Avertissement
La nécessité d’études fiables
Des études randomisées sont nécessaires, car on ne peut pas s’appuyer sur des convictions pour proposer des médicaments qui ne sont pas sans risques.
A ce sujet les cardiologues rappellent volontiers l’étude CAST (Cardiac Arrythmia Suppression Trial) qui, à la fin des années 1980, visait à réduire la mortalité après un infarctus. Il avait été montré qu’elle survenait chez des patients présentant des extrasystoles ventriculaires fréquentes.
Les cardiologues avaient alors « l’intime conviction » que supprimer les extrasystoles ventriculaires avec des médicaments antiarythmiques entraînerait automatiquement une amélioration du pronostic. D’où l’idée de prescrire de tels traitements. Mais, après une période de dix mois, le comité de suivi de l’étude recommanda le 16 Avril 1989 de l’arrêter chez les patients traités par deux des produits car la mortalité y était significativement supérieure à celle du placebo.
Fort heureusement pour les patients, on a démontré depuis l’effet bénéfique des bêtabloquants après un infarctus.
Pour en savoir plus sur les essais de médicaments : http://www.academie-medecine.fr/lessai-clinique-controle-randomise/
Les principaux traitements testés
Les antiviraux
- L’association Ritonavir/lopinavir (Kaletra), qui est indiquée contre le VIH, est testée dans les études Dicovery et Solidarity.
- Le Remdesivir, utilisé contre différents virus (Ebola, Marburg et les premiers coronavirus dont le SARS-Cov1), est testé dans les études Dicovery et Solidarity.
- le Favipiravir, qui a été employé avec succès pour lutter contre Ebola, est l’objet d’une étude en Italie.
L’hydroxyquinidine (*)
Elle fait partie des « bras » des études Discovery et Solidarity.
Elle est l’objet de l’étude Hycovid lancée le 1er avril par le CHU d’Angers dans une trentaine d’hôpitaux dont celui de Colmar. Elle comportera 1300 patients dont la moitié recevront un placebo. Les auteurs ont indiqué que, si lors de la surveillance « on constate accidents cardiaques, on arrête l’étude« .
L’interféron bêta
Son administration vise à améliorer la réponse immunitaire des patients afin qu’ils luttent mieux contre le virus. Il est testé dans les études Dicovery et Solidarity.
Le plasma de convalescents : l’objectif est de fournir – à partir de don de plasma de personnes guéries depuis au moins 14 jours – des anticorps aux patients malades pour leur permettre de lutter contre le virus. Une étude débute ce lundi 6 avril dans les hôpitaux parisiens.
Le BCG : le vaccin antituberculeux mis au point il y a cent ans à l’institut Pasteur de Lille, favoriserait le fonctionnement du système immunitaire et une étude est en cours sur 1000 patients aux Pays-Bas.
Autres pistes de recherche
- Transporteurs d’oxygène et hémoglobines artificielles,
- Immunothérapie,
- Thérapie cellulaire avec des cellules mésenchymateuses pulmonaires
- Médicaments pour lutter contres les réactions inflammatoires.
(*) Utilisation de l’hydroxychloroquine
L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) a publié le 30 mars une « fiche d’information pour les patients » sur l’utilisation de ce médicament « dans le traitement de la maladie Covid-19 à l’hôpital à titre exceptionnel« . Fiche_patient plaquenil-ANSM_30_mars_2020