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40 ans de progrès en cardiologie. Chapitre 5 : les arythmies cardiaques

Le système électrique du cœur (source de l’image : Wikipédia)

Le cœur est un muscle qui possède son propre système nerveux, le tissu nodal, qui génère automatiquement et de façon cyclique des influx électriques qui vont stimuler les oreillettes puis les ventricules.

L’influx naît au niveau de la partie haute de oreillette droite. Il est transmis aux oreillettes qu’il fait se contracter, puis arrive dans une zone située entre les oreillettes et les ventricules et appelée nœud auriculo-ventriculaire. De là, le signal électrique est relayé aux ventricules par l’intermédiaire d’un « câblage » : le faisceau de His qui se divise en deux branches allant dans le ventricule droit et le ventricule gauche, permettant leur contraction simultanée. La branche gauche se divise elle-même en deux.

Des arythmies cardiaques (anomalies du rythme) peuvent naître soit dans les oreillettes, soit dans les ventricules, soit à la jonction entre les oreillettes et les ventricules.

Les principales arythmies sont :

  • au niveau auriculaire : les extrasystoles, habituellement bénignes, et la fibrillation auriculaire et le flutter qui peuvent se compliquer d’insuffisance cardiaque ou d’embolies notamment cérébrales,
  • au niveau ventriculaire : les extrasystoles, le plus souvent bénignes, et des troubles graves : la tachycardie ventriculaire et la fibrillation ventriculaire (cette dernière étant la principale cause d’arrêt cardiaque),
  • au niveau auriculo-ventriculaire : la maladie de Bouveret, plus ou moins bien supportée, et le syndrome de Wolf-Parkinson-White (WPW) dont certaines formes peuvent donner des complications graves.

La présentation s’appuie sur une lettre médicale d’une malade fictive rédigée selon les préconisations actuelles, permettant de montrer les progrès réalisés depuis 1978. Ils concernent surtout les traitements et l’éducation thérapeutique.

Voici donc l’histoire de M. Y

Elle est résumée dans sa lettre de sortie. Dans cette lettre les gestes médicaux et les traitements ont été mis en gras.

M. Y, 46 ans, été admis en urgence le 3 septembre pour des palpitations avec à l’électrocardiogramme un flutter auriculaire 2/1 à 150/min que nous avons pu ralentir en flutter 4/1 à 75/min. Le bilan thyroïdien est normal.

Dans le flutter auriculaire 4 sur 1, les oreillettes battent à 300/min et les ventricules à 75/min

L’échographie montre une fonction ventriculaire gauche normale et une oreillette gauche non dilatée.

Un RV d’ablation du flutter est prévu à Nancy le 18 septembre.

Le traitement comporte Atenolol.

Quelle aurait été la prise en charge de M. Y en 1978 ?

En reprenant la lettre précédente, voici ce qui se serait passé en 1978.

Le diagnostic à l’échographie aurait été moins précis : uniquement échographie dite « TM ».

Il aurait reçu un traitement anticoagulant prolongé par un anti-vitamine K (Préviscan, Sintrom ou Coumadine), associé à un anti-arythmique comme l’amiodarone ou de la digoxine.

Un choc électrique aurait ensuite envisagé après un contrôle prévu au bout d’un mois.

Il n’y aurait pas eu de procédure d’ablation par radiofréquence.

De quels progrès M. Y a-t’elle bénéficié?

Les progrès thérapeutiques.

Les méthodes de stimulation : elles consistent à monter un sonde dans l’oreillette droite en ponctionnant la veine fémorale droite et à stimuler l’oreillette droite de façon très rapide, ce qui permet de de « casser » le flutter, mais ce la ne marche pas dans tous les cas et n’empêche pas le récidive.

