Quoi de neuf à la Fédération Française de Cardiologie? Retour sur les journées nationales 2021. Deuxième partie : la journée du samedi 20 novembre

Les journées nationales 2021 de la Fédération Française de Cardiologie ont eu lieu à Paris les 19 et 20 novembre. Elles ont réuni des responsables des clubs Cœur et Santé et des associations régionales de cardiologie.

Un précédent article a présenté la journée du vendredi 19 (lien ci-dessous).

Quoi de neuf à la Fédération Française de Cardiologie? Retour sur les journées nationales 2021. Première partie : la journée du vendredi 19 novembre

Voici les points forts de la journée du samedi 20 novembre.

La matinée a été consacrée à deux séances plénières, l’une sur les gestes qui sauvent et l’autre sur les projets phares de la FFC. L’après midi était un forum avec des stands animés par des personnels de la FFC et des acteurs de terrain issus des régions et des clubs.

1 vie = 3 gestes. Osez agir ! Le pire est de ne rien faire

Animée par le Pr Helft, président de la commission des gestes qui sauvent de la FFC, elle a comporté quatre interventions.

La présentation du projet Défidéo le samedi 20 novembre

  • Jean-Louis Bourdon, cardiologue référent du club Cœur et Santé de Saint-Dié, a présenté les leçons du projet Défidéo. Il en a rappelé la naissance en mai 2007 à l’initiative du club déodatien (suite au décret du 4 mai autorisant chacun à utiliser un DAE – Défibrillateur automatisé Externe), puis la mise en œuvre à partir de 2008 sous l’égide du Pays de la Déodatie avec en 2021 plus 120 DAE installés et une nouvelle tranche prévue en 2022. Mais une quinzaine de communes ne sont pas encore équipées et d’autres le sont insuffisamment et il faudrait faire plus de formation du public.
  • Hervé Hubert, professeur à la faculté de médecine de Lille et responsable du registre national des arrêts cardiaques, a présenté les données de ce registre en particulier en termes de survie et a montré que le rôle du premier témoin est primordial et en constitue le facteur essentiel.

    Ration d’importance des maillons de la chaîne de survie selon Deakin (Resuscitation-2018) : le rôle principal est tenu par le premier témoin.

    Hervé Hubert a également présenté des expériences de formation dans les écoles. Pour ce faire, un projet pédagogique a été établi en partenariat avec les enseignants. Pour les plus petits, c’est « Sauve ton nounours » dans lequel les enfants s’initient au massage cardiaque avec un gros nounours. Pour les plus grands, des mannequins très simples ont été créés (en mousse avec un ressort) pour un coût de fabrication de 10 €, soit cinq à six fois moins que les « Mini Anne » que le club Cœur et Santé utilise pour ses formations.

    Sauve ton nounours, méthode d’apprentissage pour les plus jeunes

  • Le Dr Bruno Thomas-Lamotte de l’ARLoD (Association pour le Recensement et la Localisation des Défibrillateurs) a fait le point sur la déclaration et de géolocalisation des défibrillateurs. A la suite du travail initié par cette association, le Ministère de la Santé a mis en place une base de données appelée « GéoDAE ». Cette déclaration est devenue obligatoire pour toute personne ou structure qui dispose d’un DAE, afin que ces appareils puissent être trouvés sans difficulté en cas de besoin. Voici le portail de déclaration des DAE : https://geodae.atlasante.fr/apropos
  • Le Pr Gérard Helft de Paris a présenté les résultats de l’enquête sur l’arrêt cardiaque réalisée par l’IFOP pour la FFC auprès des Français. Celle ci montre que la fréquence de l’arrêt cardique est très nettement sous estimée par le public et que les signes de cet accident sont fréquemment confondus avec ceux de l’accident vasculaire cérébral. De même, il y a une confusion concernant les gestes à effectuer et aussi des erreurs concernant l’ordre dans lequel les gestes qui sauvent doivent être effectués. Le bon ordre (appeler, masser, défibriller) est fourni par seulement 48 % des personnes.

