Archive - juin 2020

Histoire du Club Cœur et Santé de St-Dié. Chapitre 6 : 1998-1999

L’affiche de la campagne de 1998 sur l’hypertension artérielle

La Fédération Française de Cardiologie

En 1999, le Pr Daniel Thomas (Paris) succède au Pr Jacques Delaye (Lyon) à la tête de la FFC.

L’hypertension artérielle constitue le thème de celle de 1998 avec l’édition de brochures et la réalisation d’une exposition proposée aux clubs Cœur et Santé.

En 1999 le thème choisi par la FFC est « L’aventure du Cœur 1970-2000 » ou « 30 ans de progrès en cardiologie ». L’exposition sera mise en place par le club de mars à juin 2000.

Une carte de l’urgence cardiaque est proposée au public en 1998 par la FFC.

Publipostage de la FFC sur la carte de l’urgence

La fin de la Carte du Cœur

Pour son financement, la FFC va continuer de proposer la Carte du Cœur. Cependant, cette dernière sera arrêtée en 1999 car les coûts pour la fédération devenaient plus importants que les recettes.

Cette vente permettait aux clubs d’aller au devant du public et de faire connaître la FFC. A Saint-Dié, des ventes étaient organisées dans les grandes surfaces.

En 1996-97, 6500 cartes avaient été vendues en Lorraine dont 565 par le club de Saint-Dié, troisième meilleur vendeur, mais loin derrière Épinal (3084) et Thionville (1347).

Une partie du prix de vente (20 francs) restait au club (3 francs). Pour Saint-Dié, en 1997, cela représentait 1695 francs, soit le tiers du budget de fonctionnement.

La dernière carte du Cœur a été vendue en 1997-98

Réunion nationale des clubs

La 5ème édition prévue le 18 mars 2000 est préparée durant l’année 1999 par des réunions dans les régions.

Une série de thèmes est proposée aux responsables des clubs et aux cardiologues-parrains. Il leur est demandé de prioriser ces thèmes au moyen d’un questionnaire publié dans le bulletin « Info Club » de Mai-Juin 1999.

Le thème préparé par notre inter-région nord-est (Lorraine, Alsace et Franche-Comté) est l’Urgence cardiaque.

En 1999, des réunions interrégionales sont prévues pour préparer la cinquième Journée nationale des clubs prévue en 2000

L’Association de Cardiologie de Lorraine 

Le 19 avril 1998, la réunion régionale des clubs a lieu à Metz et celle de 1999 à Langres.

Les médaillés de l’année 1998 sont Thérèse Couval, Émilienne Wohlgemuth, et André Mélicque, membres du bureau du club et au maire, Christian Pierret. En 1999, ce sera Claude Couval.

Pour permettre aux clubs de se faire connaître et de présenter leurs activités, l’ACL édite un dépliant de 4 pages pour chacun d’entre eux.

Les pages 1 et 4 du dépliant du Club Cœur et Santé de Saint-Dié, édité par l’ACL

Le club de Faulquemont est créé en 1999.

Le club Cœur et Santé

Pour 1998 le bureau comprend Bernard Thirion, président, Jean-Louis Bourdon, cardiologue, Mimi Wohlgemuth, vice-présidente, Xavier Virion, secrétaire, Thérèse Couval secrétaire adjointe, Hubert Surmely, trésorier, Jacqueline Virion trésorière-adjointe, André Mélicque, animateur des marches.

1998, le Club a 20 ans 

Remise de médailles et exposition sur les 20 ans du Club à l’hôtel de ville le 24 octobre 1998

Pour marquer ses 20 ans, le club a préparé une exposition qui est présentée en mairie le 24 octobre à l’occasion d’une cérémonie organisée pour la remise par le Pr Étienne Aliot de la médaille de la Fédération Française de Cardiologie à trois membres du club (Thérèse Couval, Emilienne Wohlgemuth et André Mélicque) et à Christian Pierret.

Les gestes d’urgence

Chaque année, le club poursuit ses journées de formation auprès des CM1 et des sixièmes : 700 élèves en 1998 et 931 en 1999.

Les encadrants des journée de formations aux Gestes d’urgence 1998

La carte de l’urgence cardiaque

5 000 cartes de l’urgence cardiaque spécialement éditées par la FFC avec le logo de la ville sont distribuées à Saint-Dié

En novembre 1999, 5 000 cartes l’Urgence Cardiaque sont distribuées sur la ville, en particulier à l’hôpital, à la mairie, à la Poste, à la gare et chez les médecins et les pharmaciens. Il s’agit d’une édition spéciale avec le logo de la ville.

