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Statines et maladies cardio-vasculaires en 14 questions

Lors de la conférence sur li’infarctus du 24 septembre, il a été question du traitement médicamenteux qui comporte une statine, molécule hypocholestérolémiante.

Nous reprenons sur notre site un article de l’Alliance du Cœur consacré à cette classe de molécules (mis à jour le vendredi 20 septembre 2019).

Malgré les différentes études et recommandations, le traitement par statines fait encore l’objet de fréquentes remises en question très largement relayées par les médias « grand public ». Ces polémiques conduisent des patients à douter voire à arrêter leur traitement.

Cet article vous aide à démêler le vrai du faux.

Ce texte a été élaboré par le « Cercle Cœur et Métabolismes » de la Société Française de Cardiologie.

1- L’INFARCTUS DU MYOCARDE ET L’ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL (AVC) REPRÉSENTENT UN RISQUE DE SANTÉ MAJEUR

VRAI

L’AVC et l’Infarctus restent la première cause de mortalité chez la femme et la deuxième chez l’homme. Les maladies cardiovasculaires sont responsables d’environ 180 000 décès par an et toucheraient plus de 3 millions de personnes en France.
Lorsqu’ils ne sont pas mortels, les accidents cardiovasculaires ont souvent des conséquences lourdes au quotidien.

  • L’infarctus du myocarde est la première cause d’insuffisance cardiaque chronique qui provoque essoufflement, prise de poids, œdèmes et fatigue.
  • 1/3 tiers des personnes ayant eu un infarctus du myocarde fait une dépression.
  • L’AVC est la première cause de handicap chez l’adulte et la deuxième cause de démence.

 

2- IL EXISTE DU BON ET DU MAUVAIS CHOLESTÉROL

VRAI

 

Le bon et le mauvais cholestérol et la formation des plaques d’athérome

Le cholestérol est une particule de graisse apportée pour un tiers par l’alimentation et, pour deux tiers, fabriquée par le foie. Il est indispensable à l’organisme à un taux même très faible pour :

  • Constituer les membranes des cellules de notre corps,
  • Développer certaines cellules du fœtus,
  • Intervenir dans la fabrication de la bile, de la graisse corporelle et dans la synthèse de la vitamine D.

Le cholestérol se déplace dans notre corps via la circulation sanguine, grâce à deux protéines en charge de le transporter :

  • Les LDL qu’on appelle le « mauvais » cholestérol : son accumulation dans la circulation contribue à la formation de plaques d’athérome qui, en s’accumulant ou en se rompant, peuvent rétrécir ou boucher des artères.
  • Les HDL qu’on appelle le « bon » cholestérol servent à nettoyer les excès de cholestérol. Leur présence en quantité importante contribuerait à diminuer le niveau de risque. En faible quantité, il s’agit classiquement d’un indicateur du risque cardiovasculaire. Aucune étude n’a cependant prouvé qu’en augmentant le taux de « bon cholestérol » on réduit le risque cardiovasculaire.

 

3- UN TAUX DE MAUVAIS CHOLESTÉROL IMPORTANT AUGMENTE LE RISQUE DE FAIRE UN ACCIDENT  CARDIO-VASCULAIRE

VRAI

L’infarctus est en général lié à la formation, à partir d’une plaque d’athérome, d’un caillot qui v obstruer une artère du cœur

 

L’excès de cholestérol contribue à la formation de plaques dans la paroi des artères (athérosclérose). Elles peuvent se rompre ou également finir par boucher les vaisseaux, ce qui augmente considérablement le risque d’accidents cardiovasculaires.

Ainsi plus le taux de LDL-cholestérol est élevé, plus le risque d’avoir un accident cardiovasculaire est important. A l’inverse, plus le taux de LDL-cholestérol diminue, plus le risque est bas, même s’il n’est pas très élevé au départ.

Ainsi, un médecin peut être amené à proposer un traitement diminuant un taux de mauvais cholestérol peu élevé parce le risque de faire un infarctus du myocarde est important en raison d’autres facteurs.

 

4- LE CHOLESTÉROL N’EST PAS LE SEUL FACTEUR DE RISQUE DE DÉVELOPPEMENT DES MALADIES CARDIOVASCULAIRES

VRAI

Il existe d’autres facteurs qui augmentent le risque d’accidents cardiovasculaires :

  • L’âge, le sexe, ou l’hérédité.
  • L’hypertension et le diabète sur lesquels on peut intervenir.
  • Des facteurs modifiables, car liés au mode de vie, en particulier le tabac mais aussi une mauvaise alimentation, l’obésité, le stress, la sédentarité.

