Les formateurs pour l’école Paul Elbel le lundi après-midi : l’équipe lilloise du Réseau électronique des Arrêts Cardiaques et les membres du club Coeur et Santé
Les 25 et 26 mars, 9 bénévoles du club Cœur et Santé ont participé à l’initiation à la prise en charge de l’arrêt cardiaque de près de 200 élèves des écoles Paul Elbel et Fernand Baldensperger dans le cadre du projet ELSA mis en place par le RéAC (Réseau électronique des Arrêts Cardiaques et l’université de Lille).
Ce projet est en partie financé par la Fédération Française de Cardiologie, qui a sollicité des clubs Cœur et Santé, dont celui de Saint-Dié pour participer à la formation de jeunes enfants.
Accueil et présentation de la formation à la classe de CE1 le mardi matin à l’école Baldensperger
Il s’inscrit dans un projet international appelé « Kids save lives » (les enfants sauvent des vies) mené par diverses sociétés de secourisme et de réanimation européennes.
L’objectif de l’étude est de proposer une formation d’une heure à des élèves d’école élémentaire et d’évaluer les compétences acquises immédiatement après la formation, puis à 3 mois (soit en juin 2024) et enfin à un an (soit en mars 2025).
Ce projet va également analyser quels sont les facteurs sociologiques qui peuvent influencer l’acquisition et la rétention des connaissances. On sait en effet que chez l’adulte après une première formation au brevet de secourisme appelé PSC1, il y a une grande partie des personnes qui oublient tout ou partie de ce qu’elles ont appris (c’est pour cela qu’il est recommandé de renouveler les formations).
Les acquisitions des élèves sont étudiées à l’aide d’une grille d’évaluation : ici les enfant recherchent si leur nounours répond aux questions
Pour ce faire, cette étude comporte un questionnaire sociodémographique auprès des parents et la signature d’un document exprimant le consentement d’au moins l’un d’eux. La collecte des données a été approuvée par le service Protection des Données de l’Université de Lille et cette étude a également fait l’objet d’une déclaration auprès de la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL), qui définit les procédures garantissant l’anonymat et la confidentialité des données.
Si tous les élèves des classes bénéficient de la formation, ils ne sont pas inclus dans l’étude, en cas de non consentement des parents.
Des élèves fiers de repartir avec leur peluche
Au total, à la fin du mois de mars, ce sont près de 1 000 enfants de Bretagne, du Nord et de Saint-Dié-des-Vosges qui auront bénéficié d’une telle formation.
Cette action a été mise en place localement en partenariat avec l’Inspection de l’Education nationale de Saint-Dié et les enseignants des deux écoles concernées.
En amont, les enfants ont bénéficié en classe d’une formation sur l’appareil cardiorespiratoire à partir de supports pédagogiques préparés par l’équipe d’ELSA qui a également fait un rappel juste avant l’apprentissage des gestes qui sauvent.
Est-ce que nounours respire ?
Le programme pédagogique a comporté trois étapes :
le diagnostic de l’arrêt cardiaque (la personne victime d’un malaise ne répond pas et ne respire pas),
l’appel à l’aide autour de soi et l’appel des secours médicalisés en composant le 15,
et enfin la pratique du massage cardiaque.
Pour ce faire, les enfants ont été pris en charge en petits groupes de 4 ou 5 par 3 personnes de RéAC, venues de Lille avec le matériel pédagogique, et les 9 membres de Cœur et Santé.
Début des explications sur le massage cardiaque
Si les élèves de CM1 et CM2 ont appris à l’aide d’un mannequin Mini Anne, ceux de CE1 et CE2 l’ont fait sur une peluche (l’action pour ces plus jeunes élèves s’appelle « Sauve ton nounours », même si le peluches utilisées à Saint-Dié étaient des lapins et non pas des ours).
Une autre particularité de cette action est que tous les enfants repartent chez eux avec un dossier pédagogique, comportant entre autre un dépliant de la Fédération Française de Cardiologie, mais aussi avec la peluche ou le mannequin sur lequel ils ont été formés. Les plus grands ont envié ceux de cours élémentaire et certains auraient bien aimé repartir avec une peluche !
Tous avaient pour mission d’en prendre soin et, en rentrant à leur domicile, de transmettre leurs connaissances à leur entourage.
Par ailleurs, chaque élève a reçu un diplôme.
