Étiquette - Observatoire des clubs Coeur et Santé

Journées nationales 2024 de la Fédération Française de Cardiologie. Deuxième partie

Brochure Coeur de femmes de la FFC

Un premier article sur les Journées nationales de la Fédération Française de Cardiologie qui ont eu lieu les jeudi 14 et vendredi 15 novembre derniers a présenté les séances du jeudi après-midi et du vendredi matin, celui-ci revient sur celle du vendredi après-midi.

La plénière du vendredi 15 novembre après-midi

Elle a débuté par un témoignage de Bernard Thévenet, l’ancien double vainqueur du Tour de France qui a fait part des circonstances de l’accident cardiaque qu’il a présenté en 2013.

Cœur des femmes

Ses spécificités ont été décrites par le Dr Anne-Laure Laprérie, vice-présidente de la FFC.

Par rapport aux hommes, elles présentent des différences anatomiques et hormonales. Si elles ont les même facteurs de risque cardiovasculaire que les hommes, à niveau égal elles présentent un surrisque de 25% pour le tabac et le diabète. En outre, une sur deux est hypertendue à50 ans et le stress est important chez elles (retrouvé dans 55% des infarctus avant 50 ans).

Elles ont aussi d’autres facteurs spécifiques : ménopause précoce, hypertension et diabète pendant la grossesse, prise d’une pilule contraceptive en association au tabagisme, migraine, règles précoces, hystérectomie, maladie auto-immune, radiothérapie du sein et ovaires polykystiques.

On constate actuellement davantage d’infarctus chez la femme jeune avec un moins bon pronostic (mortalité plus important que chez l’homme). Ceci est en particulier lié à un diagnostic plus tardif, entraînant une moins bonne prise en charge. De plus, elles bénéficient moins de la réadaptation et  elles l’interrompent plus souvent que les hommes.

Par contre, elle intègrent plus que les hommes un club Coeur et Santé (il y a 61 % de femmes et 39% d’hommes dans nos clubs) et elles en retirent davantage de bénéfices. Si elles y deviennent bénévoles elles ont un meilleur pronostic comme l’a montré une étude américaine qui a observé que « l’on se fait du bien en faisant du bien aux autres« ).

L’observatoire des clubs Coeur et Santé

Le Pr Alain Furber président sortant de la FFC a fait part de l’enquête sur les activités physiques de phase 3 qui va être lancée par notre fédération début 2025.

Elle concernera en premier lieu les activités physiques proposées par les clubs, l’existence ou non d’ateliers santé (stress, tabac, alimentation, éducation thérapeutique).

En outre, une enquête aura également lieu auprès des adhérents des clubs et les personnes y ayant répondu seront ensuite suivies sur une période de 5 ans avec une une étude comparative de l’évolution de leur état de santé par rapport à un groupe témoin ayant les mêmes caractéristiques qu’elles  (âge, sexe, pathologie…), mais ne faisant pas partie d’un club Coeur et Santé.

La santé des enfants et des adolescents

Le Pr Paul Menu a rappelé que le danger principal pour les adolescents est la cyberaddiction, associée à une augmentation de la sédentarité et une insuffisance, voire une absence d’activité physique suffisante et a une baisse de la pratique des jeux (le jeu façonne le cerveau des enfants). L’inactivité des jeunes a également une effet nocif sur leur développement cérébral.

La cyberdépendance des enfants dont le cerveau est immature est immédiate. Elle menace leur santé physique et psychique (anxiété, syndrome de manque, dépression, troubles du sommeil, fatigue chronique).

Temps devant un écran-Etude Esteban 2015

Quelques chiffres :

  • la période entre 4 et 12 ans est la plus mauvaise,
  • 87% des 11-12 sont inscrits à un réseau social interdit aux moins de 13 ans,
  • entre 8 et 12 ans, ils passaient près de 4 h 45 par jour devant un écran et entre 13 et 18 ans, ils frôlaient les 6 h 45 (étude Estéban 2015-voir image ci-dessus),
  • une autre étude montre l’augmentation entre 2011 et 2022 quelque soit l’âge (image ci-dessous),
  • en 2023 un troisième étude retrouve un temps d’écran quotidien était en moyenne de 56 min à 2 ans, 1h20 à 3 ans et demi et 1h34 à 5 ans et demi, alors que les recommandations sont : pas d’écran jusqu’à 2 ans puis 1 h ensuite,
  • 40% des adolescents présentent un mal-être et on constate une augmentation de 35% des gestes suicidaires.

Evolution du temps devant les écrans entre 2011 et 2022

Bonnes nouvelles :

  • l’arrêt des écrans a un effet bénéfique,
  • l’activité physique améliore l’état psychique.

Le tabac

Le Pr Daniel Thomas a commencé son exposé en indiquant l’industrie du tabac est plus dangereuse que le tabac lui même. C’est une industrie perverse et mortifère. Pour survivre elle doit trouver sans cesse de nouvelles victimes pour remplacer celles qui sont mortes des conséquences de l’utilisation de ce produit. Si l’on arrêtait de fumer l’industrie ferait faillite en 30 à 40 ans.

Chaque année il y 200 00 enfants nouveaux fumeurs.

Brochure Tabac de la FFC

Les facteurs favorisant le tabagisme sont nombreux :

  • initiation par un pair,
  • effet de groupe,
  • effet de la famille,
  • augmentation du risque si la mère a fumé pendant la grossesse,
  • persistance de scènes de tabagisme dans les films et les séries.

Un nouveau danger est apparu sous l’influence de l’industrie du tabac avec la cigarette électronique qui peut être utile pour le sevrage tabagique, mais avec à terme plus de vapoteurs que de fumeurs; il y a aussi apparition d’une dépendance à la nicotine. Si le danger des vapoteuses « bonbons » (les puffs) avec une nouvelle législation prévue dans quelques mois. Mais de nouveaux produits sont apparus avec avec les « sachets » de nicotines que l’on place entre la gencive et la lèvre dont certains contiennent jusqu’à 50 mg de nicotine (**) et les perles de nicotine parfumés.

Mais il y a aussi des bonnes nouvelles : entre 2010 et 2022 diminution de 30% du nombre de fumeurs dans les collèges et de 50% dans les lycées (*), baisse des fumeurs lors de la journée de défense et de citoyenneté. Un impact positif de la dénormalisation du tabac est attendu après l’interdiction sur les plateaux de télévision et dans les restaurants (qui ne date que du 1er janvier 2008).

(*) à 17 ans, le tabagisme varie selon la filière scolaire : 10 % en filière générale et 38 % en apprentissage.

(**) une cigarette n’en comporte généralement « que » 1 à 1, 5 mg et certains liquides de vapoteuse peuvent en avoir jusqu’à 36 mg.