Chaque année en France près de 50 000 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque. Beaucoup pourraient être sauvées si elles bénéficiaient rapidement des gestes qui sauvent.
Du 15 au 22 octobre a lieu la Semaine Européenne de sensibilisation à l’arrêt cardiaque, avec demain 16 octobre la Journée Mondiale de l’Arrêt Cardiaque.
Ce mardi 16, le Club Cœur et Santé tiendra un stand dans le hall de l’Hôpital Saint-Charles qui permettra d’informer public sur les gestes qui sauvent, à savoir appeler les secours, pratiquer un massage cardiaque et utiliser un Défibrillateur Automatique Externe (DAE) s’il y en a un qui est rapidement accessible.
Ils proposeront aux personnes intéressées de participer à la réunion de formation qu’ils organisent le jeudi 22 novembre prochain à 19 h à l’Espace François Mitterrand.
Un deuxième temps fort est organisé, dans le cadre du Projet Défidéo, en partenariat avec le Pays de la Déodatie et le Centre Hospitalier de Saint-Dié de 14 h à 16 h à la Salle Désiré Granet à Anould ou aura lieu une réunion de formation technique et d’échanges d’expérience pour les « Correspondants Défidéo » des différentes communes équipées d’un DAE et les élus qui le souhaitent. Le programme de cette rencontre est accessible sur le lien suivant : https://coeuretsante.deodatie.fr/evenement/journee-mondiale-de-larret-cardiaque-mardi-16-octobre/
Mais où en est-on dans la prise en charge de l’arrêt cardiaque en 2018 ?
Installation de DAE
Depuis la publication de l’arrêté du 4 mai 2007, de nombreux DAE en accès public 24h/24 ont été installés. Pour la Déodatie, ce sont près d’une centaine d’appareils. Il existe également d’autres DAE, mais qui ne sont pas accessibles en permanence (salles des sports, maison de quartiers..).
Mais toutes les communes ne sont pas équipées d’un DAE et les plus importantes n’en n’ont pas suffisamment pour permettre un accès rapide auprès d’une victime.
Et la localisation des appareils n’est pas toujours bien connue. On espère la mise en oeuvre rapide d’un registre national. Cela dépendra des décrets d’application de la loi du 28 juin 2018. On espère que cela ne sera pas aussi long que le passage du texte de cette loi entre l’Assemblée Nationale et le Sénats (le premier passage devant les députés avait eu lieu en 2016).
Enfin, chiffre inquiétant, maintenance n’est pas toujours correctement assurée Certains avancent le chiffre d’un appareil sur trois en France (problèmes d’électrodes, de batteries…). Là encore la législation évolue favorablement.
Formation de la population
De nombreux citoyens ont été formés par les organismes de formation, les pompiers, ou dans les entreprises et les établissements d’enseignement secondaire (liste non exhaustive).
Le Club Cœur et Santé a apporté sa pierre à l’édifice en initiant les journées de formation des scolaires (27ème édition les 22 et 23 novembre). Avec de nombreux partenaires (formateurs, Inspection de l’Education nationale et Ville), plus de 20 000 élèves ont été formés. Depuis 2008, là encore avec de nombreux partenaires, des milliers de personnes ont également bénéficié de l’apprentissage des gestes qui sauvent dans le communes participant au projet Défidéo.
Mais là encore on est loin de l’objectif affiché de former 80% de la population. On attend beaucoup du projet de former tous les collégiens à l’horizon 2020.
Survie après un arrêt cardiaque
On sait que 72 % des arrêts surviennent au domicile.
Des chiffres encourageant ont été communiqués ces derniers mois, mais qu’il faut améliorer.
- la réanimation est entreprise par un témoin dans 45 %,
- les secours arrivent au bout de 9,3 minutes (on était à 12 minutes il y a 10 ans),
- le taux de survie a doublé entre 2005-2008 et 2014-2015,
- un DAE est utilisé par les témoins dans 9,8 % des cas,
- l’utilisation d’un DAE dans les 3 minute augmente nettement le taux de survie,
- en l’absence de DAE apporté par les témoins la survie à 30 jours de 5,2 %,
- si DAE présent, qu’il soit utilisé ou non, ce taux est de 13,5 %,
- si une réanimation cardiaque entreprise et qu’un choc est délivré : taux de survie est alors de 36,1 % avec pas ou très peu de séquelles.
Que faire pour améliorer davantage les chiffres de survie?
La réponse, issue des observations actuelles tient en quatre courtes phrases :
- davantage de DAE en accès libre 24h/24, permettant un accès en moins de 5 minutes à la plus grande partie de la population,
- des DAE bien localisés,
- des DAE bien entretenus,
- une population largement formée aux gestes qui sauvent, avec une formation renouvelée au moins tous les 5 ans.
Pour en savoir davantage, voir nos précédents articles
Décret du 4 mai 2007 : https://coeuretsante.deodatie.fr/2017/05/06/les-10-ans-du-decret-sur-lutilisation-des-defibrillateurs-par-le-public-et-du-projet-defideo/
Loi du 28 juin 2018 : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/07/05/defibrillateurs-une-nouvelle-loi-publiee-au-journal-officiel-le-28-juin-2018/
Séminaire de l’ARLoD du 1er mars 2018 : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/06/11/mort-subite-et-defibrillation-precoce-les-cles-de-la-reussite-synthese-du-seminaire-arlod-du-1er-mars-2018/
Formation des scolaires des 22 et 23 novembre 2018 : https://coeuretsante.deodatie.fr/evenement/27emes-journees-de-formation-aux-gestes-qui-sauvent-pour-les-scolaires-jeudi-22-et-vendredi-23-novembre/
Formation grand public du 22 novembre 2018 : https://coeuretsante.deodatie.fr/evenement/formation-aux-gestes-qui-sauvent-le-jeudi-22-novembre/
Formation de tous les collégiens en 2020 : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/09/24/dici-2022-tous-les-collegiens-devraient-etre-formes-aux-gestes-qui-sauvent/
Projet Défidéo et emplacement des DAE : https://coeuretsante.deodatie.fr/2018/07/05/remise-de-9-nouveaux-defibrillateurs-dans-le-cadre-du-projet-defideo-le-3-juillet/