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Parler du coronavirus aux enfants

Illustration du document de la Société Française de Cardiologie

Nous reprenons ici un document mis en ligne le 20 mars par la filiale de cardiologie pédiatrique de la Société Française de Cardiologie intitulé « Quelques conseils pour aborder le coronavirus avec les enfants ».

Les mesures de prévention relatives au coronavirus se font de plus en plus drastiques et pour les enfants, témoins de la situation inhabituelle et eux-mêmes impactés par la fermeture des écoles, le sujet peut devenir source d’angoisse. Comment les rassurer, sans leur mentir ?

L’actualité marquée par l’épidémie de coronavirus, bien qu’elle puisse être anxiogène peut être abordée avec les enfants (si vous sentez qu’ils en ont besoin). En effet, le fait de ne pas en parler peut engendrer l’inverse de l’effet escompté : au lieu de protéger les enfants en omettant de parler du coronavirus, le risque est que ceux-ci en aient d’autant plus peur.

!!!! Pour les jeunes enfants, il n’est donc pas forcément nécessaire ni souhaitable d’entrer dans les détails, ni même d’aborder le sujet si l’enfant n’en parle pas lui-même. Cela risquerait de lui créer des peurs qu’il n’avait pas forcément auparavant.

Si vous sentez que votre enfant a besoin d’en discuter, je vous conseille de leur dire les choses le plus simplement du monde avec les mots justes.

Pour vous aider, voici une proposition qui vous peut vous guider, si vous en avez besoin.

1 – Jauger leur état d’anxiété

La première chose à faire, lorsque l’on veut informer un enfant, est toujours de lui demander ce qu’il sait déjà, ou ce qu’il imagine, de façon à partir de là où il en est ; c’est très important.

Ensuite, il faut que les parents se rassurent : pour parler à un enfant, il n’y a pas de « bons mots». Chaque parent parle comme il le peut, avec les mots qui lui viennent.

« Par exemple, si un enfant de 7 ou 8 ans vous demande si le virus est dangereux, vous pouvez commencer par lui retourner la question : pense-t-il, lui, que c’est un virus dangereux ? Qu’est-ce qui lui fait dire cela ? Cela permettra de mieux adapter la réponse. »

2 – Expliquer clairement les choses sur le COVID-19

Mais aussi :

Expliquer ce qu’il est (une toute petite particule, invisible à l’œil nu, qui se colle aux objets et aux gens et peut se multiplier très vite).

Expliquer ce qu’il peut faire (rendre malades certaines personnes quand il se regroupe en trop grande quantité dans leur corps).

Expliquer ce qu’il ne peut pas faire (rendre malade ou tuer tout le monde, rester pour toujours collé quelque part, s’attaquer aux animaux…).

Pourquoi il inquiète les adultes (parce que quand beaucoup de gens sont malades d’un coup, la société fonctionne moins bien et les médecins et infirmières ont trop de travail dans les hôpitaux, mais aussi parce que certaines personnes, âgées ou déjà malades de quelque chose d’autre, peuvent parfois devenir très malades à cause du coronavirus)).

Pourquoi il faut se protéger (parce que plus vite on aura trouvé des solutions pour empêcher le virus de se coller à de nouvelles personnes, plus vite il disparaîtra et plus vite on reprendra une vie normale).

Pensez, bien-sûr, à adapter le niveau de votre discours en fonction de l’âge de votre enfant, comme vous le feriez pour parler d’autres sujets en entrant plus ou moins dans les détails selon sa capacité́ de compréhension.

3 – Les rassurer

Les enfants sont des éponges à émotions : ce qui les inquiète souvent, ce sont les émotions qu’ils perçoivent chez les plus grands et notamment chez leurs parents. Les adultes doivent donc essayer autant que faire se peut de filtrer leur propre anxiété, de ne pas la communiquer en présence de leurs enfants, ou de se faire accompagner pour décharger ces émotions si elles sont trop présentes.

4 – Leur dire que c’est temporaire

Enfin, il est important de jauger l’échelle du temps à hauteur d’enfant. Plusieurs semaines sans école, quand on a 4, 6 ou 7 ou 10  ans, c’est la vie qui prend un tournant inattendu, ça parait durer toujours… Expliquer que ces mesures sont temporaires, leur donner une finalité (même si l’on ne connait pas encore le calendrier exact), c’est aussi mieux les appréhender.

N’hésitez pas non plus à justifier l’évolution des mesures : si les adultes ont décidé d’interdire beaucoup de choses d’un coup, c’est pour arrêter plus vite le virus et pour que tout le monde puisse reprendre une vie normale le plus rapidement possible.

Si, malgré vos efforts, l’anxiété de votre enfant persiste ou devient trop intense, n’hésitez pas à consulter. Nombreux sont les psychologues qui peuvent échanger et recevoir les enfants via Skype (ou autre moyen de Visio) pour des entretiens individuels.

Retrouvez le document réalisé par Laurence Pages, Psychologue Clinicienne, PhD, Unité de Recherche Clinique et Epidémiologie, Département d’Information Médicale, Unité de Cardiologie Pédiatrique et Congénitale, CHU de Montpellier : 2020-03-19-Recommandation-FCPC-aborder-Covid-19-avec-enfants (1)

Source: Société Française de Cardiologie

Le document propose des outils pédagogiques

Un conseil de la Fédération Française de Cardiologie : Laissez-les tomber

Au printemps 2017, le Club Cœur et Santé de Saint-Dié avait relayé le cri d’alarme de la Fédération Française de Cardiologie (FFC) sur le danger que représente le mode de vie actuel des enfants et sa conséquence sur leurs capacités cardiovasculaires à l’effort.

En effet, la recommandation de pratiquer une heure d’activité physique par jour n’est mise en oeuvre que par seulement la moitié des enfants. Par contre, ils passent un temps de plus en plus important devant les écrans (télé, jeux, ordinateurs).

 

Photo d'un cœur amputé d'un quart

Résultat : une grande étude internationale a montré que leurs capacités cardiovasculaires à l’effort ont été réduites d’un quart sur une période de 40 ans. D’où l’affiche « choc » réalisée par la FFC au printemps dernier.

Parallèlement, l’obésité devient de plus en plus fréquente.

Les conséquences les plus lointaines concernent la santé de ces enfants lorsqu’ils seront devenus adultes, avec une augmentation prévisible des maladies cardiovasculaires, mais aussi du diabète.

Les premiers responsables ce sont leurs parents qui doivent montrer l’exemple et inciter leurs enfants à avoir une activité physique quotidienne d’au moins une heure. Cela passe par des moyen simples, comme les emmener à pied à l’école, privilégier les activités en extérieur et réduire le temps passé devant un écran.

En cette période de fin d’année, cela passe aussi par le choix des cadeaux que les parents, les grands-parents et autres tantes et oncles feront à leurs enfants, petits-enfants, nièces ou neveux…

 

 

 

Cet automne, la FFC a lancé sa campagne « Laissez-les tomber » avec la vidéo ci dessus (d’une durée de 39 secondes) qui pourra vous surprendre (c’est d’ailleurs un de ses objectifs, mais, bien entendu, pas le seul).

 

Pour prendre les choses avec humour, mais tout en gardant le même objectif, vous pouvez regarder la vidéo « La maman, ultra stressée » réalisée sur cette thématique par Angie, « la maman 2.0 », en collaboration avec la Fédération Française de Cardiologie :

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