Les méthodes d’ablations, elles sont curatives. Dans le flutter auriculaire, ce progrès majeur consiste à ablater l’isthme cavo-tricuspide (zone située dans l’oreillette droite entre l’abouchement de la veine cave inférieure et la valve tricuspide). Une sonde est montée dans le cœur jusqu’à la zone à l’origine de l’arythmie. En appliquant un courant électrique au bout de cette sonde, on détruit cette zone. On a d’abord utilisé la fulguration (Michel Chauvin, Strasbourg et Nadir Saoudi, Rouen en 1989, puis la radiofréquence (Grégory Feld, San Diego, USA en 1992). On a aussi un moment utilisé une technique de cryo-ablation (ablation par du froid produit à l’extrémité de la sonde).

Actuellement seule la radiofréquence est utilisée.

Cette technique est aussi appliquée dans d’autres cas : fibrillation auriculaire, maladie de Bouveret, WPW, tachycardie ventriculaire…

Anatomie du cœur. La zone d’ablation du flutter se situe à la partie inférieure de l’oreillette droite, près de la valve tricuspide (source : FFC)

Les médicaments

  • Le traitement anticoagulant :
    • ses indications ont été affinées,
    • aujourd’hui dans le cas de M. Y qui est jeune et a un cœur normal, on ne prescrit plus d’anticoagulant,
    • si ce traitement est indiqué (du fait de l’âge, d’une anomalie cardiaque, d’une hypertension, d’un antécédent d’AVC …), on utilise de nouveaux anticoagulants apparus depuis (Pradaxa, 2008, Xarelto 2008 et Eliquis, 2014), sauf en cas d’anomalie ou de prothèse valvulaire où l’on doit continuer à prescrire les anti-vitamine K.
  • Les antiarythmiques :
    • en cas du flutter : béta-bloquants (dont le nom se termine en « olol »),
    • pour la fibrillation auriculaire : Flécaine ou Propafenone qui n’existaient pas en 1978 ;
    • pour les arythmies ventriculaires : béta-bloquants,
    • pour le Bouveret ou le WPW : Vérapamil, Flécaine ou Propafenone.
    • l’Amiodarone, efficace à tous les  niveaux, existait déjà en 1978, mais elle peut entraîner des troubles thyroïdiens.

Extrasystoles ventriculaires

L’éducation thérapeutique

Elle est apparue au début des années 2000 pour le traitement anticoagulant, essentiellement pour les personnes sous anti-vitamine K (Préviscan, Sintrom et Coumadine). Elle s’applique aussi aux autres anticoagulants.

Elles apprennent à adapter leur dose de médicament en fonction de leur taux de coagulation (INR).

Actuellement, il existe des appareils qui permettent des auto-mesures de l’INR au doigt (Coagucheck), comme les diabétiques le font pour contrôler leur glycémie. Cependant, cette auto-mesure n’est remboursée que dans une indication bien précise : la surveillance du traitement anticoagulant des prothèses valvulaires mécaniques, mais pas dans les arythmies auriculaires.

Autres progrès

  • Certains modèles de stimulateurs cardiaques peuvent être pilotés de l’extérieur grâce à un appareil appelé programmateur externe avec lequel on peut pratiquer une stimulation auriculaire rapide pour traiter un épisode de flutter auriculaire.

Défibrillateur-stimulateur triple chambre avec les électrodes de défibrillation (flèches jaunes) et les électrodes de stimulation (flèches rouges)

  • Le défibrillateur implantable (Michel Mirowski, USA, 1980), associé à un stimulateur, est utilisé pour traiter les troubles du rythme ventriculaires graves (tachycardie ventriculaires) et éviter un arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire,
  • Dans certaines formes de fibrillation auriculaire avec une fréquence cardiaque qui reste trop rapide malgré les médicaments, on peut être amené à réaliser une ablation du faisceau de His (zone de transmission des influx auriculaires aux ventricules), après avoir implanté un stimulateur cardiaque simple chambre.

Un défibrillateur automatique implantable permet de traiter une tachycardie ventriculaire et de supprimer une fibrillation ventriculaire

L’évolution de la prise en charge des arythmies entre 1978 et nos jours

La prise en charge a été améliorée grâce à

  • de nouveaux traitements (ablation, défibrillateur-stimulateur, antiarythmiques, nouveaux anticoagulants),
  • l’éducation thérapeutique,
  • l’auto-mesure de l’INR.
Merci au Dr Marie-Françoise Bragard pour la relecture de cet article

Histoire du Club Cœur et Santé de St-Dié. Chapitre 6 : 1998-1999

L’affiche de la campagne de 1998 sur l’hypertension artérielle

La Fédération Française de Cardiologie

En 1999, le Pr Daniel Thomas (Paris) succède au Pr Jacques Delaye (Lyon) à la tête de la FFC.

