Covid19 : point sur la situation

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Hydroxychloroquine : de nouvelles données négatives

Les médecins de la revue indépendante de Prescrire ont estimé que ce traitement n’avait pas apporté de preuve au vu de deux études :

  • celle publiée par une équipe chinoise de Shanghai le 14 avril et portant sur 150 patients comportant un groupe contrôle où il n’a pas été démontré d’effet antiviral chez les patients,
  • celle menée dans quatre hôpitaux parisiens portant sur 181 patients avec atteinte pulmonaire justifiant une oxygénothérapie. Là encore, il n’y a pas eu de différence statistiquement significative entre les deux groupes, sauf pour ce qui concerne les effets indésirables (environ 30 % dans le groupe hydroxychloroquine, contre 9 % dans le groupe témoin).

L’équipe du Pr Magagnoli de Columbia (Université de Caroline du Sud et Institut de recherche Dorn) a mis en ligne les résultats d’une étude portant sur 368 patients : 97 sous hydroxychloroquine, 113 sous hydroxychloroquine et Azithromycine et 158 sans hydroxychloroquine. Cette dernière n’a pas réduit le recours à la ventilation artificielle. Par contre la mortalité des patients sous hydroxychloroquine est deux fois plus élevée (22% contre 11%). La limite de cette études est qu’il s’agit d’un travail rétrospectif et non pas d’une étude randomisée.

On attend donc avec impatience les premiers résultats de Discovery (portant sur 3000 patients) qui devraient être connus fin avril.

Le tabac et le covid.

On en a beaucoup parlé la semaine dernière suite à deux études, l’une chinoise et l’autre parisienne qui montrent un pourcentage de fumeurs moins important chez les patients atteints de Covid 19 que dans la population générale. Ce qui questionne, mais ne doit pas conduire à reprendre le tabac qui rappelons-le tue 70 000 personnes par an en France. Des recherches sont en cours en utilisant des patchs de Nicotine.

Le port du masque

L’Académie de médecine recommande dans un communiqué publié le le 22 avril et intitulé « Aux masques citoyens ! » le port du masque généralisé dans l’espace public.

« Afin de limiter le risque de transmission directe du virus par les gouttelettes projetées à l’occasion de la parole, de la toux et de l’éternuement, le port d’un masque anti-projections couvant le nez et la bouche, destiné à retenir ces postillons et à éviter leur dispersion dans l’environnement immédiat, est recommandé« .

Prévention de la « tempête immunitaire « du 7ème jour : un espoir

L’insuffisance respiratoire aiguë fait la gravité de la maladie.

La presse a beaucoup parlé des cytokines. L’interleukine 6 en est une. Ces molécules sont libérées à la phase aiguë de l’inflammation, en particulier par certains globules blancs.

L’objectif est de lutter contre l’infection. Mais, dans la Covid-19, il existe chez certaines personnes souffrant d’une forme « hypoxémiante » de pneumonie (nécessitant l’administration d’oxygène) un « orage cytokinique », avec fort relargage d’interleukine 6. Cette production excessive qui peut entraîner une insuffisance respiratoire aiguë. L’idée est de limiter cet orage cytokinique pour préserver les poumons de ces patients.

On dispose déjà de molécules inhibitrices des récepteurs de l’interleukine 6 dont le tocilizumab qui est habituellement utilisé dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde et la maladie de Horton.

Un essai parisien a montré que ce traitement réduit statistiquement le risque d’intubation et de décès. Il s’agit d’une étude randomisée contre placebo. Au total, 129 malades ont été randomisés, dont 65 dans le groupe avec tocilizumab (administré aux premier et au troisième jours) et 64 dans le groupe témoin. Ceci est à confirmer par d’autres études.

D’autres molécules (inhibiteurs des récepteurs de l’IL-6 et d’autres immunomodulateurs) sont actuellement en cours d’investigation.

Levée du confinement

Alors que l’on parle de lever le confinement le 11 mi, chacun doit bien rester conscient que le coronavirus, cet ennemi invisible, rôde toujours.

Alors ce serait une erreur que de « baisser la garde ».

Au contraire, les gestes barrière restent plus que jamais d’actualité. Sinon, gare à la deuxième « vague » de la maladie.

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Club Cœur et Santé de Saint-Dié