Carte de l’Urgence cardiaque de 1999, spécialement éditée pour Saint-Dié

Les Parcours du Cœur 

Pour les scolaires, deux parcours sont organisés : l’un pour les primaires, l’autre pour les collégiens.

Le Parcours du Cœur 1997, avec à droite Guilaine Bedel et sa famille (Est Républicain du 5 mai).

En 1998, le parcours scolaire accueille 420 élèves le 16 mai et 337 personnes font parcours grand public le 17 dans l’Ormont au départ du Préventorium Abel Ferry. En 1999, il y a 375 élèves avec 40 accompagnants et 16 membres du club.

Et le parcours pour le grand public va rester fidèle à ce massif pendant de nombreuses années.

Le départ du Parcours du Cœur 1998 a lieu au Préventorium Abel Ferry dont les bâtiments sont maintenant détruits

En 1999, le 29 mars au matin, alors que le parcours des écoliers s’est déroulé normalement la veille, le club doit annuler celui pour le grand public : il fait un temps à ne pas faire tenir un poste de contrôle par un cardiaque : il a neigé dans l’Ormont et la température frôle 0°C.

Le Parcours du Cœur du 28 mars 1999 a été annulé le matin

Cela n’empêche pas les membres du club se retrouver comme prévu pour partager leur repas du soir à la maison de quartier de Foucharupt.

Repas du 28 mars 1999 au soir à Foucharupt

Des expositions

En 1997, celle sur le thème « Le Cœur après 50 ans » est présentée à Saint-Dié (gare, centres sociaux, MJC de l’Orme) et à Sainte-Marguerite, Moyenmoutier, Anould, Étival, Corcieux et Plainfaing.

L’exposition sur « Le Cœur après 50 ans » est installée à Anould (Est Républicain du 29 mai 1997)

En 1999, celle sur l’hypertension artérielle sera également présentée à Saint-Dié, Sainte Marguerite, Anould et Senones.

L’exposition sur l’hypertension à l’hôpital en mars 1999 (article de l’Est Républicain)

Des conférences

Le 26 novembre 1998, nouvelle conférence sur le don d’organes à Saint-Dié.

Le 19 mai 1999, conférence sur l’hypertension à Anould.

Participation au salon Santé Retraite à l’Espace Schumann les 8 et 9 septembre 1998.

La convivialité

Repas des membres du club le soir du Parcours du Cœur 1998 au Préventorium

Elle a toujours été importante au club. On sait d’ailleurs que cela est bon pour le cœur, à condition ne pas faire d’excès alimentaire bien sûr !

Trois temps « forts » marquent ainsi l’année : l’assemblée générale, le repas du soir du Parcours du Cœur et celui de fin d’année qui permet de remercier les bénévoles qui animent les activités.

Pour les années 1997-98-99, les kinés, professeurs et infirmières bénévoles des séances de gymnastique sont Guilaine Bedel, Jean Caurier, Violaine et Francis Cazaux, Martine Claude, Nadia Coss, Bruno Fréchard, Dominique Gaudel, Claire Hennequin, Marie-Reine Kosniewski, Rosa Matten, Gilbert Storq et Jean-Paul Wagner.

En 1999, la fin fin d’année est particulière : elle se déroule sur deux jours, les 19 et 20 juin, dans le chalet du Chitelet. L’activité physique n’est négligée et André Mélique organise une marche le samedi après-midi et le dimanche matin. On y a même vu d’étranges animaux roder autour du chalet.

Toutes ces activités restent bien entendu entièrement à la charge des participants.

Animaux étranges au Chitelet en juin 1999

Enfin, pour la première fois, les membres du club se rendent au théâtre à Saâles le 21 octobre 1999.

40 ans de progrès en cardiologie. Chapitre 4 : insuffisance cardiaque

Parmi ces médicaments, un seul était utilisé en 1978 : le Furosémide.

L’insuffisance cardiaque est définie comme l’incapacité du cœur à fournir un débit suffisant pour couvrir les besoins de l’organisme au repos ou à l’effort. Elle résulte d’anomalies de la contraction ou du remplissage du ventricule gauche, mais aussi de nombreuses interactions neuro-hormonales impliquant notamment le rein et les glandes surrénales.

Elle concerne un million de personnes en France, en augmentation constante, et c’est l’une des principales causes d’hospitalisation. Son incidence augmente avec l’âge. Elle concerne près d’une personne sur 4 après 85 ans.

Elle se traduit par un essoufflement, des œdèmes des membres inférieur, une prise de poids et une fatigabilité.

Parmi ses causes : l’infarctus, l’hypertension, une atteinte valvulaire et les atteintes du muscle cardiaque (cardiomyopathie hypertrophique avec parois épaissies et contractilité normale ou cardiomyopathie dilatée avec diminution de la contractilité).