Diplôme de sauveur de nounours
A la fin de la session tous les élèves ont été regroupés pour pratiquer tous ensemble le massage cardiaque.
Par ailleurs, le Club Cœur et Santé va proposer, d’ici la fin de l’année scolaire, aux parents de ces 200 élèves une séance de formation gratuite à la prise en charge de l’arrêt cardiaque. Car, si leurs enfants ont appris à sauver éventuellement leurs proches, qu’en est-il de leur parents? Sauraient-ils leur porter secours ?
Massage cardiaque avec les mannequins Mini Anne pour tous les élèves d’une classe de cours moyen
Les 25 et 26 mars, 10 des bénévoles du club Coeur et Santé seront dans deux écoles de la ville pour initier aux gestes qui sauvent les élèves de 8 classes dans le cadre du projet ELSA mis en place par le réseau RéAC et l’université de Lille, une action mise en place avec l’Inspection de l’Education nationale de Saint-Dié.
Le séminaire organisé par l’ARLoD (Association pour le Recensement et la Localisation des Défibrillateurs) le jeudi 21 mars au Ministère de la Santé a permis de faire le point sur l’arrêt cardiaque extra hospitalier et sa prise en charge par le public.
L’ARLoD, inconnue du public, est l’association qui a mis en place le premier registre sur la localisation des défibrillateurs automatiques externes. Elle est aussi à l’origine de la base de données Géo DAE mise en place il y a quelques années par le ministère de la santé.
Un pronostic qui s’est amélioré, mais qui reste effroyable
Avec 45 000 cas par an et seulement 6% de survie, l’arrêt cardiaque extra hospitalier est responsable chaque année en France de plus de 41 000 décès et c’est certainement l’événement médical dont le pronostic est le plus péjoratif. Deux fois sur trois il survient chez une personne faisant un infarctus du myocarde et trois fois sur quatre au domicile des victimes dont les deux tiers sont des hommes ; l’âge moyen est de 70 ans.
Son pronostic est très nettement amélioré si le premier témoin met en œuvre très rapidement les gestes qui sauvent (appel des secours, massage cardiaque et utilisation d’un DAE (Défibrillateur Automatique Externe) s‘il y en a un rapidement accessible.
Ceci est démontré par des taux de survie de 60 à 70% dans les enceintes sportives et les grands aéroports ou… les casinos de Las Vegas. Il s’agit de lieux bien équipés en DAE et où il y a parmi les nombreux témoins des personnes qui mettent en œuvre très rapidement les gestes de premiers secours.
Les deux registres français sur l’arrêt cardiaque extra hospitalier : celui d’Ile de France avec 50 000 interventions et RéAC (Registre électronique des Arrêts Cardiaques, qui est le plus important registre européen) avec 143 000 interventions depuis 2013 dans les autres régions permettent de comprendre pourquoi les résultats à l’échelle de notre pays sont mauvais.
Les données de RéAC montrent que 3 fois sur 4 un témoin est présent, que seulement 1 sur 2 initie ces gestes, éventuellement avec des conseils téléphoniques du centre 15) et que 10% utilisent un DAE (en partie du fait d’absence d’appareil rapidement accessible ou par peur de le faire mal ou de faire mal à la victime). Si 8% des victimes vont avoir une douleur sternale, il faut savoir que les effets secondaires « graves » du massage cardiaque sont rares : 0,8% seulement de fractures de côtes.
Si le massage cardiaque est associé à l’utilisation d‘un DAE la survie est de 30% contre moins de 5 % en l’absence de défibrillation.
Le centre d’appel ne peut affirmer l’arrêt cardiaque dans un cas sur trois, parce que le témoin ne peut affirmer s’il y a arrêt de la respiration. D’où l’intérêt pour ce premier témoin d’être bien formé.
Depuis 1995, près de 25 000 personnes ont été formées aux gestes qui sauvent par le club Coeur et santé et ses partenaires. Photo des formateurs lors des journées 2023 pour les scolaires
La formation des français doit être amplifiée
Il est intéressant de noter la tendance actuelle est l’augmentation du nombre de personnes sauvées en raison de la pratique par le premier témoin des gestes qui sauvent.
Cela tient au fait qu’il y a davantage de personnes formées. Mais leur nombre reste encore insuffisant.