    Dans l’enquête de l’IFOP pour la FFC moins d’un Français sur deux connaît l’ordre de mise en œuvre des 3 gestes qui sauvent

Les projets phares de la FFC

Cette session a été animée par Joël Giraud et le Pr Messner, co-présidents de la commission AC-CCS-Patients

  • Mme Anne Marie TREMBLAY et le Pr Alain FURBER ont présenté les projets de recherche soutenus par la FFC pour un total de 3,7 millions d’€ en 2019-2020. Ils sont sélectionnés par une commission pluridisciplinaire avec des membres non cardiologues. Il y a des appels à projet soit pour des jeunes chercheurs en France (20 bourses) ou à l’étranger (6 bourses), soit pour des équipes (15 projets), soit pour de la recherche pluridisciplinaire (avec deux projets par an). Il y a aussi des subventions dites thématiques (5 projets) sur la Covid, les cardiopathies congénitales et le cœur des femmes. La priorité est donnée à la prévention, aux nouvelles stratégies diagnostiques (avec appel à l’intelligence artificielle pour aider au diagnostic) et à la maladie coronaire ainsi qu’aux nouveaux traitements : médicaments, cardiologie interventionnelle, remplacement valvulaire aortique par TAVI (voir ci-dessous notre article sur cette technique :

    40 ans de progrès en cardiologie. Chapitre 3 : maladies des valves, hypertension artérielle et stimulateur

  • Le sport sur ordonnance, est pour la FFC un cap à ne pas manquer. Le Pr Hervé Douard de Bordeaux a rappelé le génèse de ce « traitement » mis en place initialement par la ville de Strasbourg et maintenant encadré par une loi du 26 janvier 2016 avec un dossier de labélisation à déposer auprès des Agences Régionales de Santé. Des Maisons de Santé ont été mises en place avec un objectif de 500 sur tout le la France.
  • Les projets de la commission Cœur de Femmes ont été présentés par le Dr Catherine MONPERE qui a rappelé que les maladies cardiovasculaires frappent les femmes davantage que les cancers. Il y a une augmentation des infarctus avec des symptômes méconnus (même si 80 % des femmes ont les mêmes signes que les hommes) et une moins bonne prise en charge. Elle rappelé le rôle nocif du tabagisme en augmentation dans la population féminine. Il s’agit d’un facteur qui augmente le risque d’infarctus chez les femmes (+ 25 %), tout comme le diabète et l’hypertension artérielle. Des facteurs hormonaux ont aussi été mis en évidence : règles précoces, migraine, contraception (surtout si elle est associée au tabac.

    Une fiche de 10 conseils pour les femmes été éditée

  • Le Dr François Paillard, Président de l’Association de Cardiologie de Bretagne, a indiqué que pour les Parcours du Cœur l’édition 2022 sera pleine de nouveautés avec l’élargissement de la période d’organisation (1er avril – 30 juin), une nouvelle communication avec des affiches plus humoristiques, des « boites à outils » et pour les élèves des kits pour chaque niveau avec en particulier un mémo pour les maternelles et un jeu de cartes avec questions et réponses pour les collégiens. Les e-parcours mis en place au printemps 2021 et qui avaient connu bon succès avec 439 056 km parcourus, seront reconduits durant le mois de mai. La date limite d’inscription pour les parcours « classiques » est fixée au 16 janvier 2022.
  • Dans sa conclusion des Journées Nationales, le Pr Furber, Président de la FFC, a indiqué que le projet associatif sera réécrit en 2022 en s’appuyant sur les associations de cardiologie et sur les clubs Cœur et Santé.

À la rencontre des acteurs de la Fédération

L’après-midi du samedi a été consacrée à un forum avec la présentation de projets menés par les associations de cardiologie et les clubs Cœur et Santé et la présence de l’équipe fédérale pour répondre aux questions des participants : Parcours du Cœur, formation aux gestes qui sauvent, documentation de la FFC, comptabilité, gestion de la base Cardio Régions, dons et legs, partenariats…

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Club Cœur et Santé de Saint-Dié