L’hypertension artérielle constitue le thème de celle de 1998 avec l’édition de brochures et la réalisation d’une exposition proposée aux clubs Cœur et Santé.

En 1999 le thème choisi par la FFC est « L’aventure du Cœur 1970-2000 » ou « 30 ans de progrès en cardiologie ». L’exposition sera mise en place par le club de mars à juin 2000.

Une carte de l’urgence cardiaque est proposée au public en 1998 par la FFC.

Publipostage de la FFC sur la carte de l’urgence

La fin de la Carte du Cœur

Pour son financement, la FFC va continuer de proposer la Carte du Cœur. Cependant, cette dernière sera arrêtée en 1999 car les coûts pour la fédération devenaient plus importants que les recettes.

Cette vente permettait aux clubs d’aller au devant du public et de faire connaître la FFC. A Saint-Dié, des ventes étaient organisées dans les grandes surfaces.

En 1996-97, 6500 cartes avaient été vendues en Lorraine dont 565 par le club de Saint-Dié, troisième meilleur vendeur, mais loin derrière Épinal (3084) et Thionville (1347).

Une partie du prix de vente (20 francs) restait au club (3 francs). Pour Saint-Dié, en 1997, cela représentait 1695 francs, soit le tiers du budget de fonctionnement.

La dernière carte du Cœur a été vendue en 1997-98

Réunion nationale des clubs

La 5ème édition prévue le 18 mars 2000 est préparée durant l’année 1999 par des réunions dans les régions.

Une série de thèmes est proposée aux responsables des clubs et aux cardiologues-parrains. Il leur est demandé de prioriser ces thèmes au moyen d’un questionnaire publié dans le bulletin « Info Club » de Mai-Juin 1999.

Le thème préparé par notre inter-région nord-est (Lorraine, Alsace et Franche-Comté) est l’Urgence cardiaque.

En 1999, des réunions interrégionales sont prévues pour préparer la cinquième Journée nationale des clubs prévue en 2000

L’Association de Cardiologie de Lorraine 

Le 19 avril 1998, la réunion régionale des clubs a lieu à Metz et celle de 1999 à Langres.

Les médaillés de l’année 1998 sont Thérèse Couval, Émilienne Wohlgemuth, et André Mélicque, membres du bureau du club et au maire, Christian Pierret. En 1999, ce sera Claude Couval.

Pour permettre aux clubs de se faire connaître et de présenter leurs activités, l’ACL édite un dépliant de 4 pages pour chacun d’entre eux.

Les pages 1 et 4 du dépliant du Club Cœur et Santé de Saint-Dié, édité par l’ACL

Le club de Faulquemont est créé en 1999.

Le club Cœur et Santé

Pour 1998 le bureau comprend Bernard Thirion, président, Jean-Louis Bourdon, cardiologue, Mimi Wohlgemuth, vice-présidente, Xavier Virion, secrétaire, Thérèse Couval secrétaire adjointe, Hubert Surmely, trésorier, Jacqueline Virion trésorière-adjointe, André Mélicque, animateur des marches.

1998, le Club a 20 ans 

Remise de médailles et exposition sur les 20 ans du Club à l’hôtel de ville le 24 octobre 1998

Pour marquer ses 20 ans, le club a préparé une exposition qui est présentée en mairie le 24 octobre à l’occasion d’une cérémonie organisée pour la remise par le Pr Étienne Aliot de la médaille de la Fédération Française de Cardiologie à trois membres du club (Thérèse Couval, Emilienne Wohlgemuth et André Mélicque) et à Christian Pierret.

Les gestes d’urgence

Chaque année, le club poursuit ses journées de formation auprès des CM1 et des sixièmes : 700 élèves en 1998 et 931 en 1999.

