Auteur - Club Cœur et Santé de Saint-Dié

Alcool : le risque d’AVC augmente dès 2 ou 3 verres par jour

La Journée mondiale de l’Accident Vasculaire Cérébral a lieu le 29 octobre 2018. Dans ce cadre nous publions une série d’articles consacrés à cette pathologie, en complément de celui publié le 29 octobre 2017.

photo d'une personne en fauteuil roulant

Les AVC sont la première cause de handicap acquis. (Source de la photo : ARS du Grand Est).

Les Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) sont la troisième cause de mortalité en France, derrière les cancers et les infarctus du myocarde. Toutes les 4 minutes une personne en est la victime. Ils sont aussi la première cause de handicap acquis (plus de 500 000 Français vivent avec des séquelles).

Il existe deux types d’AVC :

  • les AVC ischémiques, les plus fréquents, liés à l’obstruction d’une artère cérébrale par un caillot d’origine cardiaque ou carotidienne,
  • les AVC hémorragiques par rupture d’une artère cérébrale.
Schéma d'un AVC ischémique

L’AVC ischémique est lié à l’obstruction d’une artère cérébrale. (Source de l’image : Fondation des maladies du cœur du Canada).

Des chercheurs de l’université de Cambridge (Grande-Bretagne) et de l’institut Karolinska (Suède) ont analysé les résultats de 27 études prospectives sur les AVC de différents types et ceux d’une étude suédoise menée depuis une douzaine d’années sur plus de 73.000 adultes.

Il en ressort qu’une consommation quotidienne modérée d’alcool, jusqu’à 2 verres, est associée à une réduction du risque d’AVC ischémique, mais ceci n’est pas retrouvé pour les AVC hémorragiques.

schéma de l'AVC hémorragique

L’AVC hémorragique est lié à la rupture d’une artère cérébrale (Source de l’image :Fondation des maladies du cœur du canada)

Par ailleurs, avec une consommation supérieure à deux verres par jour, on observe une majoration du risque d’AVC, quel que soit son mécanisme. Mais cela concerne surtout le risque d’AVC hémorragique : + 25% pour 3 ou 4 verres par jour et + 67% pour 5 verres et plus, alors que l’augmentation n’est que de + 8% et + 14% pour les AVC ischémiques ».

De plus, on retrouve une inégalité de risque selon le sexe puisque à consommation égale, l’augmentation est plus important pour les femmes que pour les hommes, et la consommation seuil n’est que de 1 verre par jour pour ces dernières contre deux pour les hommes.

Mais il ne faut pas pour autant oublier les autres facteurs de risque, et en particulier le tabac qui explique l’augmentation des pathologies cardio-vasculaires chez les personnes jeunes et en particulier les femmes de moins de 55 ans.

Pour en savoir plus sur les AVC : https://coeuretsante.deodatie.fr/2017/10/29/laccident-vasculaire-cerebral-un-coup-de-tonnerre-dans-un-ciel-bleu/

 

A quelle vitesse la Mort marche-t-elle ? Ou, dis-moi à quelle vitesse tu marches et je prédirai ton avenir

Photo du groupe au retour

Marche avec le Club Cœur et Santé sur les crêtes

Des auteurs australiens ont publié il y a plusieurs années, le 15 décembre 2011, dans le très sérieux British Médical Journal un article médico-humoristique qui est un plaidoyer pour la pratique de la marche à une allure soutenue.

Ils ont évalué la vitesse de marche de 1600 personnes de plus de 70 ans et les ont suivies pendant cinq ans.

Au bout de cette période, 266 personnes étaient décédées. Leur vitesse de marche moyenne était inférieure à 2,950 km/heure alors que les survivants marchaient à plus de 4,9 km/heure.

Les chercheurs australiens en concluent que la mort marche à 2,950 km/h.

Cette étude datant de près de 7 ans, on ignore si la mort marche toujours à la même vitesse en 2018.

