A l’initiative du Pays de la Déodatie, du club Coeur et Santé et du Centre Hospitalier Intercommunal – Hôpitaux du Massif des Vosges, une réunion a été organisée dans le cadre de la Journée mondiale de l’arrêt cardiaque du 16 octobre à l’intention des élus des communes équipées d’un défibrillateur par le Pays de la Déodatie depuis 2010.
Elle a eu lieu à Anould dans la salle Désiré Granet mise à disposition gracieusement par la municipalité. Elle a réuni une vingtaine de personnes.
Elle a été présidée et introduite par Aurélien Bansept, président du Pays de La Déodatie qui a rappelé l’importance des DAE (Défibrillateur Automatiques Externes), le rôle du Pays dans l’acquisition, le suivi et la maintenance de ces appareils et dans l’achat des consommables.
Ceci permet de garantir le bon fonctionnement des DAE alors que l’on sait que 20 à 30 % d’entre eux présentaient il y a quelques des défauts de fonctionnement, sans oublier l’expertise apportée par le service biomédical du centre hospitalier et l’intérêt financier des achats groupés pour les communes.
Tout ceci est réalisé par Isabelle Bertrand, responsable du projet Défidéo au sein du Pays de la Déodatie, qui a été chaleureusement remerciée par l’assemblée.
Jean-Louis Bourdon, cardiologue du Club Coeur et Santé, a ensuite présenté l’état des lieux sur les DAE et l’arrêt cardiaque en France et dans d’autres pays, la stratégie d’implantation des appareils, et l’évolution de la législation depuis le 16 octobre 2018, date de la précédente réunion.
Cela concerne la parution
- en décembre 2018 des deux décrets d’application de la loi du 28 juin 2018 :
- obligation pour les ERP (Établissements Recevant du Public) de s’équiper,
- lieux d’implantation des DAE
- déclaration des appareils à une base de donnée nationale (Géo’DAE).
- Arrêté du 29 octobre 2019 relatif aux DAE
- modalités de signalisation,
- affichage sur le propriétaire du DAE, son modèle, son fabricant, sa maintenance et les dates de remplacement des électrodes et de la batterie,
- boitier protecteur et chauffant.
- Note d’information de la Direction Générale de la Santé du 12 décembre 2019, excellent document de synthèse sur les DAE.
- Loi du 3 juillet 2020 sur
- le statut de citoyen sauveteur, exonéré « de toute responsabilité civile en cas de préjudice lié à leur intervention sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle ».
- la lutte contre l’arrêt cardiaque,
- et les gestes qui sauvent.
Après le point sur les 143 DAE installés dans 84 communes dans le cadre du projet Défidéo, Nathalie Vinot, ingénieure biomédicale au centre hospitalier, a fait le bilan des DAE utilisés depuis 2020.
Elle a ensuite présenté les préconisations sur le suivi des appareils :
- suivi hebdomadaire avec
- vérification visuelle du DAE,
- vérification des scellés du boîtier,
- a chaque passage, remplir la feuille de traçabilité
- suivi trimestriel avec
- vérification visuelle du DAE et de ses accessoires : électrodes x2, carte SD, kit 1er secours
- vérification de l’alarme du boîtier et de l’éclairage nocturne
- à chaque passage, remplir la feuille de traçabilité
- surveillance grand froid entre -15°C et -20°C
- maintenance constructeur (Défidéo propose de la mutualiser pour optimiser les coûts) :
- tous les 3 ans
- contrôle de bon fonctionnement
- vérification de l’énergie délivrée,
- remplacement de la pile interne du DAE,
- archiver le bon d’intervention
- Rappel sur l’implantation du DAE : risque de surchauffe si la température dépasse 40°C => dégradation du DAE ou des électrodes.
Ensuite, Jean-Louis Bourdon a précisé les rôles du premier témoin et des collectivités. Ceux-ci doivent être améliorés au vu des données d’enquête et du nombre de décès par arrêt cardiaque en France :
- alors que leur nombre est estimé à 40 à 50 000 chaque année, 72% des Français pensent qu’il y en a moins de 10 000,
- 4 à 5 fois plus de décès que dans des pays bien équipés et ayant massivement formé les citoyens,
- 3 à 4 fois plus que le cancer du sein et 15 fois plus que les accidents de la route,
- 5 à 6% survie
- 1 français sur 2 a été formé (2 h ou PSC1).
Pourtant, le taux de survie est plus élevé si les gestes qui sauvent (GQS) sont faits par le premier témoin par rapport à à une réanimation plus tardive par les professionnels des urgences.
Mais, selon une enquête de l’IFOP pour la Fédération Française de Cardiologie les français connaissent mal les GQS, ont peur de mal les faire, voire de blesser la victime… Des données complémentaires sur cette enquête et sur d’autres sont détaillées dans l’article suivant ;
Pour améliorer la prise en charge, le premier témoin doit intervenir le plus vite possible en appelant les secours puis en pratiquant un massage cardiaque et en utilisant un défibrillateur s’il y en a un de disponible à proximité. Pour être pleinement efficace, il renouveler les formations.
Les collectivités doivent installer des DAE accessibles 24 h/24 et en nombre suffisant, assurer leur surveillance et leur maintenance régulièrement, communiquer lors de l’installation d’un DAE et organiser régulièrement des formations courtes (2h) en partenariat avec les acteurs locaux de formation.
Messages d’espoir :
- il y a 30 ans : 2% de survie
- si massage et DAE dans premières minutes : la survie est de 33%,
- une étude sur les arrêts en milieu sportif en France a montré qu’entre 2005-2006 (soit avant le décret du 4 mai 2007 qui autorise chaque citoyen à utiliser un DAE) et 2017-2018 :
- les GQS sont réalisés par le premier témoin dans 94,7 % contre 34,9 % (soit près de 3 fois plus)
- un DAE est utilisé 18 fois plus (28,8 % contre 1,6 %) la survie à la sortie de l’hôpital est de 66,7 % contre 23,8 % (soit près de 3 fois plus).
- tous les collégiens sont maintenant formés au PSC1.
A noter que la prochaine formation court organisée par le Club Coeur et Santé aura lieu le jeudi 23 novembre à 18 h 15 à l’Espace Mitterrand. Les place sont limitées et il est nécessaire de s’inscrire (voir article suivant avec son formulaire de contact) :
Formation gratuite aux gestes qui sauvent le jeudi 23 novembre à 18 h 15 à l’Espace Mitterrand