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Le point sur les traitements de la Covid 19

Image de coronavirus

L’arrivée des premiers vaccins ouvre de grands espoirs pour lutter contre la pandémie contre laquelle, à ce jour, aucun traitement n’a fait la preuve d’une grand efficacité.

Les données épidémiologiques actuelles à la date du 18 janvier montrent la gravité de la situation responsable d’hôpitaux surchargés, voire débordés, avec des personnels contaminés et épuisés :

  • au niveau mondial, depuis le 31/12/19 : 96 218 601 cas confirmés avec 2 058 534 décès.
  • en France : 2  938 333 personnes ont été contaminées (+ 20 000 en 24 heures ces dix derniers jours), 202 165 ont été hospitalisées et 71 342 sont décédés soit plus d’un décès pour 1000 habitants. Il y a plus de 25 000 personnes actuellement hospitalisées.

Courbe des hospitalisations de patients Covid-19 en France jusqu’au 18 janvier 201

Où en est-on avec les traitements ?

  • L’hydroxychloroquine et l’azithromycine ont une activité « in vitro » mais n’ont pas démontré leur efficacité « in vivo » tant chez l’animal que chez l’homme.
  • Les antiviraux ; n’ont pas fait leurs preuves.
    • le molnupiravir est efficace chez le furet, mais aucune étude n’a pas encore été publiée pour l’homme,
    • le favipiravir utilisé contre Ebola et la grippe a donné sur de petites études des résultats contradictoires,
    • le remdesivir est déconseillé en raison de son absence d’efficacité et ses effets secondaires.
  • La dexaméthasone (dérivé de la cortisone) n’a montré dans l’étude Recovery un effet positif uniquement que chez les patients sous ventilation artificielle.
  • Les autres traitements
    •  le ruxolitinib utilisé jusqu’à présent dans la myélofibrose, une maladie hématologique rare, n’a pas eu les effets attendus dans les formes graves de la Covid,
    • dans une étude parisienne sur 129 patients, le tocilizumab, un immunosuppresseur, « améliore significativement le pronostic des patients avec pneumonie » et pourrait prévenir les « orages cytokiniques » responsables d’atteintes graves des poumons liées à une réponse immunitaire disproportionnée) mais ces résultats doivent être confirmés par « des essais supplémentaires. »
  • Des espoirs 
    • des anticorps ont été autorisés par l’agence américaine du médicament (FDA) et une seule injection de ce traitement réduit la nécessité de soigner en urgence les patients à haut risque malades du Covid-19,
    • Selon une étude française, l’anakinra, habituellement destiné aux maladies rhumatismales, démontre des résultats « encourageants » sur les patients atteints de formes graves de Covid-19. Son application permet de bloquer l’interleukine-1, une des cytokines impliquées dans les «  tempêtes inflammatoires  »,
    • Le SNG001 est un traitement par inhalation à base d’interféron bêta, une protéine naturelle qui intervient dans la réponse de l’organisme contre les virus et réduit les risques de développer des formes sévères,
    • L’interféron alpha-2b (IFN-α2b), antiviral prescrit pour soigner l’hépatite C, a démontré dans une étude chinoise des effets encourageants contre le nouveau coronavirus. en réduisant la présence du virus dans les voies respiratoires supérieures »,
    • L’ivermectine, un anti-parasitaire, a montré dans une étude américaine récente de 1 400 patients, prépubliée (donc non validée par un comité de lecture), une baisse de la mortalité et de la durée d’hospitalisation, mais l’étude ne répond pas aux critères de l’essai randomisé en double aveugle.
    • L’injection de cellules souches mésenchymateuses du cordon ombilical a 24 patients présentant une forme grave de la maladie (syndrome de détresse respiratoire aiguë) a permis de réduire la mortalité (survie à un mois de 91% pour les patients après les cellules souches, contre 42 % dans le groupe placebo). Ceci est à confirmer par d’autre études.

On est donc encore loin d’un traitement qui pourrait faire baisser la sévérité de la maladie.

