Étiquette - Risque cardio-vasculaire

Journées nationales de la FFC des 18 et 19 novembre. Deuxième partie : la session du samedi sur les facteurs de risque cardiovasculaire

Le Pr Alain Furber ouvre la session du samedi 19 novembre 2022

Voici le deuxième article sur les journées nationales de la Fédération Française de Cardiologie avec les points forts de la première séance plénière du samedi matin sur les facteurs de risque cardiovasculaire

Le Pr Alain Furber président de la FFC (CHU d’Angers) a rappelé l’importance d’évaluer son risque cardiovasculaire afin de prendre les mesures pour le faire baisser. Il a indiqué que le surrisque chez les hommes disparaît à partir de 75 ans et insisté sur les facteurs environnementaux familiaux tels que l’alimentation et le tabagisme et l’influence du niveau socio-économique. A l’inverse il a insisté sur les facteurs protecteurs tels que la consommation de fruits et de légumes et celle d’alcool (mais, pour cette dernière, à condition qu’elle reste à un faible niveau).

Le risque individuel peut se calculer avec le Score de la Société Européenne de Cardiologie (voir détail et illustration dans notre article du 1er octobre 2022 :

Le triptyque de la semaine du Coeur 2022. 1 : la conférence sur les facteurs de risque cardiovasculaire du 20 septembre

A partir de ce Score, il sera possible de mettre en place des mesures de prévention, de dépistage et de fixer une stratégie et des objectifs thérapeutiques. Pour les soignants, ce score est un outil de communication et d’éducation thérapeutique auprès des patients.

Mais, tout utile qu’il soit, ce test a des limites : il ne prend pas en compte les antécédents familiaux, l’obésité, le niveau d’activité physique, l’alimentation, le stress, la pollution et, chez la femme, la contraception.

Le Pr Alain Furber, président de la FFC

Le Dr François Paillard, vice-président de la FFC (CHU de Rennes) a rappelé que le calcul du risque par le SCORE était inutile dans certaines situations car on sait qu’il est très élevé et il y a consensus sur la prise en charge que ce soit après un accident cardiovasculaire (infarctus, AVC, artérite), en cas de diabète, d’insuffisance rénale ou d’hypercholestérolémie familiale).

Le risque évalué par SCORE est à moduler par plusieurs facteurs :

  • il est diminué par le régime méditerranéen (à ce sujet il a rappelé l’intérêt du Nutriscore) et par une activité physique modérée ou importante,
  • il est majoré par le stress familial ou professionnel, l’isolement social, la dépression, l’anxiété, l’irritabilité mais aussi par la pollution chimique ou sonore et par une inflammation chronique.

Le Dr François Paillard a insisté sur les bénéfices de l’activité physique

Le Dr Catherine Monpère, présidente de la commission Coeur de Femme (Centre de réadaptation de Bois Gibert près de Tours), a rappelé que les maladies cardiovasculaires (MCV) touchent plus les femmes que les hommes.

Une femme sur 4 en meurt (1 décès toutes les 12 minutes), soit 6 fois plus que le cancer du sein). Il y a aussi une augmentation des infarctus chez les femmes jeunes et dans 90 % des cas leur symptomatologie est la même que chez l’homme.

Mais il y a des particularités chez la femme :

Il y a d’abord la ménopause avec

  • une augmentation du risque en rapport avec la perte de la protection liée aux œstrogènes, une prise de poids abdominal qui favorise l’insulinorésistance et l’intolérance au glucose avec risque de diabète,
  • une augmentation de la tension artérielle,
  • des perturbations lipidiques,
  • une perte de la masse musculaire.

D’autre part les femmes fument davantage et, outre le risque cardiovasculaire, cette intoxication cause actuellement plus de décès par cancer du poumon que le cancer du sein.

Outre le rôle néfaste de l’association tabac + pilule, il a également été mis en évidence une majoration du risque cardiovasculaire en cas de règles précoces, de migraine, de ménopause précoce, d’accouchement avant le 37ème semaine, de prééclampsie et d’hypertension pendant la grossesse.

Il faut aussi noter des facteurs comportementaux qui font que le pronostic de l’infarctus est moins bon chez la femme que chez l’homme :

  • une idée fausse selon la quelle les femmes sont moins exposées aux MCV,
  • une négligence des symptômes,
  • un manque de soutien de l’entourage,
  • de fausses idées sur les symptômes,
  • un traitement moins optimal,
  • une réadaptation moins fréquente.

