et même pour rire. Ces effets sont l’exact contraire de ceux du stress : le rire stabilise le rythme cardiaque, diminue la pression artérielle et réduit la production de cortisol, principale hormone du stress.
Outre une bonne hygiène de vie, il faut également ne pas hésiter à se fixer des limites dans le cadre du travail (se déconnecter) et à parler avec son entourage afin d’exprimer ses émotions. Il est également possible d’apprendre à se détendre et à mieux respirer avec des méthodes comme la sophrologie, la relaxation et le yoga.

Evaluez votre niveau de stress : Evaluez le niveau de votre stress

Page de garde de l'Observatoire du cœur des Français N°5

Pour en savoir plus : L’observatoire du cœur des Français, N°5 : https://www.fedecardio.org/sites/default/files/image_article/FFC-Observatoire-du-coeur-Coeur-et-stress-18-09-18.pdf

 

Les maladies liées au tabac dans la région Grand Est

Schéma des pathologies cardiorespiratoires liées au tabac

Pathologies cardiorespiratoires liées au tabac

Dans un précédent article nous avons présenté les chiffres du tabagisme publiés récemment dans le Bulletin de Santé Publique (BSP) du Grand Est : https://coeuretsante.deodatie.fr/2019/02/09/le-tabagisme-dans-la-region-grand-est-donnees-globales/

Le BSP confirme qu’en raison « d’habitudes tabagiques fréquentes, le Grand Est présente une incidence et une mortalité élevées pour les trois pathologies les plus associées au tabac » : cancer du poumon, bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et cardiopathies ischémiques (infarctus).

Au sein de la région Grand Est, il existe de fortes disparités entre les départements : la Moselle, la Meurthe-et-Moselle et les Ardennes présentent les situations les plus préoccupantes. Les Vosges se situent dans la deuxième moitié du tableau, parmi les départements les moins touchés.

Le cancer du poumon a une incidence et une mortalité élevées dans le Grand Est

Incidence du cancer du poumon

C’est le cancer le plus fréquent dans le monde et la consommation de tabac en est le principal facteur de risque. Il est trois fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes avec taux d’incidence annuelle brute 93,2 pour 100 000 personnes-années contre 33,7 chez les femmes. Après standardisation sur la population mondiale, il est de 17,9 pour 100 000 personnes-années pour les femmes et 51,8 pour les hommes.

Selon ce critère, chez les femmes et avec une incidence de 18,8 pour 100 000 personnes-années, le Grand Est derrière la Corse (26,0), l’Occitanie (19,9) et l’Île-de-France (19,4). Chez les hommes, le Grand Est (57,7) est deuxième derrière les Hauts-de-France (63,3).

Carte des taux régionaux d’incidence du cancer du poumon selon le sexe en 2007-2016

Taux régionaux d’incidence du cancer du poumon selon le sexe en 2007-2016

Au sein de la région Grand Est, les Vosges font partie des départements les moins touchés, mais se situent cependant au dessus de la moyenne nationale, seuls les départements alsaciens ayant des taux inférieurs à cette moyenne.

Tableaux des Taux départementaux d’incidence du cancer du poumon selon le sexe en 2007-2016 dans le Grand Est

Taux départementaux d’incidence du cancer du poumon selon le sexe en 2007-2016 dans le Grand Est.

Mortalité par cancer du poumon

En ce qui concerne la mortalité par cancer du poumon le Grand Est est la deuxième région pour les femmes (derrière la Corse) comme pour les hommes (derrière les Hauts-de-France).

Carte des taux régionaux de mortalité par cancer du poumon selon le sexe en 2007-2014

Taux régionaux de mortalité par cancer du poumon selon le sexe en 2007-2014

Cependant, au niveau de notre région les Vosges font partie des départements les moins touchés (pour les femmes, sixième « place » dans l’ordre décroissant et pour les hommes  huitième place).

Tableaux des taux départementaux de mortalité par cancer du poumon selon le sexe en 2007-2014

Taux départementaux de mortalité par cancer du poumon selon le sexe en 2007-2014

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est source d’hospitalisations nombreuses et d’une mortalité importante

C’est une maladie respiratoire chronique, attribuable au tabagisme dans plus de 80 % des cas et qui reste sous-diagnostiquée et méconnue dans la population française.

