Suite au projet présenté par le Club Coeur et Santé dans le cadre du budget participatif 2023 et retenu après le vote des Déodatiens, la ville de Saint-Dié-des-Vosges va implanter en 2014 quatorze Défibrillateurs Automatiques Externes (DAE) accessibles au public 24 heures sur 24 dans différents secteurs de la ville.
Ce projet est détaillé dans l’article paru sur notre site le 12 novembre dernier :
Mais ces DAE ne seront utiles que si chacun sait (et ose) les utiliser en présence d’une personne en arrêt cardiaque.
Et si les gestes qui sauvent (appel des secours, massage cardiaque et utilisation d’un défibrillateur) sont mis en œuvre dans les premières minutes qui suivent, les chances de survie, qui sont actuellement de 6-8%, passent à 50 %, permettant de sauver davantage de vies chaque année à Saint-Dié. Mais il faut pour cela que le premier témoin agisse immédiatement et qu’un défibrillateur soit rapidement disponible.
Pour vous aider à être un acteur efficace face à une personne en arrêt cardiaque une grande campagne de formation va être lancée partir de 2 juin. Elle sera présentée prochainement.
Cet article a pour but de répondre aux questions que vous pouvez vous poser concernant l’arrêt cardiaque et les défibrillateurs.
Vos questions et nos réponses
Qui peut utiliser un DAE ?
Depuis le 4 mai 2007 loi autorise toutes les personnes à le faire.
Quand utiliser un DAE ?
En cas d’arrêt cardiaque.
Est-ce dangereux d’utiliser un DAE ?
Non, il n’y a aucun risque, ni pour vous ni pour la victime.
Est-ce difficile d’utiliser un DAE ?
Leur usage est facile. Une fois que vous l’avez mis en marche, il vous suffit de suivre les consignes vocales que l’appareil vous donne. Les derniers modèles mis en place se mettent même en marche dès que l’on ouvre leur couvercle.
Quel est le nombre d’arrêts cardiaques en France ?
45 000 cas par an en France dont la majorité pourraient être sauvés si le premier témoin pratiquait les gestes qui sauvent dès les premières minutes. Les données des grands registres français sur l’arrêt cardiaque montrent que la fréquence est de 1 victime pour 1 100 habitants.
Quel est le nombre d’arrêts cardiaques à Saint-Dié ?
Entre 15 et 20 victimes par an.
Cela concerne toutes les tranches d’âge. Cela peut être un membre de votre entourage : famille (parent, enfant…), voisinage, collègue de travail, association… C’est pour cela que chacune et chacun doit se former pour savoir agir rapidement.
Apprendre les gestes qui sauvent est-ce utile puisqu’il y a le SAMU, les pompiers, l’hôpital..?
C’est le premier témoin qui est le mieux placé pour mettre en œuvre les gestes de secours, car chaque minute qui passe, c’est 10% de survie en moins pour la victime.
Or, les secours spécialisés mettent en moyenne 10 minutes pour arriver. Cela peut être plus court, mais aussi parfois beaucoup plus long, faisant perdre à la victime ses chances d’être sauvée.
C’est pourquoi il faut que le premier témoin agisse immédiatement et qu’il puisse disposer très rapidement d’un défibrillateur.
De nombreuses études montrent que là où les DAE sont accessibles et où un témoin est présent et agit rapidement (aéroports, milieu sportifs, casinos de Las Vegas…), le taux de survie est de 60 à 70 %, soit 10 fois plus que ce que l’on observe actuellement en France.
D’autres pays font beaucoup mieux que nous.
Le taux de survie est lié à deux facteurs qui sont
- le nombre de personnes formées dans la population
- et le nombre de DAE accessibles 24 h sur 24.
Qu’en est-il de ma responsabilité si je prodigue les gestes de premiers secours ?
Loi du 3 juillet 2020 crée le statut de citoyen sauveteur.
Quiconque porte assistance de manière bénévole à une personne en situation apparente de péril grave et imminent est un citoyen sauveteur et bénéficie de la qualité de collaborateur occasionnel du service public.
Elle exonère les citoyens sauveteurs « de toute responsabilité civile en cas de préjudice lié à leur intervention sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle de leur part ».
A quel âge apprendre les gestes qui sauvent ?
A partir de quel âge peut-on se former ?
Des formations existent pour les enfants à partir de 9-10 ans. Il y a même des initiations pour des plus jeunes (photo ci-dessous).
J’ai déjà eu une formation il y a quelques années, est-ce bien utile de recommencer ?
Les études montrent que l’on oublie rapidement (dès 6 mois) et qu’il faut renouveler les apprentissages.
Et les enquêtes montrent que si une personne sur deux a déjà été formée en France, les signes de l’arrêt cardiaques, les gestes à pratiquer et surtout l’ordre dans lequel il faut faire ces gestes ne sont pas bien connus.
Quel type de formation ?
L’idéal ce sont les formations de secourisme d’une journée comme le PSC1 ou le SST dans les entreprises. Mais au rythme actuel, il faudra plusieurs décennies pour former toute la population.
C’est pourquoi la Fédération Française de Cardiologie préconise des formations non diplômantes plus courtes centrées uniquement sur la prise en charge de l’arrêt cardiaque.
A suivre…
Articles récents sur la campagne de formation qui débute le 2 juin :