La prise en charge d’un arrêt cardiaque inopiné
Elle dépend de plusieurs facteurs, en dehors de l’action des services spécialisés dans le secours aux victimes et les professionnels de santé hospitaliers :
- le nombre de personnes formées aux gestes qui sauvent au sein de la population
- le temps d’accès à la défibrillation qui est lié au nombre a et la disponibilité des DAE.
De ces éléments dépend le taux de survie à un arrêt cardiaque. Celui-ci varie beaucoup d’un pays à l’autre, d’un territoire à l’autre. Et, s’il existe des taux de survie très importants comme dans les casinos de Las Végas (75 %), les aéroports (65 %) ou même en Grande Bretagne (près de 30%), on est loin de ces chiffres en France (moins de 10%) malgré les progrès observés ces dix dernières années.
La législation
Le décret du 4 mai 2007
Publié au Journal Officiel le 5 mai, il a ouvert la porte à une meilleure prise en charge de l’arrêt cardiaque en permettant à chacun, et non plus aux seuls professionnels de santé et secouristes d’utiliser un défibrillateur automatique externe (DAE).
En voici les articles essentiels :
« Art. R. 6311-14. – Les défibrillateurs automatisés externes, […] sont un dispositif médical dont la mise sur le marché est autorisée suivant les dispositions du titre Ier du livre II de la partie V du présent code et permettant d’effectuer :
1° L’analyse automatique de l’activité électrique du myocarde d’une personne victime d’un arrêt circulatoire afin de déceler une fibrillation ventriculaire ou certaines tachycardies ventriculaires ;
2° Le chargement automatique de l’appareil lorsque l’analyse mentionnée ci-dessus est positive et la délivrance de chocs électriques externes transthoraciques, d’intensité appropriée, dans le but de parvenir à restaurer une activité circulatoire. Chaque choc est déclenché soit par l’opérateur en cas d’utilisation du défibrillateur semi-automatique, soit automatiquement en cas d’utilisation du défibrillateur entièrement automatique ; […]
« Art. R. 6311-15. – Toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe […].»
Pour lire le décret dans son intégralité : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000278696&categorieLien=id
Les autre textes
Le décret de 2007 a été complété par d’autres textes. Les derniers ont été publiés en 2018. Ils concernent l’implantation et la maintenance des DAE et ont fait l’objet d’articles sur notre site :
- loi du 28 juin 2018 : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/07/05/defibrillateurs-une-nouvelle-loi-publiee-au-journal-officiel-le-28-juin-2018/
- décret du 19 décembre : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/12/21/defibrillateurs-le-pere-noel-apporte-un-nouveau-decret-dans-sa-hotte/
Qu’en est-il en Déodatie ?
L’implantation des DAE
Le décret du 4 mai 2007 a conduit le club Cœur et Santé de Saint-Dié à lancer le projet Défidéo, porté depuis 2008 par le Pays de la Déodatie et qui a permis installation de près d’une centaine de DAE, dont les derniers en juillet 2018 : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/07/05/remise-de-9-nouveaux-defibrillateurs-dans-le-cadre-du-projet-defideo-le-3-juillet/.
D’autres appareils ont été installés dans des enceintes sportives, maisons de retraites, maisons de quartier, entreprises, commerces, pharmacies… Mais ils ne sont pas accessibles au public 24 h sur 24 ce qui limite leur utilisation. Et toutes les communes sont pas encore équipées ou, en particulier pour les plus importantes, ne le sont qu’insuffisamment.
La formation aux gestes qui sauvent
Si un Français sur deux dit avoir déjà bénéficié d’une formation, seul un sur deux déclare être tout à fait apte à réagir face à un arrêt cardiaque (sondage Croix Rouge-IFOP publié en décembre 2016).
En ce qui concerne la Déodatie, le Club Cœur et Santé de Saint-Dié, a poursuivi ses actions de formation aux gestes qui sauvent pour le grand public dans de nombreuses communes, en lien avec les mairies et avec ses partenaires (sapeurs-pompiers, organismes de formation au secourisme). A Saint-Dié la prochaine réunion aura lieu le jeudi 16 mai à l’Espace François Mitterrand. Plus d’information et formulaire inscription sur ce lien : https://coeuretsante.deodatie.fr/2019/04/06/formation-gratuite-a-la-prise-en-charge-de-larret-cardiaque-le-jeudi-16-mai/
Des formations lieu également pour les scolaires (chaque année en novembre à Saint-Dié pour les élèves de cours moyen).
En septembre 2018 a été annoncé un plan de formation de tous les collégiens des classes de troisième d’ici 2020 ce qui complétera celle faite en primaires et celle déjà en place dans certains établissements. L’objectif global est de former aux premiers secours 80% de la population française.
En conclusion
Si des progrès importants ont été réalisés, il reste beaucoup à faire pour sauver davantage de personnes victimes d’un arrêt cardiaque. Et comme on pourrait l’écrire sur un bulletin de notes : « en progrès, mais doit mieux faire. »
Et, dans ce combat pour sauver des vies, chacun doit se sentir concerné.
Car les progrès dépendent à la fois du public et des élus.
- Le public doit se former davantage, en sachant que, comme pour tout apprentissage, pour rester performant, la formation doit être renouvelée à intervalle régulier.
- Les élus ont aussi la responsabilité d’implanter davantage de DAE accessibles 24 sur 24, car le temps d’accès est un élément essentiel dans la prise en charge de l’arrêt cardiaque. Et il ne devrait pas dépasser les 3 à 5 minutes.