Traitement du Covid 19 : les études en cours le 6 avril

Avertissement

Tout ce qui brille n’est pas or.
Beaucoup de fausses informations circulent sur Internet au sujet de la maladie Covid-19.
Il faut se fier uniquement aux sites surs (sociétés savantes médicales, OMS, sites officiels…) et recouper les informations.

La nécessité d’études fiables

L’article de ce jour vise à faire le point sur les nombreuses études encours. Des études dont les premiers résultats devraient être connus dans les semaines qui viennent.

« Primum non nocere » (d’abord ne pas nuire), un des principes de la médecine énoncé par Hippocrate (Tableau de Girodet de 1792 : Hippocrate refusant les présents d’Artaxerxès, Ecole de médecine de Paris)

« Primum non nocere », d’abord ne pas nuire (Hippocrate),
Si les études démontrent que les produits testés apportent un bénéfice thérapeutique, alors ils pourront être prescrits. Par contre s’ils n’apportent pas bénéfice, ou pire s’ils s’avèrent dangereux (s’ils entraînent des complications graves, voire des décès), alors il ne faudra plus les prescrire.

Des études randomisées sont nécessaires, car on ne peut pas s’appuyer sur des convictions pour proposer des médicaments qui ne sont pas sans risques.

A ce sujet les cardiologues rappellent volontiers l’étude CAST (Cardiac Arrythmia Suppression Trial) qui, à la fin des années 1980, visait à réduire la mortalité après un infarctus. Il avait été montré qu’elle survenait chez des patients présentant des extrasystoles ventriculaires fréquentes.

Les cardiologues avaient alors « l’intime conviction » que supprimer les extrasystoles ventriculaires avec des médicaments antiarythmiques entraînerait automatiquement une amélioration du pronostic. D’où l’idée de prescrire de tels traitements. Mais, après une période de dix mois, le comité de suivi de l’étude recommanda le 16 Avril 1989 de l’arrêter chez les patients traités par deux des produits car la mortalité y était significativement supérieure à celle du placebo.

Fort heureusement pour les patients, on a démontré depuis l’effet bénéfique des bêtabloquants après un infarctus.

Pour en savoir plus sur les essais de médicaments : http://www.academie-medecine.fr/lessai-clinique-controle-randomise/

Les principaux traitements testés

Les antiviraux

  • L’association Ritonavir/lopinavir (Kaletra), qui est indiquée contre le VIH, est testée dans les études Dicovery et Solidarity.
  • Le Remdesivir, utilisé contre différents virus (Ebola, Marburg et les premiers coronavirus dont le SARS-Cov1), est testé dans les études Dicovery et Solidarity.
  • le Favipiravir, qui a été employé avec succès pour lutter contre Ebola, est l’objet d’une étude en Italie.

Le Kalétra qui n’a pour l’instant pas fait la preuve de son efficacité, est l’objet de plusieurs études

L’hydroxyquinidine (*)

Elle fait partie des « bras » des études Discovery et Solidarity.

Elle est l’objet de l’étude Hycovid lancée le 1er avril par le CHU d’Angers dans une trentaine d’hôpitaux dont celui de Colmar. Elle comportera 1300 patients dont la moitié recevront un placebo. Les auteurs ont indiqué que, si lors de la surveillance « on constate accidents cardiaques, on arrête l’étude« .

L’interféron bêta

Son administration vise à améliorer la réponse immunitaire des patients afin qu’ils luttent mieux contre le virus. Il est testé dans les études Dicovery et Solidarity.

Le plasma de convalescents : l’objectif est de fournir – à partir de don de plasma de personnes guéries depuis au moins 14 jours – des anticorps aux patients malades pour leur permettre de lutter contre le virus. Une étude débute ce lundi 6 avril dans les hôpitaux parisiens.

Le BCG : le vaccin antituberculeux mis au point il y a cent ans à l’institut Pasteur de Lille, favoriserait le fonctionnement du système immunitaire et une étude est en cours sur 1000 patients aux Pays-Bas.

Autres pistes de recherche

  • Transporteurs d’oxygène et hémoglobines artificielles,
  • Immunothérapie,
  • Thérapie cellulaire avec des cellules mésenchymateuses pulmonaires
  • Médicaments pour lutter contres les réactions inflammatoires.

(*) Utilisation de l’hydroxychloroquine

L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) a publié le 30 mars une « fiche d’information pour les patients » sur l’utilisation de ce médicament « dans le traitement de la maladie Covid-19 à l’hôpital à titre exceptionnel« . Fiche_patient plaquenil-ANSM_30_mars_2020

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