La correction d’un seul facteur de risque diminue le risque d’accident cardiovasculaire de 20 à 40% dans les 5 ans.

 

5- UN TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX EST SYSTÉMATIQUE EN CAS DE TAUX ÉLEVÉ DE MAUVAIS CHOLESTÉROL

FAUX

Changer d’hygiène de vie est le premier moyen à utiliser pour faire baisser le taux de LDL-cholestérol élevé pour un patient qui n’a jamais eu d’accident cardiovasculaire (prévention primaire) : la reprise d’une activité physique régulière réduit d’un tiers le risque d’AVC.

Les statines sont proposées seulement lorsque l’augmentation du taux de LDL-cholestérol est liée à une maladie héréditaire ou que les mesures préventives pour faire baisser le taux de LDL-cholestérol sont insuffisantes, au bout de 3 à 6 mois. Elles peuvent être proposées également de manière assez large et selon les recommandations chez les patients diabétiques.

 

6- DANS CERTAINS CAS, LA DIMINUTION DU TAUX  DE LDL-CHOLESTÉROL NE PEUT ÊTRE OBTENUE QU’AVEC DES MÉDICAMENTS

70% des patients à risque cardiovasculaire élevé n’atteignent pas leurs objectifs de baisse de LDL-cholestérol, parce qu’ils ne parviennent pas à modifier leur hygiène de vie ou que ces modifications ne permettent pas de faire baisser suffisamment leur taux de LDL-cholestérol. Dans ces cas-là, ou après un accident cardiovasculaire (prévention secondaire), le traitement médicamenteux s’impose. Les statines ont très largement fait leurs preuves, grâce à un grand nombre d’études.

 

7- RIEN NE PROUVE QUE LES STATINES  SOIENT EFFICACES

FAUX

Les statines sont utilisées depuis plus de trente ans, ce qui permet d’avoir un recul important sur leur efficacité, d’autant que ce sont les médicaments qui ont fait l’objet du plus grand nombre d’études dans le monde : leurs effets ont été étudiés sur plus de 300 000 patients et sur des périodes de 5 à 10 ans.

 

8- LES STATINES PEUVENT AVOIR DES EFFETS INDÉSIRABLES OU SECONDAIRES

Comme tous médicaments, les traitements à base de statines peuvent avoir des effets indésirables ou secondaires, principalement des douleurs musculaires qui concernent, à des degrés divers, 10 à 25% des patients.
Les patients qui sont à la limite du diabète doivent également être surveillés. Les statines à fortes doses peuvent augmenter très légèrement le taux de sucre dans le sang et donc, chez ces patients, elles peuvent accélérer le passage vers un diabète.
Certains patients ressentent d’autres effets secondaires, mais les études tendent à montrer que les causes sont, le plus souvent, autres. Dans tous les cas, quand un patient ressent des effets secondaires après avoir commencé à prendre son traitement, il est important qu’il en informe son médecin ou son cardiologue afin d’identifier leurs causes et d’y remédier, qu’ils soient liés ou non à la prise de statines.

 

9- IL EXISTE D’AUTRES MÉDICAMENTS QUE LES STATINES POUR PRÉVENIR LES ACCIDENTS CARDIOVASCULAIRES

VRAI

Les mesures préventives après un accident cardiovasculaire reposent sur une stratégie globale incluant d’autres traitements que les statines, en fonction de chaque patient. Leur rôle, tout aussi important est différent : les antithrombotiques (antiagrégants plaquettaires, comme l’aspirine par exemple, ou, dans certains cas, anticoagulants) diminuent le risque de formation de caillots capables de boucher les artères. Il est souvent nécessaire de prescrire un traitement pour l’hypertension artérielle.

 

10- LES STATINES SONT PRESCRITES SYSTÉMATIQUEMENT APRÈS UN PREMIER INFARCTUS DU MYOCARDE OU APRÈS UN AVC

VRAI

Les statines sont indispensables lorsque le patient a déjà eu un accident cardiovasculaire (prévention secondaire) puisque l’on a démontré qu’elles diminuent le risque de récidive dans tous les cas, quel que soit le taux de cholestérol, c’est-à-dire même si le mauvais cholestérol ou LDL-cholestérol a pu antérieurement être jugé comme n’étant pas élevé.