D’où la nécessité de continuer à se protéger avec les gestes barrières et l’utilité de la vaccination qui a débuté récemment en France, mais que ne concerne actuellement qu’une partie de la population (voir l’article suivant consacré à ce sujet).

La vaccination contre le Covid a débuté en Déodatie.

40 ans de progrès en cardiologie. Chapitre 1 : Introduction

Le cœur des 40 ans du club, réalisé le 5 juillet 2018 au pied de la Tour de la Liberté reprend le logo de la Fédération Française de Cardiologie dessiné par Miro.

Cet article et ceux qui vont suivre dans les semaines qui viennent, font suite à la conférence organisée durant la Semaine du Cœur 2018, le mardi 25 septembre au lycée Jules Ferry par le club Cœur et Santé à l’occasion de ses 40 ans, intitulée « Maladies cardio-vasculaires : beaucoup de progrès en 40 ans, mais il reste beaucoup à faire ».

Ils reprendront les principaux progrès réalisés depuis 1978 dans le domaine de la cardiologie.

Ces avancées médicales concernent en particulier :

  • les moyens diagnostiques,
  • les médicaments,
  • la cardiologie interventionnelle,
  • la chirurgie,
  • les défibrillateurs,
  • la prévention,
  • la réadaptation,
  • l’éducation thérapeutique.

A titre d’exemple, dans la photo ci dessous, seulement 3 des 15 gestes et traitements actuellement d’usage courant étaient disponibles en 1978 (la liste n’est pas exhaustive).

Parmi les 15 gestes et traitements actuellement d’usage courant décrits sur cette image, seuls 3 étaient disponibles en 1978

Pour retrouver les propositions qui existaient en 1978, recherchez celles dont le nom est écrit en vert. Il s’agit de l’aspirine, des anticoagulants de la famille des anti-vitamine K et des beta-bloquants. L’échographie bi-dimensionnelle (2D) était balbutiante avec des images dont la qualité n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui.

Ces progrès ont été accompagnés d’une amélioration considérable du pronostic de certaines maladies cardiovasculaires, tandis que les durées d’hospitalisation étaient raccourcies. Ils ont aussi changé profondément la vie des personnes porteuses d’une pathologie cardiovasculaires.

D’une manière générale, avec la mondialisation, la diffusion de ces progrès s’est faite de plus en plus rapidement. A titre d’exemple, pour la dilatation coronaire, le Pr François Cherrier du CHU de Nancy, qui a fait partie des trois premières équipes françaises à la mettre en oeuvre, a réalisé ses premières intervention en 1980, alors que la technique avait été utilisée pour la première fois à Zurich par Andreas Gruntzig en 1977. Actuellement, les délais sont beaucoup plus courts.

Comme lors de la conférence de 2018, la présentation s’appuiera d’abord sur des lettres médicales de malades fictifs, concernant la prise en charge des principales pathologies : la première rédigée selon les préconisations actuelles, la seconde selon les modalités de prise en charge de 1978, permettant de mettre en évidence les progrès réalisés.

Les domaines abordés seront les suivants :

  • Première lettre : maladie coronaire
  • Deuxième lettre : maladie des valves, hypertension artérielle et stimulateur
  • Troisième lettre : insuffisance cardiaque
  • Quatrième lettre : arythmies
  • Cinquième lettre : arrêt cardiaque
  • Sixième lettre : Accident vasculaire cérébral.

Traitement du Covid 19 : les études en cours le 6 avril

Avertissement

Tout ce qui brille n’est pas or.
Beaucoup de fausses informations circulent sur Internet au sujet de la maladie Covid-19.
Il faut se fier uniquement aux sites surs (sociétés savantes médicales, OMS, sites officiels…) et recouper les informations.

La nécessité d’études fiables

L’article de ce jour vise à faire le point sur les nombreuses études encours. Des études dont les premiers résultats devraient être connus dans les semaines qui viennent.