Ce qui est certain, c’est que marcher à un rythme soutenu permet d’augmenter son espérance de vie, même si comme le dit Pierre Barthélémy, le journaliste auteur de l’article du Monde, « à long terme, comme au casino, la banque gagne toujours« .

Pour lire l’article du Monde en entier : A quelle vitesse la Mort marche

 

 

Maladies cardio-vasculaires : beaucoup de progrès en 40 ans, mais il reste beaucoup à faire

A l’issue de la conférence qui s’est tenue dans l’amphithéâtre du lycée Jules Ferry, Annie Thirion, présidente du Club Cœur et Santé, a présenté quelques unes des activités organisées à l’intention des cardiaques

Deuxième temps fort de la Semaine du Cœur à Saint-Dié, la conférence organisée par le Club Cœur et Santé de Saint-Dié avait pour sujet « 40 ans de progrès en cardiologie« , Un thème choisi à l’occasion 40 du club qui a été créé en 1978.

Elle a réuni un public très intéressé parmi lequel un bon nombre de personnes directement concernées par les maladies cardiovasculaires.

Ces quatre dernières décennies ont été marquées par de nombreuses nouveautés dans la prise en charge de ces pathologies et il n’était bien entendu pas possible de toutes les aborder ni même de les citer. Les domaines concernés comprenne le diagnostic, en particulier l’échographie et le doppler, les traitements médicamenteux, la cardiologie interventionnelle (dilatation des artères et rythmologie), la chirurgie, les stimulateurs et les défibrillateurs, l’éducation thérapeutique et la la réadaptation, la prévention…

Le cardiologue du club a choisi de présenter les principales à partir de cinq tableaux cliniques abordées chacune sous forme d’histoires croisée entre 1978 et 2018 : une personne victime d’un infarctus, un remplacement valvulaire chez un patient de 85 ans hypertendu avec stimulateur cardiaque, une insuffisance cardiaque chez une femme de 62 ans, une arythmie auriculaire chez un homme de 46 ans et un arrêt cardiaque.

Un questionnaire proposé en début de soirée avait montré qu’en termes de médicaments, la plupart des principales molécules utilisées actuellement n’existaient pas il y quarante ans. A cette époque les médecins prescrivaient des anticoagulants oraux, des diurétiques et les premiers bétabloquants, mais l’aspirine connue depuis le milieu du 19 e siècle n’était pas encore utilisée comme antiagrégant plaquettaire (voir article consacré à ce sujet : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/03/23/laspirine-un-medicament-ancien-et-fort-utile/.

Chaque présentation a été l’occasion d’échange avec le public.

Nous reviendront sur certains de ces progrès.

Photo d'une sonde et d'un ballon de dilatation coronaire

Sonde et ballon de dilatation coronaire, un des progrès majeur dans la prise en charge de l’infarctus

La randonnée urbaine en vélo à la découverte des fresques

Peinture représentant l'ancien café des ruines, installé dans un bâtiment rescapé de la destruction de Saint-Dié en 1944

Le départ avait lieu à la Galerie 36e Art avec la dernière fresque, une oeuvre du Norvégien Kim Larsen qui représente l’ancien Café des ruines, installé dans un bâtiment qui avait échappé a la destruction de Saint-Dié en 1944 et qui abrite aujourd’hui la galerie.

La première randonnée urbaine en vélo organisée par le Club Cœur et Santé a réuni quarante-deux amoureux de la petite reine, dont quatre enfants, qui ont effectué un circuit d’une quinzaine de kilomètres à la découverte des fresques murales de la ville.

Cette manifestation organisée dans la cadre de la Semaine du Cœur 2018 est le fruit d’un partenariat entre la Galerie 36e Art, l’association L’Engrenage et le Club Cœur et Santé.

Photo prise à l'intérieur de la galerie d'art

Avec sa compagne Jennifer Fangille, Romain Durain de la Galerie 36e Art a accueilli les participants parmi lesquels se trouvaient Annie Thirion, présidente du Club Cœur et Santé et Jean-Pierre Mathieu, président de l’Engrenage

Outre la découverte des fresques murales, dont la majorité a été réalisée dans le cadre d’un projet mis en oeuvre par la Galerie 36e Art, les objectifs de la randonnée sont de promouvoir l’activité physique et en particulier par les déplacements urbains en bicyclette.