Comme l‘a indiqué le Dr Cassan de la Croix Rouge, en 2023, il y a eu 700 000 personnes formés au PSC1 (Premiers Secours Civiques de niveau 1, nom pas très compréhensible du « brevet de secourisme »), 250 000 aux gestes qui sauvent et 700 000 au diplôme de SST (Sauveteur Secouriste au Travail), soit un total de 1,7M de personnes. Cependant, cela reste encore insuffisant, puisqu’au vu de ces chiffres, il va falloir 32 ans pour atteindre l’objectif de former 80% de la population, en sachant aussi qu’il faut répéter les formations pour que les sauveteurs soit parfaitement efficients.
De plus, actuellement le nombre de personnes formées n‘est pas homogène sur le territoire national puisqu’il varie selon les départements entre 7 000 et 36 000 personnes formées pour 100 000 habitants.
Cette formation doit se faire tout au long de la vie, commencée dès le plus jeune âge. Les collégiens passent le PSC1 en 4e ou 3e, mais seuls les lycéens des filières professionnels bénéficient d’une nouvelle formation. Une loi de juin 2020 prévoit une formation par l’employeur des futurs retraités, mais peu en bénéficient.
6 mois après leur diplôme la moitié des nouveaux apprenants ne maitrise plus tout ou partie de ce qu’il a appris et il faut renouveler régulièrement sa formation.
C’est dire l’intérêt des actions menées depuis des années en Déodatie par le club Cœur et Santé de Saint-Dié en milieu scolaire et auprès du grand public.
Avoir la volonté d’agir. Source : diaporama du Dr Cassan de la Croix Rouge
Rôle des centres 15
L’objectif est de pouvoir affirmer l’arrêt cardiaque en moins de 90 secondes afin de déclencher les moyens de secours adaptés, mais aussi d’aider la personne qui appelle à oser faire les premiers gestes, car il peut y avoir une différence entre « savoir faire » et passer à l’action.
Le centre d’appel peux expliquer en direct les gestes qui sauvent, indiquer où se trouve un DAE, inciter le témoin à agir mais aussi alerter des citoyens sauveteurs.
Il peut aussi alerter les citoyens sauveteurs.
Table ronde sur les citoyens sauveteurs avec à gauche le Dr Nordine Benameur, vice président de l’ARLoD et président de la commission Gestes qui sauvent de la Fédération Française de Cardiologie
Les citoyens sauveteurs
Leur place est d’autant plus importante que les secours sont éloignés (comme en zone rurale). Leur intervention augmente le taux de survie.
Ils sont mobilisés par l’intermédiaire d’applications sur lesquelles ils se sont inscrits : Sauv’life, Permis de Sauver, Staying Alive (Bon samaritain), AFPR (Association Française des Premiers Répondeurs)… A noter que ces deux dernières vont fusionner en 2024. Après déclenchement, 6% des volontaires sont sur place avant les secours professionnels.
Mais leur répartition est inégale sur le territoire.
Il y a aussi des « supers citoyens sauveteurs » équipés d’un DAE standard comme à Nancy (Grand Nancy Défib) voire de « mini » DAE.
Les défibrillateurs : accessibilité et déclaration
En France, il y a près de 500 000 DAE, mais tous ne sont pas accessibles 24 h sur 24.
Seulement 1/3 sont répertoriés, soit sur le site d’ARLoD, soit sur la base de données nationale du ministère de la santé GéoDAE. La déclaration sur cette base nationale est obligatoire depuis fin 2018 (voir diaporama dans l’article sur la réunion Défidéo à Anould le 6 octobre 2023).
La déclaration auprès de la doit être régulièrement mise à jour : changement d’emplacement, opérations de maintenance, changement des batteries et électrodes.
La maintenance des DAE
Il y a une certification européenne pour les fabricants et les distributeurs avec des obligations de transparence, de traçabilité, de matériovigilance…
Malgré son caractère obligatoire, la maintenance n’est pas toujours faite ou bien faite, son niveau pour certaines sociétés étant parfois très insuffisant.
De ce fait un grand nombre de DAE ne sont pas fonctionnels :
– électrodes ou batterie périmées,
– pile de sauvegarde interne du DAE périmée (elle est nécessaire à son bon fonctionnement, alors que la batterie concerne la délivrance des chocs de défibrillation,
– condition de « stockage » de l’appareil non satisfaisantes avec exposition à la chaleur ou froid ce qui perturbe la qualité des électrodes par détérioration du gel des électrodes ou le fonctionnement du DAE,
– utilisation de consommable (électrodes ou batteries) non conformes.