Elle évolue par poussées, nécessitant des hospitalisations, déclenchées par des événements médicaux (poussée hypertensive, passage en arythmie, insuffisance coronarienne, infection pulmonaire…) ou non-médicaux (apports excessif en sel et en boissons, prise irrégulière du traitement ou automédication par anti-inflammatoire…).

La présentation s’appuie sur une lettre médicale d’une malade fictive rédigée selon les préconisations actuelles, permettant de montrer les progrès réalisés depuis 1978. Ils concernent surtout les traitement et l’éducation thérapeutique.

Voici donc l’histoire de Mme Y

Elle est résumée dans sa lettre de sortie. Dans cette lettre les gestes médicaux et les traitements ont été mis en gras.

Mme… 62 ans, a été hospitalisée du 2 au 10 septembre pour une décompensation cardiaque, favorisée par un passage en fibrillation auriculaire sur une cardiomyopathie dilatée avec à l’échographie une fraction d’éjection à 20% (normale supérieure à 55-60) avec une pression artérielle pulmonaire estimée à 44 mm Hg (la normale est à 25-30). Le BNP d’entrée était à 850 (c’est le peptide natriurétique), il doit être inférieur à 100).

Échographies de cardiomyopathies. En haut cœur normal, en bas une cardiomyopathie hypertrophique avec des parois très épaissies mais qui se contractent bien et une cardiomyopathie dilatée avec un ventricule gauche très dilaté et des parois peu épaisses qui ne se contractent plus beaucoup

Le bilan étiologique sera complété par une coronarographie.

Elle quitte le service avec un traitement par Furosémide, Xarelto, Ramipril, Bisoprolol et Spironolactone.

Elle a reçu les recommandations suivantes : limitation des apports hydriques à 1,5 litre et des apports sodés à 6 g par jour, surveillance du poids 3 fois par semaine (68 kg à la sortie). Elle sera revue pour des ateliers d’éducation thérapeutique.

Une consultation est prévue dans un mois pour discuter de la mise sous Amiodraone.

Selon l’évolution, il conviendra de se poser la question d’un choc électrique pour tenter de régulariser l’arythmie auriculaire, voire de l’éventuelle implantation d’un défibrillateur, de la mise en place d’une assistance ventriculaire ou la réalisation d’une transplantation cardiaque.

Quelle aurait été la prise en charge de Mme Y en 1978 ?

En reprenant la lettre précédente, voici ce qui se serait passé en 1978.

Il n’y aurait pas eu de dosage du BNP.

Le diagnostic à l’échographie aurait été moins précis : uniquement échographie dite « TM » et pas de doppler pour évaluer finement le fonctionnement valvulaire et les pressions, en particulier dans l’artère pulmonaire.

Le traitement médicamenteux aurait été limité à un diurétique et un dérivé de la trinitrine.

Le traitement anticoagulant aurait fait appel au Préviscan.

De quels progrès Mme Y a-t’elle bénéficié?

Les progrès dans la compréhension de la maladie

Ils concernent le rôle de différents systèmes hormonaux et expliquent les progrès thérapeutiques (voir paragraphe ci dessous) :

  • le système rénine-angiotensine-aldostérone qui implique notamment le rein et les glandes surrénales, à l’origine des traitements par les Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion (IEC, dont le nom se termine en « pril »), par les sartans et les anti-aldostérone,
  • le système sympathique avec l’adrénaline et les autres hormones de la même famille secrétés par les glandes surrénales, ayant conduit à l’utilisation des béta-bloquants (produits dont le nom se termine en « olol »),
  • le BNP, qui est secrété en cas d’insuffisance cardiaque, a un effet diurétique et vasodilatateur et diminue l’activité du système rénine-angiotensine-aldostérone avec des conséquences sur le diagnostic (son dosage et celui du NT-proBNP) et aussi le traitement avec le Sacubitril qui empêche sa dégradation trop rapide et améliore ainsi le fonctionnement cardiaque.

Les progrès diagnostiques

Deux examens essentiels sont apparus depuis 1978.

  • Le BNP : découvert en 1981, il est possible de le doser en 1999. S’il est normal (inférieur à 100), cela élimine une insuffisance cardiaque. Élevé (supérieur à 400), il permet de la confirmer. Son taux diminue lorsque l’état clinique s’améliore. On utilise aussi le ProBNP avec des normes différentes et qui varient avec l’âge. Il
  • L’échographie bidimensionnelle couplée au doppler qui permet de préciser la cause et le mécanisme de l’insuffisance cardiaque (voir dans l’article sur l’infarctus).