 

11- LES TRAITEMENTS À BASE DE STATINES  SONT TOUS LES MÊMES

FAUX

Toutes les statines ne sont pas équivalentes. La décision de proposer des statines se fait au cas par cas. Le choix de la statine et de sa dose est adapté à chaque patient par le médecin, en fonction de nombreux facteurs :

  • Le niveau du taux de mauvais cholestérol,
  • Le profil du patient (âge, sexe, antécédents cardiaques…),
  • Le nombre de facteurs de risques (tabac, surpoids, hypertension…),
  • Les autres traitements,
  • L’efficacité du traitement chez le patient, qui est régulièrement contrôlée,
  • La présence ou non d’effets secondaires et leur ampleur.

 

12- EN CAS D’EFFETS INDÉSIRABLES OU SECONDAIRES, LA SEULE SOLUTION EST D’ARRÊTER LES STATINES

FAUX

Lorsque la prise de statines génère des effets indésirables, le médecin peut proposer différentes solutions en fonction de leur nature et de leur intensité : modification de la dose de statines, changement de molécule, essai d’autres médicaments, proposition d’un traitement complémentaire pour réduire les effets secondaires.

 

13- IL Y A UN RISQUE À ARRÊTER UN TRAITEMENT À BASE DE STATINES SANS AVIS MÉDICAL

VRAI

Il est essentiel de prendre régulièrement son traitement à la dose prescrite par le médecin. L’arrêt des statines conduit à une augmentation de 45% de la mortalité et de 15% des accidents cardiovasculaires, comparativement aux patients qui suivent strictement leur traitement. Un patient ne doit pas interrompre son traitement sans en avoir discuté avec son médecin ou son cardiologue.

 

14- LES STATINES COÛTENT CHER À LA SÉCURITÉ SOCIALE ET AUX PATIENT

FAUX

Les statines commercialisées en France sont toutes disponibles sous forme de médicaments génériques pour un coût moyen autour de 20 centimes/jour, ce qui est un coût faible par rapport à la plupart des autres médicaments.

 

Dossier médical de réadaptation cardiaque

En résumé 

  • 1.VRAI > L’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral (AVC) représentent un risque de santé majeur.
  • 2. VRAI > Il existe du bon et du mauvais cholestérol.
  • 3. VRAI > Un taux de mauvais cholestérol important augmente le risque de faire un accident cardio-vasculaire.
  • 4. VRAI > Le cholestérol n’est pas le seul facteur de risque de développement des maladies cardiovasculaires.
  • 5. FAUX > Un traitement médicamenteux est systématique en cas de taux élevé de mauvais cholestérol.
  • 6. VRAI > Dans certains cas, la diminution du taux de LDL-cholestérol ne peut être obtenue qu’avec des médicaments.
  • 7. FAUX > Rien ne prouve que les statines soient efficaces.
  • 8. VRAI > Les statines peuvent avoir des effets indésirables ou secondaires.
  • 9. VRAI > Il existe d’autres médicaments que les statines pour prévenir les accidents cardiovasculaires.
  • 10. VRAI > Les statines sont prescrites systématiquement après un premier infarctus du myocarde ou après un AVC.
  • 11. FAUX > Les traitements à base de statines sont tous les mêmes.
  • 12. FAUX > En cas d’effets indésirables ou secondaires, la seule solution est d’arrêter les statines.
  • 13. VRAI > Il y a un risque à arrêter un traitement à base de statines sans avis médical.
  • 14. FAUX > Les statines coûtent cher à la Sécurité Sociale et aux patients.

Cœur et stress, une nouvelle brochure de la FFC

la Fédération Française de Cardiologie (FFC) a publié fin 2018 dans le cadre de son Observatoire du cœur des Français une brochure sur « Cœur et stress ».

Qu’est-ce que le stress ?

C’est une réaction physiologique qui peut se révéler à la longue souvent toxique. Outre son impact sur l’hygiène de vie : insomnie, tabagisme, mauvaise alimentation, sédentarité ou encore prise de poids, le stress représente un facteur de risque cardiovasculaire.

Les trois phases du stress : alarme, résistance et épuisement

Les différents types de stress et leurs conséquences sur le cœur

Il existe deux types de stress qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur la santé : le stress aigu (une émotion intense et brutale) et le stress chronique (une exposition dans la durée).