A noter que pour ceux implantés dans le cadre du projet Défidéo la maintenance est organisée par le Pays de la Déodatie et assurée par la société Schiller, fabricant et fournisseur des DAE implantés, ce qui est un gage de qualité.
Evolutions technologiques
Elles visent à améliorer la formation, le diagnostic de l’arrêt cardiaque et la rapidité d’intervention des sauveteurs citoyens et raccourcir le délai de la défibrillation.
Mode de formation : à côté de celle en face à face, développer celles en groupes sur Internet ou seul avec un tutoriel.
Utilisation de la vidéo pour aider au diagnostic par les ARM (Assistant-e-s de Régulation Médicale) des centres 15.
Premières expériences d’aide au diagnostic avec l’intelligence artificielle.
Boitier Géocœur (montage à partir d’une copie d’écran du site de Géocœur
Dispositif Géocœur à côté des DAE : il alerte d’un arrêt dans le périmètre proche du DAE et incite à scanner un code ou à faire le 112 pour connaître le lieu où se trouve la victime. Le sauveteur bénévole peut alors se déplacer sur le lieu de l’arrêt cardiaque avec le défibrillateur. Plus d’info sur :
Transport du DAE par un drone sur le lieu de l’arrêt cardiaque.
Vidéo régulation au SAMU 69
Les conclusions amères d’un intervenant
Population peu formée.
Pas assez de communication sur l’arrêt cardiaque en direction du grand public.
Peu d’élus s’intéressent à la cause.
Les assistants de régulation médicale et les médecins ont des solutions, mais on ne les entend pas.
Les acteurs de terrains ne sont pas suivis, pas écoutés et peu financés.
Le taux de survie en France est indigne d’un pays aussi riche.
Alors, en attendant, soyez actifs et aidez-nous à faire bouger les lignes ou patientez en prenant soin de vous.
Posez-vous la question : si vous un de vos enfants venait à faire un arrêt cardiaque, que se passera-t-il ?
Et une dernière idée de cet intervenant : une fois par jour, regardez autour de vous et posez-vous la question : « Combien de personnes savent faire un massage cardiaque? »
Et le club Coeur et Santé ?
Comme il le fait depuis 1994, il va continuer de se mobilier pour la formation du public et de ses membres et pour l’implantation de davantage de DAE accessibles au public 24h sur 24.
Les 25 et 26 mars, 10 de ses bénévoles seront dans deux écoles de la ville pour former les élèves de 8 classes dans le cadre du projet ELSA mis en place par RéAC et l’Université de Lille, une action mise en place localement avec l’Inspection de l’Education nationale de Saint-Dié.
Il sera aussi question de gestes qui sauvent lors des Parcours du Coeur scolaire (le jeudi 4 avril) et grand public le dimanche 21 avril au départ de l’Espace Louise Michel.
Enfin, comme annoncé lors de l’assemblée générale de décembre, un vaste plan de formation va être lancé en juin suite à l’installation par la ville de 14 DAE supplémentaires en accès libre 24 h sur 24, comme proposé par le club dans le cadre du budget participatif 2023.
Michel Antoine et Jean-Louis Bourdon très satisfaits des résultats du vote sur le budget participatif le 8 novembre 2023
Le résultat du vote des déodatiens concernant les projets déposés dans le cadre du budget participatif 2023 a été présenté ce mercredi à la mairie de Saint-Dié.
Et, avec 257 voix, c’est celui du club Coeur et Santé qui est arrivé en tête des 12 propositions qui avaient été retenues (1). Il propose d’installer dans différents quartiers de la ville 14 défibrillateurs automatiques externes (DAE) en accès public 24 heures sur 24.
Le club remercie pour leur mobilisation ses membres et sympathisants qui ont permis ce résultat.
Si l’on veux sauver d’avantage de personnes victimes d’un arrêt cardiaque, il faut que les premiers témoins réalisent dès les premières minutes les gestes qui sauvent : appel de secours, massage cardiaque et utilisation d’un défibrillateur.
Cela suppose :
la formation d’un plus grand nombre de personnes, ce à quoi s’emploie, avec de nombreux partenaires, le club Coeur et Santé depuis de nombreuses années, plus précisément depuis 1995 (2) tant auprès des scolaires que du grand public,
l’installation de DAE en accès public 24 heures sur 24.