Il s’agit d’un objectif partagé par deux des partenaires de la manifestation dans un domaine où il reste beaucoup à faire pour arriver au niveau d’autres villes françaises et encore plus d’autres pays comme les pays nordiques, les Pays-Bas et l’Allemagne. Cela concerne la population dans son ensemble et il faut faire évoluer les comportements des cyclistes et des automobilistes, même si globalement la cohabitation entre les vélos et les voitures s’est bien déroulée cet après-midi.

Photo du groupe

La photo de groupe à Saint-Roch près de la fresque de Dulk, Le renard et le corbeau

Le départ a lieu à la Galerie 36e Art où les participant ont été reçus par Jennifer Fangille et Romain Durain. Ce dernier à présenté le projet de fresques intitulé « Histoires Urbaines 2.0 » en présence du Norvégien Kim Larsen auteur de la 16ème fresque qui a été inaugurée le 28 septembre.

Après avoir écouté les consignes de sécurité et de courtoisie vis-à-vis des automobilistes données par le président de L’Engrenage, les cyclos répartis en deux groupes ont effectué les trente et une étapes du parcours en un peu plus de deux heures. Ils étaient encadrés par les membres des deux associations.

Photo de groupe

Les cyclistes rue d’Hellieule

Le circuit dont la seule difficulté était constituée par la montée de la rue Rovel, a emmené les cyclistes dans le centre-ville, dans le Faubourg Saint Martin, à Kellermann, à L’Orme et à Saint-Roch. Le point le plus « excentré » étant le rond-point Théodore Monot où se trouve une oeuvre de Mika.

Devant la fresque représentant Jules Ferry et la Petite église romane de Saint-Dié.

Dernière étape au Rond-point Albert Camus devant l’oeuvre de Monique Blanchet (1995)

Le retour s’est effectué dans les locaux de L’Engrenage, 8 rue des Frères Simon autour du verre de l’amitié offert par L’Engrenage et le Club Cœur et Santé.

Au vu du succès de cette première randonnée, les deux associations envisagent de mettre en place d’autres sorties en vélo en ville.

Pour ce qui le concerne, le Club Cœur et Santé a prévu un circuit en vélo lors du Parcours du Cœur 2019 qui aura lieu au départ de la Maison de quartier de La Bolle le dimanche 7 avril.

Photo dans les locaux de L'Engrenage

Pot de l’amitié à L’Engrenage

Retrouvez les photos des trente et une œuvres visitées avec leur auteur et leur année de création lorsque nous les connaissons, sachant que cette « visite » n’est pas exhaustive. Merci à nos lecteurs de nous faire part d’informations complémentaires en utilisant le formulaire de contact de notre site. Fresques murales-29-9-2018

Le Club Cœur et Santé remercie ses deux partenaires, L’Engrenage et la Galerie 36e Art, ainsi que l’ensemble des participants parmi lesquels les membres de Vélo Club Margaritain.

La soit-disant opération à cœur ouvert sous hypnose

Images de quelques titres de journaux

Brève revue de presse

La nouvelle a fait le tour des journaux : « un homme a été opéré à cœur ouvert sous hypnose au CHU de Lille ».

En fait il ne s’agissait pas d’une intervention à cœur ouvert, mais d’un remplacement de la valve aortique par TAVI (Trans Aortic Valvular Implantation), une technique mise au point par le Pr Alain Cribier du CHU de Rouen en 2002.

Cette technique est couramment utilisée dans les service de chirurgie cardiaque pour remplacer une valve aortique rétrécie. Plus de 250 000 procédures ont été réalisées dans le monde.

Initialement cette procédure du TAVI était une alternative au remplacement de la valve aortique par chirurgie à cœur ouvert, sous anesthésie générale associée à une CEC (Circulation Extra Corporelle, un système de cœur-poumon artificiel) chez des personnes âgée pour lesquelles le risque opératoire était trop important.

