Longtemps passage obligé du Parcours du Coeur dans les années 1980 et 1990 lorsque celui-ci partait de l’aire de la sapinière du Paradis ou de l’ex préventorium Abel Ferry, ou encore lieu de passage du groupe de cyclos du club depuis la fin des années 2010, la cascade des Molières, située sur les hauteurs de Robache, est devenue pour le club Coeur et Santé le but de marches (marches du samedi ou marche nordique) depuis les années 2020.
Le 30 mai dernier, lorsque le groupe de marche nordique y est retourné, un participant a posé la question : « Mais d’où vient le nom des Molières ? »
Mais personne n’avait la réponse.
Nous sommes donc allé la chercher auprès du Dr Thierry Choserot, membre de société Philomatique Vosgienne, spécialiste de l’histoire locale et en particulier de celle de Robache.
Il nous a fourni une réponse mais aussi beaucoup d’informations sur les lieux et leur histoire.
Commençons par l’origine des noms
Molières dériverait soit de « molis » terrain mou, soit de « meulières« , extraction de meules (comme au site des Fossettes à La Salle où le club est allé plusieurs fois ces dernières années). Entre ces deux hypothèses, le Dr Choserot penche pour la première.
Robache : c’est encore plus compliqué !
- Il y a l’origine germanique (roth = rouge et bach = ruisseau) au ruisseau qui le traverse dont les eaux deviennent rouges après une forte pluie, tout comme de l’autre côté du col du Haut Jacques il y a le village des Rouges Eaux.
- Mais la première dénomination connue est Raurobaccio qui date 664, (en rapport avec un lieu de culte dédié au dieu gaulois Baco ?) alors que Robach (sans « e ») n’apparait qu’au Xème siècle.
- Dans un article du N°17 de Mémoires des Vosges paru en 2008, Thierry Choserot et Pierre Colin de la Société Philomatique Vosgienne font point sur ces hypothèses et d’autres… (référence 3 en bas de cet article).
L’histoire du site des Molières
La maison forestière, construite en 1838, fait suite à la scierie de la Goutte du Robache, encore appelée de la Folie, qui existerait depuis le Moyen Âge et pour laquelle avait été construite la retenue d’eau située en amont. Le pont date de la même époque que la maison forestière et l’étang servait alors de réserve de pêche et de pisciculture. Enfin, avant 1914, il y a une guinguette à la maison forestière.
La cascade artificielle a été aménagée en 1889 tout comme le bassin situé à son pied. Elle est alimentée par une conduite forcée.
Légèrement en mont de la cascade se trouvent des vestiges d’anciens bâtiments, appelés le Vieux Moté (voir références 1, 2 et 5 en bas de cet article).
Le kiosque en bois a été construit à la fin du 19ème siècle autour d’un sapin. Il était relié aux berges du Robache par deux passerelles en bois. Il a été refait en 2019-2020, le sapin étant alors abattu.
L’aire de pique-nique avec son petit bassin située en contrebas du sentier qui mène à la pépinière du Paradis a été aménagée dans les années 1970.
Les cartes postales anciennes sont extraites de l’article de Thierry Choserot de 2015 (référence N°4 ci-dessous). Les cliches actuels sont de Jean-Louis Bourdon.
Pour en savoir plus
1-Choserot Thierry, « La vieille église des juifs de Robache », Mémoire des Vosges 2001, n° 2, pp. 21-27.
2-Diedler Jean-Claude, « Lo Vié Moté di Joey, Impressions de visite », Mémoire des Vosges, 2003, n° 6, pp 26-30.
3-Choserot Thierry, Pierre Colin, « Robache, un lieu de culte dédié au dieu gaulois Baco ? Deux tentatives d’approche : toponymique-archéologique et linguistique », Mémoire des Vosges, 2008, n°17, pp25-31
4-Choserot Thierry, « Saint-Dié-Robache, “Balade aux Molières“, Avec les cartes postales anciennes », Mémoire des Vosges, 2015, n° 30, pp. 53-61.
5-Choserot Thierry, « Les Molières à Robache. Vestiges d’un site temporaire de transhumance ? Une relecture du lieu à la lumière de découvertes récentes », Mémoire des Vosges 2019, n° 39, pp. 3-8.
Mémoire des Vosges est une publication de la Société Philomatique Vosgienne, Allée Georges Trimouille, BP 231 – 88106 Saint-Dié CEDEX