Le premier type de stress a un effet direct sur le fonctionnement du cœur en provoquant une augmentation des besoins en sang et, parallèlement, une diminution des apports et un risque de formation de caillots. Ce qui peut conduire à un infarctus du myocarde et, par conséquent, à l’arrêt cardiaque.

les symptômes du stress aigu : crampes, tremblements, essoufflement, sueurs, palpitations, angoisse et sensation de panique

Le deuxième type de stress a non seulement une incidence sur la sante psychique (difficulté a contrôler les émotions, anxiété, agressivité…) mais il a également un effet néfaste sur les facteurs de risque cardiovasculaire.

Il peut favoriser voire aggraver l’hypertension artérielle, provoquer des modifications lipidiques qui augmentent le mauvais cholestérol et diminuent le bon, favoriser la prise de poids en particulier chez les personnes en situation de surpoids et accentuer la sédentarité de certaines personnes, celle-ci aggravant à son tour les effets du stress.

Mécanismes du stress sur le cœur : action du stress sur le cerveau au niveau de l’hypophyse puis stimulation de la production de globules blancs ;, initiation de la plaque d'athérome dans les artères et risque d'obstruction artérielle

Mécanismes du stress sur le cœur

Par ailleurs, celui-ci n’épargne pas les femmes bien au contraire. Sur le plan physiologique, leurs artères coronaires sont plus petites, ce qui les rend plus vulnérables aux spasmes déclenchés par le stress. Concrètement, il peut resserrer les petits vaisseaux sanguins qui nourrissent le cœur, et provoquer un mécanisme d’inflammation plus fort chez la femme. il y a un risque majoré de 40% face aux maladies cardiovasculaires pour celles qui déclarent éprouver un stress au travail.

Comment réduire l’impact du stress sur le cœur?

Si le stress est déclenché par des facteurs extérieurs difficiles à maîtriser (maladie d’un proche, travail…), il faut agir sur les autres facteurs de risque cardiovasculaire que sont le tabac, la sédentarité, l’abus d’alcool et une alimentation peu équilibrée. Par ailleurs, il est possible d’apprendre à gérer son stress. Enfin, il faut pratiquer une activité physique d’au moins 30 minutes par jour pour se changer les idées, sans oublier des moments de détente : lire, écouter de la musique, se promener en plein air et même pour rire. Ces effets sont l’exact contraire de ceux du stress : le rire stabilise le rythme cardiaque, diminue la pression artérielle et réduit la production de cortisol, principale hormone du stress.
Outre une bonne hygiène de vie, il faut également ne pas hésiter à se fixer des limites dans le cadre du travail (se déconnecter) et à parler avec son entourage afin d’exprimer ses émotions. Il est également possible d’apprendre à se détendre et à mieux respirer avec des méthodes comme la sophrologie, la relaxation et le yoga.

Evaluez votre niveau de stress : Evaluez le niveau de votre stress

Page de garde de l'Observatoire du cœur des Français N°5

Pour en savoir plus : L’observatoire du cœur des Français, N°5 : https://www.fedecardio.org/sites/default/files/image_article/FFC-Observatoire-du-coeur-Coeur-et-stress-18-09-18.pdf

 

Les maladies liées au tabac dans la région Grand Est

Schéma des pathologies cardiorespiratoires liées au tabac

Pathologies cardiorespiratoires liées au tabac

Dans un précédent article nous avons présenté les chiffres du tabagisme publiés récemment dans le Bulletin de Santé Publique (BSP) du Grand Est : https://coeuretsante.deodatie.fr/2019/02/09/le-tabagisme-dans-la-region-grand-est-donnees-globales/

Le BSP confirme qu’en raison « d’habitudes tabagiques fréquentes, le Grand Est présente une incidence et une mortalité élevées pour les trois pathologies les plus associées au tabac » : cancer du poumon, bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et cardiopathies ischémiques (infarctus).

Au sein de la région Grand Est, il existe de fortes disparités entre les départements : la Moselle, la Meurthe-et-Moselle et les Ardennes présentent les situations les plus préoccupantes. Les Vosges se situent dans la deuxième moitié du tableau, parmi les départements les moins touchés.

Le cancer du poumon a une incidence et une mortalité élevées dans le Grand Est

Incidence du cancer du poumon

C’est le cancer le plus fréquent dans le monde et la consommation de tabac en est le principal facteur de risque. Il est trois fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes avec taux d’incidence annuelle brute 93,2 pour 100 000 personnes-années contre 33,7 chez les femmes. Après standardisation sur la population mondiale, il est de 17,9 pour 100 000 personnes-années pour les femmes et 51,8 pour les hommes.

