Étiquette - Programme National Nutrition Santé

Le Nutriscore : un outil pour y voir clair dans le choix de nos aliments

Photo sur le Nutricode

Le Nutriscore : un outil pour y voir clair dans le choix de nos aliments

Pour rendre plus lisible et compréhensible l’étiquetage nutritionnel, un logo peut désormais être apposé sur les emballages. Conçu dans le cadre du Programme National Nutrition Santé, le Nutri-Score fera ainsi progressivement son apparition dans les rayons. Explications.

Obligatoire sur tous les aliments préemballés, le tableau des valeurs nutritionnelles est bien souvent difficile à décrypter pour les consommateurs. Valeur énergétique des produits, teneurs en graisses, acides gras saturés, glucides, sucres, protéines et sel pour 100 g ou 100 ml de produit : les informations y sont nombreuses. Pour en faciliter la compréhension, le règlement européen autorise l’apposition d’une information nutritionnelle complémentaire sur les emballages.

Dans le cadre de la loi de Santé de 2016, le gouvernement français a recommandé la mise en place d’une information nutritionnelle claire, visible, et facile à comprendre pour tous. L’objectif : améliorer l’information nutritionnelle figurant sur les produits et ainsi aider les consommateurs à acheter des aliments de meilleure qualité nutritionnelle.

Photo de différents aliments

Quelle forme prend cette information nutritionnelle ?
C’est le Nutri-Score, un logo à 5 couleurs apposé sur la face avant des emballages, qui a été retenu pour présenter cette information.

Le Nutri-Score, grâce à une lettre et à une couleur, informe les consommateurs sur la qualité nutritionnelle d’un produit. Chaque produit est ainsi positionné sur une échelle à 5 niveaux allant :

  • du produit  le plus favorable sur le plan nutritionnel (classé A)
  • au produit le moins favorable sur le plan nutritionnel (classé E)

La catégorie à laquelle appartient l’aliment est mise en exergue sur le logo par une lettre plus grande.

Les 5 lettres du Nutriscore (de A, à préférer, à E, à éviter

Les 5 lettres du Nutriscore

Comment est calculé le score d’un produit ?

Pour classer chaque produit, des équipes de recherches internationales ont mis au point un score qui prend en compte, pour 100 grammes de produit, la teneur :

  • en nutriments et aliments à favoriser : fibres, protéines, fruits et légumes
  • en nutriments à limiter : énergie, acides gras saturés, sucres, sel

Après calcul, le score obtenu par un produit permet de lui attribuer une lettre et une couleur.

Pour tenir compte des spécificités de certaines familles d’aliments telles que les matières grasses ajoutées (beurre, huile), les fromages ou encore les boissons, la méthode de calcul du score a été adaptée.

Quels sont les produits concernés par le logo ?

À quelques exceptions près (herbes aromatiques, thés, cafés, levures, etc.), tous les produits transformés et les boissons sont concernés par le Nutri-Score. Les produits non transformés comme les fruits et légumes frais ou le poisson frais ne sont pas concernés, de même que les boissons alcoolisées.

Toutefois, l’application du Nutri-Score est facultative, elle repose sur le volontariat des entreprises de l’agroalimentaire et des distributeurs.

Photo de bananes, tomates, piments verts et poivrons

5 portions de fruits et légumes recommandées chaque jour

Comment le Nutri-Score vous aide-t-il à choisir les produits que vous achetez ?

Complémentaire des repères du PNNS qui recommandent, par exemple, de consommer au moins 5 fruits et légumes par jour ou de limiter la consommation de produits sucrés, le Nutri-Score peut vous aider lorsque vous faites vos courses à :

  • choisir entre plusieurs produits d’un même rayon : les céréales du petit-déjeuner, par exemple, peuvent avoir un score compris entre A et E. En un coup d’œil, vous pourrez choisir, parmi vos céréales préférées, celles qui ont la meilleure qualité nutritionnelle.
  • comparer la qualité nutritionnelle pour un même produit de différentes marques : les lasagnes à la bolognaise vendues en grande distribution, par exemple, peuvent être classées en A, B, C ou même D selon les marques.

Quand ce logo sera-t-il mis en place ? 

Le Nutri-Score devrait apparaître progressivement au cours des 6 prochains mois sur les emballages des produits des marques qui se sont engagées à l’utiliser afin de donner une information nutritionnelle facilement compréhensible, et sur les sites e-commerce des distributeurs engagés.

33 industriels déjà engagés

Depuis l’officialisation du Nutri-Score par le gouvernement, 33 industriels et distributeurs de l’alimentation se sont d’ores et déjà engagés à apposer ce logo sur leurs produits.