Les encadrants des journée de formations aux Gestes d’urgence 1998

La carte de l’urgence cardiaque

5 000 cartes de l’urgence cardiaque spécialement éditées par la FFC avec le logo de la ville sont distribuées à Saint-Dié

En novembre 1999, 5 000 cartes l’Urgence Cardiaque sont distribuées sur la ville, en particulier à l’hôpital, à la mairie, à la Poste, à la gare et chez les médecins et les pharmaciens. Il s’agit d’une édition spéciale avec le logo de la ville.

Carte de l’Urgence cardiaque de 1999, spécialement éditée pour Saint-Dié

Les Parcours du Cœur 

Pour les scolaires, deux parcours sont organisés : l’un pour les primaires, l’autre pour les collégiens.

Le Parcours du Cœur 1997, avec à droite Guilaine Bedel et sa famille (Est Républicain du 5 mai).

En 1998, le parcours scolaire accueille 420 élèves le 16 mai et 337 personnes font parcours grand public le 17 dans l’Ormont au départ du Préventorium Abel Ferry. En 1999, il y a 375 élèves avec 40 accompagnants et 16 membres du club.

Et le parcours pour le grand public va rester fidèle à ce massif pendant de nombreuses années.

Le départ du Parcours du Cœur 1998 a lieu au Préventorium Abel Ferry dont les bâtiments sont maintenant détruits

En 1999, le 29 mars au matin, alors que le parcours des écoliers s’est déroulé normalement la veille, le club doit annuler celui pour le grand public : il fait un temps à ne pas faire tenir un poste de contrôle par un cardiaque : il a neigé dans l’Ormont et la température frôle 0°C.

Le Parcours du Cœur du 28 mars 1999 a été annulé le matin

Cela n’empêche pas les membres du club se retrouver comme prévu pour partager leur repas du soir à la maison de quartier de Foucharupt.

Repas du 28 mars 1999 au soir à Foucharupt

Des expositions

En 1997, celle sur le thème « Le Cœur après 50 ans » est présentée à Saint-Dié (gare, centres sociaux, MJC de l’Orme) et à Sainte-Marguerite, Moyenmoutier, Anould, Étival, Corcieux et Plainfaing.

L’exposition sur « Le Cœur après 50 ans » est installée à Anould (Est Républicain du 29 mai 1997)

En 1999, celle sur l’hypertension artérielle sera également présentée à Saint-Dié, Sainte Marguerite, Anould et Senones.

L’exposition sur l’hypertension à l’hôpital en mars 1999 (article de l’Est Républicain)

Des conférences

Le 26 novembre 1998, nouvelle conférence sur le don d’organes à Saint-Dié.

Le 19 mai 1999, conférence sur l’hypertension à Anould.

Participation au salon Santé Retraite à l’Espace Schumann les 8 et 9 septembre 1998.

La convivialité

Repas des membres du club le soir du Parcours du Cœur 1998 au Préventorium

Elle a toujours été importante au club. On sait d’ailleurs que cela est bon pour le cœur, à condition ne pas faire d’excès alimentaire bien sûr !

Trois temps « forts » marquent ainsi l’année : l’assemblée générale, le repas du soir du Parcours du Cœur et celui de fin d’année qui permet de remercier les bénévoles qui animent les activités.

Pour les années 1997-98-99, les kinés, professeurs et infirmières bénévoles des séances de gymnastique sont Guilaine Bedel, Jean Caurier, Violaine et Francis Cazaux, Martine Claude, Nadia Coss, Bruno Fréchard, Dominique Gaudel, Claire Hennequin, Marie-Reine Kosniewski, Rosa Matten, Gilbert Storq et Jean-Paul Wagner.

En 1999, la fin fin d’année est particulière : elle se déroule sur deux jours, les 19 et 20 juin, dans le chalet du Chitelet. L’activité physique n’est négligée et André Mélique organise une marche le samedi après-midi et le dimanche matin. On y a même vu d’étranges animaux roder autour du chalet.

