Étiquette - journées nationales de la FFC

Journées nationales de la FFC 2020. Troisième partie : les projets phares de la FFC et le forum participatif

Les 10 règles d’or de la FFC

Voici le troisième et dernier article sur les journées nationales de la FFC. Il revient sur la seconde séance plénière du samedi matin qui a été consacrée aux projets phares de la FFC et sur le forum participatif du samedi après-midi.

Les projets phares de la FFC

Il y a eu quatre interventions sur les thèmes suivants : les dix règles d’or, les gestes qui sauvent, le sport sur ordonnance et la recherche en cardiologie.

Loan Vo Duy, co-présidente de la commission Coeur de Femmes

Les dix règles d’or

Loan Vo Duy, (co-présidente de la commission Coeur de Femme, Club de Noyon) a rappelé ces dix conseils de la FFC :

  • ne pas fumer,
  • faire de l’exercice,
  • manger sainement,
  • apprendre à gérer son stress,
  • prendre soin de son sommeil,
  • surveiller son poids,
  • faire contrôler régulièrement sa santé cardiovasculaire,
  • bien connaître les symptômes de l’AVC et de l’infarctus et ne pas négliger la réadaptation
  • et pour les femmes être vigilantes lors des trois phases clés de leur vie hormonale : contraception, grossesse et ménopause.

Patrick Gouron de la Commission Gestes qui sauvent

Les gestes qui sauvent (Patrick Gouron et Pr Gérard Helft, commission Gestes qui sauvent)

Patrick Gouron a rappelé que l’arrêt cardiaque tue 15 fois plus que les accidents de la circulation et que la survie dépend de la rapidité de l’intervention d’un témoin (seuls 20 % pratiquent les gestes adaptés) et de l’utilisation d’un défibrillateur (qui double le taux de survie).

Le Pr Gérard Helft, président de la commission Gestes qui sauvent de la FFC

Le Pr Gérard Helft a précisé les taux de survie en France : 5 à 8 %, mais 4 à 5 fois plus dans les pays où les gens sont formés et où il y a des défibrillateurs automatisés externes (DAE) accessibles au public.

Les enquêtes montrent la méconnaissance par le public des signes de l’arrêt cardiaque et des gestes qui sauvent.

La situation est cependant en amélioration avec près de 500 000 DAE dans notre pays et leur Géolocalisation progressive ces dernières années, davantage de formation et de communication.

Les formations s’accompagnent d’une plus grande confiance des premiers témoins dans la mise en œuvre d’une réanimation cardiopulmonaire et dans l’utilisation d’un DAE.

Mais les acquis d’une formation peuvent s’oublier rapidement et il est nécessaire de bénéficier de rappels dont la périodicité a été analysée dans une étude. La période optimale est de 1 mois avec 58 % de bonnes performances, en particulier dans la pratique du massage cardiaque, bien meilleures que si elle est répétée après 3 mois (26 %), 6 mois (21 %) ou 12 mois (seulement 15 %).

De tels résultats impliquent de multiplier les formations et dans ce domaine les clubs Coeur et Santé ont un rôle important à jouer.

Le sport sur ordonnance (Pr Hervé Douard, vice-président de la FFC, CHU de Bordeaux)

Pr Hervé Douard

Dans son introduction, le Pr Douard signale que ne pas prescrire une activité physique constitue une perte de chance pour le patient. Il rappelle que la loi du 2 mars 2022 a élargi la prescription du sport sur ordonnance au delà des affections de longue durée (ALD).

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en juillet dernier un guide d’aide à la prescription du Sport Santé.

Il existe actuellement près de 500 Maisons de Sport Santé en France et il invite les Clubs Coeur et Santé à se rapprocher d’elles.

Il y a un cahier des charges qui devra être respecté à compter du 1er janvier 2023. Un bilan est prévu après 5 années.

Le problème reste celui du financement, car cela n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale, ni par toutes les mutuelles (et cela dépend aussi de son contrat).

