A l’occasion de la Journée mondiale des droits des femmes nous publions un extrait d’un article paru récemment sur le site de la Fédération Française de Cardiologie (FFC).
« Les femmes, les grandes oubliées de la maladie cardiovasculaire »
En France, les maladies cardiovasculaires sont à l’origine d’environ 140 000 décès/an et constituent la première cause de mortalité chez les femmes avec notamment une nette progression du nombre d’infarctus chez les femmes jeunes (plus 19 % contre 9,9 % chez les hommes de même âge entre 2008 et 2013). Les raisons sont multiples : modifications délétères du style de vie, méconnaissance de la particularité des facteurs de risque au féminin, prise en charge non-optimale en phase aigüe de la maladie mais également après, avec notamment un moindre adressage en réadaptation cardiaque comparativement aux hommes.
Dès 2014, la Fédération Française de Cardiologie a tiré la sonnette d’alarme à travers son « LIVRE BLANC » qu’elle a remis à de nombreux ministères, dont celui des Affaires Sociales et de la Santé, des Droits des femmes, … « La lutte contre les maladies cardiovasculaires souffre moins du manque de moyens que d’un manque de coordination des nombreux plans de prévention, de recherche et de suivi des personnes à risque ou malades. Elle se heurte aussi à une grande inégalité d’accès à l’information, à la prévention et à la prise en charge, notamment en ce qui concerne les femmes, les milieux populaires et certains territoires… »
Depuis, la FFC s’engage dans de multiples actions, dont le soutien à la recherche en finançant des programmes spécifiques aux femmes, la production d’une riche documentation relative au risque vasculaire chez la femme, ainsi que la mise en place d’une commission dédiée, la Commission Cœur de Femmes Co-présidée par le Dr Catherine MONPERE et Loan VO DUY.
Où en sommes-nous ?
Une enquête IFOP menée pour la Fédération Française de Cardiologie en 2018 rapporte que les femmes sont de plus en plus sensibilisées aux maladies cardiovasculaires, même si les efforts doivent être poursuivis auprès des jeunes générations.
Cette enquête a montré que le regard des femmes évolue de manière significative sur les risques spécifiques et les moyens de prévenir les maladies cardiovasculaires, mais qu’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à une prise de conscience plus globale et par toutes les générations.
Quels sont les principaux projets en cours de la Commission ?
- Promotion d’une meilleure connaissance des particularités des maladies cardiovasculaires chez les femmes auprès du public, mais également des professionnels de santé
- Participation aux Congrès médicaux et aux manifestations d’information grand public, informations auprès des médias
- Création ou réactualisation des brochures de la FFC sur les risques des maladies cardiovasculaires spécifiques à la femme et élargissement de leur diffusion
- Mise en place d’un partenariat avec l’Alliance contre le Tabac pour une prévention spécifique du tabagisme féminin selon les différentes tranches d’âge
- Élaboration d’un programme d’Éducation Thérapeutique « pour les femmes » en partenariat avec la Commission « éducation thérapeutique du patient » (ETP) de la Société Française de Cardiologie.
- Poursuivre et communiquer régulièrement sur les travaux de recherche en cours.
Ci-après deux travaux de recherche soutenus par la Fédération Française de Cardiologie :
- Étude WAMIF par le Dr Manzo Silbermann. Étude prospective de l’Infarctus de la Femme Jeune avec analyse descriptive clinique, morphologique et biologique. L’objectif est de réaliser une analyse systématique des caractéristiques cliniques, morphologiques et biologiques des cas d’infarctus du myocarde touchant des femmes de moins de 50 ans et d’évaluer leur pronostic à court terme (intra-hospitalier), et moyen terme (à 12 mois). Cette étude concerne 316 patientes âgées de moins de 50 ans.
- Étude E3N Cardiovasculaire : par le Pr Boutron et le Dr Mac Donald. Les objectifs sont de mieux comprendre les facteurs de risque d’évènements coronariens sévères de la femme, incluant les aspect s spécifiques, notamment hormonaux pour construire un score spécifique. Mais aussi comprendre les facteurs de risque de l’ensemble des autres pathologies cardiovasculaires de la femme (AVC, MVTE …). Cette étude concerne une cohorte de 98 995 femmes âgées entre 40 et 65 ans en 1990.
Plus d’infos sur le site de la FFC : https://www.fedecardio.org/categories/actualites
Retrouvez aussi l’exposition du photographe Loïc Trujillo que le club Cœur et santé a fait circuler en Déodatie en 2019.