Selon ce critère, chez les femmes et avec une incidence de 18,8 pour 100 000 personnes-années, le Grand Est derrière la Corse (26,0), l’Occitanie (19,9) et l’Île-de-France (19,4). Chez les hommes, le Grand Est (57,7) est deuxième derrière les Hauts-de-France (63,3).

Carte des taux régionaux d’incidence du cancer du poumon selon le sexe en 2007-2016

Taux régionaux d’incidence du cancer du poumon selon le sexe en 2007-2016

Au sein de la région Grand Est, les Vosges font partie des départements les moins touchés, mais se situent cependant au dessus de la moyenne nationale, seuls les départements alsaciens ayant des taux inférieurs à cette moyenne.

Tableaux des Taux départementaux d’incidence du cancer du poumon selon le sexe en 2007-2016 dans le Grand Est

Taux départementaux d’incidence du cancer du poumon selon le sexe en 2007-2016 dans le Grand Est.

Mortalité par cancer du poumon

En ce qui concerne la mortalité par cancer du poumon le Grand Est est la deuxième région pour les femmes (derrière la Corse) comme pour les hommes (derrière les Hauts-de-France).

Carte des taux régionaux de mortalité par cancer du poumon selon le sexe en 2007-2014

Taux régionaux de mortalité par cancer du poumon selon le sexe en 2007-2014

Cependant, au niveau de notre région les Vosges font partie des départements les moins touchés (pour les femmes, sixième « place » dans l’ordre décroissant et pour les hommes  huitième place).

Tableaux des taux départementaux de mortalité par cancer du poumon selon le sexe en 2007-2014

Taux départementaux de mortalité par cancer du poumon selon le sexe en 2007-2014

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est source d’hospitalisations nombreuses et d’une mortalité importante

C’est une maladie respiratoire chronique, attribuable au tabagisme dans plus de 80 % des cas et qui reste sous-diagnostiquée et méconnue dans la population française.

Les hospitalisations pour exacerbations de BPCO 

Les exacerbations de BPCO sont un facteur de mauvais pronostic sur l’évolution de la maladie. Les plus  sévères nécessitent une hospitalisation. Une partie de ces hospitalisations pourraient être évitées grâce à une prise en charge optimale dès le début des signes d’aggravation.

En 2015, tous sexes confondus, le taux d’hospitalisation est  de 22,1 hospitalisations pour 10 000 habitants âgés de 25 ans ou plus. Le Grand Est (28,3) se situe derrière les Hauts-de-France (31,7) et La Réunion (29,7).

Carte des taux régionaux d'hospitalisation pour exacerbation de BPCO en 2015

Taux régionaux d’hospitalisation pour exacerbation de BPCO en 2015

La mortalité par BPCO

La BPCO est globalement sous-diagnostiquée et sous-déclarée sur les certificats de décès.
En 2013-2014, tous sexes confondus, le taux annuel de mortalité par BPCO s’élevait pour la France à 29,0 décès pour 100 000 habitants âgés de 45 ans ou plus : 46,6 à La Réunion, 37,7 dans les Hauts-de-France et 36,7 dans le Grand Est.

Carte des Taux régionaux de mortalité par BPCO en 2013-2014

Taux régionaux de mortalité par BPCO en 2013-2014

La mortalité liée aux principales pathologies associées au tabagisme est très importante dans le Grand Est

L’estimation peut se faire à partir du nombre des décès pour les principales pathologies pour lesquelles le tabac est un facteur de risque important, même si d’autres facteurs peuvent intervenir.

Entre 2013 et 2015, le taux de mortalité par cancer du poumon, cardiopathie ischémique (dont l’infarctus) et BPCO s’élevait pour la France à 124,0 pour 100 000 habitants. Il était 3 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes (200,5 pour 100 000 habitants contre 69,3).

Chez les femmes, le taux standardisé de mortalité variait de 33,2 pour 100 00 habitants à la Martinique à 81,0 dans le Grand Est.

Chez les hommes, le taux standardisé de mortalité était de 237,2 dans le Grand Est, deuxième région la plus touchée derrière les Hauts-de-France (253,5).

Au sein de la région Grand Est, le département des Vosges a un taux qui se situe à 79,6 pour les femmes et à 231,5 pour les hommes.

Tableaux des taux départementaux de mortalité par cancer du poumon, BPCO et cardiopathie ischémique

Taux départementaux de mortalité par cancer du poumon, BPCO et cardiopathie ischémique

Source : tous les tableaux et cartes de cet article sont issus du Bulletin de Santé Publique du Grand Est paru fin janvier 2019.