Le Pr Denis Angouvant et Raphaëlle Mongredien

La recherche en cardiologie (Pr Denis Angoulvant, Commission scientifique, CHU Tours et Raphaëlle Mongredien, responsable de la recherche à La FFC)

Raphaëlle Mongredien a présenté la commission qui comporte 16 membres issus de différentes régions et aux compétences variées et expliqué son fonctionnement. Elle a présenté les différents types de projets financés : bourses à l’étranger pour de jeunes chercheurs, projet d’équipes et projets multidisciplinaires.

Après avoir rappelé que plus de 3 millions d’Euro sont distribués chaque année, elle a présenté la soixantaine de projets sélectionnés cette année.

Le Pr Denis Angoulvant en a détaillé certains. On notera un projet qui intéresse notre club : celui sur l’initiation aux gestes qui sauvent chez les jeunes enfants présenté par une équipe de Lille.

Un autre, mené par une équipe parisienne s’intéresse à l’hypertension artérielle chez la femme enceinte, première cause de mortalité chez la mère et le fœtus mais aussi facteur de risque cardiovasculaire ultérieur.

Quelques uns des stands du forum du samedi après-midi

Quelques uns des stands du forum du samedi après-midi

Le forum du samedi après-midi 

Il permet aux participants de rencontrer des responsables et des partenaires de la FFC, de découvrir ses nouvelles brochures et de partager des expériences. Dans ce cadre le Club Coeur et Santé de Mondelange a présenté son expérience dans le domaine des Parcours du Coeur.

Diaporama sur le Parcours du Coeur de Mondelange aux Journées 2022 de la FFC

 

Photos : Camile Benzoni (FFC) et Jean-Louis Bourdon

Journées nationales de la FFC des 18 et 19 novembre. Deuxième partie : la session du samedi sur les facteurs de risque cardiovasculaire

Le Pr Alain Furber ouvre la session du samedi 19 novembre 2022

Voici le deuxième article sur les journées nationales de la Fédération Française de Cardiologie avec les points forts de la première séance plénière du samedi matin sur les facteurs de risque cardiovasculaire

Le Pr Alain Furber président de la FFC (CHU d’Angers) a rappelé l’importance d’évaluer son risque cardiovasculaire afin de prendre les mesures pour le faire baisser. Il a indiqué que le surrisque chez les hommes disparaît à partir de 75 ans et insisté sur les facteurs environnementaux familiaux tels que l’alimentation et le tabagisme et l’influence du niveau socio-économique. A l’inverse il a insisté sur les facteurs protecteurs tels que la consommation de fruits et de légumes et celle d’alcool (mais, pour cette dernière, à condition qu’elle reste à un faible niveau).

Le risque individuel peut se calculer avec le Score de la Société Européenne de Cardiologie (voir détail et illustration dans notre article du 1er octobre 2022 :

Le triptyque de la semaine du Coeur 2022. 1 : la conférence sur les facteurs de risque cardiovasculaire du 20 septembre

A partir de ce Score, il sera possible de mettre en place des mesures de prévention, de dépistage et de fixer une stratégie et des objectifs thérapeutiques. Pour les soignants, ce score est un outil de communication et d’éducation thérapeutique auprès des patients.

Mais, tout utile qu’il soit, ce test a des limites : il ne prend pas en compte les antécédents familiaux, l’obésité, le niveau d’activité physique, l’alimentation, le stress, la pollution et, chez la femme, la contraception.

Le Pr Alain Furber, président de la FFC

Le Dr François Paillard, vice-président de la FFC (CHU de Rennes) a rappelé que le calcul du risque par le SCORE était inutile dans certaines situations car on sait qu’il est très élevé et il y a consensus sur la prise en charge que ce soit après un accident cardiovasculaire (infarctus, AVC, artérite), en cas de diabète, d’insuffisance rénale ou d’hypercholestérolémie familiale).

Le risque évalué par SCORE est à moduler par plusieurs facteurs :

  • il est diminué par le régime méditerranéen (à ce sujet il a rappelé l’intérêt du Nutriscore) et par une activité physique modérée ou importante,
  • il est majoré par le stress familial ou professionnel, l’isolement social, la dépression, l’anxiété, l’irritabilité mais aussi par la pollution chimique ou sonore et par une inflammation chronique.