Actuellement, Saint-Dié ne dispose que de deux appareils répondant à ce critère : l’un implanté par la ville sur la façade de la mairie et l’autre financé par le Pays de la Déodatie et fixé sur la façade de la Maison de la solidarité. (3)
Le projet du club Coeur et Santé :
installer en extérieur les 9 DAE qui équipent actuellement les 4 gymnases (Cosec Michel Plinguier à Saint-Roch, René Perrin à Foucharupt, Palais omnisports Joseph-Claudel, et Madeleine et Léo Lagrange avenue de la Vanne de pierre) et les 5 maisons de quartier (La Bolle, Le Villé, Marzelay, Foucharupt et Robache) ce qui suppose l’achat d’un boitier chauffant;
équiper 5 nouveaux sites d’un DAE et d’un boitier chauffant : Centre social de Saint-Roch, Espace Louise Michel, Espace François Mitterrand, Espace Georges Sadoul et l’un des bâtiments de Kellermann (KAFE, le Centre Social Lucie Aubrac ou La Nef);
apposer à côté de chaque appareil un panneau explicatif sur l’arrêt cardiaque et les gestes qui sauvent;
organiser à l’occasion de ces installations des réunions de formation pour les habitants des quartiers concernés en partenariat avec d’autres associations;
mettre à disposition du public les dépliants de la Fédération Française de Cardiologie sur la prise en charge de l’arrêt cardiaque.
La mise en œuvre de ce projet devrait se faire rapidement et des contacts ont été établis entre les services de la ville et le club Coeur et Santé dès mercredi.
Un DAE dans son boitier chauffant
(1) Pour être validés, les projets présentés par des citoyens ou des associations déodatiennes devaient recueillir au moins 100 voix.
Voici les autres propositions retenues :
aménagement d’un jardin de la biodiversité partagé, rue Général-Cherin à Kellermann (164 voix, coût de 20 000€),
installation de « bancs de l’amitié » dans les 13 écoles primaires et maternelles de la ville (145 voix, 5000€),
installation, à titre expérimental, de collecteurs d’eaux pluviales (139 voix, 5000€),
installation d’une toilette double au centre-ville, entre la cathédrale, l’usine Le Corbusier et la tombe de Jules-Ferry (135 voix, 30 000€),
installation de 5 bornes de gonflage vélo en libre-service, devant la mairie, la place du Général-de-Gaulle, la place du Marché, à l’embranchement des rues Pasteur et d’Alsace et à proximité du skate-park (120 voix, 3000€)
et ajout de bancs au Jardin Simone-Veil (102 voix, 6200€).
(2) Cette année-là ont eu lieu les premières journées de formations pour les scolaires. Les prochaines journées de formation pour les élèves auront lieu le jeudi 23 et le vendredi 24 novembre pour 720 élèves de Saint-Dié et des environs : https://coeuretsante.deodatie.fr/evenement/31emes-journees-de-formation-aux-gestes-qui-sauvent-jeudi-23-et-vendredi-24-novembre-pour-les-eleves-de-cm2/
Pour le grand public la prochaine session se tiendra le jeudi 23 novembre à 18 h 15 à l’Espace Mitterrand : https://coeuretsante.deodatie.fr/evenement/formation-gratuite-aux-gestes-qui-sauvent-le-jeudi-24-novembre-a-18-h-15-a-lespace-mitterrand/
(3) Récemment la SNCF en a installé un sur le quai de la gare. Il n’est accessible que lors des heures d’ouvertures.
Logo de la Journée mondiale de l’arrêt cardiaque 2023
La Journée mondiale de l’arrêt cardiaque est l’occasion de rappeler les chiffres concernant cet événement qui est responsable chaque année de plusieurs dizaines de milliers de morts en France, alors que les solutions existent et ont été mises en place dans d’autres pays.
Arrêt cardiaque, les données en France
Il y a 40 000 à 50 000 cas par an en France.
Il s’agit d’un événement gravissime puisque la survie n’est que de 5 à 6% entraînant 4 à 5 fois plus de décès en France que dans les pays bien équipés en défibrillateurs automatiques externes (DAE) et où la majorité de la population a été formée aux gestes qui sauvent (GQS).