La prévention des maladies cardiovasculaires, ça marche

L’exemple finlandais

Vue aérienne du Parc Naturel de Koli en Karélie du Nord (forêts et lacs)

Source : Parc Naturel de Koli en Karélie du Nord.

Le constat

La Finlande était, à la fin des années 1960, le pays où l’on mourrait le plus de coronaropathie et autres maladies cardio-vasculaires. Pour enrayer l’épidémie, les autorités ont lancé en 1972 le programme North Karelia Project agissant sur les 3 principaux facteurs de risques connu à l’époque : le tabac, l’hypertension,  l’hypercholestérolémie.

L’objectif

Changer les comportements à travers des interventions communautaires, un dépistage systématique des personnes à risques et une prise en charge médicamenteuse.

Les résultats

En 40 ans, la mortalité par coronaropathie a diminué de 82 % chez les hommes entre 35 et 64 ans et de 84 % chez les femmes !

Par ailleurs, la Finlande a adopté dès 1976 des lois anti-tabac. Aujourd’hui, elle est l’un des pays d’Europe où le tabagisme est le plus faible.

Cette expérience finlandaise prouve l’efficacité des programmes de prévention auprès du grand public.

D’après un communiqué de la Fédération Française de Cardiologie d’après une étude de P. Jouhsilahti et collaborateurs publiée en 2016 dans British Médical Journal.

Une étude française

Vue de la Place du Capitole à Toulouse

Le Capitole de Toulouse. Source : Office de Tourisme de Toulouse

Publiée en août 2017, démontre que des mesures de prévention simples permettent d’assurer une espérance de vie plus grande et un meilleur pronostic cardio-vasculaire.

Les facteurs de risque de l’infarctus du myocarde sont parfaitement identifiés. Certains sont liés à des comportements comme le tabagisme, la nutrition, l’exercice physique, la consommation exagérée d’alcool ou l’obésité. D’autres facteurs de risque ont des déterminismes complexes comme la pression artérielle, le mauvais cholestérol LDL, le bon cholestérol HDL et le diabète. Les facteurs qualitatifs nutritionnels sont importants pour lutter contre l’athérosclérose. Il s’agit de la consommation des graisses saturées, mono-insaturées, poly-insaturées, de la consommation de sucre, de sel, de fibres, de fruits, de légumes, et de poissons.

Comment s’est déroulée l’étude ?

À partir d’une cohorte de 3 402 sujets âgés de 35 à 64 ans, l’équipe du Pr Jean Ferrières, Président de l’association de cardiologie Midi-Pyrénées et cardiologue au CHU de Toulouse a sélectionné 1 046 sujets qui avaient rempli un questionnaire nutritionnel quantitatif et qualitatif détaillé. Tous ces sujets ont été suivis pendant en moyenne 18 ans à la recherche des complications. 186 décès ont été enregistrés, dont 93 décès par cancer, 41 décès par maladies cardio-vasculaires et 52 décès d’autres causes.

Les résultats :

Plusieurs facteurs sont associées à une plus grande mortalité totale et cardio-vasculaire : l’âge, le sexe masculin, habiter dans le Nord de la France, le tabagisme, l’hypertension artérielle, la glycémie élevée, une faible consommation d’acides gras poly-insaturés.

De manière symétrique, un faible niveau d’éducation, une consommation exagérée d’alcool, une sédentarité importante, une obésité marquée et des taux bas de bon cholestérol HDL sont associés à une augmentation de la mortalité totale.

Dans un modèle qui tient compte de l’ensemble des paramètres enregistrés, les sujets qui sont les moins adhérents aux mesures préventives ont 3 fois plus de risque de décéder de maladie cardio-vasculaire et 2 fois plus de risque de mourir.

L’équipe a extrapolé les résultats à la population française : si les sujets ayant un comportement de prévention non approprié venaient à changer de mode de vie et à se traiter si nécessaire, on éviterait 90 702 décès cardio-vasculaires et 419 020 décès toutes causes sur une période de 18 ans. En effet, les mesures préventives cardio-vasculaires permettent d’éviter un nombre très important de décès par cancer car certains facteurs de risque comme le tabagisme, la sédentarité et l’obésité sont communs aux deux maladies.

D’après un communiqué de la FFC d’après une étude de l’équipe du Professeur Jean Ferrière (Toulouse) récemment publiée dans le Canadian Journal of Cardiology.