Toutes ces activités restent bien entendu entièrement à la charge des participants.

Animaux étranges au Chitelet en juin 1999

Enfin, pour la première fois, les membres du club se rendent au théâtre à Saâles le 21 octobre 1999.

40 ans de progrès en cardiologie. Chapitre 4 : insuffisance cardiaque

Parmi ces médicaments, un seul était utilisé en 1978 : le Furosémide.

L’insuffisance cardiaque est définie comme l’incapacité du cœur à fournir un débit suffisant pour couvrir les besoins de l’organisme au repos ou à l’effort. Elle résulte d’anomalies de la contraction ou du remplissage du ventricule gauche, mais aussi de nombreuses interactions neuro-hormonales impliquant notamment le rein et les glandes surrénales.

Elle concerne un million de personnes en France, en augmentation constante, et c’est l’une des principales causes d’hospitalisation. Son incidence augmente avec l’âge. Elle concerne près d’une personne sur 4 après 85 ans.

Elle se traduit par un essoufflement, des œdèmes des membres inférieur, une prise de poids et une fatigabilité.

Parmi ses causes : l’infarctus, l’hypertension, une atteinte valvulaire et les atteintes du muscle cardiaque (cardiomyopathie hypertrophique avec parois épaissies et contractilité normale ou cardiomyopathie dilatée avec diminution de la contractilité).

Elle évolue par poussées, nécessitant des hospitalisations, déclenchées par des événements médicaux (poussée hypertensive, passage en arythmie, insuffisance coronarienne, infection pulmonaire…) ou non-médicaux (apports excessif en sel et en boissons, prise irrégulière du traitement ou automédication par anti-inflammatoire…).

La présentation s’appuie sur une lettre médicale d’une malade fictive rédigée selon les préconisations actuelles, permettant de montrer les progrès réalisés depuis 1978. Ils concernent surtout les traitement et l’éducation thérapeutique.

Voici donc l’histoire de Mme Y

Elle est résumée dans sa lettre de sortie. Dans cette lettre les gestes médicaux et les traitements ont été mis en gras.

Mme… 62 ans, a été hospitalisée du 2 au 10 septembre pour une décompensation cardiaque, favorisée par un passage en fibrillation auriculaire sur une cardiomyopathie dilatée avec à l’échographie une fraction d’éjection à 20% (normale supérieure à 55-60) avec une pression artérielle pulmonaire estimée à 44 mm Hg (la normale est à 25-30). Le BNP d’entrée était à 850 (c’est le peptide natriurétique), il doit être inférieur à 100).

Échographies de cardiomyopathies. En haut cœur normal, en bas une cardiomyopathie hypertrophique avec des parois très épaissies mais qui se contractent bien et une cardiomyopathie dilatée avec un ventricule gauche très dilaté et des parois peu épaisses qui ne se contractent plus beaucoup

Le bilan étiologique sera complété par une coronarographie.

Elle quitte le service avec un traitement par Furosémide, Xarelto, Ramipril, Bisoprolol et Spironolactone.

Elle a reçu les recommandations suivantes : limitation des apports hydriques à 1,5 litre et des apports sodés à 6 g par jour, surveillance du poids 3 fois par semaine (68 kg à la sortie). Elle sera revue pour des ateliers d’éducation thérapeutique.

Une consultation est prévue dans un mois pour discuter de la mise sous Amiodraone.

Selon l’évolution, il conviendra de se poser la question d’un choc électrique pour tenter de régulariser l’arythmie auriculaire, voire de l’éventuelle implantation d’un défibrillateur, de la mise en place d’une assistance ventriculaire ou la réalisation d’une transplantation cardiaque.

Quelle aurait été la prise en charge de Mme Y en 1978 ?

En reprenant la lettre précédente, voici ce qui se serait passé en 1978.

Il n’y aurait pas eu de dosage du BNP.

Le diagnostic à l’échographie aurait été moins précis : uniquement échographie dite « TM » et pas de doppler pour évaluer finement le fonctionnement valvulaire et les pressions, en particulier dans l’artère pulmonaire.