Les médicaments

Les diurétiques sont un traitement symptomatique déjà utilisés en 1978 : ils traitent l’œdème, mais ne modifient pas le cours de la maladie. Les béta-bloquants et la spironolactone existaient déjà en 1978, mais n’étaient pas utilisés dans l’insuffisance cardiaque.

Voici les produits qui ont amélioré le pronostic de la maladie depuis les années 1980.

  • Les Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion : suite à l’étude Consensus avec l’Enalapril (1987).
  • Les béta-bloquants : suite à l’étude MDC avec le Métoprolol (1993), puis le Carvédilol, le Bisoprolol…
  • Les anti-aldostérone : Spironolactone après l’étude Rales (1995) et Éplérenone après l’étude Ephesus (2003).
  • Les Sartans : étude Elite avec le Losartan (1997), puis Candésartan, Valsartan.
  • Sacubitril associé au Valsartan (Entresto) : étude Paradigm-HF (2016).

En 1978, le traitement anticoagulant aurait été du Préviscan qui présente des interactions avec des médicaments et l’alimentation et demande des contrôles réguliers de la coagulation. Des examens qui ne sont pas nécessaires avec les nouveaux anticoagulants qui sont sont apparus depuis (Pradaxa, 2008, Xarelto 2008 et Eliquis, 2014), mais pour qui il faut surveiller le fonctionnement rénal.

L’éducation thérapeutique

Elle été mise en place à Saint-Dié en 2002 auprès des personnes en insuffisance cardiaque et, comme le traitement médicamenteux, elle améliore l’état fonctionnel et le pronostic des insuffisants cardiaques et diminue le nombre des hospitalisations.

Exemples d’aliments riches en sels

Les personnes apprennent :

  • à connaître leur maladie (symptômes, causes, facteurs de décompensation…),
  • leurs traitements (en particulier les médicaments),
  • à modifier leur alimentation avec
    • une réduction des apports hydriques à 1,5 litre par jour, voire moins,
    • une baisse du sel à 6 grammes par jour, ce qui au début passe notamment par la lecture attentive des étiquettes, mais aussi par des moyens de substitution du sel avec des épices, des herbes aromatiques ou encore du jus de citron,
  • et à adapter leur activité physique, qui ne doit surtout pas être arrêtée.

Autres progrès

Défibrillateur-stimulateur triple chambre avec les électrodes de défibrillation (flèches jaunes) et les électrodes de stimulation (flèches rouges)

Appareil d’assistance ventriculaire gauche

L’évolution de la prise en charge de l’insuffisance cardiaque entre 1978 et nos jours

La prise en charge a été améliorée grâce à

  • un meilleur diagnostic (BNP, échographie),
  • de nouveaux traitements (médicaments, stimulateur triple chambre, défibrillateur),
  • le ré-entrainement à l’effort,
  • l’éducation thérapeutique.

Séance d’éducation thérapeutique au centre hospitalier de Saint-Dié : atelier diététique

Nutrition : l’échalote

Originaire du Turkestan, l’échalote est arrivée sur nos tables sous Charlemagne

Un peu d’histoire

Elle est née au Turkerstan il y a plus de 2000 ans. Elle était considérée comme une plante sacrée par les Perses et les Égyptiens et son nom dérive de celui de la ville d’Ascalon dans le pays des Philistins (actuellement Ashkelon en Israël) où elle était cultivée durant l’antiquité.

C’est sous Charlemagne qu’elle entre dans la gastronomie française.

Son intérêt nutritionnel

L’échalote est un légume condiment qui renferme de nombreux micronutriments : vitamines, minéraux et oligo-éléments.

Comme l’ail et l’oignon, elle se caractérise par la présence de substances soufrées spécifiques, responsables de son odeur, de sa saveur et a de nombreuses propriétés physiologiques : elle favorise en particulier la circulation sanguine, a un effet anti-allergique et possède une activité antibactérienne.

Quelques idées de recettes

  • Hachée, l’échalote sera tout simplement délicieuse dans vos vinaigrettes pour accommoder toutes sortes de crudités.
  • Elle s’intégrera aussi très bien dans le sauces chaudes, par exemple la bordelaise : 200 grammes d’échalotes hachées revenues dans une cuillère à soupe d’huile, additionnées d’une cuillère à soupe de farine, de sel, de poivre et thym; le tout est mouillé de 25 cl de vin rouge puis cuit quelques minutes.
  • Pour une omelette rustique, faire fondre les échalotes dans une poêle, puis verser les œufs battus et persillés.

Source : Agenda 2010 de la Fédération Française de Cardiologie.