Les hospitalisations pour exacerbations de BPCO 

Les exacerbations de BPCO sont un facteur de mauvais pronostic sur l’évolution de la maladie. Les plus  sévères nécessitent une hospitalisation. Une partie de ces hospitalisations pourraient être évitées grâce à une prise en charge optimale dès le début des signes d’aggravation.

En 2015, tous sexes confondus, le taux d’hospitalisation est  de 22,1 hospitalisations pour 10 000 habitants âgés de 25 ans ou plus. Le Grand Est (28,3) se situe derrière les Hauts-de-France (31,7) et La Réunion (29,7).

Carte des taux régionaux d'hospitalisation pour exacerbation de BPCO en 2015

Taux régionaux d’hospitalisation pour exacerbation de BPCO en 2015

La mortalité par BPCO

La BPCO est globalement sous-diagnostiquée et sous-déclarée sur les certificats de décès.
En 2013-2014, tous sexes confondus, le taux annuel de mortalité par BPCO s’élevait pour la France à 29,0 décès pour 100 000 habitants âgés de 45 ans ou plus : 46,6 à La Réunion, 37,7 dans les Hauts-de-France et 36,7 dans le Grand Est.

Carte des Taux régionaux de mortalité par BPCO en 2013-2014

Taux régionaux de mortalité par BPCO en 2013-2014

La mortalité liée aux principales pathologies associées au tabagisme est très importante dans le Grand Est

L’estimation peut se faire à partir du nombre des décès pour les principales pathologies pour lesquelles le tabac est un facteur de risque important, même si d’autres facteurs peuvent intervenir.

Entre 2013 et 2015, le taux de mortalité par cancer du poumon, cardiopathie ischémique (dont l’infarctus) et BPCO s’élevait pour la France à 124,0 pour 100 000 habitants. Il était 3 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes (200,5 pour 100 000 habitants contre 69,3).

Chez les femmes, le taux standardisé de mortalité variait de 33,2 pour 100 00 habitants à la Martinique à 81,0 dans le Grand Est.

Chez les hommes, le taux standardisé de mortalité était de 237,2 dans le Grand Est, deuxième région la plus touchée derrière les Hauts-de-France (253,5).

Au sein de la région Grand Est, le département des Vosges a un taux qui se situe à 79,6 pour les femmes et à 231,5 pour les hommes.

Tableaux des taux départementaux de mortalité par cancer du poumon, BPCO et cardiopathie ischémique

Taux départementaux de mortalité par cancer du poumon, BPCO et cardiopathie ischémique

Source : tous les tableaux et cartes de cet article sont issus du Bulletin de Santé Publique du Grand Est paru fin janvier 2019.

La prévention des maladies cardiovasculaires, ça marche

L’exemple finlandais

Vue aérienne du Parc Naturel de Koli en Karélie du Nord (forêts et lacs)

Source : Parc Naturel de Koli en Karélie du Nord.

Le constat

La Finlande était, à la fin des années 1960, le pays où l’on mourrait le plus de coronaropathie et autres maladies cardio-vasculaires. Pour enrayer l’épidémie, les autorités ont lancé en 1972 le programme North Karelia Project agissant sur les 3 principaux facteurs de risques connu à l’époque : le tabac, l’hypertension,  l’hypercholestérolémie.

L’objectif

Changer les comportements à travers des interventions communautaires, un dépistage systématique des personnes à risques et une prise en charge médicamenteuse.

Les résultats

En 40 ans, la mortalité par coronaropathie a diminué de 82 % chez les hommes entre 35 et 64 ans et de 84 % chez les femmes !

Par ailleurs, la Finlande a adopté dès 1976 des lois anti-tabac. Aujourd’hui, elle est l’un des pays d’Europe où le tabagisme est le plus faible.

Cette expérience finlandaise prouve l’efficacité des programmes de prévention auprès du grand public.

D’après un communiqué de la Fédération Française de Cardiologie d’après une étude de P. Jouhsilahti et collaborateurs publiée en 2016 dans British Médical Journal.

Une étude française

Vue de la Place du Capitole à Toulouse

Le Capitole de Toulouse. Source : Office de Tourisme de Toulouse

Publiée en août 2017, démontre que des mesures de prévention simples permettent d’assurer une espérance de vie plus grande et un meilleur pronostic cardio-vasculaire.