Le traitement médicamenteux aurait été limité à un diurétique et un dérivé de la trinitrine.

Le traitement anticoagulant aurait fait appel au Préviscan.

De quels progrès Mme Y a-t’elle bénéficié?

Les progrès dans la compréhension de la maladie

Ils concernent le rôle de différents systèmes hormonaux et expliquent les progrès thérapeutiques (voir paragraphe ci dessous) :

  • le système rénine-angiotensine-aldostérone qui implique notamment le rein et les glandes surrénales, à l’origine des traitements par les Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion (IEC, dont le nom se termine en « pril »), par les sartans et les anti-aldostérone,
  • le système sympathique avec l’adrénaline et les autres hormones de la même famille secrétés par les glandes surrénales, ayant conduit à l’utilisation des béta-bloquants (produits dont le nom se termine en « olol »),
  • le BNP, qui est secrété en cas d’insuffisance cardiaque, a un effet diurétique et vasodilatateur et diminue l’activité du système rénine-angiotensine-aldostérone avec des conséquences sur le diagnostic (son dosage et celui du NT-proBNP) et aussi le traitement avec le Sacubitril qui empêche sa dégradation trop rapide et améliore ainsi le fonctionnement cardiaque.

Les progrès diagnostiques

Deux examens essentiels sont apparus depuis 1978.

  • Le BNP : découvert en 1981, il est possible de le doser en 1999. S’il est normal (inférieur à 100), cela élimine une insuffisance cardiaque. Élevé (supérieur à 400), il permet de la confirmer. Son taux diminue lorsque l’état clinique s’améliore. On utilise aussi le ProBNP avec des normes différentes et qui varient avec l’âge. Il
  • L’échographie bidimensionnelle couplée au doppler qui permet de préciser la cause et le mécanisme de l’insuffisance cardiaque (voir dans l’article sur l’infarctus).

Les médicaments

Les diurétiques sont un traitement symptomatique déjà utilisés en 1978 : ils traitent l’œdème, mais ne modifient pas le cours de la maladie. Les béta-bloquants et la spironolactone existaient déjà en 1978, mais n’étaient pas utilisés dans l’insuffisance cardiaque.

Voici les produits qui ont amélioré le pronostic de la maladie depuis les années 1980.

  • Les Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion : suite à l’étude Consensus avec l’Enalapril (1987).
  • Les béta-bloquants : suite à l’étude MDC avec le Métoprolol (1993), puis le Carvédilol, le Bisoprolol…
  • Les anti-aldostérone : Spironolactone après l’étude Rales (1995) et Éplérenone après l’étude Ephesus (2003).
  • Les Sartans : étude Elite avec le Losartan (1997), puis Candésartan, Valsartan.
  • Sacubitril associé au Valsartan (Entresto) : étude Paradigm-HF (2016).

En 1978, le traitement anticoagulant aurait été du Préviscan qui présente des interactions avec des médicaments et l’alimentation et demande des contrôles réguliers de la coagulation. Des examens qui ne sont pas nécessaires avec les nouveaux anticoagulants qui sont sont apparus depuis (Pradaxa, 2008, Xarelto 2008 et Eliquis, 2014), mais pour qui il faut surveiller le fonctionnement rénal.

L’éducation thérapeutique

Elle été mise en place à Saint-Dié en 2002 auprès des personnes en insuffisance cardiaque et, comme le traitement médicamenteux, elle améliore l’état fonctionnel et le pronostic des insuffisants cardiaques et diminue le nombre des hospitalisations.

Exemples d’aliments riches en sels

Les personnes apprennent :

  • à connaître leur maladie (symptômes, causes, facteurs de décompensation…),
  • leurs traitements (en particulier les médicaments),
  • à modifier leur alimentation avec
    • une réduction des apports hydriques à 1,5 litre par jour, voire moins,
    • une baisse du sel à 6 grammes par jour, ce qui au début passe notamment par la lecture attentive des étiquettes, mais aussi par des moyens de substitution du sel avec des épices, des herbes aromatiques ou encore du jus de citron,
  • et à adapter leur activité physique, qui ne doit surtout pas être arrêtée.