Enfin, l’étude E3N (financée en partie par la FFC) devrait déboucher prochainement sur un score de risque propre à la femme.

Le Dr Catherine Monpère, présidente de la commission « Coeur de Femme »

La dernière intervention de cette session a été faite par le Pr Jacques Delarue, président de la Société Française de Nutrition (CHU de Brest) et a porté sur l’obésité.

Quelques chiffres : en 2020, en se basant sur l’IMC (Indice de masse corporelle),

  • 4,5 % des Français (soit 2,2 millions) sont maigres (IMC < 18,5),
  • 48,2 % (24,3 millions) ont un poids normal (IMC entre18,5 et 24,9),
  • 30,3 % (15,3 millions) sont en surpoids (IMC entre 25,5 et 29,9) et
  • 17 % (8,6 millions) sont obèses (IMC > à ou égal à 30).

Il est acquis que :

  • l’obésité est un facteur de risque cardiovasculaire,
  • l’obésité abdominale est la plus à risque,
  • de nouveaux médicaments qui réduisent le poids et le tour de taille font aussi baisser le risque cardiovasculaire,
  • la chirurgie de l’obésité fait baisser le risque et réduit la mortalité cardiovasculaire de 50 %,
  • il faut avoir une alimentation de type méditerranéen,
  • il faut également promouvoir une activité physique régulière.

Les conclusions du Pr Jacques Delarue, président de la Société Française de Nutrition

Photos : Camile Benzoni (FFC) et Jean-Louis Bourdon

Les conférences de la Semaine du Cœur sont en ligne sur le site de la FFC

Site de la FFC. Page Facebook sur la semaine du Cœur 2020

Les quatre webinaires de la semaine du Cœur sont en ligne sur le site de la Fédération Française de Cardiologie. Ils ont déjà été visualisés par plus de 60 000 personnes. Ils comportent chacun trois ou quatre conférences et durent entre 53 minutes et 1 h 25.

  • Gestes qui sauvent : « Principes généraux des gestes qui sauvent » (M. Michel NEYRAT), « Les gestes qui sauvent sur le terrain des Clubs Cœur et Santé » (Dr Jean-Louis BOURDON), « Covid et arrêt cardiaque » (Pr Gérard HELFT).
  • Recherche en cardiologie : « Programme de financement de la recherche par la FFC » (Mme Aline CARRE), Comprendre, prédire et mieux prévenir la dégradation de la fonction cardiaque après un infarctus du myocarde (Pr Damien LOGEART) et Les cardiopathies congénitales, un parcours de recherche soutenu par la FFC (Dr Magalie LADOUCEUR).
  • Risques cardio-vasculaires : « Comment changer ses habitudes de vie après un accident cardiaque ? » (M. Michel BARGUIL, patient), « Quelle activité physique pour se protéger des maladies cardio-vasculaires » (Pr François CARRE), « Comment prévenir les  maladies cardio-vasculaires par le mode de vie » (Dr François PAILLARD).
  • Cœur de Femme : « Cœur de Femme, pourquoi ? » (Dr Catherine MOMPERE), « Activités des clubs » (Mme Loan VO DUY), « Stress : le briseur de cœur » (Dr Jean-Pierre HOUPPE) et « Etude E3N : premiers résultats » (Dr Marie-Christine BOUTRON).

Les interventions les plus intéressantes pour le rédacteur de cet article sont celles faites par :

  • le Pr Gérard HELFT sur « Covid et arrêt cardiaque« ,
  • Mme Aline CARRE) sur le « Programme de financement de la recherche par la FFC« ,
  • le Pr François Carré (« Quelle activité physique pour se protéger des maladies cardio-vasculaires« ) dans le webinaire sur le risque cardio-vasculaire
  • Mme Loan VO DUY, déléguée régionale de l’Association de Cardiologie de Picardie, sur les activités des clubs Cœur et Santé lors du webinaire du 29 septembre sur Cœur de femme,
  • et le Dr Jean-Pierre Houppe de Thionville sur « Stress : le briseur de cœur » (même webinaire).

Celle sur « Les gestes qui sauvent sur le terrain des Clubs Cœur et Santé » (webinaire sur les gestes qui sauvent) est illustrée de photos montrant l’action du club de Saint-Dié très impliqué dans ce domaine depuis 25 ans.

Retrouvez les conférences et faites votre choix en cliquant sur le lien suivant : https://www.facebook.com/fedecardio/live