Les facteurs de risque de l’infarctus du myocarde sont parfaitement identifiés. Certains sont liés à des comportements comme le tabagisme, la nutrition, l’exercice physique, la consommation exagérée d’alcool ou l’obésité. D’autres facteurs de risque ont des déterminismes complexes comme la pression artérielle, le mauvais cholestérol LDL, le bon cholestérol HDL et le diabète. Les facteurs qualitatifs nutritionnels sont importants pour lutter contre l’athérosclérose. Il s’agit de la consommation des graisses saturées, mono-insaturées, poly-insaturées, de la consommation de sucre, de sel, de fibres, de fruits, de légumes, et de poissons.

Comment s’est déroulée l’étude ?

À partir d’une cohorte de 3 402 sujets âgés de 35 à 64 ans, l’équipe du Pr Jean Ferrières, Président de l’association de cardiologie Midi-Pyrénées et cardiologue au CHU de Toulouse a sélectionné 1 046 sujets qui avaient rempli un questionnaire nutritionnel quantitatif et qualitatif détaillé. Tous ces sujets ont été suivis pendant en moyenne 18 ans à la recherche des complications. 186 décès ont été enregistrés, dont 93 décès par cancer, 41 décès par maladies cardio-vasculaires et 52 décès d’autres causes.

Les résultats :

Plusieurs facteurs sont associées à une plus grande mortalité totale et cardio-vasculaire : l’âge, le sexe masculin, habiter dans le Nord de la France, le tabagisme, l’hypertension artérielle, la glycémie élevée, une faible consommation d’acides gras poly-insaturés.

De manière symétrique, un faible niveau d’éducation, une consommation exagérée d’alcool, une sédentarité importante, une obésité marquée et des taux bas de bon cholestérol HDL sont associés à une augmentation de la mortalité totale.

Dans un modèle qui tient compte de l’ensemble des paramètres enregistrés, les sujets qui sont les moins adhérents aux mesures préventives ont 3 fois plus de risque de décéder de maladie cardio-vasculaire et 2 fois plus de risque de mourir.

L’équipe a extrapolé les résultats à la population française : si les sujets ayant un comportement de prévention non approprié venaient à changer de mode de vie et à se traiter si nécessaire, on éviterait 90 702 décès cardio-vasculaires et 419 020 décès toutes causes sur une période de 18 ans. En effet, les mesures préventives cardio-vasculaires permettent d’éviter un nombre très important de décès par cancer car certains facteurs de risque comme le tabagisme, la sédentarité et l’obésité sont communs aux deux maladies.

D’après un communiqué de la FFC d’après une étude de l’équipe du Professeur Jean Ferrière (Toulouse) récemment publiée dans le Canadian Journal of Cardiology.

 

Événements cardiaques et météo

Photo de la Vanne de Pierre sous la neige

La Vanne de Pierre sous la neige

Des études ont montré l’influence de la météo sur les événements cardiovasculaires.

Globalement, en Europe, la mortalité est plus grande en hiver qu’en été (+16%). Cela s’explique en partie par les infections respiratoires dont la grippe. Mais ce phénomène est également observé pour les maladies cardiovasculaires avec une plus grande fréquence et une plus grande sévérité de l’insuffisance cardiaque et des maladies coronariennes.

Mais il a également été noté que pendant l’été, les maladies cardiaques peuvent être plus sévères par rapport au printemps ou à l’automne.

En hiver, des modifications sont observées sur les facteurs de risque qui présentent des valeurs plus élevées : poids, tension artérielle, taux de cholestérol.

Et certains groupes de population sont plus sensibles aux variations de température dans la journée :  les femmes, les personnes âgées, les insuffisants cardiaques, les patients diabétiques ou hypertendus.

Graphique des variations saisonnières de mortalité des insuffisants cardiaques

Variation saisonnière de la mortalité et des hospitalisations dans l’insuffisance cardiaque chronique. Etude chez 138 602 patients (Pr Gibelin-CHU de Nice)

 

Concertant les insuffisants cardiaques plusieurs facteurs ont été incriminés : baisse de la température, diminution de l’activité, augmentation  de la pollution, baisse de la luminosité avec diminution de la vitamine D, grippe et infections respiratoires.

Pour les infarctus, il y a également des variations dans la journée avec un pic entre 6 h et midi. Mais les variations de températures ont aussi un effet néfaste : une baisse de 10 °C dans la journée est associée à une augmentation de 19 % des infarctus chez les patients de plus de 65 ans.

Pour  limiter les risques, il convient de respecter les conseils publiés sur ce site le 31 décembre dernier :

Pour une reprise sans risque de l’activité physique et sportive