L’arrêt cardiaque tue 15 fois plus que les accidents de la route et 3 à 4 fois plus que le cancer du sein.
Les trois-quarts surviennent à domicile.
Seulement un français sur deux a été formé soit avec une formation courte de 2 h soit pour obtenir le diplôme des Premiers Secours Civiques de niveau 1 – PSC1 d’une durée de 7 à 8 heures. Mais l’on sait que pour maintenir ses connaissances il faut renouveler les formations.
Le taux de survie est plus élevé si les GQS sont effectués par le premier témoin par rapport à une réanimation plus tardive par les professionnels de l’urgence.
Où se passe l’arrêt cardiaque ?
Les données du Registre électronique des Arrêts Cardiaques publiées en 2022 (RéAC) :
58,5 % des arrêts surviennent devant un témoin.
Dans 53,4 % les GQS sont réalisés par le témoin.
Un DAE est utilisé dans 11 % des cas.
17,9 % des personnes arrivent « en vie » à l’hôpital (16,1 % avec un rythme cardiaque spontané et 1,8% sous massage cardiaque).
5,4% sont encore en vie à 30 jours.
Le pronostic est meilleur si le témoin réalise un massage cardiaque seul plutôt qu’un massage associé au bouche à bouche.
Qu’en pensent les Français ?
Enquête IPSOS pour la Fédération Française de Cardiologie (FFC)
La fréquence de l’arrêt cardiaque est largement sous-estimée du public puisque elle est évaluée à moins de 10 000 par an par 72% des Français.
40% pensent même qu’elle est inférieure à 1 000 selon.
Dans une enquête IFOP pour la FFC de 2021
46 % déclarent avoir reçu une formation sur l’arrêt cardiaque.
75% commettent au moins une erreur dans les gestes à pratiquer.
19% déclarent connaître précisément les GQS.
30 % font le massage en 3ème temps.
78 % pensent qu’utiliser un DAE peut être dangereux pour la victime.
44% disent qu’il faut une formation pour utiliser un DAE.
60% craignent de ne pas bien faire les GQS.
50 % craignent de blesser la victime lors des GQS.
30% ont peur d’engager leur responsabilité.
DAE dans son boitier
Données dans d’autres pays
Au Danemark et en Suède où les DAE « font partie du paysage » il y a 40% de survie.
A Seattle, la ville américaine qui a formé 80 % de sa population aux GQS ce taux est de 60% tout comme dans les grands aéroports, dont Charles de Gaulle.
Le taux maximal (70 %) est observé dans les casinos de Las Vegas.
On sait que les deux facteurs essentiels d’une bonne survie sont la formation du public aux GQS et l’installation de DAE. Ainsi, le taux de survie monte à 33% si le massage cardiaque et l’utilisation d’un DAE ont lieu dans les premières minutes.
Une étude sur les arrêts en milieu sportif retrouve même des taux de survie plus importants. Elle a mesuré l’évolution chez les sportifs en comparant les données des années 2017-2018 à celles de 2005-2006, soit avant la parution du décret du 4 mai 2007 autorisant toute personne à utiliser une DAE :
les GQS par les témoins sont 2,7 fois plus nombreux (94,7 % des cas contre 34,9 %),
il y a 18 fois plus d’utilisation d’un DAE (28,8 % contre 1,6 %),
la survie à la sortie de l’hôpital est multipliée par 2,8 (66,7 % contre 23,8 %).
Etat des DAE en France
Il y a 500 000 DAE, hors établissements de soins et services de secours, mais seule une partie est accessible au public 24 h/24 et en 2021 20 à 30 % n’étaient pas opérationnels en particulier du fait d’une batterie épuisée ou d’électrodes périmées.
Cependant la loi a instauré une obligation de maintenance.
Pour ce qui le concerne, le projet Défidéo, lancé en 2007 par le club Cœur et Santé de Saint-Dié et porté depuis 2018 par le Pays de la Déodatie, a permis l’implantation de 143 DAE entre 2010 et 2023. Mais toutes les communes ne sont pas encore équipées, ou le sont de manière insuffisante.
Défidéo, arrêt cardiaque, nous sommes tous concernés
Importante évolution de la législation depuis 2018
Le premier texte qui a modifié significativement le pronostic de l’arrêt cardiaque est le décret n° 2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l’utilisation des DAE par des personnes non médecins.