Autres progrès

Défibrillateur-stimulateur triple chambre avec les électrodes de défibrillation (flèches jaunes) et les électrodes de stimulation (flèches rouges)

Appareil d’assistance ventriculaire gauche

L’évolution de la prise en charge de l’insuffisance cardiaque entre 1978 et nos jours

La prise en charge a été améliorée grâce à

  • un meilleur diagnostic (BNP, échographie),
  • de nouveaux traitements (médicaments, stimulateur triple chambre, défibrillateur),
  • le ré-entrainement à l’effort,
  • l’éducation thérapeutique.

Séance d’éducation thérapeutique au centre hospitalier de Saint-Dié : atelier diététique

Nutrition : l’échalote

Originaire du Turkestan, l’échalote est arrivée sur nos tables sous Charlemagne

Un peu d’histoire

Elle est née au Turkerstan il y a plus de 2000 ans. Elle était considérée comme une plante sacrée par les Perses et les Égyptiens et son nom dérive de celui de la ville d’Ascalon dans le pays des Philistins (actuellement Ashkelon en Israël) où elle était cultivée durant l’antiquité.

C’est sous Charlemagne qu’elle entre dans la gastronomie française.

Son intérêt nutritionnel

L’échalote est un légume condiment qui renferme de nombreux micronutriments : vitamines, minéraux et oligo-éléments.

Comme l’ail et l’oignon, elle se caractérise par la présence de substances soufrées spécifiques, responsables de son odeur, de sa saveur et a de nombreuses propriétés physiologiques : elle favorise en particulier la circulation sanguine, a un effet anti-allergique et possède une activité antibactérienne.

Quelques idées de recettes

  • Hachée, l’échalote sera tout simplement délicieuse dans vos vinaigrettes pour accommoder toutes sortes de crudités.
  • Elle s’intégrera aussi très bien dans le sauces chaudes, par exemple la bordelaise : 200 grammes d’échalotes hachées revenues dans une cuillère à soupe d’huile, additionnées d’une cuillère à soupe de farine, de sel, de poivre et thym; le tout est mouillé de 25 cl de vin rouge puis cuit quelques minutes.
  • Pour une omelette rustique, faire fondre les échalotes dans une poêle, puis verser les œufs battus et persillés.

Source : Agenda 2010 de la Fédération Française de Cardiologie.

Histoire du Club Cœur et Santé de St-Dié. Chapitre 5 : les années 1996 et 1997

Jamais la première : concours de clip vidéo 1997

La Fédération Française de Cardiologie

Le thème de la campagne 1996 est « Le Cœur après 50 ans ».

1997 est consacrée au tabac « Jamais la 1ère cigarette ».

Elle « vise » les écoliers et, pour la première fois, les collégiens.

Pour ces derniers, il s’agit de proposer un scénario pour un clip vidéo. Celui reconnu le meilleur au niveau national sera ensuite réalisé par des professionnels.

Pour les élèves de cours moyen, il s’agit toujours d’un concours de dessin régional, les meilleurs dessins sont ensuite regroupés par la FFC. En 1996, c’est un élève de l’école de La Neuveville à Raon l’Etape, Mickaël Magron, qui gagne le concours régional ce qui lui vaut d’être invité à Paris par la FFC comme les gagnants des autres régions. En 2002, c’est Mathilde Doussot, une élève de la même école (classe de M. Fombaron), qui remportera ce premier prix régional.

La santé des jeunes est aussi abordée pour la première fois avec le dépliant « Mon cœur de 15 ans, c’est pour la vie, j’y tiens ! ».

Première campagne en direction des jeunes en 1996

En 1996, les associations des régions prennent leur nom actuel. Auparavant, elles s’appelaient toutes « Association Régionale de Cardiologie« , soit en abrégé ARC. Mais suite au scandale de l’Association de Recherche contre le Cancer et pour éviter toute confusion, la FFC a décidé de modifier leur dénomination. C’est ainsi qu’est « née » l’Association de Cardiologie de Lorraine ou ACL.