  • des grands distributeurs tels que Leclerc, Auchan, Intermarché et Casino vont apposer le Nutri-Score sur les produits de leurs marques.
  • des industriels de l’agro-alimentaire tels que Danone, Bonduelle, McCain et Fleury Michon se sont également engagés.

Pour en savoir plus :

 

Choisir des produits de meilleure qualité nutritionnelle coûte-il plus cher ?

Pas forcément. Une étude basée sur un supermarché expérimental en ligne a mis en évidence que, si le Nutri-Score permet au consommateur d’améliorer la qualité nutritionnelle de son panier d’achat, il n’augmente en rien son prix moyen.

 

Cet article est extrait du site du Programme National Nutrition Santé sur lequel vous trouverez une foule d’informations : http://www.mangerbouger.fr

 

Note :

Si des sociétés (voir liste ci-dessus) se sont engagées en faveur du Nutriscore, sa mise en place fait l’objet d’un lobbying intense auprès des parlementaires de la part des grands groupes agroalimentaires. Ces multinationales veulent mettre en place un autre indice, le Nutricouleur qui fait référence aux apports quotidiens des différents composants du produit ce qui, comme l’indique l’association UFC-Que choisir, va à l’encontre « de l’intérêt des consommateurs en les empêchant de comparer les produits« . En effet, le Nutricouleur, contrairement au Nutricore, ne renseigne pas sur la valeur nutritionnelle du produit.

Photo du Nutricouleur préféré par le lobby agro-alimentaire

Exemple de Nutricouleur, préféré par le lobby agro-alimentaire

Alimentation : Zoom sur le Programme National Nutrition Santé

 

Logo du Programme national nutrition santé

Ces dernières années, les avancées de la recherche ont montré que la nutrition jouait un rôle essentiel dans le développement de certaines pathologies. C’est notamment le cas des cancers et des maladies cardio-vasculaires ; qui représentent plus de 55 % des 550 000 décès annuels en France. De fait, la mise en place d’une politique nutritionnelle est apparue comme une priorité de Santé publique.

Entre mesures réglementaires et sensibilisation

En 2001, l’Etat lance le Programme national nutrition santé (PNNS) avec pour objectif l’amélioration de l’état de santé de l’ensemble de la population. L’idée : s’appuyer sur une expertise scientifique pour développer des mesures susceptibles d’influencer les comportements nutritionnels : il peut s’agir de mesures réglementaires comme la suppression des distributeurs de boissons et de produits sucrés ou de mesures d’incitation. Celles-ci s’inscrivent souvent dans le cadre de campagnes de sensibilisation pour inciter, par exemple, les Français à consommer plus de fruits et légumes ou à augmenter le temps consacré chaque jour à la pratique d’une activité physique. Par ailleurs, le PNNS s’oriente également vers le développement de la formation, de la surveillance, de l’évaluation et de la recherche.

Les guides et repères nutritionnels du PNNS

Les actions mises en place par le PNNS ont pour finalité première de promouvoir une alimentation et une activité physique favorables à un état de santé optimal. C’est pourquoi il propose un certain nombre de repères nutritionnels2 à suivre et adopter quotidiennement :

  1. Les fruits et légumes : au moins 5 fois
  2. Les produits laitiers : 3 par jour (3 ou 4 pour les enfants ou les adolescents)
  3. Les féculents à chaque repas et selon l’appétit
  4. Viandes, poissons, œufs : 1 à 2 fois par jour
  5. Limiter les matières grasses
  6. Limiter les produits sucrés
  7. Limiter le sel
  8. Boire de l’eau à volonté pendant et entre les repas
  9. Activité physique : au moins l’équivalent de 30 min. de marche rapide par jour pour les adultes (au moins 1 heure pour les enfants et les adolescents). La marche rapide s’effectue autour de 6 à 8 km/h, alors que la marche normale sans se presser, se situe aux alentours de 5 km/h.

Il existe également 8 guides nutritionnels différents à choisir selon le profil (enfants, ados, femmes enceintes, etc.) qui répondent à toutes les questions sur l’alimentation et l’activité physique.

Des objectifs précis pour réduire les risques

Le PNNS vise également à réduire l’exposition aux facteurs de risque de maladies chroniques. Plusieurs objectifs sont fixés pour y parvenir tels que l’augmentation des apports en calcium dans les groupes à risque et la lutte contre la carence en fer chez les femmes en situation précaire.

Certains ont été partiellement ou totalement atteints, comme la réduction de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez l’enfant, la réduction de la consommation de sel ou de sucre et l’augmentation de la consommation de fruits chez les adultes. Malgré tout, ces améliorations n’ont pas concerné toutes les catégories socio-professionnelles et des inégalités subsistent sur le plan nutritionnel.