Et depuis 2018 une série de textes a été promulguée :
Loi n° 2018-527 du 28 juin 2018 relative au défibrillateur cardiaque avec ses deux décrets d’applications :
Décret n° 2018-1186 du 19 décembre 2018 (publié le 21) relatif aux défibrillateurs automatisés externes obligatoire dans différents ERP.
Décret n° 2018-1259 du 27 décembre 2018 relatif à la base de données nationale des DAE.
L’année 2019 a vu la publication de trois textes :
Arrêté du 29 octobre 2019 relatif aux DAE et à leurs modalités de signalisation dans les lieux publics et les établissements recevant du public.
Arrêté du 29 octobre 2019 relatif au fonctionnement de la base de données nationale relative aux DAE.
Note d’information de la DGS du 12 décembre 2019 relative aux défibrillateurs automatisés externes.
Enfin, en 2020 a été votée la loi du 3 juillet 2020 sur le statut de citoyen sauveteur, la lutte contre l’arrêt cardiaque et les gestes qui sauvent.
La signalisation des DAE répond à des normes précises depuis 2019
Conséquences de ces textes pour les collectivités et les établissements recevant du public
La majorité des établissements recevant du public (ERP) doivent être équipés d’un DAE.
Il y a une obligation de surveillance et maintenance régulières des DAE.
Déclaration obligatoire des DAE.
Il doivent être visibles du public et en permanence d’accès facile.
Il faut les installer de préférence en extérieur pour qu’ils soient accessibles de tous même pendant les heures de fermeture.
Mur extérieur d’un bâtiment facilement identifiable et connu des citoyens (mairie, etc.).
Boitier pour le protéger des intempéries et assurer le maintien de son fonctionnement en cas de températures négatives (jusque moins 20°C).
Signalisation des DAE installés dans les lieux publics, visible à chaque entrée des ERP.
Indiquer l’emplacement et le chemin d’accès au DAE à l’aide des affiches installées de façon visible et en nombre suffisant pour faciliter l’accès au DAE.
Apposer sur le boîtier ou à proximité immédiate de l’appareil une étiquette visible et lisible de l’extérieur du boîtier de manière constante donnat ds informations sur l’appareil avec une mise à jour dès que necessaire.
Emplacement facilement accessible et permettant son utilisation permanente par toute personne présente dans l’enceinte de l’établissement.
Si DAE installé à l’extérieur de l’établissement, boitier assurant sa protection contre les intempéries et son maintien dans les conditions de température requises par son fabricant.
les défibrillateurs doivent être déclarés sur le site Géo’DAE
La stratégie d’implantation des DAE doit répondre à 3 logiques :
La logique du nombre : installer des DAE aux endroits les plus fréquentés.
La logique de délai d’intervention des secours d’urgence : installer des DAE dans les lieux où le temps d’intervention des secours est supposé long.
La logique d’accessibilité : installer les DAE dans les lieux accessibles en permanence en extérieur.
La législation concerne les établissements recevant du public (ERP) avec une incitation à une installation en extérieur ce qui permet une accessibilité 24 h sur 24.
Conséquence pour les premiers témoins
La loi du 3 juillet 2020 sur le statut de citoyen sauveteur, la lutte contre l’arrêt cardiaque et les GQS vise notamment à
exonérer les citoyens sauveteurs « de toute responsabilité civile en cas de préjudice lié à leur intervention sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle de leur part» cette mesure, demandée par la FFC depuis 2010, devrait lever les réticences de certains témoins à agir face à une personne victime d’un arrêt cardiaque;
à renforcer la formation aux GQS auprès des élèves, des salariés, des arbitres et juges sportifs et du grand public (Articles 2 à 5);
à évaluer la prise en charge des arrêts cardiaques extrahospitaliers (article 9).
L’apprentissage des gestes qui sauvent avec les mannequins Mini Anne à La Bourgonce le 10 octobre 2023
Rôle du premier témoin
Il doit agir immédiatement face à un arrêt cardiaque et pratiquer les GQS.
Il faut le sensibiliser à la gravité du problème, l’informer et le former aux GQS.
Il doit renouveler sa formation.
Les communes devraient organiser régulièrement des formations courtes (2h) en partenariat avec les acteurs locaux du secourisme.
Tous les collégiens sont maintenant formés au PSC1
DAE inaccessible, ignoré du public ou défectueux et/ou public non formé