L’ Association régionale change de nom en 1996

L’Association de Cardiologie de Lorraine

Le  13 décembre 1996, le Pr Etienne Aliot succède au Pr Jean-Marie Gilgenkrantz qui présidait l’ACL depuis 12 ans.

L’association compte alors 14 clubs : Amnéville, Bar le Duc, Chaumont, Épinal, Langres, Longwy, Lunéville, Metz, Nancy, Pont-à-Mousson, Saint-Dié, Saint-Dizier, Thionville et Verdun (ils sont 21 en 2020).

Michèle Richoux qui assurait le travail de secrétariat cède sa place à Colette Conreaux.

En 1997, l’ACL compte 14 clubs Cœur et Santé

Le 5 mai 1996, la réunion régionale des clubs a lieu à Nancy avec 275 participants. En 1997, c’est à Amnéville.

Le 21 juin 1996, Charles Gandola et Jean-Marie Hocquaux reçoivent la médaille de la FFC.

Le 30 mai 1997, ce sera au tour de Xavier Virion d’être honoré.

Charles Gandola et Jean-Marie Hocquaux on reçu la médaille de la FFC lors de l’assemblée générale de l’ACL. (Est Républicain du 5 juillet)

Le club Cœur et Santé

Les Parcours du Cœur grand public et scolaire

Ils sont organisés tous les ans. Pour les scolaires, pendant plusieurs années, deux parcours sont organisés : l’un pour les primaires l’autre pour les collégiens.

Parcours du Cœur scolaire 1996. Poste de contrôle tenu par Albert et Geneviève Claude. (Est Républicain du 12 mai)

Ainsi en 1996, le parcours ouvert à tous les élèves de cours moyens de la ville a lieu pour la première fois dans le cadre des deux journées nationales de la FFC. Il se tient le samedi 11 mai, soit la veille du parcours grand public, alors que celui pour les collégiens de déroule le 24 juin.

Les parcours sont les mêmes avec circuit dans l’Ormont au départ du Préventorium Abel Ferry.

Le Parcours du Cœur 1997 avec Guilaine Bédel et sa famille (Est Républicain du 5 mai).

Urgence cardiaque 

Chaque année, le club poursuit ses journées de formation auprès de 880 à 900 élèves de CM1 et de 6ème.

Durant plusieurs années, un diplôme imprimé par la ville est remis aux élèves ayant participé à la formation aux gestes qui sauvent.

Le diplôme des gestes d’urgence 1997

Le 30 avril 1996, une formation est également organisée à l’intention d’une centaine de responsables de clubs sportifs.

Le 13 novembre 1996, ce sont 41 enseignants qui sont formés, puis 800 élèves les 14 et 15. On utilise une cassette vidéo qui va ensuite tourner dans les écoles.

Enfin, une autre formation aura lieu début mai 1997 pour une centaine de personnels communaux.

Jean-Marie Stoltz de la Croix Rouge (photo du haut) a été en 1994 l’un des artisan de cette action (article de la Liberté de l’Est du 22 novembre 1997)

L’action du club auprès des scolaires est saluée par Fédération Française de Cardiologie qui, dans son bulletin Info Clubs de juillet-août 1998, consacre une page à la session de novembre 1997.

Info Club de juillet -août 1998 sur la formation de novembre 1997 mise en place par le Club Cœur et Santé (avec Jean-François Martinak sur une des photos de gauche)

Des expositions

1997 : Sur le thème « Le Cœur après 50 ans » elle est présentée à Saint-Dié (à la gare, dans les deux centres sociaux, à la MJC de l’Orme) et à Sainte-Marguerite, Moyenmoutier, Anould, Étival, Corcieux et Plainfaing.

L’exposition sur « Le Cœur après 50 ans » est installée à Anould (Est Républicain du 29 mai 1997

Une conférence

En 1997, celle sur la réadaptation cardiaque faite par le Dr Marie-Françoise Bragard a attiré 180 personnes dans la salle du musée municipal.

Des marches

Il y a toujours une marche par mois le dimanche.

Pose sur les bords de la Meurthe fin février 1997