« Primum non nocere » (d’abord ne pas nuire), un des principes de la médecine énoncé par Hippocrate (Tableau de Girodet de 1792 : Hippocrate refusant les présents d’Artaxerxès, Ecole de médecine de Paris)

« Primum non nocere », d’abord ne pas nuire (Hippocrate),
Si les études démontrent que les produits testés apportent un bénéfice thérapeutique, alors ils pourront être prescrits. Par contre s’ils n’apportent pas bénéfice, ou pire s’ils s’avèrent dangereux (s’ils entraînent des complications graves, voire des décès), alors il ne faudra plus les prescrire.

Des études randomisées sont nécessaires, car on ne peut pas s’appuyer sur des convictions pour proposer des médicaments qui ne sont pas sans risques.

A ce sujet les cardiologues rappellent volontiers l’étude CAST (Cardiac Arrythmia Suppression Trial) qui, à la fin des années 1980, visait à réduire la mortalité après un infarctus. Il avait été montré qu’elle survenait chez des patients présentant des extrasystoles ventriculaires fréquentes.

Les cardiologues avaient alors « l’intime conviction » que supprimer les extrasystoles ventriculaires avec des médicaments antiarythmiques entraînerait automatiquement une amélioration du pronostic. D’où l’idée de prescrire de tels traitements. Mais, après une période de dix mois, le comité de suivi de l’étude recommanda le 16 Avril 1989 de l’arrêter chez les patients traités par deux des produits car la mortalité y était significativement supérieure à celle du placebo.

Fort heureusement pour les patients, on a démontré depuis l’effet bénéfique des bêtabloquants après un infarctus.

Pour en savoir plus sur les essais de médicaments : http://www.academie-medecine.fr/lessai-clinique-controle-randomise/

Les principaux traitements testés

Les antiviraux

  • L’association Ritonavir/lopinavir (Kaletra), qui est indiquée contre le VIH, est testée dans les études Dicovery et Solidarity.
  • Le Remdesivir, utilisé contre différents virus (Ebola, Marburg et les premiers coronavirus dont le SARS-Cov1), est testé dans les études Dicovery et Solidarity.
  • le Favipiravir, qui a été employé avec succès pour lutter contre Ebola, est l’objet d’une étude en Italie.

Le Kalétra qui n’a pour l’instant pas fait la preuve de son efficacité, est l’objet de plusieurs études

L’hydroxyquinidine (*)

Elle fait partie des « bras » des études Discovery et Solidarity.

Elle est l’objet de l’étude Hycovid lancée le 1er avril par le CHU d’Angers dans une trentaine d’hôpitaux dont celui de Colmar. Elle comportera 1300 patients dont la moitié recevront un placebo. Les auteurs ont indiqué que, si lors de la surveillance « on constate accidents cardiaques, on arrête l’étude« .

L’interféron bêta

Son administration vise à améliorer la réponse immunitaire des patients afin qu’ils luttent mieux contre le virus. Il est testé dans les études Dicovery et Solidarity.

Le plasma de convalescents : l’objectif est de fournir – à partir de don de plasma de personnes guéries depuis au moins 14 jours – des anticorps aux patients malades pour leur permettre de lutter contre le virus. Une étude débute ce lundi 6 avril dans les hôpitaux parisiens.

Le BCG : le vaccin antituberculeux mis au point il y a cent ans à l’institut Pasteur de Lille, favoriserait le fonctionnement du système immunitaire et une étude est en cours sur 1000 patients aux Pays-Bas.

Autres pistes de recherche

  • Transporteurs d’oxygène et hémoglobines artificielles,
  • Immunothérapie,
  • Thérapie cellulaire avec des cellules mésenchymateuses pulmonaires
  • Médicaments pour lutter contres les réactions inflammatoires.

(*) Utilisation de l’hydroxychloroquine

L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) a publié le 30 mars une « fiche d’information pour les patients » sur l’utilisation de ce médicament « dans le traitement de la maladie Covid-19 à l’hôpital à titre exceptionnel« . Fiche_patient plaquenil-ANSM_30_mars_2020