Le Dr François Paillard a insisté sur les bénéfices de l’activité physique

Le Dr Catherine Monpère, présidente de la commission Coeur de Femme (Centre de réadaptation de Bois Gibert près de Tours), a rappelé que les maladies cardiovasculaires (MCV) touchent plus les femmes que les hommes.

Une femme sur 4 en meurt (1 décès toutes les 12 minutes), soit 6 fois plus que le cancer du sein). Il y a aussi une augmentation des infarctus chez les femmes jeunes et dans 90 % des cas leur symptomatologie est la même que chez l’homme.

Mais il y a des particularités chez la femme :

Il y a d’abord la ménopause avec

  • une augmentation du risque en rapport avec la perte de la protection liée aux œstrogènes, une prise de poids abdominal qui favorise l’insulinorésistance et l’intolérance au glucose avec risque de diabète,
  • une augmentation de la tension artérielle,
  • des perturbations lipidiques,
  • une perte de la masse musculaire.

D’autre part les femmes fument davantage et, outre le risque cardiovasculaire, cette intoxication cause actuellement plus de décès par cancer du poumon que le cancer du sein.

Outre le rôle néfaste de l’association tabac + pilule, il a également été mis en évidence une majoration du risque cardiovasculaire en cas de règles précoces, de migraine, de ménopause précoce, d’accouchement avant le 37ème semaine, de prééclampsie et d’hypertension pendant la grossesse.

Il faut aussi noter des facteurs comportementaux qui font que le pronostic de l’infarctus est moins bon chez la femme que chez l’homme :

  • une idée fausse selon la quelle les femmes sont moins exposées aux MCV,
  • une négligence des symptômes,
  • un manque de soutien de l’entourage,
  • de fausses idées sur les symptômes,
  • un traitement moins optimal,
  • une réadaptation moins fréquente.

Enfin, l’étude E3N (financée en partie par la FFC) devrait déboucher prochainement sur un score de risque propre à la femme.

Le Dr Catherine Monpère, présidente de la commission « Coeur de Femme »

La dernière intervention de cette session a été faite par le Pr Jacques Delarue, président de la Société Française de Nutrition (CHU de Brest) et a porté sur l’obésité.

Quelques chiffres : en 2020, en se basant sur l’IMC (Indice de masse corporelle),

  • 4,5 % des Français (soit 2,2 millions) sont maigres (IMC < 18,5),
  • 48,2 % (24,3 millions) ont un poids normal (IMC entre18,5 et 24,9),
  • 30,3 % (15,3 millions) sont en surpoids (IMC entre 25,5 et 29,9) et
  • 17 % (8,6 millions) sont obèses (IMC > à ou égal à 30).

Il est acquis que :

  • l’obésité est un facteur de risque cardiovasculaire,
  • l’obésité abdominale est la plus à risque,
  • de nouveaux médicaments qui réduisent le poids et le tour de taille font aussi baisser le risque cardiovasculaire,
  • la chirurgie de l’obésité fait baisser le risque et réduit la mortalité cardiovasculaire de 50 %,
  • il faut avoir une alimentation de type méditerranéen,
  • il faut également promouvoir une activité physique régulière.

Les conclusions du Pr Jacques Delarue, président de la Société Française de Nutrition

Photos : Camile Benzoni (FFC) et Jean-Louis Bourdon

Journées nationales de la FFC des 18 et 19 novembre. Première partie : la journée du vendredi

Journées FFC 2022- Séance plénière

La Fédération Française de Cardiologie a réuni plus de 200 responsables des associations régionales et des clubs Coeur et Santé à Paris les vendredi 18 et samedi 19 novembre 2022 (*).

La matinée du vendredi

Elle était réservée à une session de formation destinée aux nouveaux responsables des clubs Coeur et Santé.