Avec le recul des ces dernières années, cette technique est maintenant proposée en première intention lorsqu’il agit de remplacer la valve aortique d’une personne âgée (globalement de plus de 80 ans). Mais elle ne l’est pas réalisée chez des personnes jeunes car la longévité des prothèses valvulaires mécaniques dépasse très largement celle des bio-prothèses implantées par TAVI. Le choix dépend donc de l’espérance de vie de la personne.

Qu’est-ce que le rétrécissement aortique ?

La valve aortique est située à la sortie du cœur, à l’origine de l’aorte, la grosse artère qui sort du ventriculaire gauche. Il s’agit d’une sorte de clapet anti-reflux qui doit laisser sortir le sang du ventricule gauche et l’empêcher d’y retourner.

Dans certaines circonstance cette valve s’ouvre mal. On dit qu’elle est rétrécie, ou sténosée. Et la situation va s’aggraver progressivement  la valve  laissant de moins en moins le sang sortir du ventricule gauche, avec à terme apparition à l’effort d’un essoufflement ou de douleurs d’angine de poitrine ainsi que des risques de syncope. La seule façon de traiter cette maladie est de remplacer la valve aortique par une prothèse valvulaire. Photo de valves de Starr, Bjork, Saint-Jude et Carpentier

Les différents types de prothèses valvulaires cardiaquesLes premières valves mécaniques (valves à billes de Starr, du nom de leur inventeur ont été implantées dès 1960. On a ensuite utilisé des valves à disque basculant. Après les première valves métalliques, sont apparues des valves à disque en carbone puis des valves biologiques (valves de porc ou valve fabriquées avec du péricarde de veau, mais dont la longévité est plus courte que celle des valves mécaniques et qui sont donc proposée à des personnes de plus de 70 ans. Leur implantation nécessite une chirurgie à cœur ouvert.

L’échographie cardiaque couplée au Doppler permet de diagnostiquer le rétrécissement aortique, d’en suivre l’évolution et ainsi de décider du moment optimal pour proposer un remplacement valvulaire.

Qu’est-ce-que le TAVI ?

Image de l'implantation d'une bio prothèse aortique par TAVI

Implantation d’une bio prothèse aortique par TAVI

Il s’agit de l’implantation par voie artérielle fémorale, au niveau de l’aine, d’une valve biologique insérée dans un très gros stent (les stents sont les dispositifs métalliques que l’on implante dans une artère, en particulier coronaire, après une dilatation par un ballonnet). La mise en place nécessite une anesthésie locale associée à une prémédication par un produit sédatif.

Dans l’exemple lillois, l’hypnose a remplacé la sédation médicamenteuse.

Mise à jour du 27 juin 2020 

Les voies d’abord du TAVI

Le TAVI est réalisé classiquement selon les deux voies d’abord illustrées ci-dessus :

  • en passant par l’artère fémorale avec une technique rappelant celle de la mise en place des stents dans les coronaires;
  • ou lors d’une chirurgie à thorax fermé avec un abord de la pointe du cœur par une incision thoracique sous le sein gauche (voie apicale).

Plus récemment d’autres voies d’abord ont été proposées (années 2010 et suivantes) :

  • la voie sous-clavière qui nécessite un abord chirurgical;
  • la voie carotidienne qui se fait par la carotide primitive gauche, après une courte incision cervicale (Lille, 2010);
  • la voie aortique qui est faite par un chirurgien cardiaque, sous anesthésie générale et qui nécessite une mini-thoracotomie;
  • la voie transcavale qui consiste à passer par la veine fémorale droite, à monter un cathéter dans la veine cave inférieure et à ponctionner sous scopie la veine cave et l’aorte abdominale dans une zone repérée par un scanner réalisé avant la procédure.

Source : Pr Paul Spaulding, Bulletin de l’Académie Nationale de Médecine, séance du 18 septembre 2018 :

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