Le Pr Alain Furber, président de la FFC

La séance plénière du vendredi après-midi

Le Pr Alain Furber, président, a d’abord remercié l’ensemble des bénévoles dont l’action a été valorisée à près de 3 millions d’euro pour l’année 2021-2022. Il a rappelé les différentes aides mises en place pour aider les clubs a redémarrer à la rentrée 2021. Les adhésions sont remontées à 77% de leur niveau avant Covid. L’aide à la réadaptation dans les clubs a comporté une augmentation qui sera maintenue une année cette année encore. Le déploiement de coordinateurs dans les régions se poursuit en 2022-2023 avec pour missions le développement des clubs, des partenariats locaux et des activités « Sport Santé.

Il a ensuite fait le point sur les travaux des commissions (Associations, Clubs Coeur et Santé et Patients, Parcours du Coeur, Gestes qui sauvent, Coeur de Femme, Recherche).

Alien Robineau, nouvelle chargée de communication, a rappelé les actions de prévention 2022-2023 sur le thème des facteurs de risque cardiovasculaire avec la mise en place d’un test en ligne sur le site de la FFC, la campagne de communication intitulée « #peu importe la manière » qui va se poursuivre avec des clips vidéo sur différents médias tout au long de l’année, des documents papier dans la presse écrite dans les taxis sur les thèmes « Se détendre », « Bien manger », « Faire du sport », « Arrêter de fumer » et « Aller se faire dépister ». La FFC a également créé de nouvelles affiches et a mis à jour différentes brochures à l’intention du public.

Journées nationales de la FFC 2022 : photo de l’équipe fédérale autour des Prs Furber, Helft et Carré et de la directrice général; Aine carré.

Aline Carré, déléguée générale, a développé la procédure de réécriture du projet associatif ainsi que son calendrier qui va s’étaler sur toute l’année, avec une finalisation pour la rentrée de septembre 2023.

Elle a ensuite présenté l’ensemble des salariés du siège, avec leurs responsabilités respectives. Plusieurs changement sont survenus en cours d’année.

Cette plénière s’est terminée par la cérémonie de remise des médailles de la FFC à des membres bénévoles des clubs ou des associations régionales.

Les trois clubs ayant parcourus le plus de kilomètres lors de Parcours du Coeur connectés ont également été récompensés. Troisième l’an dernier, Mondelange arrive cette année en deuxième position.

Une nouvelle fois le club de Mondelange, animé par Carméla Tezza (au centre), a été récompensé pour sa participation aux Parcours du Coeur connectés

Les ateliers du vendredi après-midi

La deuxième partie de l’après-midi a été consacrée a trois séances d’ateliers de 55 minutes autour de 9 thèmes permettant des échanges en petits groupes de 30 à 50 personnes. Chaque personne pouvait participer à 3 ateliers différents (plus de détails sur le programme dans notre article précédent).

Les 9 thèmes étaient les suivants :

  • Organiser un Parcours du Coeur scolaire,
  • Comment assurer la gestion administrative et financière des Clubs Coeur et Santé,
  • Recruter et intégrer de nouveaux bénévoles (témoignage et démonstration de France Bénévolat),
  • Préparer et anticiper sa passation,
  • Sensibiliser aux gestes qui sauvent un public jeune (animé par Jean-Louis Boudon, cardiologue du club de Saint-Dié),
  • Se servir du nouveau module « valorisation » dans la Base Cardio’Régions (animé par Marie-Laure Siégel, Déléguée régionale de l’Association de Cardiologie de Lorraine),
  • Comment mener une action cœur de femmes,
  • Les outils de communication à votre disposition, comment les utiliser,
  • Tenir un stand pour présenter son Club et nos missions.

Les participants à l’un des ateliers sur les gestes qui sauvent le 18 novembre 2022

(*) Une quinzaine de représentants des clubs de l’Association de Cardiologie de Lorraine ont participé à ces journées aux côtés de Marie-Laure Siègel, déléguée régionale, venant des clubs de Jarny, Lunéville, Metz, Mondelange, Saint-Dié, Thionville et Verdun.

Les représentants des clubs de l’association de Cardiologie de Lorraine aux Journées nationales de la FFC 2022